Résumé
Cette semaine, la septoriose a très peu progressé dans les parcelles qui ont presque toutes dépassé le stade dernière feuille étalée. La rouille jaune et la rouille brune sont à surveiller, particulièrement sur les variétés réputées sensibles.
Pression en maladies
La septoriose est peu observée cette semaine. Lorsqu’elle est présente, elle touche moins de 20% des F3 définitives (12 parcelles concernées) à 2 exceptions près : à Les Waleffes où elle touche 5% des F2 définitives (Graham) et Ath où 30% des F3 définitives (Reflection) présentent des symptômes. Dans les autres situations, elle est observée uniquement dans le bas des plantes
Les conditions climatiques de cette semaine n’ont pas été favorables au développement de la septoriose et aucune pluie contaminatrice n’a été observée dans le réseau. Le modèle de prévision épidémiologique PROCULTURE prévoit l’expression des symptômes dus aux infections latentes début juin. Dans tous les cas, moins de 5% de la surface foliaire est concernée.
La fusariose du feuillage est signalée sur la variété Edgar dans le Brabant Wallon et la province de Liège. Les symptômes de cette maladie ressemblent à ceux de la septoriose à la différence qu’aucune pycnide (point noir au centre des taches) ne se forme. Maladie à surveiller car les feuilles peuvent être une source d’inoculum pour la fusariose de l’épi. Sur les feuilles, les symptômes sont plutôt causés par des champignons du genre Microdochium qui ne produisent pas de mycotoxine lorsqu’ils infectent les épis, au contraire des Fusarium spp
L’oïdium est parfois observé dans les parcelles du réseau. Il est présent à faible fréquence à Ath, Eben-Emael et Mortroux. À Ciney (Anapolis), Assesse (Reflection) et Franc-Waret (Reflection), par contre, l’ensemble des plantes observées sont colonisées par l’oïdium.
La rouille jaune est observée dans 16 de nos 31 parcelles d’observation. La pression occasionnée par cette maladie dépend fortement de la variété. Elle est présente sur les dernières ou avant dernières feuilles définitives de toutes nos parcelles emblavées par la variété sensible Reflection. Ailleurs, les variétés plus tolérantes portent des pustules sur les feuilles plus basses et à des fréquences relativement faibles. À Eben Emael, 75% des avant dernières feuilles définitives de la variété résistante Anapolis sont touchées. C’est la seule situation où une variété réputée très tolérante est fortement infectée par la rouille jaune.
La rouille brune est présente dans 9 parcelles d’observation. Dans 6 parcelles, elle touche moins de 20% des F2 ou F3 définitives. À Les Waleffes, elle touche 45% des F2 de la variété Graham et 35% des F3 de la variété Edgar. Enfin à Assesse, la rouille brune touche 60% des F2 de la variété Reflection pourtant réputée tolérante.
Recommandations
Pour les parcelles au stade 39 qui n’ont pas encore été traitées, un traitement doit être envisagé si la présence d’une maladie foliaire est détectée sur une des 3 dernières feuilles, peu importe la variété. Si la pression en maladie reste faible au sein de la parcelle, le traitement peut être postposé, avec vigilance.
Pour les parcelles au stade 51-59 (épiaison), un traitement doit également être envisagé si la parcelle n’a pas encore été traitée et si la présence d’une maladie foliaire est détectée sur une des 3 dernières feuilles, peu importe la variété. Si la pression en maladie reste faible au sein de la parcelle, le traitement peut encore être postposé, avec vigilance.
Pour les parcelles qui ont été traitées au stade 32, la protection apportée par ce traitement se dissipe au bout de 3 à 4 semaines et un traitement relais devrait être envisagé pour protéger les derniers étages foliaires.
Le traitement réalisé une fois le stade 39 atteint (au stade 39 ou après selon les trois possibilités détaillées ci-dessus) doit être complet et assurer une bonne protection contre la septoriose (mélange de triazoles ou triazole associée au carboxamide), la rouille brune (strobilurine si variété sensible) et la fusariose de l’épi (prothioconazole, tebuconazole et metconazole). Le premier cité est efficace contre Fusarium spp. et Microdochium spp., les deux suivants sont efficaces contre Fusarium spp. Le risque de fusariose de l’épi est fortement lié aux prévisions de fortes pluies lors de l’épiaison et de la floraison, ce qui n’est pas annoncé cette semaine. Enfin, si un traitement au stade 39 a déjà été réalisé, la protection des feuilles est encore bien présente et il n’est donc pas nécessaire de traiter à nouveau.
Coordination scientifique : Groupe « maladies », A. Legrève, M. Delitte