CePiCOP - 04.04.2023 - Observations en épeautre

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Céréales
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Après un mois de mars très pluvieux dépassant souvent 100 litres par m², le mois d'avril s'annonce plus sec. Il est vrai que ce mois est connu pour être le plus sec de l'année : lors des 6 dernières saisons, la quantité de pluie maximum récoltée a été de 34 litres (2021). C'est plus ou moins ce qui est tombé déjà ce weekend soit les deux premiers jours du mois. Si le froid ne nous a pas encore quittés, il est en passe de le faire et les gelées nocturnes de la première partie de semaine devraient laisser place à des conditions plus en accord avec la saison (min 5°C, max 14°C). Encore quelques jours à attendre avant de regagner les champs où les travaux ne manqueront pas.

Si les planteurs de betteraves doivent encore patienter quelques jours, certains travaux relatifs aux céréales peuvent être entrepris : c'est le cas de la deuxième fraction azotée et du désherbage lorsque ces opérations n'ont pas encore été réalisées.

Pour les semis de céréales de printemps et d'autres, il faudra compter sur les « hâles de mars », ces vents secs venu du nord particulièrement efficaces pour dessécher les sols. Souvent redoutés, ils seraient, cette année, les bienvenues pour accélérer le ressuyage de nos sols détrempés.

Développement

La semaine dernière, les épeautres ont poursuivi leur développement et les plus précoces atteignent désormais le stade « épi 1 cm » (BBCH 30). Les températures froides actuelles devraient légèrement freiner l'avance que les épeautres ont encore par rapport aux années antérieures. Cette avance est principalement due aux températures exceptionnellement chaudes des mois d'octobre et novembre, c'est pourquoi, on observe un écart très important entre les semis précoces et ceux de novembre qui n'ont alors que peu profité des chaleurs de l'automne.

L'aspect variétal est également à prendre en considération. A Gembloux, dans un semis du 15 octobre, les variétés belges Cosmos, Sérénité et Lucky sont en plein redressement. L'épi en devenir est désormais à 4-6 millimètres du plateau de tallage. C'est également le cas pour les variétés Zollernperle, Convoitise et Badensonne. D'autres variétés telles que Zollernspelz, Zollernfit sélectionnées dans le Baden Würtenberg (Sud-Ouest de l'Allemagne) sont plus précoces. A la faveur de la hausse des températures annoncées pour la fin de semaine, toutes devraient avoir atteint le stade repère « épi 1cm » (BBCH 30) avant le dimanche de Pâques.

Particulièrement marquée sur le développement. Ici la variété Sérénité semée le 18 octobre à Gembloux (A) et le 28 octobre à Gesves (B). Photo CRA-W

Fertilisation

Le stade « redressement » atteint ou en passe de l'être, il va être temps d'appliquer la deuxième fraction surtout si l'on en prévoit trois. Le froid prévu jusqu'à vendredi rend préjudiciable l'application d'azote sous forme liquide mais n'empêche en rien l'apport de la deuxième fraction sous forme solide. Au contraire, l'humidité actuelle des sols va permettre une rapide solubilisation des engrais et leur mise à disposition des plantes.

Pour éviter tant que possible d'augmenter le risque de verse, je conseille de modérer ce deuxième apport afin que la somme des deux premières fractions n'excède pas 100 unités. Dans ce cas, 40-50 unités seront encore à apporter lors de la 3eme fraction prévue au stade dernière feuille.

Dans le cas d'une fertilisation en deux fractions, il est encore un peu tôt…et rien ne presse. D'autant plus que le risque de verse malgré le temp froid et lumineux de ce début de semaine, reste très élevé.

Raccourcisseur

Le froid prévu jusqu'à vendredi interdit toute application avant la fin des gelées nocturnes et le retour de températures « poussantes ». On entend par là, des températures minimales supérieures à 1°C, et des températures moyennes supérieures à 8-10°C durant les 3 jours qui suivront le traitement. Fin de semaine, les conditions devraient redevenir favorables et permettre l'application de ce régulateur. Classiquement, lorsque les plantes atteignent le stade « épi 1 cm » (BBCH 30), le premier régulateur est le cycocel (chlorure de chlormequat) qui est appliqué sur les épeautres à raison d'1 Litre/ha. La pénétration du raccourcisseur s'effectuant par les feuilles, il ne faut donc pas traiter juste avant ou durant une pluie.

La portance des terres est un des facteurs limitant pour les opérations culturales des jours à venir. Photo CRA-W

Désherbage

Les conditions fraiches que nous connaissons actuellement sont moins contraignantes pour l'application d'herbicides que pour la pulvérisation de régulateurs. Les herbicides peuvent donc être appliqués cette semaine dans les rares terres où ces traitements n'ont pas encore été réalisés. Des conditions « portantes » des terres- et suffisamment sèches- sont annoncées ou du moins, espérées pour les prochains jours. En agriculture biologique, il faudra encore attendre un peu avant d'envisager un désherbage mécanique. Outre son objectif de désherbage, un passage à la herse étrille ou au rouleau permet de renforcer les tiges et de lutter ainsi contre la verse. Des essais sont réalisés en ce sens au CRA-W et devraient faire l'objet d'une communication au prochain Livre blanc.

Maladies

Coté « maladies », rien d'inquiétant actuellement : la septoriose et l'oïdium sont faciles à trouver mais restent cantonnés aux vieilles feuilles en sénescence. Coté « rouille jaune », c'est encore très calme et le vent du nord associé à des conditions plus lumineuses, ne devrait pas permettre un développement important de la maladie.

            Groupe « Epeautre », G. Jacquemin, CRA-W


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