CePiCOP - 30.03.2021 - Suivis des cultures et phytolicence

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Pour l'avertissement de ce mardi, les sujets suivants sont évoqués: la protection des cultures ainsi que les stades phénologiques et la fertilisation azotée en escourgeon et en froment d'hiver. De plus, un article sur l'orges de printemps et la jaunisse nanisante sont également consultables. Enfin, une communication sur la phytolicence clôture cet avertissement. Bonne lecture.

Escourgeon

Stades : Les 15 parcelles d’escourgeon observées dans le réseau ce lundi sont entre le stade fin tallage (BBCH 29) et le stade épi 1 cm (BBCH30). Deux parcelles sont déjà au stade 1er nœud (BBCH 31).

Maladies : La rhynchosporiose, l’oïdium et la rouille naine sont observées sur la majorité des parcelles. Six des 15 parcelles observées cette semaine montrent des faibles dégâts d’helminthosporiose.  Une sortie en champs pour évaluer lavotre situation dans vos parcelles estvous est vivement conseillée à ce stade si vous envisagiez un traitement dans les prochains jours sur variétés ! sensibles !

Fertilisation : Si vous travaillez avec un schéma à 2 fractions, le premier apport, au stade tallage/redressement, doit être appliqué si ce n’est pas encore fait. Pour les schémas à 3 apports, le second apport peut être réalisé lorsque les escourgeons atteignent le stade redressement.

Froment

Stades : Les 22 parcelles de froment observées dans le réseau sont entre le stade plein tallage (BBCH 26) et le stade fin tallage (BBCH29).   

Maladies : Quelques taches de septoriose sont visibles sur les étages foliaires inférieurs mais il est encore trop tôt pour juger la pression des maladies en froment. Trois parcelles montrent des dégâts minimes (<7%) d’oïdium sur les étages foliaires inférieurs.

Fertilisation : La première fraction en azote lors d’un schéma en 2 fractions peut être appliquée (stade tallage-redressement). Par contre, si le schéma de fumure est un schéma en trois apports, il faut attendre que le stade redressement soit atteint afin d’appliquer le second apport d’azote.

Figure 1: Stades phénologiques des céréales. En vert, les feuilles visibles ; en gris, les feuilles à venir.

 Pression des principales maladies foliaires sur l’escourgeon (sur les derniers étages foliaires visibles pour le moment). Les observations sont réalisées sur des étages foliaires supérieurs et exprimées en F-1, F-2, F-3 (F-1 étant la première feuille déployée en partant de l’apex).

Symptômes et stades clefs de traitement

Détails et plus d’infos[1]

Constats dans le réseau de parcelles CePiCOP

(Variétés observées le 29 mars 2021 : LG Zebra, Coccinel, KWS Tonic, Tektoo KWS Dorset, KWS Orbit, SY Kingston)

Date de semis : 29/09/20 au 16/10/20

L’oïdium est observé dans 9 des 15 parcelles du réseau. Du côté du Hainaut, la maladie atteint jusqu’à 95% des F-3 et 35% des F-2. A Ragnies, elle a été observée sur 15% des F-3. À Lonzée, 2 des 4 parcelles présentent de légers symptômes sur la F-2 et F-3 du moment. Cette maladie n’est donc pas préoccupante pour le moment.

Des pustules de rouille naine sont visibles dans toutes les parcelles. Dans le Hainaut, quelques pustules sont visibles sur 95% à 100% des F-3 et sur 35% à 90% des F-2 et 3 parcelles montrent de légers dégâts de rouille naine sur la F-1.

Dans la région de Liège, elle a été observée sur 20% des F-2. À Lonzée, elle est présente jusqu’à 45% sur la F-2.

Cette maladie est à surveiller sur les variétés sensibles.

Lhelminthosporiose est observée sur 6 des 15 parcelles du réseau. Là où elle est observée, elle est visible sur maximum 15% de la F-2 et le pourcentage de surface foliaire touché reste faible.

