CePiCOP - 29.04.2025 - Colza d'hiver: belle floraison - Escourgeon: traitement unique - Suivi des maladies en froment - Blé dur: la dernière feuille arrive - Epeautre: une pluie de grains.

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Colza d'hiver

 Stade: Pleine floraison.

Insectes ravageurs: Présence faible à moyenne de charançons des siliques.

Insectes pollinisateurs: Bonne activité actuellement, grâce à la météo ensoleillée et chaude.

Escourgeon

Stades: La majorité des parcelles a dépassé le stade dernière feuille étalée (BBCH 39).  Les barbes (BBCH 49) et les épis (BBCH 51) apparaissent (déjà!) dans les champs.

Maladies: Un traitement unique aura suffi cette année.  Si ce n'est pas encore fait, il peut être appliqué dès que vos escourgeons ont atteint le stade dernière feuille étalée (BBCH 39), afin d'assurer leur protection jusqu'à la fin de la saison.

Froment

Stades: Les parcelles se situent majoritairement au stade du deuxième noeud (BBCH 32).  Quelques parcelles sont déjà au stade dernière feuille pointante (BBCH 37).

Maladies: Quelques pustules de rouille (jaune et brune) sont visibles dans certains champs. Vérifier vos parcelles et traiter uniquement si besoin. La pression en maladies foliaires est généralement très faible et il est sans doute possible d'attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) avant de prendre une décision.

Blé dur

Stades: Les parcelles de blé dur sont maintenant entre le stade 2ème nœud (BBCH 32) et le stade dernière feuille pointante (BBCH 37), en fonction de la variété et de la date de semis.  Les variétés les plus précoces semées en octobre atteindront probablement le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) d'ici la fin de la semaine.

Fertilisation azotée: La troisième fraction pourra être appliquée prochainement sur les parcelles qui atteindront bientôt le stade dernière feuille étalée (BBCH 39).  Si vous travaillez sous forme liquide, il est recommandé de réaliser cet apport au stade dernière feuille pointante (BBCH 37).

Maladies: Il est envisageable d'attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) pour réaliser son premier traitement fongicide car pour le moment, la pression reste relativement faible.

Epeautre

Stade de développement: Les épeautres les plus précoces sont actuellement au stade deuxième noeud (BBCH 32).

Fertilisation: La majorité des deuxièmes fractions ont été appliquées, pour la troisième, la prochaine pluie sera déterminante.

Raccourcisseur: L'application d'un raccourcisseur a généralement été réalisé. Si ce n'est le cas, c'est toujours possible cette semaine, de préférence, tôt le matin.  Cette année, le risque demeurant faible, un seul traitement devrait suffire.

Maladies fongiques: A l'heure de choisir son programme de protection, les cultures sont particulièrement saines et la météo n'annonce pas de pluies pour les 10 prochains jours. Dans ces conditions, l'histoire récente (2022, 2020, 2019, …) nous a démontré que le programme économiquement le plus rentable était le traitement unique au stade dernière feuille étalée (BBCH 39). C'est évidemment notre conseil pour cette saison à la météo, pour une fois, si favorable.

Coin "culture": Les races locales wallonnes d'épeautre.

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Colza en fleurs avec siliques formées, sous un ciel bleu (Photo CC 28/04/25)

La culture de colza d'hiver est en pleine floraison.  Durant la semaine écoulée avec des températures fraîches et un ciel couvert, des pluies d'intensité variable ont permis au colza de développer sa végétation avec une taille haute.

La floraison se passe maintenant sous un ciel bleu avec un ensoleillement généreux.

Dans les pièges à insectes, peu d'insectes ont été relevés ce lundi : quelques méligèthes, charançons des siliques et cécidomyies.

Sur les plantes en fleurs, les abeilles et les bourdons sont en pleine activité sous le soleil de ce lundi.  Les charançons des siliques ont été observés dans 10 champs sur 13, avec un nombre situé sous le seuil de traitement : de 2 à 19 charançons pour 40 plantes.  Quelques insectes auxiliaires, Tersilochus, ont été aperçus.  Une seule larve de méligèthe a été trouvée dans les fleurs.

Les prévisions météo indiquent une hausse des températures, proches de 25°C, pour les prochains jours, ce qui va accélérer la floraison du colza d'hiver et la formation des siliques.

