CePiCOP - 05.04.2022 - Stade et fertilisation des céréales d'hiver - Régulateurs des céréales - Observation épeautre, triticale

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Escourgeon

Stades : Douze des 19 parcelles observées sont au stade BBCH 31

Maladies : La rouille naine est observée dans toutes les parcelles.  L’infection en helminthosporiose a été stoppée par le froid au profit de la rhynchosporiose.  Certaines parcelles emblavées avec des variétés sensibles et présentant de fortes infections pourraient nécessiter un premier traitement fongicide lorsque la météo le permettra.  Pour les autres, il est possible d’attendre.   

Fertilisation : Dans un schéma de fumures en trois fractions, le deuxième apport (au redressement) a normalement été effectué.  

Régulateur : L’application d’un régulateur à ce stade (BBCH 31) est recommandée dans les situations à risque élevé.  Cependant les conditions climatiques actuelles, non favorables à l’application de ces produits, nous imposent de reporter le traitement.  En situation à faible risque, l’application d’un régulateur peut attendre le stade dernière feuille (BBCH 39).

Froment

Stades : Certaines parcelles de froments semées à la mi-octobre ont atteint le stade épi 1 cm (BBCH 30).  Les semis de mi-octobre et de mi-décembre sont en plein tallage (BBCH 22-28).

Maladies : Aucun traitement n’est actuellement requis

Fertilisation : La deuxième application d’un schéma en trois fractions peut être appliquée sur les parcelles semées au mois d’octobre qui ont atteint le stade épi 1 cm.  Si ce n’est pas encore fait, la première application d’un schéma en deux fractions peut encore être réalisée pour les semis de mi-octobre.  La première application d’azote peut également être réalisé sur les parcelles de froment-pois.

Régulateur : C’est généralement au stade épi 1 cm (BBCH 30) qu’un traitement régulateur est appliqué.  Les stades actuelles ainsi que la météo nous impose donc de reporter le traitement.

Epeautre

Stades : Les épeautres des régions les plus chaudes commencent à se redresser.    

Maladies : Rien d’inquiétant jusqu’à présent.

Fertilisation : Profiter, si possible, de légères pluies pour appliquer la deuxième fraction azotée mais il n’y a pas d’urgence.

Désherbage et régulateur : Le stade BBCH 30 (épi 1 cm) sera sans doute atteint fin de semaine et si l’amélioration des conditions météorologiques se confirme, la semaine prochaine devrait permettre l’application d’un régulateur.

Triticale

Stades : Le triticale observé est encore au stade plein tallage.

Maladies : La rouille jaune est à surveiller, un traitement n’est pas justifié pour le moment.

Fertilisation : La culture n’étant pas encore au stade redressement, la deuxième fraction ne doit pas être appliquée.

Céréales de  printemps

Orge de brasserie : 

Stades : Les températures froides des derniers jours ont ralenti la croissance des cultures.  

Les parcelles sont majoritairement au stade deux-trois feuilles.

Fertilisation : Les besoins en azote des orges brassicoles sont précoces et les engrais sont à appliquer dès le début de la végétation (de la levée au redressement).  

Les escourgeons ont actuellement atteint le stade 1er nœud (BBCH 31 ; Figure 2) dans majorité des parcelles du réseau d’observation du CePiCOP (12/19 parcelles).  Comme annoncé la semaine passée, la météo de ces derniers jours a mis un grand coup de frein au développement de l’helminthosporiose au profit de la rhynchosporiose (surtout dans les régions plus froides).  La rouille naine a également légèrement progressé dans la plupart des parcelles observées.  Si la pression en maladies le justifie, c’est entre les stades 1e et 2e nœud (BBCH 31-32) qu’un 1er traitement fongicide pourrait être envisagé.  Au vu de la météo annoncée dans les prochains jours (vent et de pluie), aucune intervention ne sera possible avant la toute fin de cette semaine.  Vous avez donc le temps d’aller observer vos parcelles et d’y déterminer l’utilité d’une première intervention ou non.  

Réseau des parcelles escourgeon du CePiCOP (19 parcelles) :

Site

Date de semis

Variété(s) observée(s)

Lonzée

10/10/2021

LG Zoro, LG Zebra, SY Dakoota, KWS Wallace

Mainvault

10/10/2021

KWS Orbit, KWS Wallace, SY Galileoo

Ath

10/10/2021

KWS Orbit, KWS Wallace, SY Galileoo

Vierset

28/09/2021

KWS Orbit, LG Zebra, SY Dakoota, Dementiel

Ciney

30/09/2021

KWS Orbit

Acosse

10/10/2021

KWS Orbit, KWS Wallace, SY Dakoota, LG Zeta

 

Symptômes :

Observations :

 

Des pustules de rouille naine sont visibles dans toutes les parcelles observées.  

