La météo s'est améliorée avec de belles éclaircies entrecoupées d'averses.  La remontée des températures et les périodes ensoleillées sans vent ont été favorables à la sortie des méligèthes, notamment le dimanche de Pâques.

Les captures dans les pièges et les comptages sur les plantes donnent des résultats très variables d'un endroit à l'autre.  

Les méligèthes ont été capturés dans chaque bassin installé dans les 30 champs suivis dans le cadre du réseau. Leur nombre varie fortement, de 1 à 156, avec une moyenne de 54 méligèthes adultes par piège.   Plus de 100 méligèthes ont été capturés dans 5 bassins situés à Biesmerée, Erbisoeul, Clermont, Blaimont et Jamagne.

Les charançons de la tige continuent à être capturés dans 23 bassins sur 30.  Dans 15 champs, le charançon de la tige du colza a été identifié avec une présence de 1 à 4 adultes.  13 adultes ont été piégés dans un champ.  Quelques déformations de tige suite aux piqûres de charançon de la tige du colza, sont actuellement visibles.

Au niveau des plantes, les comptages indiquent une présence des méligèthes assez variable, allant de 4 à 100 méligèthes pour 40 plantes, c'est-à-dire en dessous du seuil d'intervention puisque le colza se rapproche en général de la floraison.  Dans 2 champs ayant démarré la floraison, le nombre de méligèthes était plus important, entre 208 et 295 pour 40 plantes.

L'entrée en floraison peut différer de plusieurs jours, selon les variétés, même si le colza présente une grande taille.

Avant un éventuel traitement, il convient de vérifier la présence des insectes et de tenir compte du stade actuel du colza d'hiver, surtout si celui-ci ne fleurit pas encore.  

Les seuils d'intervention avec un insecticide sont les suivants :

Dès que les températures vont encore s'améliorer, le colza d'hiver présentera encore davantage de fleurs ouvertes et sera donc à l'abri des dégâts de méligèthes qui cherchent du pollen pour se nourrir.

La protection fongicide contre le sclérotinia sera à envisager prochainement, avant la chute des premiers pétales, stade qui n'est pas encore atteint actuellement.

Groupe « Colza », C. Cartrysse

Après une semaine froide, la douceur du weekend pascal a donné un sérieux coup de fouet au développement des céréales. Les épeautres sont désormais toutes au stade redressement et confirment une densité de talles exceptionnelle. Coté prévision, comme je l'entendais ce matin à la radio, il faudra pour cette semaine « slalomer entre les pluies sous des températures de saison ». On n'annonce plus de gel à l'horizon mais le vent et les précipitations vont sérieusement compliquer les travaux de cette semaine. 

Les derniers désherbages et les premiers raccourcisseurs sont à réaliser dès que les conditions le permettent. Facile à écrire, plus difficile à réaliser... On annonce cependant une accalmie pour les journées de jeudi et vendredi. 

Tous les voyants sont au rouge pour accentuer le risque de verse. La densité de talles, la faible luminosité, la disponibilité en azote (pluies) et des températures favorables sont autant de facteurs qui amènent la plante à croître rapidement sans renforcer la base de ses tiges. Plus que lors des dernières années, il convient d'être vigilant et d'utiliser nos derniers leviers pour éviter des problèmes au mois de juin lorsque les épis lourds (nous l'espérons) seront secoués par les vents. Les épeautres sont particulièrement sensibles à la verse et c'est pourquoi, cette saison, depuis deux semaines, je me permets d'insister sur les traitements raccourcisseurs et sur une forte modération des fumures de tallage et redressement. 

Pour la deuxième fraction, je propose soit de la scinder en deux, si ce n'était déjà prévu, ou au moins de la postposer de quelques semaines. Les talles sont surnuméraires et une régression d'une partie de ceux-ci serait bénéfique pour la culture. 

Coté maladies, la météo est favorable au développement des champignons. Les premiers symptômes de rouille et de septoriose apparaissent. Ils sont parfois confondus avec des nécroses dues aux vents du nord du début de la semaine dernière (voir photos). Il est trop tôt pour agir et de nombreuses résistances ne seront effectives qu'après le stade 1-2 nœuds

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Coté semis, les dernières céréales de printemps ont pu être semées mercredi dernier. La terre n'était pas franchement amoureuse mais lorsqu'on voit ce qui a suivi, on ne peut qu'être satisfait. Comme pour tous les travaux de ce printemps, le maître-mot de cette saison sera « réactivité ».

               Groupe « Epeautre », G. Jacquemin, CRA-W

Les escourgeons sont pour la plupart au stade 1^er nœud (BBCH 31 ; Figure 2) ou ont dépassé ce stade (stade 2^e nœud ; BBCH 32). Seules deux parcelles du réseau d'observation sont encore au stade épi à 1 cm (BBCH 30). La maladie dominante dans ces parcelles reste la rouille naine. L'helminthosporiose, la rhynchosporiose et l'oïdium ne semblent pas avoir bougé. À noter que les observations sur lesquelles se basent cet avis datent du 07/04/2023, en raison du lundi férié. 

