CePiCOP - 17.03.2020 - CÉRÉALES - 17 mars 2020 (C05)

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Avoine

Le dicton dit « L’avoine de février remplit le grenier ». Malheureusement en 2020, les conditions ne nous ont pas permis de semer les avoines en février. Les semis peuvent s’effectuer jusque mi-avril mais les semis précoces en avoine donnent en général de meilleurs résultats. Le conseil est d’attendre que les terres soient bien ressuyées avant de semer afin d’avoir une implantation optimale.

Au niveau de la densité de semis, l’avoine se sème entre 200 et 250 gr/m² dans les bons sols. Par contre dans les sols plus lourds et en région froide, il est conseillé d’augmenter la densité de semis à 400gr/m².

Orge de printemps

Nous sommes actuellement dans la période optimale des semis d’orge de printemps, il est donc conseillé de semer dès que les sols seront bien ressuyés.

La densité de semis recommandée est de 200 à 250gr/m².

Il ne faut pas hésiter à rouler le semis dans toutes les situations, mais surtout si la préparation du sol ou la levée ne semblent pas satisfaisantes,  (le plus tôt est le mieux, mais le roulage peut être fait sans aucun problème jusqu’au stade 1er nœud).

Coordination  scientifique : Groupe « phytotechnie », R. Meurs

Le stade de développement des céréales varie en fonction de l’espèce et de la date de semis.  

  • les escourgeons semés fin septembre, début octobre sont au stade fin tallage ;
  • les froments
    • de mi-octobre sont au stade fin tallage ;
    • de mi-novembre sont au stade mi-tallage ;

Compte tenu des bonnes conditions automnales, la plupart des emblavements sont réguliers et en bon état.

Vous trouverez ci-contre le lien pour déterminer les stades de vos plantules (Stades).

Désherbage : Suite aux conditions clémentes de l’hiver, les adventices se sont développées de façon importante. Si votre semis était précoce et si vous n’avez pas eu l’occasion de désherber avant l’hiver, le conseil est de ne pas tarder dès que les terres seront accessibles et les conditions climatiques assez douces.

Vu l’évolution des conditions climatiques depuis une semaine,  les terres commencent de nouveau à être accessibles. Cependant, l’accessibilité peut différer fortement d’une situation à l’autre.

Le schéma classique de fertilisation azotée en escourgeon est divisé en 3 fractions. Dans certaines situations, une impasse de la fraction tallage est possible :

  • dans les parcelles à bonne minéralisation (en régions limoneuse et sablo-limoneuse) ;
  • dans des cultures très denses en sortie d’hiver ;
  • dans les parcelles où la culture est plus précoce et proche du redressement à la sortie de l’hiver ;
  • lorsque les conditions climatiques sont particulièrement favorables.

Si vous ne vous trouvez pas dans une de ces situations, notre conseil est d’apporter la première fraction d’azote (tallage) dès que vous en aurez la possibilité.

La réponse des variétés lignées et hybrides diffère, le fractionnement doit se raisonner en fonction du type de variété. Les fumures de référence 2020 du Livre Blanc céréales sont les suivantes :

 

ESCOURGEON variétés lignées

ESCOURGEON variétés hybrides

55 kg N/ha au tallage

25 kg N/ha au tallage

55 kg N/ha au redressement

75 kg N/ha au redressement

50 kg N/ha à la dernière feuille

75 kg N/ha à la dernière feuille

Ces fumures de référence sont valables dans la majorité des situations. Une majoration de la dose peut se concevoir dans certaines situations. Toutes les informations relatives au calcul de la dose à appliquer se trouvent dans l’article « Fertilisation azotée en escourgeon » du Livre Blanc céréales qui est disponible en ligne sur le Site « Céréales.be ».

Coordination  scientifique : Groupe « phytotechnie », R. Meurs

Si les champs sont accessibles, pour les semis précoces de froment un désherbage peut être envisagé.

Froment d’hiver

Les analyses de reliquats d’azotés réalisées en janvier et février indiquent en moyenne en froment une valeur normale (49kgN/ha sur 90cm de profondeur). La variabilité de ces données est exceptionnelle, allant du simple au quadruple. Ceci est dû à la variabilité importante des rendements des principales cultures semées au printemps et aux différences de potentiel de minéralisation en fin d’été et durant l’automne en fonction des niveaux de restitution en matière organique entre parcelles et ou exploitations. En raison de la grande variabilité des disponibilités en azote du sol, il faudra tenir des correctifs liés aux précédents culturaux, par exemple avec des précédents plus riches comme les précédents de légumineuses et de pomme de terre. De plus, chaque parcelle possède ces propres caractéristiques qui influencera la fumure à réaliser afin d’éviter les sur-fumures synonymes de risques accrus de maladies et de verse et aussi de gaspillages.

FUMURE DE REFERENCE saison 2020

FROMENT en 3 fractions

FROMENT en deux fractions

60 kg N/ha au tallage

90 kg N/ha au tallage -redressement

60 kg N/ha au redressement

65 kg N/ha à la dernière feuille

95 kg N/ha à la dernière feuille

Vous trouverez également dans le Livre Blanc céréales et sur le site internet du Livre Blanc Céréales, des conseils plus détaillés (en suivant le lien suivant ICI).

Si vos champs sont déjà assez ressuyés alors la première application d’engrais peut être effectuée pour les semis de froment.

Froment-pois

Pour les semis de froment-pois, les stades de développement pour l’application de la première fumure (40 kgN/ha) ne sont pas encore atteints.

