CePiCOP - 21.05.2024 - Ravageurs de printemps : comment observer vos parcelles ?
Cliquer sur confirmer pour supprimer cet avertissement.
Céréales
En céréales, les ravageurs de printemps sont principalement les pucerons de l'épi, les cécidomyies oranges et les criocères (lémas).
Les pucerons : En piquant l'épi en formation, les pucerons impactent négativement le poids et le nombre de grains. Cependant, pour observer des dégâts très significatifs, les populations de pucerons doivent être très importantes, de l'ordre d'une dizaine de pucerons par talle. Les principales espèces observées en céréales sont Sitobion avenae (épi et feuilles), Metopolophium dirhodum (principalement sur feuilles) et Rhopalosiphum padi (principalement su épi).
Comme mentionné par Arvalis, il faut observer 5 fois au hasard dans la parcelle 4 épis successifs (20 épis en tout). Un traitement insecticide est recommandé lorsqu'un épi sur deux est colonisé par au moins un puceron entre l'épiaison et le stade « grain pâteux ». Les pucerons de l'épi et du feuillage en céréales sont très régulièrement contrôlés par leurs ennemis naturels (syrphes, coccinelles, chrysopes, hyménoptères parasites) et ce contrôle naturel est parfois fortement réduit par un traitement insecticide, surtout si des produits non-sélectifs sont utilisés, ce qui peut conduire à de fortes pullulations de pucerons par la suite. Il convient donc de réfléchir à l'opportunité de chaque traitement et de n'intervenir que si nécessaire.
Il est inutile de traiter avant l'épiaison sur les pucerons sur feuilles. Les produits insecticides sont des produits de contact (il n'est pas toujours facile de toucher correctement l'épi). Traiter dans de bonnes conditions (très tôt le matin, HR, volume minimum de 150 l/ha).
Les criocères (lémas) : Ces insectes font généralement des dégâts visuels (rongent le parenchyme des feuilles entre les nervures) mais ont peu d'impact sur le rendement (sauf en cas d'infestation massive). Les céréales de printemps y sont plus sensibles que les céréales d'hiver. Dans ces conditions, ce sont surtout les dernières feuilles qui doivent être protégées. Les pontes de criocères sont assez étalées dans le temps (plusieurs semaines) et intervenir tôt, c'est-à-dire avant le stade dernière feuille étalée, ne protègera pas des nouvelles pontes qui pourraient survenir sur le haut des plantes. Un traitement sera recommandé (selon Arvalis) si la pression est supérieure à 2,5 larves par tige à l'épiaison.
Reconnaitre les auxiliaires : Microhyménoptères parasites, coccinelles, syrphes et chrysopes ... sont des alliés précieux et permettent de limiter les populations des ravageurs (voir photos ci-dessous). Leurs larves (très voraces) peuvent ainsi réaliser une régulation naturelle très efficace. Il est donc préférable d'éviter les interventions trop précoces afin de préserver les auxiliaires si le seuil n'est pas atteint. Les araignées, les carabes ou encore les anthocorides peuvent également participer à cette régulation.
Les cécidomyies oranges : Des quatre cécidomyies des céréales, la cécidomyie orange du blé, Sitodiplosis mosellana, est la plus nuisible. Ces minuscules diptères ont l'aspect de petits moustiques de 0,5 à 3 mm de couleur orange vif. La surveillance des vols dans notre réseau se réalise à l'aide de pièges à phéromones et grâce modèle OAD Céci'blé (CRA-W). Plus d'infos sur ce ravageur dans cette brochure du CRA-W : https://www.cra.wallonie.be/fr/la-cecidomyie-orange-du-ble-et-autres-cecidomyies-des-cereales ou sur le site OAD https://www.agromet.be/fr/oad/froment/cecible/v2/
Sans piège, l'observation de la cécidomyie est impossible en pleine journée. Il faut se rendre dans vos parcelles de froments au crépuscule et passer une baguette tenue horizontalement à hauteur des épis. Cette opération dérange les éventuelles femelles occupées à pondre, et il est ainsi possible d'en estimer le nombre. Si plus d'une vingtaine d'insectes s'envolent/m², un traitement insecticide est alors recommandé.
Groupe « Ravageurs », A. Nysten