CePiCOP - 10.05.2022 - 5. Observations en épeautre
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Céréales
Les températures annoncées pour la quinzaine à venir seront supérieures de 5-6 °C aux normales saisonnières. Même Mamert, Pancrace et Servais semblent impuissants à ralentir l'arrivée de l'été.
Les épeautres sont, dans la majorité des cas, au stade deuxième nœud (BBCH 32). Dans les situations les plus avancées, on voit pointer la dernière feuille (voir photo) des variétés les plus précoces (Zollernspelz, Zollernfit et Franckentop).
Si la sécheresse concerne toutes les régions, quelques pluies éparses, parfois en quantité importante, sont tombées sur certaines communes ou encore plus localement, sur certaines parcelles. Ces situations extrêmement diverses rendent difficile un conseil généralisé. Voici cependant quelques réflexions.
Les éventuelles 3ème fractions peuvent être appliquées dès à présent. La forme solide est à privilégier car même si la dissolution des granulés risque de prendre du temps, les brûlures qu'engendreraient l'utilisation d'engrais liquide seraient plus préjudiciables.
La situation de ce printemps n'est clairement pas propice à la verse. Cependant l'épeautre, plus que toute autre céréale, reste une culture à risque et un deuxième raccourcisseur peut encore être appliqué si ce n'est pas déjà fait. Passé le stade deuxième nœud (BBCH 32), il faut alors se tourner vers des produits contenant de la prohexadione (Medax Max®, Fabulis OD®, …) ou de l'étéphon. Ce dernier est généralement peu utilisé en Belgique. On lui reproche parfois d'induire des déformations d'épis.
Côté maladies, à la faveur des quelques pluies éparses, la septoriose a pu se développer. On l'observe désormais sur les variétés sensibles. Jusqu'à présent, la protection de l'épeautre se focalisait sur la rouille jaune mais la septoriose, et je le crains bientôt la rouille brune (déjà observée sur froment et qui affectionne les temps chauds), sont à prendre en considération. En épeautre, à la différence des froments, la protection de l'épi est moins recherchée du fait d'une moindre sensibilité aux fusarioses. L'objectif en épeautre est donc d'atteindre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) et de protéger l'ensemble des feuilles par un traitement complet. En fonction des traitements déjà appliqués contre la rouille jaune, et du stade de la culture, il convient de décider si l'on peut attendre la dernière feuille étalée ou si un traitement préalable est nécessaire pour retarder l'avancée des maladies. On peut prévoir le développement de la plante par rapport à des sommes de température. La sortie des deux dernières feuilles requiert pour chacune l'accumulation de 100°jour (en base 0°C). Classiquement, la température moyenne journalière en mai est de 13°C, il faut donc par exemple 100/13= 7,7 jours pour passer du début du stade BBCH 37 (apparition de la dernière feuille) à la fin du stade BBCH 39 (dernière feuille entièrement étalée). Durant les 15 prochains jours, la température moyenne annoncée est de 18°C, le développement des plantes va donc s'accélérer et il ne faudra que 100/18= 5,5 jours pour que soit déployée la dernière feuille. Il en sera de même pour les stades gonflement (BBCH 41-47) et épiaison (BBCH 51-59) qui requièrent également environ 100°jour chacun.