En moyenne, 51% des F-2 présentent des pustules à Lonzée, 16% des F-2 sont infectées dans le Hainaut, 32% des F-3 dans la région liégeoise, 25% des F-2 à Ciney et 32% des F-2 à Acosse.    Dix pourcents des F-1 de KWS Wallace sont déjà touchées par la rouille naine dans la région de Gembloux.  La sévérité reste cependant faible sur les feuilles infectées.

Maximums observés : 70% des F-2 de KWS Wallace à Lonzée, 55% des
 F-2 de KWS Orbit à Acosse.  

L’helminthosporiose est observée dans 4 des 19 parcelles du réseau.  Elle est présente en moyenne sur 8% des F-3 à Lonzée, 5% des F-2 du coté de Ciney et absente des autres sites.  La sévérité de la maladie sur les plantes infectées dans les parcelles touchées ne dépasse pas les 1%.

 Maximum observé : 15% des F-3 de LG Zebra à Lonzée.

La rhynchosporiose est observée dans 14 des 19 parcelles.  Elle est pour l’instant toujours dans le bas des plantes (F-3) dans les sites de Ath, Mainvault et Vierset et a atteint la F-2 à Lonzée, Ciney et Acosse.    La sévérité observée reste très faible dans tous les sites.  

Maximum observé : 15% des F-2 de KWS Orbit à Acosse.

L’oïdium est observé dans 11 des 19 parcelles du réseau.  Cette maladie infecte 65% des F-2 de LG Zoro à Lonzée, 12% des F-2 dans le Hainaut et 9% des F-2 à Acosse.  La sévérité d’infection reste cependant très faible.  

Maximums observés : 65% des F-2 de LG Zoro à Lonzée, 60% F-2 de KWS Orbit à Ath et 20% des F-2 de KWS Orbit à Acosse.

 

 

      

Recommandations :

La plupart des escourgeons ont atteint le stade requis pour envisager un premier traitement.  Deux parcelles du réseau d’observation emblavées avec la variété KWS Wallace montrent des fréquences d’infections élevées en rouille naine sur leurs F-1, F-2 et F-3 et justifie une application de fongicide.  Cependant la météo actuelle ne permet pas ce type de travaux dans les champs.  Pas de panique, les températures actuelles ont grandement ralenti le développement des pathogènes.  Le retour des pulvérisateurs dans les champs ne pouvant être envisagé avant la toute fin de cette semaine.  Vous avez le temps de passer voir vos parcelles, de déterminer à quel stade se trouvent vos escourgeons et de caractériser la pression en maladie.  

Si l’un des seuils indiqués ci-dessous est dépassé, une première application de fongicide (T1) pourrait être envisagée.  Si ce n’est pas le cas, il est possible d’attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) pour envisager une protection complète des escourgeons. 

Seuils d’intervention indicatifs pour les maladies de l’escourgeon(*) selon les Bulletins de Santé du Végétal (**) :

A partir du stade 1er nœud (BBCH 31), sur les 3 dernières feuilles :

  • Pour la rouille naine :
    • Variétés sensibles : plus de 10% des feuilles atteintes.
    • Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.
  • Pour le cortège maladies rhynchosporiose et helminthosporiose :
    • Variétés sensibles : plus de 10 % des feuilles atteintes.
    • Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 25 % des feuilles atteintes.
  • Pour l’oïdium :
    • Variétés sensibles : plus de 20% des feuilles atteintes.
    • Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes

(*) https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2021/10/3.-Choix-varietal.pdf  Tableau 3.40 de la pg 67 

(**) https://draaf.hauts-de-france.agriculture.gouv.fr/2022,523

 

Pour rappel et afin d’éviter l’apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l’application de produits de protection des plantes, il est conseillé de :

  • n’appliquer du prothioconazole qu’une seule fois / saison
  • n’appliquer une strobilurine qu’une seule fois / saison 
  • n’appliquer un SDHI qu’une seule fois / saison  

