CePiCOP - 03.05.2022 - 5. Observations en épeautre

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Nous voici à nouveau à l’aube d’une belle semaine ensoleillée.  Les températures remontent et renouent avec les normales saisonnières.  Seul accroc au programme, mais non des moindres, nous entrons dans le 3ème mois de sécheresse.  Sur sols légers et superficiels, les premiers symptômes de plantes souffrant de carence (azote, phosphore, magnésium, soufre, …) commencent à apparaître.  L’absence d’eau rend indisponibles l’azote et les autres éléments fertilisants.

La majorité des épeautres sont encore au stade premier nœud (BBCH 31) mais les plus précoces atteignent désormais le stade deuxième nœud (BBCH 32).  Le nombre de talles est généralement important mais la sécheresse va entrainer la régression d’une partie d’entre eux.

La rouille jaune n’est plus la seule cause de jaunissement, la sécheresse induit des carences au niveau des feuilles mais est également à l’origine de la couleur pourpre des gaines en rendant le phosphore indisponible. Photo G. Jacquemin

Au vu des conditions météorologiques actuelles et prévues, le deuxième raccourcisseur n’est nécessaire que pour les cas les plus à risque (variétés sensibles, forte densité, fumure supérieure à 140 unités d’azote).  Dans ce cas, ce traitement se réalise 2 semaines après le premier régulateur. Pour beaucoup, ce délai est atteint cette semaine.

La pression de rouille jaune ne faiblit pas.  Depuis le début du printemps, sa virulence sur épeautre et triticale conjuguée à sa présence modérée sur froment, nous portent à croire qu’il s’agit de la race dénommée « Triticale-Aggressive » déjà identifiée dans certains de nos champs les années précédentes. Contrairement aux races de rouille jaune présentes ces dernières années, cette race semble moins sensible aux UV.  En effet, les fortes luminosités enregistrées n’ont pas freiné l’expansion de cette rouille.  Les variétés Convoitise, Zollernpelz, Zollernfit et Frankentop sont les plus résistantes, Sérénité et Zollernperle sont assez tolérantes tandis que Cosmos, Vif et Badensonne sont les plus sensibles.  Pour chacune de ces 3 catégories, nous proposons un conseil différencié.  Les variétés les plus sensibles demandent souvent un traitement immédiat même si le stade 32 n’est pas atteint.  Ce traitement a souvent été appliqué la semaine dernière.  Il s’agissait d’une demi-dose de triazole à relayer 10-15 jours plus tard par un second traitement impliquant de préférence une autre triazole, cela afin de réduire les risques de résistance des maladies face aux produits.  Lorsque la pression de rouille est modérée, soit pour les variétés de la deuxième catégorie, nous conseillons d’attendre un vrai stade 32 pour un premier traitement à pleine dose.  Pour les variétés les plus résistantes à la rouille jaune et tant que la septoriose ne se développe pas, un report du traitement T1, voire un traitement unique au stade dernière feuille, peut sans souci être envisagé.

Côté fumure, il est trop tôt pour appliquer la dernière fraction azotée ; par contre, dans ces conditions sèches et stressantes pour les plantes, il est souvent utile d’ajouter du magnésium et du soufre lors des pulvérisations.  Des produits du genre EPSO Top® (Oxyde de Magnesium + Anhydride sulfurique) peuvent être associés aux régulateurs et aux fongicides à raison de 5kg/ 100 Litres de bouillie.  Ils sont à pénétration foliaire et ont un effet bénéfique avéré sur la santé et le développement des plantes dans ces conditions difficiles.


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CARAH CORDER CPL Végémar CRA-W OPA Ciney REQUASUD SPW ULg-GxABT Wallonie
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