À Lonzée, 5% des F-1 montrent des légers dégâts d’helminthosporiose.

La rhynchosporiose est présente dans 13 des 15 parcelles observées cette semaine. Dans ces parcelles, elle est visible sur maximum 10% de la F-2 et le pourcentage de surface foliaire touché reste faible.

Recommandations 

L’état sanitaire des parcelles du réseau d’observation est en général bon. On observe quelques symptômes de maladies courantes en escourgeon (rouille naine, rhynchosporiose, helminthosporiose) mais les parcelles ne sont qu’au stade BBCH 29-30 pour la majorité. Seulesquelques-unes atteignent le stade BBCH 31 (1er nœud).

Seules les parcelles les plus précoces qui ont atteint le stade « 1er nœud » (BBCH31) et sur lesquelles on observe une pression significative (symptômes sur des étages foliaires supérieurs), pourraient nécessiter un traitement. Il ne faut pas systématiquement effectuer un traitement de montaison et il est nécessaire d’aller observer l’état sanitaire de la culture à ce stade avant tout traitement. Il est conseillé de privilégier un fongicide à base de triazole voire une strobilurine en mélange avec un triazole pour le traitement de montaison. En présence faible de maladies et/ou de marché défavorable, on pourrait se contenter d’une dose réduite de fongicide à ce stade. Une surveillance pour les prochains jours (surtout avec la météo de ce début de semaine) est donc recommandée pour les variétés sensibles qui nécessiteraient un traitement de montaison. Pour lutter contre les maladies fongiques de l’escourgeon, un traitement unique au stade dernière feuille étalée (BBCH 39) est la solution généralement la plus adaptée

Comme mentionné dans l’édition de février 2021 (page 5/84), le choix du schéma de traitement fongicide appliqué doit être réfléchi en fonction de la variété emblavée. L’efficacité des SDHI n’est plus assurée face aux populations d’helminthosporiose résistantes. Parmi les produits à base de SDHI, les produits qui contiennent une strobilurine donnent les meilleurs résultats. Face à ce problème, un produit composé d’un triazole et d’une strobilurine semble rejoindre le niveau des produits à base de SDHI. Il est efficace contre la rouille naine mais son efficacité reste médiocre dans la lutte contre la ramulariose (maladie plus tardive en saison). Contre la rouille et la rhynchosporiose, l’efficacité des SDHI n’est pas remise en question. En présence de ramulariose, le mancozèbe pourrait encore être une alternative très temporaire (retrait du marché de l’Union européenne prévu pour 2021) au chlorothalonil, que ce soit en association aux SDHI, triazoles ou strobilurines. Il faudra ensuite se pencher vers d’autres solutions d’avenir telles que le mefentrifluconazole (voir point 2.4.2. Page 76 du Livre Blanc des Céréales).

Coordination scientifique : Groupe « maladies » A. Legrève, A. Nysten, H. Wera

[1] La page « maladies » des escourgeons du Livre Blanc des Céréales https://www.livre-blanc-cereales.be/thematiques/maladies/maladies-escourgeon/

Dates

Observations du lundi 29 mars 2021 ; Semis du 19 octobre au 18 novembre 2020.

Les 22 parcelles observées cette semaine se situent entre le stade plein tallage (BBCH 26) et le stade fin tallage (BBCH 29). Les observations maladies débuteront la semaine prochaine lorsque la majorité des parcelles aura atteint le stade épi 1 cm (BBCH 30). Aucun traitement ne doit être envisagé avant le stade 31. Au stade 31, un traitement peut éventuellement être mis en place seulement pour les parcelles emblavées avec une variété sensible à la rouille jaune et qui présenteraient des gros foyers actifs de rouille jaune.

Coordination scientifique : Groupe « maladies » A. Legrève, A. Nysten, H. Wera

Escourgeon

Les escourgeons sont, dans la plupart des situations, au stade fin-tallage (BBCH29) /début redressement (BBCH30).