Une fois ces règles bien en tête, il est maintenant possible de déterminer quel type de produits de protection pourrait être utilisé en T1.  La solution se basera principalement sur un produit contenant un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole, metconazole ou cyproconazole[1]).  En effet, les triazoles seront capables de calmer l’infection en rouille naine et/ou en rhynchosporiose.  Ils ne sont cependant plus très efficaces contre l’helminthosporiose, excepté le prothioconazole.  Attention cependant, si un produit à base de prothioconazole est choisi pour le T1, il faudra revenir avec une autre solution en T2 ne contenant pas cette substance active.  Il est également grandement recommandé de garder les produits à base de SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad, benzovindiflupyr et isopyrazam) pour le traitement placé à la dernière feuille (BBCH 39) afin de profiter de leur rémanence d’action.  Enfin, l’ajout d’une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine) en T1 permet de renforcer l’efficacité à la fois contre la rouille naine et l’helminthosporiose.  Cependant, si cette famille de substance active est appliquée en T1 elle ne pourra plus être appliqué en T2.  Cette solution n’est à utiliser que sur les variétés très sensibles à la rouille naine et/ou à l’helminthosporiose.  

Des exemples de schémas de protection fongicide se trouvent dans votre Livre Blanc de février 2022, dans la rubrique « Lutte intégrée contre les maladies », au niveau du paragraphe consacré à la protection de l’escourgeon.  

 

[1] Dernière année d’utilisation du cyproconazole (expiration le 31/11/2022).

ESCOURGEON 

Les parcelles d’escourgeon ont toutes dépassé le stade redressement (BBCH30) et atteignent le stade « 1ier nœud » (BBCH31), parfois même deux nœuds (BBCH32) pour les parcelles les plus avancées.  Dans un schéma de fumures en trois fractions, le deuxième apport a normalement été effectué.  

FROMENT 

Le retour du froid ces derniers jours n’a pas été favorable à la croissance et au développement du froment d’hiver.  La situation dans les parcelles a peu évolué depuis la semaine dernière.  

En fonction des variétés et des régions agricoles, certains semis réalisés durant le mois d’octobre ont maintenant atteint le stade «épis à 1 cm» (BBCH 30 - Redressement).  À ce stade, il y a lieu de penser à apporter le second apport d’azote pour un schéma en trois fractions.  Le premier apport en azote d’un schéma en deux fractions peut également encore être réalisé, si ce n’est pas déjà fait.   

Les emblavures implantées à la mi-novembre et à la mi-décembre sont toujours en plein tallage.  La première application d’engrais d’un schéma en trois fractions peut encore être réalisée si ce n’est pas encore fait.   

Pour rappel, les fumures de référence recommandées en 2022 par le Livre Blanc céréales sont reprises ci-dessous.  

Fumure de référence en 3 fractions

Fumure de référence en 2 fractions

Fraction du tallage : 60 kg N/ha

Fraction intermédiaire

« tallage-redressement » : 95 kg N/ha

Fraction du redressement : 60 kg N/ha

Fraction de la dernière feuille : 65 kg N/ha

Fraction de la dernière feuille : 75 kg N/ha

 

Ces fumures de référence doivent toujours être adaptées au contexte de la parcelle et à l’état de la culture.  Avant chaque apport, il est impératif d’ajuster les doses préconisées par la fumure de référence en tenant compte des différents facteurs correctifs repris dans le Livre Blanc.  Dans un contexte où le prix des engrais azotés est particulièrement élevé, il est plus que probable qu’un excès de fertilisation génère d’importants surcoûts.   

Des outils de calculs sont également disponible sur le site du Livre Blanc.  Vous les trouverez en cliquant sur le lien ci-contre Déterminer sa fumure - Livre Blanc Céréales

Si vous travaillez sous forme liquide, il est généralement recommandé, dans la mesure du possible, de réaliser ces apports lorsque les températures ne sont pas trop élevées, en absence de vent et juste avant une pluie.  Un passage réalisé dans de bonnes conditions permet de réduire considérablement les pertes d’azote par volatilisation et de maximiser la valorisation de ces apports par la culture.

CULTURE ASSOCIEE FROMENT-POIS 

La fumure conseillée pour cette culture associée est une fumure en deux fractions.  Une première fraction de 40 kg N/ha devra être apportée au stade intermédiaire «tallage-redressement» du froment.  Ensuite, un apport de 60 kg N/ha sera réalisé lors du stade dernière feuille étalée du froment d’hiver (BBCH39).  Une fumure totale de 100 kg N/ha est donc recommandée.  La première application de 40 kg N/ha peut être réalisée sur les parcelles de froment-pois.  Il est recommandé de travailler sous forme solide.  

ESCOURGEON 

La plupart des parcelles d’escourgeon atteignent le stade 1er nœud (BBCH 31).  

