Escourgeon |
Stades : la majorité des parcelles a atteint le stade dernière feuille étalée (BBCH39) et on voit déjà sortir les barbes dans plusieurs parcelles (BBCH41). Certaines parcelles qui sont encore au stade de la dernière feuille visible (BBCH37) vont rapidement atteindre la dernière feuille étalée. Maladies : la rouille naine est toujours observée dans toutes les parcelles. La rhynchosporiose ne progresse plus et l’helminthosporiose reste discrète. Si ce n’est déjà fait, il est temps de réaliser un traitement complet pour protéger la dernière feuille. Fertilisation : la dernière fraction (de préférence sous forme solide afin d’éviter les brulures sur les dernières feuilles) peut être appliquée. Régulateur : les régulateurs de croissance en escourgeon sont en général appliqués en même temps que le fongicide de la dernière feuille étalée. |
Froment |
Stades : les parcelles observées se situent entre les stades épis à 1cm (BBCH 30) et 2ème nœud (BBCH 32). La majorité ayant atteint le stade 1er nœud (BBCH 31). Maladies : la rouille jaune est présente sur les variétés les plus sensibles. Pour les situations à forte pression en rouille jaune, un traitement à base de triazole peut être envisagé à partir du stade BBCH 31. La septoriose n’est présente qu’à faible pression dans la majorité des parcelles. Un traitement au stade BBCH 32 de la culture ne pourra être envisagé que si la rouille jaune est présente et/ou si le seuil en septoriose est dépassé. Fertilisation : si ce n’est pas encore fait, la deuxième application d’un schéma en trois fractions peut être appliquée sur les parcelles semées au mois de novembre. Cette deuxième fraction peut également être appliquée sur les semis du mois de décembre qui ont maintenant atteint le stade épi 1 cm (BBCH 30). |
Epeautre |
Stades : le stade premier nœud (BBCH 31) est désormais atteint dans la plupart des régions Maladies : en absence de pluie, seule la rouille jaune peut se développer sur épeautre. Sur les variétés sensibles, son développement est important et peut nécessiter un traitement fongicide. Fertilisation : la fraction de redressement ayant été apportée, l’éventuelle troisième fraction sera appliquée au stade dernière feuille (BBCH 39), soit d’ici une dizaine de jours. Régulateur : nous sommes désormais 10-15 jours après l’application du premier régulateur, les températures de la semaine permettent l’application du second régulateur. Désherbage : vu le temps sec, seuls les désherbages mécaniques et les produits à pénétration foliaire seront efficaces. |
Triticale |
Stades : 1er nœud (BBCH 31) à 2ième nœud (BBCH 32). Les parcelles en Ardenne sont au redressement (BBCH 30). Maladies : la rouille jaune et la rhynchosporiose sont observées sur variétés sensibles. Un traitement à base de triazole est à envisager si la présence de la rouille jaune est forte dès le stade 1ier nœud (BBCH 31). Si présence de rhynchosporiose au stade 2ieme nœud (BBCH 32), le traitement à base de triazole peut être envisagé. Fertilisation : il faut faire attention à la faim d’azote dans les cas où on fait l’impasse de l’apport au redressement. Régulateur : il peut être appliqué dans les situations à risque. C’est le bon stade. |
Céréales de printemps |
Orge de brasserie : Stades : les parcelles observées (Lonzée et Liernu) sont majoritairement aux stades début à fin tallage. Plus d’infos sur la fertilisation de l’orge de brasserie et son désherbage dans l’avis du 5/04/22. |
CePiCOP - 26.04.2022 - Pression des maladies
ImprimerLa majorité des escourgeons du réseau d’observation du CePiCOP est au stade dernière feuille pointante (BBCH 37) ; le reste des parcelles a déjà dépassé ce stade et la plus avancée a déjà les barbes qui pointent (BBCH 41).
La rouille naine est toujours bien présente et a progressé dans les variétés sensibles. Le temps chaud et sec de la semaine passée n’a favorisé ni le développement de la rhynchosporiose, ni celui de l’helminthosporiose dans les parcelles de réseau d’observation CePiCOP.