Réseau des parcelles escourgeon du CePiCOP (21 parcelles):

Symptômes	Observations
	Des pustules de rouille naine sont visibles dans toutes les parcelles observées.  23%, 21%, 20% et 13% des F-1 sont respectivement touchées à Ath, Mainvault, Vieux-Sart et Acosse. 60%, 55% et 40% des F-2 sont respectivement infectées à Petit-Leez, Dorinne et Waremme.  Maximums observés : 35% des F-1 de Avantasia à Petit-Leez, 30% des F-1 de KWS Orbit à Ath et Mainvault.
	L'helminthosporiose est toujours observée en fond de végétation dans la plupart des parcelles du réseau. Le seuil est dépassé dans 3 des 21 parcelles observées dans le réseau : le LG Zeta (10% des F-1 ; 25% des F-2) à Mainvault, le KWS Orbit à Ath (15% des F-1 ; 30% des F-2) et le LG Zeta à Acosse (15% des F-1 ; 75% des F-2). Les sévérités observées (% de la feuille colonisée par la maladie) restent cependant très faibles dans toutes les parcelles du réseau.
	La rhynchosporiose se trouve également en fond de végétation dans le réseau d'observation. Elle n'a cependant pas du tout progressé par rapport à la semaine passée. Le seuil d'intervention est dépassé dans 1 parcelle du réseau : le LG Zeta à Dorinne (20% des F-2 touchées). Les sévérités observées sont cependant très faibles dans l'ensemble du réseau.
	L'oïdium est systématiquement présent dans les parcelles mais à des pressions diverses. Les variétés utilisées dans le réseau CePiCOP sont résistantes à l'oïdium. Le seuil est cependant dépassé dans 2 parcelles du réseau : dans le KWS Wallace (30% des F-1 et 95% F-2 infectées) à Vieux-Sart, dans le KWS Orbit (5% des F-1 ; 70% des F-2 touchées) à Mainvault. Les sévérités observées sont cependant très faibles.

Recommandations

La pression en rouille naine est toujours non négligeable dans les variétés sensibles. De même, certaines parcelles emblavées avec des variétés sensibles à l'helminthosporiose, à la rhynchosporiose ou à l'oïdium peuvent présenter des niveaux d'infection qui dépassent les seuils d'intervention. Dans ces cas-là, le conseil de la semaine dernière reste le même et un premier traitement fongicide peut être envisagé. Les infections observées sont cependant très variables d'une variété à l'autre et même d'un site à l'autre. Le vent annoncé toute cette semaine n'est pas favorable à l'application de fongicides et il faudra attendre des conditions plus propices pour se lancer. 

Si l'un des seuils indiqués ci-dessous est dépassé et si la culture a atteint ou dépassé le stade 1^er nœud (BBCH 31 ; Figure 2), une première application de fongicide (T1) peut être envisagée. Si ce n'est pas le cas ou si vous avez déjà effectué un premier traitement, il vous est conseillé d'attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) pour envisager une protection complète des escourgeons. 

Pour rappel, et afin d'éviter l'apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l'application de produits de protection des plantes, il est conseillé de :

• ne pas appliquer deux fois le même triazole par saison ;
• n'appliquer une strobilurine qu'une seule fois par saison ;
• n'appliquer un SDHI qu'une seule fois par saison. 

Une fois ces règles bien en tête, il est maintenant possible de déterminer quel type de produits de protection pourrait être utilisé en T1. La solution se basera principalement sur un produit contenant un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole). En effet, les triazoles seront capables de calmer l'infection en rouille naine et/ou en rhynchosporiose. Le prothioconazole excepté, ils ne sont cependant plus très efficaces contre l'helminthosporiose. Attention cependant, si un produit à base de prothioconazole est choisi pour le T1, il faudra revenir avec une autre solution en T2 ne contenant pas cette substance active. Il est également grandement recommandé de garder les produits à base de SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad, benzovindiflupyr et isopyrazam) pour le traitement placé à la dernière feuille (BBCH 39) afin de profiter de leur rémanence d'action. Enfin, l'ajout d'une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine) en T1 permet de renforcer l'efficacité à la fois contre la rouille naine et l'helminthosporiose. Cependant, si cette famille de substance active est appliquée en T1, elle ne pourra plus être appliqué en T2. Cette solution n'est à utiliser que sur les variétés très sensibles à la rouille naine et/ou à l'helminthosporiose. 

 Les exemples de schémas de protection fongicide se trouvent dans votre Livre Blanc de février 2023, dans la rubrique « Lutte intégrée contre les maladies - protection de l'escourgeon ».

(https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2023/03/2023-02-2.4.-Lutte-contre-les-maladies.pdf ).

Groupe « maladies » C. Bataille

Les triticales semés aussi bien en octobre qu'en novembre sont au stade épi 1 cm (BBCH 30), y compris dans la région froide de l'Ardenne.

A partir de ce stade, la fertilisation azotée ainsi que la protection contre la verse sont les actions à envisager dès que la météo le permettra, selon l'état de développement de la culture.

La rhynchosporiose est à surveiller sur les variétés sensibles mais aucun traitement fongicide n'est recommandé pour le moment.

Groupe « Triticale », D. Eylenbosch et R. Meza