Les terres sont désormais, dans la plupart des situations, accessibles, dans le cas où vous n’auriez pas encore pu apporter la première fraction d’azote, il est conseillé d’apporter au plus vite une fraction « tallage + redressement ». Le conseil Livre Blanc pour un apport « tallage + redressement » est d’appliquer 100kgN/ha (il ne faut pas dépasser 115kgN/ha).

Pour les escourgeons ayant déjà reçus un apport au tallage, le conseil est d’attendre que la culture atteigne le stade redressement (BBCH30) pour apporter la deuxième fraction. Si ce stade (épis à 1 cm) est atteint alors la seconde fraction peut être appliquée et cette fraction sera adaptée en fonction de votre variété et de l’état de la culture. Pour rappel, les fumures conseillées Livre Blanc pour un fractionnement en 3 apports sont les suivantes :

ESCOURGEON variétés lignées

ESCOURGEON variétés hybrides

55 kg N/ha au tallage

25 kg N/ha au tallage

55 kg N/ha au redressement

75 kg N/ha au redressement

50 kg N/ha à la dernière feuille

75 kg N/ha à la dernière feuille

Froment d’hiver

Le stade de développement des céréales varie en fonction de l’espèce et de la date de semis. Pour les semis de Lonzée de :

  • mi-octobre sont au stade fin tallage ;
  • mi-novembre sont au stade mi-tallage ;

La première fraction en azote lors d’un schéma en 2 fractions peut être appliquée pour les semis de mi-octobre (stade tallage-redressement). Par contre, si le schéma de fumure est un schéma en trois apports, il faut attendre que le stade redressement soit atteint afin d’appliquer le second apport d’azote.

FROMENT en 3 fractions

FROMENT en deux fractions

60 kg N/ha au tallage

90 kg N/ha au tallage -redressement

60 kg N/ha au redressement

65 kg N/ha à la dernière feuille

95 kg N/ha à la dernière feuille

Froment-pois

Pour les semis de froment-pois, les stades de développement pour l’application de la première fumure (40 kgN/ha) est le stade tallage-redressement. La première application peut être réalisée et il est conseillé de l’appliquer sous forme solide.

Coordination scientifique : Groupe « phytotechnie », B. Van Der Verren et R. Blanchard

Orge de printemps :

Les températures élevées de la semaine dernière ont permis des levées homogènes et rapides. Les orges semés à Ath le 8 mars sont au stade 1 feuille. Les orges semés à Lonzée (le 2 mars) sont également à ce stade. Les levées rapides et un roulage des semis ont permis, dans la plupart des situations, d’éviter les dégâts d’oiseaux.

Fumure

Le conseil en fumure pour les orges de printemps est d’appliquer la fumure en deux applications (levée, redressement). Cela permet de mieux maitriser la fumure et de l’adapter en fonction du développement de la culture.

En orge brassicole, si les reliquats azotés sont de 60 unités d’azote sur les 90 premiers centimètres de sol, une fumure de 90 unités d’azote peut être appliquée à la levée. Par la suite, si la culture montre une carence, une correction de 20 à 40 unités d’azote peut–être apportée au redressement. De plus, il est conseillé de réaliser cette application en solide.

Attention à ne pas sur-fertiliser, notamment, dans le cas de précédents comme pomme de terre, épinard, sols riches en humus, où les reliquats sont importants. Dans ces situations, apporter 90 unités d’azote à la levée risque de conduire à un dépassement de la teneur en protéines et d’avoir une production importante de talles qui engendrerait la production de tardillons avant la récolte, ce qui poserait des problèmes de qualité.

Gestion des adventices

Pour rappel, il n’est en général pas utile d’utiliser d’anti-graminée. Vu la date de semis, les vulpins sont rarement problématiques. Un traitement en pré-semis au triallate (AVADEX 480) ne se justifie que dans le cas de risque d’envahissement par de la folle avoine et/ou des jouets du vent.

