CePiCOP - 04.10.2022 - Se méfier des limaces et des altises en colza d'hiver ! - Le désherbage des céréales d'hiver

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Au moment des premiers semis d’escourgeon, il est bon de rappeler que certains leviers agronomiques s’avèrent très utiles pour lutter contre les graminées en céréales d’hiver. 

La rotation, grâce à l’alternance des cultures d’hiver et de printemps, perturbe fortement le développement des populations de graminées adventices.  L’efficacité d’un labour rotationnel n’est pas à négliger, surtout s’il est positionné après un désherbage raté.  Reporter la date de semis d’une quinzaine de jours permet de réduire la production grainière du vulpin d’environ 60%.  Ce chiffre augmente encore si le report de la date de semis est couplé à la mise en œuvre d’un faux-semis.  Une fois les céréales semées, il n’est plus possible de lutter contre les adventices autrement que chimiquement ou mécaniquement.

En orge d’hiver, la gestion chimique des adventices a lieu préférentiellement durant l’automne.  En effet, c’est à ce moment que la majorité des mauvaises herbes va germer et croître.  Jeunes et peu développées, ces dernières sont facilement et économiquement éliminées.  Pour ce faire, le traitement envisagé devrait inclure du flufenacet.  Cette substance active, principalement efficace contre les graminées, peut être complétée par un partenaire afin de renforcer l’activité contre graminées ou étendre le spectre d’action aux dicotylées.  Afin d’en optimiser l’efficacité, le traitement doit être réalisé en préémergence ou en postémergence précoce (1 voire 2 feuilles de l’orge), sur un sol humide et non motteux.  Une humidité excessive et un semis mal soigné (semences non couvertes) peuvent engendrer des problèmes de phytotoxicité.  Si les conditions pédoclimatiques le permettent, le passage d’un outil mécanique comme la herse étrille peut éventuellement être tenté dès l’automne.

Point d’attention, les autorisations pour les produits phytopharmaceutiques à base de prosulfocarbe ont été adaptées en 2021 parce qu’en 2020 et antérieurement, des cas relativement nombreux de dégâts aux cultures environnantes ont été signalés.  Pour plus d’infos, n’hésitez pas à consulter les actualités sur https://fytoweb.be/fr/nouvelles/residus-problematiques-de-prosulfocarbe

Après une semaine automnale très arrosée et des températures toujours très fraîches avec quelques gelées précoces au sol, le colza d'hiver poursuit son développement : rapide pour les plus grands (7 à 9 feuilles) avec couverture du sol, et nettement plus lent pour la majorité des champs de colza n'ayant pas encore atteint 4 feuilles.

L'abondance des pluies doit maintenir l'attention vis-à-vis des limaces car les plus petits colzas sont les plus vulnérables.  Il n'y a plus de déficit hydrique du sol en surface comme lors du semis du colza d'hiver il y a quelques semaines.  Les morsures de limaces sont visibles, à des degrés divers.

Côté insectes, les altises ont été perturbées par les nombreuses averses au cours de la semaine écoulée.  Les captures dans les bassins ont été faibles durant cette période : de 1 à 12 grosses altises, sauf à 2 endroits où elles étaient plus nombreuses (38 à Clermont et 40 à Erpion).  Les altises adultes n'ont été vues en journée sur les plantes que dans 8 champs sur 29, et aussi en très faible nombre : de 1 à 4  insectes pour 40 plantes.  Cependant, même s'il y a eu peu de piégeage dans les bassins et peu d'adultes sur les plantes, de nouvelles morsures d'altises ont été remarquées sur les feuilles, indiquant leur activité. 

La météo annoncée pour les prochains jours avec un temps plus sec, plus ensoleillé et plus doux (allant jusqu'à 20°C) doit inciter à continuer à surveiller les ravageurs du colza.


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