Coordination  scientifique : Groupe « phytotechnie », B. Bodson et R. Blanchard

Le temps extrêmement doux et l’absence quasi-totale de gel de cet hiver ont permis la survie des pucerons dans les céréales. Il faut distinguer les situations suivantes :

  1. Variétés d’escourgeon tolérantes à la JNO :

Même en cas de fortes populations de pucerons actuellement, aucun traitement insecticide n’est requis. Ces variétés tolérantes à la jaunisse nanisante de l’orge sont : COCCINEL, DOMINO, HIRONDELLA, KWS AMISTAR, LG ZEBRA, MARGAUX, NOVIRA, PARADIES et RAFAELA. Nous a également été renseigné par la firme comme tolérante à la jaunisse nanisante de l’orge, la variété KWS Jaguar

  1. Semis escourgeon ou froment avant le 15 novembre et traités (ou re-traités) à l’insecticide après le 1er novembre :

Ces semis ont levés assez tôt pour être infestés par les pucerons, mais en ont été débarrassés suffisamment tard pour ne plus être recolonisés après le(s) traitement(s). Ces parcelles sont exemptes de pucerons et ne demandent aucun traitement actuellement.

  1. Semis escourgeon ou froment avant le 15 novembre et non traités, ou bien traités avant le 1er novembre :

Ces semis ont levés assez tôt pour être infestés par les pucerons et, soit n’en ont pas été débarrassés du tout, soit en ont été débarrassés trop tôt et risquent d’avoir été recolonisés après le traitement. Ces champs doivent être scrupuleusement observés. Si des pucerons s’y trouvent encore, même en faible nombre, le risque de dispersion très rapide de la jaunisse nanisante au printemps est réel.

  1. Semis escourgeon ou froment après le 15 novembre :

Ces semis, dont la levée a eu lieu après la fin des vols de pucerons, sont toujours exempts de pucerons et ne nécessitent aucun traitement.

La présentation de ces quatre situations est évidemment schématique. Il est particulièrement important d’aller vérifier les parcelles qui se trouvent dans des situations intermédiaires. Le message unique est que, si l’on trouve des pucerons vivants actuellement dans une emblavure, cette dernière est menacée par la jaunisse nanisante qui s’étend très rapidement après l’hiver. C’est vrai pour toutes les céréales. La seule exception concerne les variétés tolérantes à la jaunisse nanisante. Le traitement peut se faire dès à présent, là où la portance des terres permet de passer sans provoquer de dégât.

La liste des traitements autorisés est accessible ici

 

Méthodologie pour l’estimation des populations de pucerons en céréales

Pour ce faire, prélever au transplantoir une centaine de plantules, examiner toutes les feuilles et surtout la base des talles (bien dégager la terre au bas des plantes).

Le prochain avis est prévu pour la sortie de l’hiver, plus tôt si nécessaire.

Coordination  scientifique : Groupe « ravageurs », M. De Proft et G. Jacquemin

 

Protecteau a mis en ligne les reliquats moyens 2020 observés en Wallonie pour les céréales en place et le colza : https://protecteau.be/fr/nitrate/agriculteurs/fertilisation-raisonnee/reliquat-azote

La base de données est alimentée régulièrement. Rendez-vous donc sur www.protecteau.be pour consulter les résultats de votre région. Suivez également la page Facebook de l’asbl pour être informés des mises à jour tout au long de la saison.

Ces reliquats moyens peuvent être injectés dans le « module Ferti » de PROTECT’eau qui permet de calculer le complément minéral à apporter à la culture. Ce module gratuit prend en compte les caractéristiques de sol, l’historique de la parcelle et l’objectif de rendement.

Les valeurs du module RSH de PROTECT’eau proviennent de plusieurs centaines d’analyses réalisées par les laboratoires provinciaux à la demande des agriculteurs encadrés par PROTECT’eau et de résultats d’analyses partagés par d’autres organismes partenaires du projet (ULg-GxABT, UCLouvain, Raffinerie tirlemontoise, Station d’analyses agricoles de la Province de Liège, …).

Plus d’information : Protect’eau 081 62 73 13

La protection des cultures doit être raisonnée en fonction de la pression des principales maladies, des conditions météos annoncées et de la variété emblavée. Les moyens de lutte chimique sont de plus en plus restreints et il est essentiel de combiner toutes les stratégies disponibles pour arriver aux rendements souhaités. Evaluer les pathogènes présents sur sa parcelle permet d’évaluer si l’infection est préjudiciable ou non. Les avis du CePiCOP vous renseignent de la pression en maladies observée dans un réseau de parcelles distribuées en Wallonie. Ces avis sont là pour vous guider dans la stratégie à appliquer qui sera toujours optimisée sur base des conditions phytotechniques et vos propres observations de l’état sanitaire de vos parcelles.

En escourgeon, la protection phytosanitaire vise à contrôler quatre maladies : la rhynchosporiose, l’helminthosporiose, la rouille naine et l’oïdium.

Pour décider de la stratégie de protection fongique : trois leviers agronomiques permettent de diminuer la lutte chimique: 1) privilégier les variétés résistantes, 2) semer à une densité peu élevée car la levée est souvent rapide et permet au tallage de démarrer tôt et 3) ne pas intensifier exagérément la fumure azotée.

Un traitement unique au stade dernière feuille est en général conseillé. Un premier traitement est parfois recommandé en cas de forte pression sur les variétés sensibles.  Les conditions ultérieures de la saison détermineront de la pression phytosanitaire et des stratégies à mettre en œuvre.

Coordination scientifique : Groupe « maladies » A. Legrève, A. Nysten


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