Réseau des parcelles escourgeon du CePiCOP (19 parcelles) :
Site |
Date de semis |
Variété(s) observée(s) |
Lonzée |
10/10/2021 |
LG Zoro, LG Zebra, SY Dakoota, KWS Wallace |
Mainvault |
11/10/2021 |
KWS Orbit, KWS Wallace, SY Galileoo |
Ath |
10/10/2021 |
KWS Orbit, KWS Wallace, SY Galileoo |
Vierset |
28/09/2021 |
KWS Orbit, LG Zebra, SY Dakoota, Dementiel |
Ciney |
30/09/2021 |
KWS Orbit |
Acosse |
8/10/2021 |
KWS Orbit, KWS Wallace, SY Dakoota, LG Zeta |
Symptômes : |
Observations : |
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Des pustules de rouille naine sont visibles dans toutes les parcelles observées. En moyenne, 25% des F-2 présentent des pustules à Lonzée et Vierset, 15% des F-1 à Ciney et 18% des F-1 à Acosse. Elle est aussi observée sur les dernières feuilles de LG Zebra (Lonzée) et KWS Orbit (Ciney). Seulement 9% des F-2 sont infectées en moyenne à Ath et 62% des F-3 à Mainvault. La sévérité progresse sur les feuilles infectées mais reste relativement faible. Maximum observé : 5% des dernières feuilles de LG Zebra (Lonzée) et KWS Orbit (Ciney). |
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L’helminthosporiose est observée dans 9 des 19 parcelles du réseau. Elle est présente sur 15% des F-1 de LG Zebra à Lonzée et en moyenne sur 9% des F-2 sur ce même site. Elle est également observée sur 5% des F-1 de KWS Orbit à Vierset. Elle est cantonnée à faible pression sur les F-3 des sites d’Acosse et de Ciney. Elle est absente dans le Hainaut. La sévérité de la maladie sur les plantes infectées dans les parcelles touchées ne dépasse pas 1.5%. |
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La rhynchosporiose est observée dans 11 des 19 parcelles. Cette maladie atteint 10% des F-1 à Ciney, 10% des F-2 du LG Zebra à Lonzée et en moyenne 12.5 des F-2 à Acosse. Elle est cantonnée à faible pression sur les F-3 des variétés à Vierset et est quasiment absente dans le Hainaut. La sévérité observée reste très faible dans tous les sites. Maximum observé : 10% des F-1 de KWS Orbit à Ciney. |
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L’oïdium est maintenant quasiment absent de tous les sites d’essais observés. Il reste visible sur les F-3 des variétés implantées à Acosse. Sur ce même site, 5% des F-2 de KWS Orbit présentent de légers symptômes de la maladie. |
Recommandations :
Suite au déploiement de la dernière feuille (stade BBCH 39), il est maintenant temps de réaliser un traitement fongicide complet afin de protéger cette dernière jusqu’à la fin de la saison. La majorité des parcelles du réseau d’observation présentent une pression significative en rouille naine. Les pressions en rhynchosporiose et helminthosporiose sont faibles. En 2021, les escourgeons ont été infectés à faible intensité par la ramulariose. Son retour en 2022 est par conséquent envisageable mais il n’est actuellement pas possible de prévoir ni son intensité ni son moment d’infection.
