CePiCOP - 16.04.2024 - Suivi des maladies en escourgeon
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Céréales
En une semaine de temps, les escourgeons du réseau d'observation du CePiCOP sont passés d'une majorité de stade 2ème nœud (BBCH 32) à une majorité de stade dernière feuille pointante (BBCH 37 ; 13 parcelles sur 20). Cinq parcelles du réseau sont déjà au stade dernière feuille étalée (BBCH 39) et deux d'entre elles sont encore au stade 2ème nœud (BBCH 32). Les maladies telles que l'helminthosporiose, la rhynchosporiose et l'oïdium peinent actuellement à suivre la croissance rapide des escourgeons. La rhynchosporiose est cependant bien présente en fond de végétation, tout particulièrement à Acosse, Dorinne et Mainvault. La rouille naine est quant à elle toujours observables sur les F-1 et F-2 de l'ensemble des parcelles du réseau à une fréquence non-négligeable. La sévérité observée est cependant faible. Les basses températures et la pluie annoncées cette semaine devraient ralentir sa progression.
Réseau des parcelles escourgeon du CePiCOP (20 parcelles) :
Les maladies dans le réseau :
Depuis la dernière observation du réseau, les escourgeons ont de nouveau émis une nouvelle feuille. Dans l'ensemble du réseau d'observation escourgeon, plus de 70% des F-2 observées sont infectées par la rouille naine. La sévérité observée ne dépasse cependant pas en moyenne les 3% sur ces feuilles infectées. 25%, 17%, 14%, 5% et 3% des actuelles F-1 des variétés observées respectivement à Lonzée, Ath, Acosse, Dorinne et Mainvault sont infectées par cette maladie avec une sévérité ne dépassant jamais les 1%.
La rhynchosporiose est observable sur les F-1 des deux variétés sensibles à Mainvault et est présente dans une moindre mesure sur les autres variétés sensibles du réseau. L'helminthosporiose est présente en fond de végétation des variétés sensibles du réseau mais à une faible pression. Enfin, l'oïdium n'est actuellement plus observé dans les parcelles d'escourgeon du réseau.
Recommandations :
Des premiers traitements ont été effectués la semaine passée. Les températures plus fraîches annoncées dans les prochains jours devraient ralentir la croissance des escourgeons mais aussi le cycle de développement des maladies. Enfin, il est préférable de laisser un délai de minimum 14 jours entre les traitements. C'est pourquoi, aucun traitement n'est actuellement recommandé.
Si aucun T1 n'a été appliqué et que votre escourgeon a déjà atteint le stade dernière feuille étalée (BBCH 39), il est recommandé d'attendre encore avant d'appliquer votre protection fongicide (si aucun seuil ci-dessous n'est dépassé). En effet, les produits appliqués doivent protéger la culture jusqu'à la fin de la saison. Or nous ne sommes qu'à la mi-avril, appliquer un fongicide maintenant signifie que la culture ne sera plus protégée durant le mois de juin.
Seuils d'intervention indicatifs pour les maladies de l'escourgeon selon les Bulletins de Santé du Végétal (*) :
A partir du stade 1er nœud (BBCH 31), sur les 3 dernières feuilles :
- Pour la rouille naine : Variétés sensibles (**) : plus de 10% des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.
- Variétés sensibles (**) : plus de 10% des feuilles atteintes.
- Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.
- Pour le cortège maladies rhynchosporiose et helminthosporiose : Variétés sensibles : plus de 10 % des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 25 % des feuilles atteintes.
- Variétés sensibles : plus de 10 % des feuilles atteintes.
- Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 25 % des feuilles atteintes.
- Pour l'oïdium : Variétés sensibles : plus de 20% des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.
- Variétés sensibles : plus de 20% des feuilles atteintes.
- Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.
(*) https://draaf.hauts-de-france.agriculture.gouv.fr/2024-r673.html
(**) https://livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2023/10/2023-09-VI-Tableaux-de-synthese.pdf
Conseils pour le choix du traitement fongicide :
Pour rappel, et afin d'éviter l'apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l'application de produits de protection des plantes, il est conseillé de :
- ne pas appliquer deux fois le même triazole par saison ;
- n'appliquer une strobilurine qu'une seule fois par saison ;
- n'appliquer un SDHI qu'une seule fois par saison.
Une fois ces règles bien en tête, il est maintenant possible de déterminer quel type de produits de protection pourrait être utilisé en T1. La solution se basera principalement sur un produit contenant un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole). En effet, les triazoles seront capables de calmer l'infection en rouille naine et/ou en rhynchosporiose. Le prothioconazole excepté, ils ne sont cependant plus très efficaces contre l'helminthosporiose. Attention cependant, si un produit à base de prothioconazole est choisi pour le T1, il faudra revenir avec une autre solution en T2 ne contenant pas cette substance active. Il est également grandement recommandé de garder les produits à base de SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad et benzovindiflupyr) pour le traitement placé à la dernière feuille (BBCH 39) afin de profiter de leur rémanence d'action. Enfin, l'ajout d'une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine) en T1 permet de renforcer l'efficacité à la fois contre la rouille naine et l'helminthosporiose. Cependant, si cette famille de substance active est appliquée en T1, elle ne pourra plus être appliqué en T2. Cette solution n'est à utiliser que sur les variétés très sensibles à la rouille naine et/ou à l'helminthosporiose.
Des exemples de schémas de protection fongicide se trouvent dans votre Livre Blanc de février 2024, dans la rubrique « Lutte intégrée contre les maladies - protection de l'escourgeon ».
Groupe « maladies » C. Bataille