La production fruitière intégrée
La production fruitière intégrée consiste en la production régulière de fruits de qualité tout en travaillant de pair avec la nature, en mettant à profit ses forces de régulation et en n'intervenant que lorsque cela est vraiment indispensable.
La première démarche que l'arboriculteur doit effectuer est d'observer ses plantations afin de détecter la présence d'organismes nuisibles et surtout de déterminer l'importance de leurs populations. Pour se faire différents moyens sont mis à sa disposition : frappage, contrôle visuel, pièges sexuels et mécaniques, bandes pièges... Ces méthodes sont simples à effectuer mais demandent aux producteurs de la persévérance et du temps.
Dans le cas où il y a un risque de dégâts économiquement importants (seuil de tolérance dépassé), l'arboriculteur doit opter pour un moyen de lutte. La priorité est bien sûr, accordée aux ennemis naturels de l'organisme nuisible concerné, mais dans le cas où ceux-ci sont insuffisants, l'arboriculteur sera amené à choisir le traitement le plus approprié, biologique ou chimique. Celui-ci devra être sélectionné en fonction de sa spécificité à l'organisme nuisible et de sa plus grande innocuité vis à vis de la faune utile, de l'environnement et de l'homme.
Outre la lutte contre les organismes nuisibles, l'arboriculteur devra également raisonner son désherbage, ses apports d'engrais, la croissance des arbres, la mise à fruit,... ainsi que l'aménagement de son environnement.
Pour l'aider, il est suivi par des conseillers techniques qui interviennent dans les vergers par des réunions de groupe, des visites individuelles et des bulletins d'avertissements.
Environnement
La production intégrée ne doit pas se limiter au seul raisonnement de l'utilisation de produits plus spécifiques. Il est primordial d'envisager des aménagements adéquats de l'environnement proche du verger afin de favoriser la diversité de la faune et de la flore et par la même occasion la lutte naturelle grâce à l'installation d'une faune auxiliaire intéressante.
Les différentes mesures environnementales envisagées sont tout d'abord validées dans des vergers pilotes, et ensuite, rendues obligatoires au travers du cahier des charges FRUITNET.
Parmi ces mesures environnementales,
• installation de haies en bordure de verger,
• installation de nichoirs à oiseaux insectivores et à rapaces dans et/ou autour du verger,
• installation de bandes herbacées en périphérie de verger et semis de bandes florales dans le verger.
Fumure
La fumure est primordial à chaque étape de la vie de l'arbre fruitier. Jeune, il a besoin d'éléments nutritifs pour sa croissance, son développement racinaire et sa mise à fruits. Adulte, il doit se renforcer et continuer à produire correctement.
La fumure des sols est donc tout aussi essentielle que la lutte phytosanitaire pour une production régulière de fruits de qualité, et par conséquent, elle doit être gérée comme un facteur de production à part entière.
L'arboriculteur est tenu de réaliser une analyse de sol et une analyse foliaire de chaque parcelle respectivement au moins tous les 5 ans et tous les 3 ans. Les plans de fumure sont alors établis.
L'arboriculteur est tenu de ne pas dépasser un apport maximum de chaque élément nutritif par année et par hectare ainsi que de respecter l'époque d'application. Ces normes sont établies pour optimaliser le nutrition des arbres et limiter les risques de lessivage et de pollution du sol et des nappes phréatiques.
Pollinisation
La pollinisation est définie comme étant le transport des grains de pollen depuis les anthères, organes mâles de la fleur, jusqu'aux stigmates récepteurs, organes femelles. La pollinisation doit être considérée comme un facteur de production puisqu'elle est l'étape indispensable à la formation du fruit.
La majorité des pommiers et de poiriers n'étant pas auto-fertiles, l'obtention de fruits passe nécessairement par une pollinisation croisée. La pollinisation croisée est définie comme le transport du pollen d'une fleur vers les stigmates d'une autre fleur génétiquement différente (appartenant à une autre variété), mais ce pollen doit tout de même provenir de la même espèce fruitière.
Chez les pommiers et les poiriers, le transport du pollen est assuré en partie par le vent mais surtout par des insectes pollinisateurs parfaitement adaptés à la forme de la fleur : abeilles domestiques, abeilles sauvages, bourdons, ...
La pollinisation est raisonnée par :
• le choix d'une variété pollinisatrice,
• la mise en place de ruches à abeilles et/ou bourdons,
• l'aménagement de l'environnement.
Désherbage
L'arboriculteur est amené à gérer l' enherbement de ses vergers plus qu'à le détruire systématiquement.
L'utilisation généralisée et systématique de quantité impressionnante d'herbicides pendant de nombreuses années n'a pas résolu le problème du désherbage. Au contraire, la lutte chimique en a créer d'autres, notamment l'apparition d'une résistance de certaines mauvaises herbes aux produits et la pollution du sol et des nappes aquifères.
En production intégrée, la stratégie actuelle est le raisonnement du désherbage chimique par une sélection des herbicides, une forte réduction de leur emploi ainsi qu'une application plus ciblée. Néanmoins, plusieurs alternatives sont également proposées aux producteurs pour minimiser ou éviter l'utilisation des herbicides chimiques: le désherbage mécanique, le désherbage thermique.