Acarien
Les acariens nuisibles (araignée rouge, araignée tisserand, phytoptes) provoquent par leurs piqûres nutritionnelles un bronzage des feuilles. En cas de fortes infestations, ils affaiblissent considérablement les arbres et entraînent une diminution du calibre, de la coloration et de la qualité gustative des fruits, ainsi que de la rugosité sur fruits et une chute prématurée des feuilles.
L'utilisation de certains produits favorise leurs pullulations et la lutte contre ces ravageurs est souvent onéreuse. Depuis l'application des techniques intégrées et la prise en compte des auxiliaires, la lutte contre ce ravageur s'est considérablement améliorée.
Les populations d'acariens, et notamment d'araignées rouges, sont contrôlées par la présence permanente d'acariens prédateurs naturels, principalement le Typhlodromus pyri.
En effet, ces prédateurs naturels avaient complètement disparu de nos vergers par l'emploi intempestif des pesticides. Grâce à la sélection et au raisonnement des pesticides et à l'introduction systématique de cet acarien prédateur Typhlodromus pyri, la production intégrée en pommier est aujourd'hui réalisable et les traitements acaricides ont disparu dans les vergers équilibrés.
Carpocapse
Le carpocapse des pommes et des poires, Cydia pomonella, est un papillon redoutable en culture fruitière. Sa chenille perfore le fruit et creuse une galerie jusqu'au coeur, où elle mange les pépins. Le fruit ainsi attaqué chute précocement.
La stratégie de protection est basée sur l'estimation de la population du papillon grâce à la technique du piégeage sexuel. Celle-ci consiste à attirer artificiellement et à capturer une partie de la population des papillons mâles dans un piège renfermant un diffuseur imbibé de phéromones (attractifs sexuels spécifiques émis par les femelles).
L'intervention est alors décidée en fonction des captures hebdomadaires.
Psylle du poirier
Le psylle est un ravageur très important en verger de poiriers dont la pullulation est directement liée à la destruction de ses prédateurs naturels, notamment lors de l'emploi de pesticides toxiques à large spectre d'action.
Les dégâts sont provoqués par les piqûres des larves, par le miellat et par un champignon noir appelé fumagine.
Les populations de psylles sont naturellement contrôlées par des punaises prédatrices, et particulièrement par Anthocoris nemoralis. Pour favoriser ces punaises prédatrices qui ne semblent pas en permanence dans les vergers et qui apparaissent qu'en présence du ravageur, il est indispensable de raisonner le choix des pesticides utilisés et d'aménager l'environnement immédiat du verger de poiriers (haie composite)
Pucerons
Il existe de nombreuses espèces de pucerons qui peuvent être nuisibles et ce à des degrés divers. Leurs piqûres nutritionnelles peuvent déformer les feuilles, les fruits et même les rameaux. En cas de fortes infestations, les arbres peuvent être considérablement affaiblis et souillés par la présence de miellat issu de leurs activités de succion.
Certains pucerons sont dangereux (ex: puceron cendré) et nécessitent souvent une intervention spécifique. Mais beaucoup d'entre eux peuvent être contrôlé par des populations de prédateurs et de parasites qui s'installent d'autant mieux que l'environnement du verger est riche et diversifié (haies composites, bandes fleuries) et que tout traitement toxique est évité.
La faune prédatrice et parasite utile est diversifiée : coccinelles, syrphes, cécidomyies prédatrices, chrysopes, forficules ("perces-oreilles") et hyménoptères parasites.
Tavelure
La tavelure est un champignon qui se développe par un temps chaud et humide sur les feuilles et les fruits. La stratégie de lutte repose sur un système d'avertissements basé sur un réseau de stations météorologiques qui déterminent les risques réels d'infection sur base du suivi de la température, de la durée d'humectation du feuillage et des émissions de spores du champignon.
La lutte est essentiellement chimique mais seuls les fongicides les moins toxiques pour la faune utile, l'environnement et l'homme sont utilisés. Elle consiste à ne traiter que lorsque le risque est bien réel et à alterner les fongicides afin d'éviter l'apparition d'une souche de champignon résistante.