CePiCOP - 19.03.2024 - Rappels avant saison : savoir reconnaitre les maladies foliaires de l’orge

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Céréales
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Figure 1 : Maladies fongiques de l’escourgeon en fonction des stades de
croissance. Les flèches verticales = stades clés de protection de la culture en
fonction de l’échelle BBCH. Source : Livre Blanc

La lutte raisonnée de vos parcelles passe par une bonne connaissance et reconnaissance des maladies en présence. Afin de bien vous préparer pour la saison à venir, nous vous proposons, ci-dessous, un rappel des principales maladies qui pourront apparaitre dans vos cultures d'orge/d'escourgeon mais aussi les stades clés pour intervenir. Il n'est pas nécessaire d'intervenir dans vos cultures en dehors des stades indiqués.

Au cours de la saison, plusieurs pathogènes seront capables d'infecter vos orges/escourgeons (Figure 1). Ceux-ci sont fortement tributaires des conditions météorologiques, de la variété emblavée, des précédents culturaux, de la qualité sanitaire de vos semences, …

Deux stades clés d'intervention sont identifiés en escourgeon : il s'agit du stade 1er nœud (BBCH 31) et du stade dernière feuille étalée (BBCH 39). À chacun de ces stades, l'observation de vos parcelles est recommandée afin d'identifier les maladies en présence et de déterminer la nécessité ou non d'une intervention, guidée par les avis du CePiCOP.

Reconnaissance des maladies :

1/ La rhynchosporiose est causée par le champignon Rhynchosporium secalis. Les tâches foliaires sont irrégulières, desséchées au centre (blanchâtre) et entourées d'une marge brune très marquée et bien délimitée (Figure 2).  C'est parfois la base du limbe qui est touchée.  Dans ce cas, un dessèchement bordé d'un liseré brun est observé au niveau des oreillettes et de la ligule.  La rhynchosporiose contamine d'abord la base des plantes et remonte ensuite les étages foliaires à la faveur des pluies (effet « splash »).  Il est donc important d'écarter le feuillage pour vérifier sa présence dans une parcelle (Figure 3). Si les conditions automnales s'y prêtent, la maladie pourra déjà s'implanter sur les nouvelles plantules d'escourgeon fraîchement émergées. Les symptômes seront nettement visibles au début du printemps où elle continuera son développement.  C'est à ce moment que les risques d'épidémie sont les plus importants.  Sa propagation est fortement ralentie à partir de l'épiaison car les températures au-delà des 20°C lui sont défavorables. 

Figure 2 : Symptômes de rhynchosporiose sur orge. Source photo : C. Bataille (CRA-W).
Figure 3 : Symptômes de rhynchosporiose en fond de végétation. Source photo : C. Bataille (CRA-W).

2/ L'helminthosporiose de l'orge est causée par le champignon Pyrenophora teres. Les symptômes de la maladie se présentent sous forme de nécroses de couleur brun foncé, entourées habituellement d'un halo jaune et visibles sur les deux faces de la feuille.  Les nécroses sont bien souvent de formes longitudinales et disposées le long des nervures (Figure 4).  Un réseau brun foncé en forme d'échelle se distingue au sein de ces lésions.  La maladie se répartit de façon homogène dans la parcelle atteinte.  L'infection monte du bas vers le haut de la plante.  La maladie est capable d'infecter les plantules d'orge avant l'hiver.  Elle se réactive lors de la reprise de croissance mais les attaques sévères commencent réellement après le déploiement de la dernière feuille et jusqu'à la fin de la floraison. 

Figure 4 : Symptômes d'helminthosporiose en escourgeon. Source photo : C. Bataille (CRA-W).

 3/ La rouille naine de l'orge est causée par Puccinia hordei. Les symptômes sont des pustules de couleur orange à brune isolées et disposées aléatoirement sur le limbe foliaire (Figure 5, ci-dessous). Ces pustules contiennent une poudre brun-orangé composée de spores facilement dispersées par le vent. Cette maladie ne forme pas de spot au niveau de la parcelle et se retrouve partout dans le champ infecté. En sortie d'hiver, des pustules de rouille naine peuvent être visibles sur les plantes mais la maladie ne devient vraiment problématique qu'après le déploiement de la dernière feuille. Son développement est ralenti lorsque les températures dépassent les 25°C. Elle est donc capable de se propager jusqu'à la fin de la culture d'escourgeon.

Figure 5 : Pustules orangées de rouille naine sur une feuille d’escourgeon. Source photo : C. Bataille (CRA-W).

4/ La ramulariose est causée par le champignon Ramularia collo-cygni. Les symptômes de la maladie sont de petits spots rectangulaires dont les côtés les plus longs suivent les nervures des feuilles.  Les côtés les plus courts sont plus irréguliers.  Ses tâches nécrotiques sont de couleur brun foncé.  Le tout est entouré d'un halo jaune bien marqué (Figure 6).  Les symptômes peuvent être vus sur les deux faces de la feuille infectée.  La ramulariose ne se déclare réellement que lorsque la plante a enclenché sa croissance reproductive.  C'est donc souvent à la fin de l'épiaison qu'une épidémie de ramulariose peut démarrer.  Les symptômes apparaissent très rapidement et l'état de la culture peut changer du tout au tout en une semaine si la protection fongicide n'a pas été suffisante.

Figure 6 : Lésions brunes entourées d’un halo jaune sur l’orge et causées par la ramulariose sur la variété KWS Orbit le 12/06/23. Source photo : C. Bataille (CRA-W).

À ne pas confondre avec :

  • Les symptômes physiologiques dus à un stress lumineux : ces derniers se présentent comme de petits spots brun très foncés et parfois entourés d'un halo jaune.  Ils sont cependant uniquement limités à la surface de la feuille exposée à la lumière et ne se retrouvent pas sur l'autre face (Figure 7). 
Figure 7 : Symptômes physiologiques dus à un stress lumineux le 10/04/17 sur la variété Rafaela. Source photo : C. Bataille (CRA-W).
  • Les taches léopard : certaines variétés peuvent produire des taches brunes plus ou moins grandes, présentant parfois un léger halo jaune, mais beaucoup moins prononcées que la ramulariose (Figure 8).
Figure 8 : Les taches léopard sur la variété KWS Tonic le 04/06/19. Source photo : C. Bataille (CRA-W).
  • Les brûlures polliniques : lors de la floraison durant une période humide, le pollen peut coller aux feuilles d'orge, les brûler et favoriser la croissance de champignons saprophytes, de bactéries et de levures induisant de petits points bruns sur la surface de la feuille.  Ils sont plus petits que les spots de ramulariose (taille d'un trou d'aiguille). 
  • Les taches en réaction à l'oïdium : la plupart des variétés d'orge actuelles résistent bien à l'oïdium.  Certaines génèrent cependant des taches en se défendant contre la maladie (oxydative burst).  Ce sont des spots bruns au sein desquels un mycélium blanc (début d'infection de l'oïdium) est visible (Figure 9).
Figure 9 : Les taches en réaction à l’oïdium sur la variété KWS Orbit le 26/04/22. Source photo : C. Bataille (CRA-W).

Des compléments d'informations sont disponibles sur les sites :

http://www.livre-blanc-cereales.be/thematiques/maladies/  

http://www.fiches.arvalis-infos.fr/liste_fiches.php?fiche=acc&type=  

Groupe « maladies » C. Bataille


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