CePiCOP - 12.04.2021 - Gel tardif et dégâts d’insectes

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Les conditions estivales de la fin mars ont entraîné l’arrivée massive de méligèthes dans la culture de colza d’hiver, de nombreux champs ont été pulvérisés. Le retour du froid a ralenti la culture mais les plus avancés ont entamé la floraison. Les traitements contre les méligèthes ont été efficaces. Les dégâts des méligèthes peuvent être observés sur les boutons (boutons bruns). Si des ruches doivent être placées dans vos champs, consultez le site de l'AFSCA, des foyers de loque américaine et de loque européenne sont présents dans certaines zones, il y est interdit de transporter des ruches.

Les conditions estivales exceptionnelles de la fin mars ont entraîné l’arrivée massive de méligèthes dans la culture de colza d’hiver toujours en boutons, si bien que de nombreux champs ont été pulvérisés.

Puis, le retour du froid (vortex polaire) et des conditions hivernales (neige, gel nocturne, giboulées, températures faibles pour la saison) a quasi bloqué le développement de la culture.

Actuellement, les variétés les plus précoces commencent à peine à fleurir ; les autres variétés présentent des boutons floraux toujours sensibles aux dégâts de méligèthes.

Illustration: colza avec les premières fleurs et gel

 

L’efficacité des traitements insecticides appliqués avant le retour du froid a semblé lente à se manifester. Toutefois, les comptages de la semaine dernière et de ce lundi, révèlent que ces traitements ont conduit à une diminution drastique des nombres de méligèthes. En revanche, dans quelques champs du réseau restés non traités, les méligèthes sont toujours abondants et méritent encore une surveillance et un traitement éventuel si la floraison n’a pas encore démarré.

En observant bien les plantes, on peut remarquer que le gel récent et intense a provoqué au niveau des tiges des fentes longitudinales, généralement superficielles et sans gravité.

Illustration: tige de colza fendue à cause du gel

 

Dans quelques parcelles de colza, des plantes buissonnantes sont le résultat d’attaques d’altises à l’automne 2020 ; leurs larves sont encore présentes à l’intérieur des plantes.

 

Dans d’autres parcelles, des tiges aplaties et creuses avec, dans certains cas, des éclatements, commencent à apparaître.  Il s’agit d’une conséquence de la ponte de charançons de la tige du colza arrivés très tôt en 2021 en fin d’hiver.

Illustration: dégât sur la tige suite à la ponte du charançon de la tige du colza

 

Suite aux piqûres d’alimentation des méligèthes, des petits boutons floraux se dessèchent et avortent ; ils sont de couleur brune et ne sont pas une conséquence du gel récent.

Boutons floraux bruns dus aux morsures de méligèthes

 

Les prochains jours connaîtront encore de faibles températures et du vent du nord-est avec une légère remontée des températures en fin de semaine, ce qui sera peu favorable à de nouveaux vols d’insectes et ce qui entraînera une entrée lente en floraison.  Il est encore trop tôt pour réaliser la protection fongicide contre le sclérotinia, à positionner avant la chute des premiers pétales.

La floraison du colza est une belle opportunité pour les insectes pollinisateurs.  Avant l’arrivée prochaine des abeilles, il convient de consulter le site de l’AFSCA mentionnant la présence de foyers de loque américaine et de loque européenne qui sont deux maladies des abeilles transmises par deux bactéries.  Une zone de protection d’un rayon de 3 km autour de chaque foyer est délimitée par l’AFSCA.  A l’intérieur de la zone de protection, il est interdit de transporter des abeilles. L’accueil de ruches d’apiculteurs qui font de la transhumance, y est donc interdit en 2021, tant que les mesures ne sont pas levées.  Des foyers ont été découverts à différents endroits : Acoz, Ath, Casteau, Courcelles, Forchies-la-Marche, Gerpinnes, Hanzinelle, Heppignies, Joncret, Jurbise, Morialmé, Péruwelz, Tournai, Thieusies et Villers-Saint-Amand.  Il est important que les agriculteurs et les apiculteurs soient bien prévenus de cette situation sanitaire animale pour éviter une propagation de ces maladies très contagieuses pour les abeilles qui sont des alliées de la culture de colza.

Christine Cartrysse, Centre Pilote CePiCOP -  Michel De Proft, Expert scientifique CRA-W


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