Pour rappel et afin d’éviter l’apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l’application de produits de protection des plantes, il est conseillé de :
- n’appliquer du prothioconazole qu’une seule fois / saison
- n’appliquer une strobilurine qu’une seule fois / saison
- n’appliquer un SDHI qu’une seule fois / saison
Une fois ces règles bien en tête, il est maintenant possible de déterminer quel type de produits de protection pourrait être utilisé pour ce traitement à la dernière feuille (T2). La solution se basera principalement sur un produit contenant un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole, metconazole). En effet, les triazoles seront capables de calmer l’infection en rouille naine (et en rhynchosporiose). Le prothioconazole est le triazole de référence contre les maladies de l’escourgeon. C’est également le seul triazole encore efficace contre l’helminthosporiose. Attention cependant, si un produit à base de prothioconazole a été utilisé pour le T1, il faudra choisir une solution ne contenant pas cette substance active pour le T2. En plus du triazole, il est également grandement recommandé d’utiliser un SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad, benzovindiflupyr et isopyrazam) afin de profiter de sa rémanence d’action. Enfin, l’ajout d’une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine) permet de renforcer l’efficacité à la fois contre la rouille naine et l’helminthosporiose. Cependant, si cette famille de substance active a déjà été utilisée en T1 elle ne pourra plus être appliqué en T2. Les strobilurines ne sont à utiliser que sur les variétés très sensibles à la rouille naine et/ou à l’helminthosporiose.
La modulation de dose n’est dans ce cas-ci pas recommandée afin de ne pas diminuer la rémanence d’action de la solution utilisée.
Des exemples de schémas de protection fongicide se trouvent dans votre Livre Blanc de février 2022, dans la rubrique « Lutte intégrée contre les maladies », au niveau du paragraphe consacré à la protection de l’escourgeon.
La majorité des froments (16/27 parcelles) du réseau d’observation CePiCOP a atteint le stade 1er nœud (BBCH 31). Sept autres parcelles observées sont toujours au stade « épis 1cm » (BBCH 30) et enfin les 4 dernières parcelles ont déjà atteint le stade 2ème nœud (BBCH 32).
La rouille jaune est toujours observée dans les variétés les plus sensibles comme KWS Talent, Campesino, KWS Smart, Bennington,… Toutes ces variétés ont une cote de tolérance à la rouille jaune inférieure à 7.0 dans le Livre Blanc de septembre 2021. La visite de vos parcelles reste donc fortement conseillée surtout si vous avez implanté une variété sensible. La pression de cette maladie reste encore aujourd’hui variable d’un site à l’autre.
Seules 2 variétés sur les 27 observées dans le réseau présentent une infection significative en septoriose et ont atteint le stade 2ème nœud (BBCH 32). Le reste des parcelles reste relativement propre (excepté celles touchées par la rouille jaune) et ne requiert aucune intervention contre cette maladie.
Réseau des parcelles froment du CePiCOP (27 parcelles):
Site |
Date de semis |
Variété(s) observée(s) |
Lonzée |
18/10/2021 |
Gleam, KWS Smart |
Lonzée |
18/11/2021 |
Gleam, KWS Smart |
Acosse |
17/10/2021 |
Gleam, KWS Smart |
Marbaix |
19/10/2021 |
KWS Extase, Garfield |
Mortroux |
25/10/2021 |
Gleam, LG Skyscraper, Bennington, Campesino |
Chièvres |
24/10/2021 |
Gleam, KWS Smart, Chevignon, LG Skyscraper |
Ath |
25/10/2021 |
Gleam, KWS Smart, Chevignon, LG Skyscraper |
Ciney |
27/10/2021 |
Chevignon |
Mettet |
29/10/2021 |
Gleam, KWS Smart |
Pailhe |
18/11/2021 |
Campesino |
Hodeige |
10/11/2021 |
Gleam, LG Skyscraper, Campesino |
Symptômes : |
Observations : |
|
La rouille jaune est observable dans 15 des 27 parcelles du réseau CePiCOP. Elle n’est cependant présente sous forme de foyer actif que dans la variété KWS Smart implantée à Lonzée, Acosse et Chièvre. Maximums observés : 40% des F-2 du KWS Smart à Lonzée. |
|
La septoriose est observable dans 21 parcelles du réseau d’observation. Elle est présente en moyenne sur 60% des F-2 à Pailhe, 42% des F-2 à Ciney, 25% des F-2 à Marbais, 22% des F-2 à Acosse et 8% des F-2 à Hodeige. Elle est soit cantonnée sur les F-3 soit absente pour les autres sites du réseau d’observation. La sévérité moyenne des sites infecté ne dépasse pas les 1%. Maximums observés : 5% des F-1 de KWS Extase à Marbais, 60% des F-2 de Campesino à Pailhe et 40% des F-2 de KWS Smart à Acosse et du Chevignon à Ciney. |
Recommandations :
Rouille jaune :
Les essais réalisés antérieurement et durant plusieurs années ont prouvé que les traitements appliqués avant le stade 1er nœud (BBCH 31) étaient inutiles, même en cas de forte attaque de rouille jaune. De plus, peu de produits sont agréés avant ce stade. Il vous est donc conseillé de surveiller vos parcelles et d’envisager un traitement fongicide uniquement si vous observez à ce stade des foyers de rouille jaune actifs lorsque les parcelles auront atteint le stade 1er nœud (BBCH 31).