Après fécondation des fleurs, chute des pétales sur les feuilles ou au sol (Photo CC 28/04/25)

 Christine Cartrysse, CePiCOP

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Les escourgeons ont dépassé le stade de la dernière feuille déployée (BBCH 39) dans les parcelles du réseau d'observation du CePiCOP. Sur le terrain, les premiers épis ont commencé à apparaître et la météo ensoleillée de cette semaine favorisera leur émergence généralisée d'ici la fin de la semaine.

La pression en maladies sur les escourgeons a été globalement très faible cette année. Des pustules de rouille naine sont visibles sur les dernières feuilles (F3 et F4 définitives) dans toutes les parcelles. L'oïdium est également présent dans les parcelles (et plus particulièrement visible cette année), mais il n'affecte pas les feuilles au-delà des F3 ou F4 définitives. L'helminthosporiose et la rhynchosporiose sont restées discrètes cette année.

Le traitement « dernière feuille déployée » (BBCH 39) peut être envisagé (si cela n'a pas été fait en même temps que le régulateur) dans les prochains jours en vérifiant bien que toutes vos feuilles sont bien déployées.

Il consiste en l'application de plusieurs molécules issues de familles chimiques différentes (mélange de produits commerciaux ou de molécules co-formulées dans un produit unique) :

  • Un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole), pour contenir la rouille naine (et la rhynchosporiose).
  • Un SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad ou benzovindiflupyr), recommandé pour sa rémanence d'action, renforçant la protection sur la durée.
  • Une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine), utile en complément pour renforcer la lutte contre la rouille naine et l'helminthosporiose.

Nos essais ont également montré l'intérêt d'intégrer des substances à mode d'action multisites, telles que le soufre ou le folpet, notamment dans la gestion de la ramulariose.

Groupe « maladies » A. Nysten

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Les observations du réseau wallon indiquent que la majorité des parcelles se situe actuellement entre les stades deuxième nœud (BBCH 32) et dernière feuille pointante (BBCH 37).

La pression des maladies demeure globalement faible. La septoriose est nettement moins présente que l'an dernier et reste confinée aux feuilles inférieures.

Cependant, des stries de rouille jaune ont été observées sur certaines variétés sensibles (Campesino, KWS Smart, …) et moyennement sensibles (Winner, SU Ecusson). Avec la remontée des températures attendue cette semaine, une surveillance est recommandée sur les parcelles à risque. En cas de foyers actifs, un traitement fongicide à base de triazole, éventuellement associé à une strobilurine, peut être envisagé. Si vous ne connaissez pas la sensibilité de vos variétés, le tableau du comportement des variétés face à la rouille jaune au cours des dernières années est disponible à la page 19 du Livre Blanc Céréales de septembre 2024 https://livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2024/12/2.A-Choix-varietal-Froment-1.pdf

Des pustules de rouille brune ont également été signalées dans certaines parcelles (Champion, KWS Sverre, Positiv, LG Skyscraper, SY Revolution, …).

Si la présence des maladies foliaires reste encore limitée ce lundi, les conditions climatiques des prochains jours - avec des températures douces et la présence d'humidité ambiante (après les quelques jours de pluies) - sont favorables à leur développement. Il est donc conseillé d'effectuer une observation de vos parcelles dans les jours à venir, particulièrement pour la surveillance des rouilles.

Les maladies principales en froment :

À ce stade, en l'absence de symptômes significatifs, comme c'est le cas dans la majorité des situations observées, il est préférable de patienter jusqu'au stade dernière feuille étalée (BBCH 39) avant d'envisager un traitement fongicide.

En revanche, sur les parcelles où la présence de pustules de rouille jaune et/ou brune est confirmée, une intervention ciblée est conseillée. En effet, les températures douces combinées à l'humidité résiduelle après les récentes précipitations offrent des conditions idéales au développement de ces maladies.

Conseils pour le choix d'un traitement fongicide :

Pour rappel et afin d'éviter l'apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes, il est conseillé :

  • d'alterner les triazoles utilisés entre les applications ;
  • de n'appliquer une strobilurine qu'une seule fois par saison ;
  • de n'appliquer un QiI (fenpicoxamid) qu'une seule fois par saison ;
  • de n'appliquer un SDHI qu'une seule fois par saison.

