CePiCOP - 29.03.2022 - 3. Rappels avant saison : savoir reconnaitre les maladies foliaires du froment

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La lutte raisonnée de vos parcelles passe obligatoirement par une bonne connaissance et reconnaissance des maladies en présence. Afin de vous donner toutes les clés nécessaires pour un bon déroulement de votre culture, nous vous proposons un petit rappel succinct des principales maladies foliaires du froment. 

Durant la saison, un cortège de maladies est potentiellement capable d’infecter vos parcelles à différents stades de la culture (Figure 1). Les pathogènes présents dépendront des conditions météorologiques, de la variété emblavée, des précédents culturaux, … Cinq stades clés (BBCH) sont identifiés : 1er nœud (31), 2ème nœud (32), dernière feuille (39), épiaison (51-59) et floraison (61-65). À chacun de ces stades, il vous est recommandé d’aller observer vos parcelles pour identifier les maladies en présence et ainsi déterminer la nécessité ou non d’une intervention, guidé par les avis du CePiCOP.

 

Figure 1 : Maladies fongiques du froment en fonction des stades de croissance. Les flèches verticales = stades clés de protection de la culture. Source : Livre Blanc « Céréales » – Février 2018 p5/11.

Reconnaissance des maladies :

1/ La septoriose, due à Zymoseptoria tritici, provoque des taches nécrotiques de couleur brun clair caractérisées par la présence de points noirs (pycnides) à l’intérieur de ces nécroses (Photos 1 et 2). La maladie se propage par les éclaboussures de pluie ainsi que par dissémination aérienne des spores. Elle est souvent présente dans le bas de la culture dès l’automne ou l’hiver mais n’est préjudiciable que lorsqu’elle atteint les trois derniers étages foliaires. Les conditions climatiques pendant la montaison sont donc déterminantes du moment d’infection de ces étages, de l’impact potentiel de la maladie et donc de la protection à envisager. 

2/ La rouille jaune est causée par Puccinia striiformis f. sp. tritici et apparaît dans les champs sous forme de foyers ou plages de plantes jaunes (Photo 3). Les feuilles atteintes présentent des pustules jaunes alignées le long des nervures (Photos 4 et 5). Cette distribution des taches en stries la distingue de la rouille brune. La résistance variétale constitue le moyen de lutte le plus efficace. Des nouvelles races contournant les résistances variétales pouvant occasionnellement apparaître, l’observation de toutes les parcelles au printemps à partir du stade 1er nœud (BBCH 31) est donc recommandée. La rouille jaune peut apparaître précocement, dès le tallage, en cas d’hiver doux. Comme la résistance variétale ne s’exprime parfois qu’à partir de la montaison, aucune intervention n’est recommandée avant ce stade.  De plus, un traitement ne sera justifié sur variétés très sensibles (cote de sensibilité <6) au stade épi 1cm (BBCH 31) qu’en cas de d’apparition très précoce et significative de la maladie. 

3/ La rouille brune, causée par Puccinia triticina, s’exprime sous forme de pustules mais de couleur orange à brune, dispersées sur toute la feuille (Photo 7). Les plantes infectées se répartissent de manière homogène dans le champ. Les épidémies de rouille brune ne débutent généralement pas avant le stade dernière feuille déployée (BBCH 39) car le champignon responsable nécessite des températures plus élevées que celles favorisant la rouille jaune.  Le choix variétal est également primordial puisqu’il conditionne l’intensité de l’attaque. L’observation du niveau de cette maladie en saison est recommandée à partir du stade 2ème nœud (BBCH 32).

4/ L’oïdium, causé par Blumeria graminis, se distingue par la présence d’un duvet blanc cotonneux qui apparaît principalement sur la face supérieure des feuilles. Au fil du temps, le feutrage peut prendre une teinte brune ou grise et des petites ponctuations noires peuvent apparaître. Après une pluie, les traces de l’attaque restent visibles sous forme de taches chlorotiques. Cette maladie est moins fréquente ces dernières années et peu dommageable notamment si la fumure et la densité de culture sont raisonnées. Cette maladie n’est préoccupante que si elle atteint les feuilles supérieures, il ne convient donc pas de traiter si elle reste dans les étages inférieurs. 

Comme indiqué dans le Figure 1, d’autre maladies foliaires existent telles que l’helminthosporiose du froment (DTR) et la fusariose sur feuille. Ces maladies sont, pour la première, plus difficile à identifier et pour la seconde plus anecdotique et dépendent fortement des conditions climatiques et des variétés emblavées. Elles ne seront donc pas détaillées dans cet avis. Pour plus d’informations sur ces deux maladies, nous vous invitons à consulter le Livre Blanc de février 2018 (https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2018/02/LBfev2018.pdf) ou les pages « recommandations pratiques » de tous les autres Livre Blanc paru en févier. 

Des compléments d’informations sont disponibles sur les sites :


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