L’application d’un régulateur à ce stade est recommandée dans les situations à risque élevé : variété sensible à la verse et disponibilité en azote importante (apport ou reliquat).  Les conditions climatiques actuelles, non favorables à l’application de ces produits, nous imposent de reporter le traitement.  Le traitement pourra être effectué dès que les conditions le permettent et être couplé, si nécessaire, avec le traitement fongicide. 

En situation à faible risque, l’application d’un régulateur peut attendre le stade dernière feuille (BBCH 39). 

FROMENT 

Les froments les plus avancés atteignent le stade épi 1 cm (BBCH 30).  

C’est généralement à ce stade qu’un traitement régulateur est appliqué.  L’efficacité de ce traitement dépend principalement des conditions d’application (conditions climatiques favorables et culture en pleine croissance).  La météo actuelle nous impose donc de reporter le traitement.

Les températures douces et même élevées de la fin du mois de mars ont permis des levées homogènes et rapides.  Les derniers jours plus froids ont ralenti la croissance des cultures.  Les orges de printemps en cours de levée semblent bien supporter cette vague de froid.  Il importe toutefois de surveiller les parcelles d’orge de printemps semées durant l’automne car les variétés utilisées dans ce cas sont généralement plus sensibles aux épisodes de froid.

Les orges de printemps sont au stade 1-2 feuilles (BBCH12-13).  Les levées rapides et un roulage des semis ont permis, dans la plupart des situations, d’éviter les dégâts d’oiseaux.

Fumure

La prudence doit être le maître-mot pour la gestion de la fertilisation azotée en orge brassicole qui est un facteur qui va influencer la teneur en protéines.  L’objectif étant d’atteindre un compromis entre rendement et protéines.  Attention donc à ne pas sur-fertiliser, notamment, dans le cas de précédents comme des pommes de terre, épinards, sols riches en humus, où les reliquats sont dès lors souvent importants.  Dans ces situations, apporter 90 unités d’azote à la levée risque de conduire à un dépassement de la teneur en protéines et d’avoir une production importante de talles qui engendrerait la production de tardillons avant la récolte, ce qui poserait des problèmes de qualité.

Le conseil en fumure pour les orges de printemps est d’appliquer la fumure en maximum deux applications (levée- redressement).  Cela permet de mieux maitriser la fumure et de l’adapter en fonction du développement de la culture.

En orge brassicole, si les reliquats azotés sont de 60 unités d’azote sur les 90 premiers centimètres de sol, une fumure de 90 unités d’azote peut être appliquée à la levée.  Par la suite, si la culture montre une carence, une correction de 20 à 40 unités d’azote pourra être apportée au redressement.  Il est conseillé de réaliser cette application en solide.

Gestion des adventices

Considérant la date de semis, les graminées en général et le vulpin en particulier posent rarement des problèmes en orge de printemps.  L’emploi de produits antigraminées s’avère donc souvent peu intéressant.  Dans les parcelles à problèmes, l’AVADEX FACTOR et le TRINITY peuvent toutefois être pulvérisés en préémergence.  Si nécessaire, l’AXIAL et le FOXTROT, deux antigraminées systémiques à pénétration foliaire, sont autorisés en orge de printemps.

Dans la gestion des dicotylées, la gamme des produits est plus large et vous pouvez la retrouver dans les pages jaunes du Livre Blanc de février 2022 ou sur le site: https://centrespilotes.be/cp/cepicop/cereales/produits-autorises/ 

Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas : après un weekend particulièrement froid, la semaine s’annonce humide et fraiche.  Ce temps peu engageant nous pousse à regarder plus loin.  La semaine prochaine, les températures et le soleil devraient nous revenir.  

Au nord du sillon Sambre-et-Meuse, les plantes d’épeautre ont commencé à se redresser : dans les gaines, les épis en devenir sont désormais distants de quelques millimètres du plateau de tallage.  On devrait atteindre le stade «épi 1 cm» (BBCH 30) en fin de semaine. 

Ce n’est que lorsque les plantes auront atteint ce stade que leur résistance au froid commencera à diminuer mais, pour les épeautres, il n’y a aucune raison de s’inquiéter ; l’espèce est adaptée et a pu sans problème supporter les froids du weekend dernier.  