Dans la gestion des dicotylées, la gamme des produits est plus large et vous pouvez la retrouver dans les pages jaunes du Livre Blanc.

https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2021/03/10.-Pages-jaunes-.pdf

Coordination scientifique : Groupe « phytotechnie », B. Dumont et R. Meurs

Tout au long de l’automne dernier, les observations effectuées dans le réseau CePiCOP ont révélé des populations assez faibles de pucerons dans les emblavures. En revanche, les analyses virologiques indiquaient qu’une assez forte proportion de pucerons étaient porteurs du virus de la jaunisse nanisante : les amorces d’épidémie étaient donc bien dans les champs, mais la colonisation lente a permis de conseiller d’éviter les traitements insecticides trop précoces. Enfin, la vague de froid de février a définitivement mis fin à cette épidémie en tuant les pucerons résiduaires dans les céréales.

Actuellement, dans la plupart des champs d’escourgeon, on peut voir les stigmates de cette épidémie éteinte, sous forme de petites mouchetures dispersées d’une ou de quelques plantes virosées. Ces traces, même discrètes et sans conséquences agronomiques, sont un signal précieux. En effet, elles indiquent que la virose était bel et bien en embuscade et que, si elle avait été négligée ou mal gérée, elle aurait pu conduire à des dégâts sérieux.

Le réchauffement climatique impacte fortement la dynamique épidémique de la jaunisse nanisante. La maîtrise de cette virose au cours d’automnes qui se prolongent devient de plus en plus compliquée, si bien que retarder la date de semis est devenu un levier important à actionner, tant en escourgeon, que dans les autres céréales. Les semis précoces d’escourgeon ne devraient plus utiliser que des variétés tolérantes au virus de la jaunisse nanisante.

Coordination scientifique : Groupe « ravageurs », M. De Proft, G. Jacquemin

La date d’expiration ainsi que toutes les informations relatives à votre phytolicence se trouvent dans votre compte en ligne. Il s’agit de votre espace personnel contenant les informations relatives à votre phytolicence et accessible via le site http://www.phytolicence.be avec le lecteur de carte d’identité ou l’application itsme®.

Vous n’avez ni lecteur de carte, ni application ? Vous pouvez demander une copie de votre phytolicence sur le même site, http://www.phytolicence.be. Vous recevrez par email un document PDF reprenant toutes les informations relatives à votre phytolicence.

Que faire pour me mettre en ordre ?

La phytolicence a une durée de validité limitée dans le temps (6 ans à l’exception des durées de validité spécifiques accordées sur la base des mesures transitoires). Afin d’assurer le renouvellement de sa phytolicence, chaque détenteur doit suivre un certain nombre de formations continues.

Les formations agréées dans le cadre de la phytolicence durent minimum 2 heures et donnent droit à un point phytolicence. Le type de phytolicence détermine le nombre de points nécessaires pour la prolonger : 2 pour la NP ; 3 pour la P1 ; 4 pour la P2 ; 6 pour la P3.

Toutes ces formations sont reprises dans l’agenda en ligne disponible ici.

J’ai suivi suffisamment de formations continues, que dois-je faire ?

Si vous êtes détenteur d’une phytolicence P1 ou P2 (gratuite), tout est en ordre. Votre phytolicence sera automatiquement prolongée après la date d’expiration pour une durée de 6 ans.

Si vous êtes détenteur d’une phytolicence P3 ou NP (payante), vous recevrez une facture du service Produits phytopharmaceutiques et Engrais. Il vous suffit de payer cette facture pour être en ordre. La phytolicence sera alors prolongée de la même manière que les P1 et P2.

Pour les personnes ayant suivi un nombre suffisant de formations continues avant la date d’expiration de la phytolicence, le numéro de phytolicence reste le même.

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La cellule phytolicence et appui scientifique de l'asbl CORDER est là pour y répondre ! Vous pouvez nous contacter par email (info@pwrp.be) ou par téléphone (au 010/47.37.54) tous les jours entre 9h et 17h.

S. de Mol, CORDER asbl


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