Dans ces conditions, l’application d’un fongicide à base de triazole à demi-dose sera largement suffisante pour stopper la rouille jaune présente. Cependant, si un traitement est appliqué au stade 1er nœud (BBCH 31), il sera nécessaire de revenir 2 semaines plus tard, lorsque la plante aura formé une nouvelle feuille, afin de protéger cette dernière qui comptera pour le rendement final. A ce moment-là, les plantes auront très certainement atteint le stade 2ème nœud (BBCH 32) et il vous sera recommandé d’appliquer un traitement plus complet sans diminution de dose afin de pouvoir compter sur une rémanence d’action plus longue des fongicides. N’oubliez pas non plus de privilégier l’alternance des substances actives choisies entre les différents traitements afin de ralentir l’apparition de résistance chez les pathogènes présents au moment des traitements.
Septoriose :
A l’image des parcelles du réseau d’observation, il semblerait qu’il soit encore trop tôt pour envisager un traitement contre la septoriose sauf dans le cas des parcelles les plus précoces ayant déjà atteint le stade 2ème nœud (BBCH 32). De plus, la plupart des parcelles de réseau sont quasiment indemnes de septoriose et le temps sec prévu pour les prochains jours ne sera pas en faveur du développement de cette maladie. Tout indique qu’il est donc possible de repousser son T1 (contre la septoriose) pour l’instant.
Lorsque votre culture aura atteint le stade 2ème nœud (BBCH 32) et si l’un des seuils indiqués ci-dessous est dépassé, une première application de fongicide (T1) pourrait être envisagée. Si ce n’est pas le cas, il est possible d’attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) pour envisager une protection complète des froments.
Seuil indicatif de risque septoriose selon les Bulletins de Santé du Végétal (*): Au stade « 2ème nœud »: Þ pour les variétés sensibles(**) (cote < 6): 20% des F-2 déployées du moment touchées, Þ pour les variétés peu sensibles: 50% des F-2 déployées du moment touchées. (*) https://draaf.hauts-de-france.agriculture.gouv.fr/2022,523 (**)https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2021/09/8.-TBL-froment.pdf |
Pour rappel et afin d’éviter l’apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l’application de produits de protection des plantes, il est conseillé de :
- n’appliquer du prothioconazole qu’une seule fois / saison
- n’appliquer une strobilurine qu’une seule fois / saison
- n’appliquer un SDHI qu’une seule fois / saison
Une fois les seuils et les règles ci-dessus bien en tête, il est maintenant possible pour vous de déterminer si votre culture a besoin ou non d’un premier traitement contre la septoriose (T1). Ce traitement devra reposer sur une solution à base de triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole, metconazole ou cyproconazole[1]). Si par la suite, vous souhaitez protéger vos épis contre la fusariose, il est conseillé de garder les produits à base de prothioconazole pour plus tard et de se diriger vers d’autres produits, ne contenant pas cette substance active. L’ajout d’une strobilurine est possible si vous avez également une forte pression en rouille jaune et si votre culture est bien au stade 2ème nœud (BBCH 32). Enfin, l’ajout d’un produit multi-sites, à base de folpet ou de soufre (liquide de préférence) est fortement recommandé. Veuillez à garder les produits à base de SDHI pour une application à la dernière feuille ou à l’épiaison afin de profiter pleinement de leur forte efficacité et longue rémanence.