L’épeautre est plus sensible à la verse que les froments.  On a connu l’an dernier à cet égard, une saison assez difficile.  Bien que la verse survienne généralement lors des orages de juin et juillet contre lesquels on ne peut rien, la sensibilité de la culture se déterminera principalement dans les prochaines semaines lorsque les premiers entre-nœuds des tiges vont s’allonger.  Cet allongement lorsqu’il est trop rapide, se produit au détriment de l’épaisseur de la tige et de sa solidité.  D’une manière générale, tout ce qui accélère l’élongation augmente le risque de verse, tout ce qui la ralentit renforce la culture.  

Les densités de semis et les fertilisations, lorsqu’elles sont excessives, sont responsables de nombreux accidents.  Le temps couvert et les températures poussantes provoquent l’étiolement, alors qu’un temps lumineux et frais permet aux tiges de se renforcer.  On le sait moins, mais le vent lors de la montaison aussi peut contribuer à la solidité des tiges.  D’une manière générale, ce qui contrarie le développement des plantes durant les prochaines semaines est, au final, bénéfique.  

En agriculture biologique, on observe moins de verse : l’absence d’azote minéral oblige la plante à patienter et à se satisfaire de ce que le sol minéralise, c’est-à-dire très peu à cette période.  Les passages tardifs à la herse étrille, lorsqu’ils couchent la culture, la rendent plus résistante.  On observe également ce phénomène entre les passages de roues.  Ces derniers jours, j’ai recueilli quelques témoignages d’agronomes qui couchaient leurs cultures au stade 32-37 à l’aide d’une rampe avec pour objectif de préparer la culture aux éventuels coups de vent du début d’été.  Une semaine plus tard, la culture se relève et poursuit son développement.

En agriculture conventionnelle, les objectifs de rendements requièrent souvent une fertilisation de 130 à 160 unités d’azote.  Difficile, dès lors, de se passer de traitement raccourcisseur.  Celui-ci n’est, certes pas, une assurance tout risque mais il réduit ce risque de façon appréciable.  Le programme le plus couramment utilisé en Wallonie est l’application d’1 L/ha d’un produit à base de chlormequat (type Cycocel 75) au stade épi 1cm suivi d’un second passage avec 0,5 L/ha du même type de produit associé avec une demi dose de Moddus ou de Medax.  

Dans les terres plus légères d’Ardenne et de Famenne, un simple traitement est généralement suffisant.  Il est alors appliqué au stade BBCH 31 (1er nœud).  En s’appuyant sur les résistances variétales, certains se contentent, avec succès, d’un seul traitement, même en sols lourds mais tout en modérant densité et fertilisation.  Les variétés Cosmos, Zollernspelz, Zollernfit et Sérénité sont les plus tolérantes, les plus sensibles étant la Lignée 24, Convoitise et Zollernperle.  Attention à la confusion des Zollern… -spelz, -fit et -perle aux noms proches mais aux comportements bien distincts.

Un traitement raccourcisseur demande des conditions météorologiques favorisant la croissance.  Pas seulement au moment précis du traitement mais également durant les jours qui suivent.  Les températures moyennes doivent être supérieures à 8 ou 10°C selon les produits.  Ce ne sera pas le cas avant la semaine prochaine.  Rappelez-vous que l’application de régulateurs en mauvaises conditions occasionnent bien plus de dégâts que de bénéfices.

Ce n’est pas pour autant que pulvérisateurs et épandeurs doivent nécessairement rester au hangar cette semaine car l’application de la deuxième fraction azotée pourrait être possible.  Jusqu’à présent (lundi soir), les précipitations enregistrées sont très faibles et l’accès aux terres ne pose pas de problèmes.  On annonce un cumul de 17 L/m² réparti sur les 5 prochains jours.  Ensuite….  plus rien pendant 10 jours au moins!  C’est pourquoi, j’espère profiter des légères pluies pour apporter l’azote.  Ces dernières années, le timing des applications se réfléchit presque autant sur les précipitations que sur les stades de la culture.

Le développement des parcelles dans le réseau d’observation évolue lentement au vu des conditions climatiques fraiches de ces derniers jours.  La fraicheur se maintiendra jusqu’à la fin de la semaine avec des précipitations importantes par endroits.  Le retour à des normales de saison est attendu pour le début de la semaine prochaine.  En ce qui concerne le stade des triticales, ils n’ont pas encore atteint le redressement (BBCH 30).  

Le gel tardif du weekend dernier, de -3°C à Gembloux jusqu’à -5°C dans les Ardennes ne devrait pas affecter les triticales mais il faudra encore attendre la semaine prochaine pour identifier d’éventuels dégâts dans les parcelles.  Pour l’instant, certaines variétés présentent des teintes violacées sur les feuilles.

 

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