Les froments ont maintenant entamé leur épiaison (BBCH 51 ; 13 parcelles sur 27). Onze parcelles du réseau sont entre le stade dernière feuille (BBCH 39) et le stade gaine éclatée (BBCH 47). Enfin 3 parcelles sont déjà au stade début floraison (BBCH 61). 

L'infection en rouille jaune est toujours bien présente dans les variétés très sensibles (cote < 6) non traitées comme Celebrity, Campesino, voir Gleam et LG Skyscraper dans certaines localités. 

La septoriose est observée dans toutes les parcelles réseau et sur la dernière feuille dans 7 d'entre elles. La météo actuelle, asséchante, lui est moins favorable que les semaines précédentes. Cependant, la pression exercée par cette maladie reste importante. Elle ne devra donc pas être négligée lors du traitement relais (= T2).  

Enfin la rouille brune est maintenant observée dans 17 parcelles du réseau (sur 27) à très forte pression. Cette explosion en rouille brune s'explique par les conditions météorologiques qui lui ont été favorables et qui lui permettent maintenant de bien s'exprimer. Les variétés sensibles à cette maladie (non traitées) comme KWS Donovan, Gleam et LG Skyscraper sont particulièrement touchées dans le réseau. 

Réseau des parcelles froment du CePiCOP (27 parcelles) :

Symptômes :	Observations :
	La rouille jaune est actuellement observée sur les 3 derniers étages foliaires dans 11 parcelles du réseau d'observation. Huit d'entre elles ont leur dernière feuille atteinte. Les sévérités observées sur cette dernière feuille (% de la feuille colonisée par la maladie) sont inférieures à 4%.
	La septoriose est observable dans toutes les parcelles du réseau CePiCOP. Le seuil d'intervention indicatif du Bulletin de Santé du Végétal est dépassé dans 17 parcelles où la septoriose a atteint les étages foliaires supérieurs (F1, F2 ou F3 définitives). Les sévérités observées sur les feuilles hautes augmentent mais restent inférieures à 20%.
	La rouille brune est très présente dans le réseau d'observation avec maintenant 17 parcelles (non traitées) infectées. Douze d'entre elles présentent des niveaux d'infection non négligeables. Les sévérités observées sont, par endroit, très élevées (>30%).

Recommandations :

 A la faveur des températures en hausses, la progression des stades de croissance du froment est maintenant plus rapide. La grande majorité d'entre eux va ou a atteint le stade épiaison (BBCH 51). La pression en maladie est toujours très élevée avec une septoriose qui a bien progressé les semaines précédentes, une rouille jaune qui s'est bien repiquée sur les étages foliaires supérieurs des variétés sensibles et une rouille brune très virulente dans tout le réseau d'observation.  

Cas des variétés très sensibles à la rouille jaune (cote <6) :

Le conseil de la semaine passée reste valable : surveillez vos parcelles ! Si vous observez des ronds de rouille jaune sporulante, il est nécessaire d'intervenir avec un traitement à base de triazole. Ce traitement devra être réalisé dans les prochains jours et pourra être associé au traitement T2 (voir point suivant). 

Cas des variétés sensibles à la septoriose et/ou à la rouille brune (cote < 6.5) :

Si vous avez traité vos froments au stade 2^e nœud (BBCH 32), il est conseillé d'attendre 3 (à maximum 4) semaines avant le traitement suivant (T2). Il est dès lors maintenant temps d'envisager le traitement relais si cela n'a pas encore été fait. Ce traitement se devra d'être efficace à la fois contre la septoriose et la rouille brune. Il devra évidemment être déterminé par rapport à la sensibilité de votre variété (voir conseils de traitement ci-dessous). 

Si vous avez opté pour un traitement fongicide complet au stade dernière feuille entièrement déployée (BBCH 39), il n'est pour l'instant pas nécessaire de revenir dans vos parcelles. 

Pour rappel et afin d'éviter l'apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l'application de produits de protection des plantes, il est conseillé :

• d'alterner les triazoles utilisés entre les applications ;
• de n'appliquer une strobilurine qu'une seule fois par saison ;
• de n'appliquer un QiI qu'une seule fois par saison ;
• de n'appliquer un SDHI qu'une seule fois par saison.  

Traitement au stade épiaison (BBCH 51-55) :

Ce traitement devra reposer sur une solution à base de SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad, benzovindiflupyr ou isopyrazam), de triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole) et/ou de fenpicoxamid. L'ajout d'une strobilurine n'est utile que si vous avez une variété sensible à la rouille brune. Au vu du potentiel observé actuellement dans les parcelles, il est fortement conseillé de prendre cette maladie en compte également. A noter que les produits à base de benzovindiflupyr (SDHI) n'ont pas besoin d'être renforcés avec une strobilurine pour lutter contre la rouille brune car cette substance active est déjà suffisamment efficace contre cette maladie. Elle est cependant un peu plus faible sur septoriose que d'autres références du marché. Le choix dépendra donc fortement de la sensibilité de votre variété. Le prothioconazole est efficace contre la fusariose des épis si ce triazole est appliqué au-delà de 70% de l'épi de froment dégagé de sa gaine. 