Dans les prochaines semaines, les avis du CePiCOP continueront à vous guider quant à l’évolution de l’infection maladies et aux interventions potentielles à envisager.
[1] Dernière année d’utilisation du cyproconazole (expiration le 31/11/2022).
ESCOURGEON
Pour rappel, la dernière fraction pour les escourgeons doit être appliquée au stade dernière feuille étalée (BBCH39), de préférence sous forme solide afin d’éviter les brulures sur les dernières feuilles.
Certaines parcelles atteignent désormais ce stade (comme les variétés précoces tel que LG ZEBRA ou pour les semis précoces). Dans les autres conditions, il faudrait attendre quelques jours afin que les plantes puissent déployer leur dernière feuille.
Dans le cas d’un apport en trois fractions, le conseil « Livre Blanc » est d’appliquer 50kgN/ha pour les variétés lignées et 75kgN/ha pour les variétés hybrides.
Pour rappel, les schémas de fertilisation conseillés dans le Livre Blanc 2022 sont les suivants :
ESCOURGEON variétés lignées |
ESCOURGEON variétés hybrides |
55 kg N/ha au tallage |
25 kg N/ha au tallage |
55 kg N/ha au redressement |
75 kg N/ha au redressement |
50 kg N/ha à la dernière feuille |
75 kg N/ha à la dernière feuille |
Dans le cas d’un schéma en 2 fractions (redressement-dernière feuille), le conseil est d’apporter une deuxième fraction de 80kgN/ha au stade dernière feuille étalée (BBCH39).
FROMENT
Les froments semés au mois d’octobre sont maintenant au stade 1er nœud (BBCH 31) ou au stade 2ème nœud (BBCH 32), pour les plus avancés.
En fonction des variétés et des régions agricoles, les parcelles de froment implantées au mois de novembre sont au stade épi à 1 cm (BBCH 30) ou au stade 1er nœud (BBCH 31). Le second apport d’azote peut encore être réalisé pour ces semis, si ce n’est déjà fait. Cet apport peut également être appliqué sur les froments semés au mois de décembre qui ont maintenant atteint le stade épi 1 cm (BBCH30).
Pour un fractionnement en trois fractions, la fumure de référence conseillée par le Livre Blanc pour cette seconde application est de 60 kg N/ha (moyennant la prise en compte des facteurs de correction).
Lundi dernier, à l’heure d’écrire l’avertissement, je comptais vous faire part d’un dicton moderne que m’a enseigné Jean-Luc Herman : « Si l’enfer du Nord se court dans la poussière, aucune pluie ne viendra enrichir les terres. Si de la boue recouvre les pavés de Roubaix, le soleil ne se montrera pas avant mai ». Au vu des prévisions et des 3 jours de pluies alors annoncés, je m’en suis abstenu. Je le regrette car, une fois de plus, le dicton s’est révélé plus pertinent que les modèles météorologiques : la pluie annoncée n’est pas tombée et la sécheresse s’installe. Cette réflexion peut paraître peu scientifique mais derrière la sagesse populaire se cachent parfois des vérités connues ou non encore établies. Dans le cas présent, c’est la stabilité et la force des anticyclones printaniers et particulièrement de ceux des mois d’avril qui expliquent la pertinence de ce dicton.
Le système racinaire des épeautres est profond et lui permet pour l’instant de ne pas ressentir les effets de la sécheresse. Les cultures sont actuellement au stade premier nœud (BBCH 31) pour la majorité des emblavements. A ce stade, aucun apport d’engrais n’est requis et les désherbages sont généralement réalisés.
