CePiCOP - 03.05.2022 - 2. Pression des maladies en escourgeon
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La majorité des escourgeons a les barbes qui pointent ou ont déjà débuté leur épiaison (BBCH 49-55). Le traitement positionné à la dernière feuille dans cette culture est primordial pour prolonger la durée du feuillage et donc assurer un meilleur rendement final. Pour ceux qui n’ont pas encore été traiter leurs escourgeons, il est donc grand temps de sortir le pulvérisateur.
La rouille naine a bien progressé, surtout dans les variétés sensibles. La rhynchosporiose est également montée d’un étage foliaire.
Recommandations :
Le traitement fongicide de dernière feuille se doit d’être complet afin de protéger cette dernière jusqu’à la fin de la saison. Les deux maladies les plus présentes actuellement sont la rouille naine et la rhynchosporiose. L’helminthosporiose est actuellement cantonnée dans le bas des plantes. En 2021, la ramulariose était présente mais à faible pression. Son retour en 2022 est par conséquent envisageable mais il n’est actuellement pas possible de prévoir ni son intensité ni son moment d’infection.
Pour rappel et afin d’éviter l’apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l’application de produits de protection des plantes, il est conseillé de :
- n’appliquer du prothioconazole qu’une seule fois / saison
- n’appliquer une strobilurine qu’une seule fois / saison
- n’appliquer un SDHI qu’une seule fois / saison
Une fois ces règles bien en tête, il est maintenant possible de déterminer quel type de produits de protection pourrait être utilisé pour ce traitement à la dernière feuille (T2). La solution se basera principalement sur un produit contenant un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole, metconazole). En effet, les triazoles seront capables de calmer l’infection en rouille naine (et en rhynchosporiose). Le prothioconazole est le triazole de référence contre les maladies de l’escourgeon. C’est également le seul triazole encore efficace contre l’helminthosporiose. Attention cependant, si un produit à base de prothioconazole a été utilisé pour le T1, il faudra choisir une solution ne contenant pas cette substance active pour le T2. En plus du triazole, il est également grandement recommandé d’utiliser un SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad, benzovindiflupyr et isopyrazam) afin de profiter de sa rémanence d’action. Enfin, l’ajout d’une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine) permet de renforcer l’efficacité à la fois contre la rouille naine et l’helminthosporiose. Cependant, si cette famille de substance active a déjà été utilisée en T1 elle ne pourra plus être appliqué en T2. Les strobilurines ne sont à utiliser que sur les variétés très sensibles à la rouille naine et/ou à l’helminthosporiose.
La modulation de dose n’est dans ce cas-ci pas recommandée afin de ne pas diminuer la rémanence d’action de la solution utilisée.
Des exemples de schémas de protection fongicide se trouvent dans votre Livre Blanc de février 2022, dans la rubrique « Lutte intégrée contre les maladies », au niveau du point consacré à la protection de l’escourgeon.