N'hésitez pas à consulter les outils FONGIBLE et SPRAYVISION mis à votre disposition sur la plateforme Agromet afin de vous guider dans les décisions à prendre sur vos parcelles de froment (https://agromet.be/fr/oad/pheno01/fongible/v1/).

Groupe « maladies » C. Bataille

Pucerons : Les observations du réseau (17 parcelles) de ce mardi 30/05 montrent des populations de pucerons qui varient très fortement d'une parcelle à l'autre. On peut observer quelques individus sur 100 plantes (4%) à plus de 90% de plantes avec des pucerons. Les pucerons parasités et mycosés ainsi que les coccinelles et les syrphes sont bien visibles ce qui témoigne de l'activité intense des auxiliaires.

Dans l'ensemble, les populations sont importantes cette année. Si vous envisagez un traitement fongicide au stade épiaison (BBCH 55) ; évaluer la nécessité d'ajouter un insecticide en même temps. Comme mentionné par Arvalis, il faut observer 5 fois au hasard dans la parcelle 4 épis successifs (20 épis en tout). Un traitement insecticide est recommandé lorsqu'un épi sur deux est colonisé par au moins un puceron entre l'épiaison et le stade « grain pâteux » et c'est le cas pour une partie des parcelles observées dans notre réseau.

Cécidomyies oranges : Les individus piégés dans le réseau (21 parcelles distribuées en Wallonie) restent peu nombreux sauf dans certaines parcelles du Hainaut à Chièvres et Bury où le piégeage a été plus important ces dernières nuits. Aucune alerte générale de traitement n'est donnée pour ces insectes mais une vigilance est fortement recommandée durant cette période d'épiaison. L'observation de la cécidomyie est impossible en pleine journée. Il faut se rendre dans vos parcelles de froments au crépuscule et passer une baguette tenue horizontalement à hauteur des épis. Cette opération dérange les femelles occupées à pondre, et il est ainsi possible d'en estimer le nombre. Si plus d'une vingtaine d'insectes s'envolent / m², un traitement insecticide est recommandé.

Groupe « Ravageurs », A. Nysten

Orge de printemps : Les orges semées mi-février se trouvent désormais au stade dernière feuille pointante (BBCH 37). Les orges semées en avril sont majoritairement au stade du premier nœud (BBCH 31).

Les fumures et désherbages étant terminées, il est temps de regarder à l'état sanitaire des parcelles. Quelques pustules de rouille naine sont observées. Etant donné la rapidité de la montaison des céréales de printemps, la solution la plus adaptée dans la plupart des situations est d'appliquer un traitement fongicide unique au stade dernière feuille étalée (BBCH 39).

L'emploi d'un régulateur de croissance n'est pas systématiquement nécessaire en céréales de printemps.  Il restera toutefois justifié dans certaines situations à risque et pourra encore être appliqué en même temps que le fongicide à la dernière feuille étalée (BBCH 39). Toutefois, il est déconseillé d'appliquer un régulateur si les épis sont déjà visibles.  Une parcelle est considérée à risque lorsqu'elle présente un peuplement dense, des tiges fines, une forte disponibilité en azote et une variété sensible à la verse. Attention, certains produits ne sont plus autorisés au stade BBCH 39 et vérifier la dose autorisée en céréales de printemps qui, selon le produit utilisé, est souvent plus faible qu'en escourgeon par exemple (pour les produits à base d'éthéphon).  Les listes des produits fongicides et des régulateurs mises à jour sont disponibles sur le site : https://centrespilotes.be/cp/cepicop/cereales/produits-autorises/

Ravageurs : De nombreux adultes et œufs de criocères (lémas) sont observés dans les parcelles de céréales de printemps. Ces insectes font généralement des dégâts visuels (rongent le parenchyme des feuilles entre les nervures) mais ont peu d'impact sur le rendement (sauf en cas d'infestation massive) toutefois les céréales de printemps y sont plus sensibles que les céréales d'hiver. Dans ces conditions, ce sont surtout les dernières feuilles qui doivent être protégées.  Les pontes de criocères sont assez étalées dans le temps (plusieurs semaines) et intervenir tôt, c'est-à-dire avant le stade dernière feuille étalée, ne protègera pas de nouvelles pontes sur le haut des plantes.  Un traitement sera recommandé si la pression est supérieure à 2,5 larves par tige à l'épiaison.

Groupe « Phytotechnie », A. Nysten