Le traitement devrait reposer sur une solution à base de triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole) et/ou d'un QiI (fenpicoxamid). Si par la suite, vous souhaitez protéger vos épis contre la fusariose, il est conseillé de garder les produits à base de prothioconazole pour plus tard et de se diriger vers d'autres produits, ne contenant pas cette substance active. L'ajout d'une strobilurine est possible si vous observez également une forte pression en rouille jaune ou brune et si votre culture est bien au stade deuxième nœud (BBCH 32). Enfin, l'ajout d'un produit multisite, à base de folpet ou de soufre (liquide de préférence) est fortement recommandé. Veillez à garder les produits à base de SDHI pour une application à la dernière feuille ou à l'épiaison afin de profiter pleinement de leur forte efficacité et de leur longue rémanence.

Groupe « maladies » A. Nysten

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Figure 1- La dernière feuille est désormais bien visible en blé dur

Les précipitations tombées la semaine dernières combinées aux températures élevées de ces derniers jours ont été bénéfiques pour le blé dur. Par conséquent, le développement de cette céréale se poursuit à un rythme soutenu. En fonction de la date de semis mais aussi de la variété, les parcelles sont actuellement entre le stade deuxième nœud (BBCH 32) et dernière feuille pointante (BBCH 37). Les variétés les plus précoces (Rocaillou, Platone, Anvergur, Danube) atteindront probablement le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) d'ici la fin de la semaine.    

La situation actuelle sur le plan sanitaire reste globalement saine, malgré quelques symptômes d'oïdium, de rouille jaune et de septoriose visibles en fond de végétation. Les prévisions météorologiques pour cette semaine, températures élevées et absence de précipitations, devraient renforcer cette tendance. Il est donc tout à fait possible d'attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) pour réaliser le traitement fongicide. En complément de ce premier traitement, il sera envisageable si les conditions météorologiques le justifient, de réaliser un second traitement à la floraison (BBCH 65). Ce deuxième traitement a pour objectif de limiter tout risque de contamination du grain par les fusarium spp.  

L'émergence de la dernière feuille coïncide également avec l'application d'une troisième fraction d'azote. A ce stade, il est généralement recommandé d'appliquer l'engrais sous forme solide afin de ne pas brûler les feuilles supérieures. Par conséquent, s'il n'est pas possible pour vous de travailler en solide ou si vous optez pour une forme liquide, il est conseillé de réaliser cet apport au stade dernière feuille pointante (BBCH 37). L'utilisation de cette forme d'engrais implique également de prendre d'autres précautions pour limiter les risques de brûlures. Il convient d'utiliser des jets filet pour réaliser cette application et de ne pas réaliser celle-ci en plein soleil. Il est également souhaitable de ne pas appliquer l'engrais liquide en mélange avec d'autres produits phytosanitaires.  

Si vous souhaitez avoir plus de renseignements, vous pouvez contacter Rodrigo Meza du CRA-W à l'adresse suivante : wr.meza@cra.wallonie.be ou par téléphone au 0471/49.07.27

R. Meza

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Photo 1 à 4 : Les pluies de la semaine dernière ont rapidement modifié le paysage. En haut, deux photos de nos essais à Gembloux prises le 14 avril (photos 1 et 2) et en bas deux autres datant du 28 a

Une pluie de grains ?

Il y a des années où certaines pluies valent de l'or. Ce fut le cas la semaine dernière, lors des pluies du 23 et 24 avril. En quelques jours, les paysages ont changé de couleur et le vert dense est devenu la norme pour les champs de céréales. Cette vingtaine de litres a également permis une belle implantation des cultures de printemps dont les racines ont atteint la zone qui restera humide. Pour les céréales, s'il est difficile de prévoir l'impact d'une telle pluie sur la récolte, elle ne sera pas sans conséquence. Une d'entre elles, d'ores et déjà visible, porte sur le nombre d'épis car si la sécheresse s'était poursuivie rendant l'azote indisponible, la régression des talles, dont nous avons déjà parlé, aurait été plus importante. La pluie, en mettant fin à la pénurie des ressources de la plante, permet de réduire cette réduction du nombre de talles. Moins par moins donnant plus, le nombre final de talles et donc d'épis sera supérieur à ce qu'il aurait été sans les pluies. Un bémol cependant : toutes les régions n'ont pas bénéficié de ces pluies : les précipitations ne sont tombées qu'à l'est d'un axe reliant Bruxelles-Charleroi et Couvin et une bonne partie du Hainaut est contrainte d'attendre les prochains cumulo-nimbus.