Lorsque l’application d’un second régulateur se justifie, ce qui, en épeautre, est souvent le cas, celui-ci doit être appliqué 10 à 15 jours après le premier traitement cycocel (chlorure de chlorméquat). Pour les champs les plus précoces, ce délai sera atteint cette semaine. Dans la pratique, ce traitement consiste généralement en 0,5L/ha de cycocel complété d’une demi-dose de Moddus, de Medax ou de tout autre formulation contenant du trinexapac-éthyl ou de la prohexadione. En Ardenne, ou dans d’autres régions à sols légers, la règle est bien souvent de se contenter d’un seul régulateur. C’est également le cas lorsque les fumures ne dépassent pas 120 unités d’azote et que les variétés utilisées ne sont pas des plus sensibles.
La pression de rouille jaune reste élevée dans de nombreux champs d’épeautre. Le stade premier nœud étant atteint, un fongicide peut être appliqué seul ou en association avec le régulateur. Si on décide d’intervenir dès à présent, il faut savoir que la protection complète de l’épeautre nécessitera trois passages. Dans ce cas, une demi-dose de triazole peut être appliquée cette semaine et l’on reviendra avec une autre demi-dose dans 15 jours. Les produits contenant du metconazole et du tebuconazole sont les plus fréquents avec ceux contenant du prothioconazole. Nous conseillons cependant de réserver ce dernier pour le traitement le plus tardif car il est le plus efficace sur les fusarioses. Cette saison est la dernière où le cyproconazole peut être utilisé. Cette triazole, efficace sur les rouilles, présente un effet raccourcisseur. Cette caractéristique doit être prise en compte en fonction des régulateurs déjà appliqués et de la longueur de paille désirée.
Avec les conditions sèches actuelles, les traitements fongicides et régulateurs les plus efficaces sont ceux appliqués le matin car l’hygrométrie y est la plus élevée. Il faut cependant se garder de traiter trop tôt, lorsque les perles de rosée sont lourdes et risquent de tomber au sol avec la pulvérisation.
L’ensemble des variétés a atteint le stade 1er nœud (BBCH 31) dans les parcelles d’observation situées en Hesbaye. Les variétés les plus précoces sont au stade 2ième nœud (BBCH 32) (photo en dessous à droite). Les parcelles d’observations situées en Ardenne sont au redressement (BBCH 30).
La rouille jaune reste présente dans les parcelles semées avec des variétés sensibles. Cette semaine, notons également la présence fort importante de la rhynchosporiose (photo ci-dessous) sur les variétés les plus sensibles. Cette maladie ne doit pas être confondue avec la septoriose qui n’est aujourd’hui pas visible.
Pour les parcelles qui sont au stade 1er nœud (BBCH 31) et qui présentent une pression de rouille jaune importante, un traitement à base de triazole peut être envisagé afin de stopper la progression de cette maladie. Ce traitement aura également un effet sur la rhynchosporiose si celle-ci est présente dans la culture. Deux semaines plus tard, au stade 2ième nœud (BBCH 32), il faudra à réévaluer la pression des maladies pour envisager éventuellement un nouveau traitement. Dans les parcelles exemptes de rouille jaune actuellement, la situation devra être réévaluée au stade 2ième nœud (BBCH 32). En absence des maladies au stade 2ième nœud (BBCH 32), le traitement principal est à envisager à la dernière feuille étalée (BBCH 39).
Pour les parcelles qui sont au stade 2ème nœud (BBCH 32) et qui présentent une pression de rhynchosporiose importante, un traitement fongicide peut également être envisagé avec un produit à base de triazole. Ce traitement aura également un effet sur la rouille jaune. En absence des maladies à ce stade, le traitement principal est à envisager à la dernière feuille étalée (BBCH 39).
Pour plus de précisions, les recommandations de la rubrique froment sont également d’application pour le triticale.
Finalement, pour les parcelles qui sont à risque et qui n’ont pas encore été protégées contre la verse, il est encore temps de le faire. Une parcelle est considérée à risque lorsqu’elle présente un peuplement dense, une variété sensible et une forte disponibilité en azote.
Pour toutes questions, n’hésitez pas à contacter le CePiCOP
Mail : rb.cepicop@centrespilotes.be
Tél : 0499/63.99.00
Site : https://centrespilotes.be