Stade de développement

Les épeautres semés en octobre sont désormais au stade deuxième nœud (BBCH 32). Pour ces plantes, la feuille que l'on voit, enroulée est l'avant-dernière feuille. Il faudra encore 100 degrés-jour en base 0°C pour atteindre le stade dernière feuille pointante (BBCH37) et 150 degrés-jour en base 0°C pour le stade dernière feuille étalée (BBCH 39). Au vu des températures prévues, on devrait atteindre ces deux stades clefs respectivement les dimanche 4 mai et vendredi 9 mai. Pour les semis plus tardifs, il faut évidemment reporter ces dates. Par exemple, sur notre plate-forme à Gembloux, nous observons que les semis de la fin octobre sont au stade premier nœud (BBCH 31) tandis que d'autres du 15 novembre demeurent toujours au stade épi-1cm (BBCH 30).

Fertilisation

La très grande majorité de la fraction de montaison (fraction 2/3 ou fraction 2/2) a été apportée, dans le meilleur des cas, juste avant les pluies.  Pour les fumures comportant 3 fractions, il ne restera donc que la dernière fraction (3/3) : la fraction de dernière feuille. Il est recommandé d'appliquer cette fraction en solide pour ne pas brûler les 3 dernières feuilles qui alimenteront les épis pendant la phase de remplissage des grains. Comme aucune pluie n'est plus annoncée avant d'atteindre le stade dernière feuille pointante (BBCH 37), la fraction peut être appliquée plus tôt en fonction des travaux de la ferme, les grains d'azote attendront la prochaine pluie pour se dissoudre.

Régulateur de croissance

Dans la plupart des situations, les régulateurs ont été apportés. Nous avons opté pour un traitement unique et l'avons appliqué vendredi après les pluies. Comme annoncé, nous avons évité les traitements trop phytotoxiques tels que ceux contenant du trinexapac-ethyl. Si vous n'avez pas encore eu l'occasion d'appliquer un raccourcisseur, cela reste possible cette semaine, de préférence tôt le matin, pour bénéficier d'une hygrométrie suffisante (>60%) et de température n'excédant pas 20°C. 

Maladies fongiques

La question que l'on m'a posé le plus fréquemment cette semaine est la suivante : faut-il ajouter un fongicide avec mon raccourcisseur ? Cette saison, la réponse est claire : Non. Un traitement au stade deuxième nœud (BBCH 32) en épeautre ne se justifie pas et ce n'est pas la pluie de la semaine dernière qui change la donne. Cette pluie, bénéfique à bien des égards, était du type « pluie du jardinier » : une pluie qui mouille, qui pénètre bien dans le sol sans ruisseler et dont les fines gouttes tombées sans précipitations n'ont pas provoqué d' ‘'effet splash'' et n'ont donc pas permis aux rares conidies de septoriose de grimper les étages foliaires. Le printemps que nous vivons ressemble bien plus à celui de 2020 et 2022 qu'à ceux de 2021 et 2024. Si l'on reprend les résultats présentés au Livre Blanc de septembre pour ces 4 années, on s'apercevra très rapidement que les années à printemps sec (2020 et 2022), les programmes de protection les plus rentables sont ceux qui ne comportent qu'un seul traitement au stade dernière feuille étalée (BBCH 39). C'est démontré en froment et même si les données sont moins nombreuses en épeautre, d'un point de vue protection, l'épeautre est à considérer comme un froment tardif, tolérant aux maladies. La seule exception serait des champs de la variété Cosmos présentant des foyers de rouille jaune importants mais personnellement, je n'en ai pas encore vu cette saison.

Par la suite, au stade dernière feuille étalée (BBCH 39), un traitement complet sera sans doute utile pour se protéger de la rouille brune qui est présente en faible quantité et en sous-étage.  Toutes les variétés y sont sensibles mais à des degrés divers. On y verra plus clair dans une dizaine de jours.

La crainte de la fusariose oriente parfois certains vers un programme en deux traitements appliqués aux stades BBCH 32 et BBCH 55. Cette dernière sert souvent de justification (pertinente ou non) aux traitements tardifs (BBCH 55 ou BBCH 65). En prévision de ce traitement, il est courant d'avancer le premier traitement au stade BBCH 32 pour éviter que les deux traitements (BBCH 39 et BBCH 55) se chevauchent. En épeautre, ce raisonnement ne tient pas car la culture est bien moins sensible aux fusarioses : les glumes et glumelles soudées aux grains constituent une barrière physique très efficace pour empêcher le champignon d'atteindre les grains. Sur ces quinze dernières années, je n'ai vu qu'une fois un champ d'épeautre fortement atteint par la fusariose. C'était en 2018 après une série d'orages durant la floraison sur une terre non labourée, encore couverte des canes de maïs de l'année précédente.

Le coin « Culture »

Je devrais bientôt obtenir de nouvelles informations sur l'histoire de l'épeautre notamment durant l'époque médiévale mais en attendant cela je vous propose un plus petit bond dans le temps d'une centaine d'années seulement, à l'époque où la Station d'Amélioration des Plantes a été créée. Dès le début (1913), mes prédécesseurs se sont concentrés sur les programmes d'amélioration en froment, avoine, orge et épeautre. Pour cette dernière culture, les premiers sélectionneurs ont collecté en 1919 et remis en culture à Gembloux des centaines de plantes provenant de champs situés dans le Condroz, la Famenne et l'Ardenne.

Figure 3 : Localisation des prélèvements des races locales durant les 3 campagnes de prélèvement

Ils les ont semés en ligne et les ont évalués sur plusieurs années. De la première campagne de prélèvement, 4 « lignées » ont été développées : les lignées 2, 10, 24 et 73. Parmi elles, la lignée 24 a connu un succès important au niveau de sa commercialisation d'une part mais également comme variété parent de la sélection. Elle est la grand-mère ou arrière-grand-mère de la très grande majorité des variétés d'épeautres belges (mais également allemandes).

La deuxième campagne a été réalisée par un agronome suisse de l'Agroscope en 1935 et une troisième a encore eu lieu après la deuxième guerre mondiale sous la direction du sélectionneur Emile Larose. Ces collections n'ont pas qu'une valeur patrimoniale. Par leur diversité, elles sont également des sources de résistances à des maladies, des insectes ou des situations abiotiques diverses. La diversité morphologique de ces collections est assez impressionnante. De nombreuses races locales sont aristées, très aristées ou carrément barbues. Certaines sont pubescentes (épis protégés par un velours). Les épis sont de couleurs variées (rouge, blanc ; cuivré, noir). Cependant, elles ne sont plus cultivées car elles partagent toutes une forte sensibilité à la verse ainsi qu'à la germination sur pied.  

Figure 4 : Quelques exemples de races locales illustrant la diversité des caractères morphologiques.

Actuellement, 210 de ces races locales sont toujours conservées au CRA-W et valorisées dans les programmes de sélection et de pré-breeding. Par exemple la variété Sérénité a pour parent-femelle la race locale RL130, collectée à Transinne en 1949. La lignée EH# 13.38, actuellement en deuxième année d'inscription en Allemagne est issue du croisement de la race locale RL 136 de Redu. Bien d'autres variétés en cours de sélection, sont les descendantes de ce patrimoine.

Figure 5 : La diversité des races locales est utilisée pour la création des nouvelles variétés. Sur les photos, les essais de 2022 et 2023 évaluant ces nouvelles lignées. Certaines de ces variétés devraient arriver prochainement sur le marché belge.

Je profite de cet avis pour d'ores et déjà inviter ceux qui le souhaitent à la visite de la plate-forme Sélection céréalière, le vendredi 27 juin au CRA-W. Les races locales seront présentées ainsi que le programme de sélection dans son ensemble.

Je vous souhaite une très belle semaine estivale,

Guillaume Jacquemin


Réalisé grâce au concours et au soutien de nos partenaires
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