CePiCOP - 11.10.2022 - Pucerons calme plat en céréales / Altises et premiers charançons du bourgeon terminal en colza

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La JNO (jaunisse nanisante) est un complexe de virus transmis par les pucerons lorsqu'ils se nourrissent de la sève des céréales.  Ce complexe touche de nombreuses graminées et particulièrement l'orge et le froment.  La période de transmission du virus s'étale de la levée à la mi-montaison.  Dans les parcelles, les symptômes s'expriment par des « moutonnements » (foyers de plantes naines) et par des jaunissements de la feuille (parfois rougissements chez le froment).  Il n'y a aucune lutte curative possible contre le virus et il est donc important de réaliser une bonne gestion des vecteurs que sont les pucerons.  L'activité des pucerons est très dépendante du climat.  Au-dessus de 12°C, les pucerons ailés vont pouvoir voler et transmettre le virus.  Autour de 3°C, leur activité est fortement réduite.  Des températures de -5°C à -12°C permettront de réduire les populations de pucerons. 

Deux leviers agronomiques sont essentiels à la lutte contre la JNO : la date de semis (éviter les semis précoces) et la résistance variétale (liste des variétés tolérantes ci-dessous).  Ensuite, l'observation des pucerons (dans les périodes propices d'heures les plus chaudes et ensoleillées de la journée) est nécessaire pour évaluer les vols jusqu'aux premières gelées !  Une intervention insecticide (souvent combiné avec l'herbicide à l'automne) est uniquement nécessaire sur les variétés non-tolérantes et si plus de 10% des plantes sont porteuses de pucerons.  Attention toutefois que reporter le traitement herbicide pour éviter un passage n'est pas un bon choix.

Liste de variétés 2022 tolérantes à virus de la JNO (suivies dans le Livre Blanc Céréales)

Les variétés tolérantes à la jaunisse nanisante de l'orge sont Sensation, KWS Joyau, LG Zeta, LG Zoro, KWS Exquis et KWS Feeris, LG Zelda, Fascination, Integral et Idilic.  Dès lors, même si des pucerons y étaient observés en grand nombre, ces variétés ne justifieraient aucun traitement insecticide.

Réseau JNO : Observations des 20 parcelles du réseau le 10 octobre 2022 / Parcelles avec des semis escourgeon réalisés du 22 septembre 2022 au 7 octobre.

Les tournées d'observation « pucerons vecteurs de jaunisse nanisante » ont commencé. Pour le moment, les champs d'escourgeon semés fin septembre et levés sont au stade 1 à 2 feuilles. Pour les semis d'octobre, une bonne partie des parcelles n'ont pas encore levé. Dans un champ situé à Lonzée, actuellement au stade deux feuilles, l'infestation atteint 4% des plantes. Dans les autres parcelles, les pucerons sont rares.

Des pucerons collectés dans les champs de maïs et d'escourgeon la semaine dernière ont été analysés afin de déterminer leurs pouvoirs virulifères. Les analyses effectuées par le laboratoire de virologie du CRA-W (S. Steyer), n'ont pas encore montré de pucerons porteurs.

Actuellement, il n'y a aucune urgence, mais il faudra suivre attentivement les avertissements et l'évolution de l'infestation, particulièrement dans les champs semés tôt.

Le temps lumineux de ces derniers jours avec un bon ensoleillement, a été favorable au développement du colza d'hiver qui rattrape son retard.  Toutefois, les températures restent fraîches et de saison (15 à 18°C).  La nuit, elles descendent en-dessous de 5°C avec localement des gelées au sol.

Les stades atteints dans la plupart des parcelles de colza d'hiver se situent entre 2 et 5 feuilles, avec des irrégularités de levée liées à la sécheresse du semis et bien visibles dans plusieurs champs.  Les plus tardifs sont à 1 feuille tandis que les plus avancés ont plus de 7 feuilles très développées.  L'accumulation de températures est importante pour gagner de nouvelles feuilles.  Il faudra encore compter sur de bonnes températures en octobre pour atteindre le stade optimal de résistance au froid avant l'hiver.

Au cours de la semaine écoulée, plus clémente que la précédente, les grosses altises ont été capturées dans 16 bassins sur 25, en nombre variable et plus important que précédemment : dans la moitié des situations, de 1 à 8 adultes ; dans un quart des champs, de 12 à 20 adultes et dans un quart des champs suivis dans le réseau de piégeage, de nombreuses captures (68 à Clermont, 54 à Isnes, 30 à Monin et Spontin).  A noter que quelques bassins ont été renversés par des sangliers.

Les premières captures de charançons du bourgeon terminal ont été observées, uniquement dans 4 bassins sur 25 : de 1 à 7 adultes.

Même si les altises adultes sont peu visibles en journée sur les plantes (de 1 à 3 altises pour 40 plantes, dans  9 champs), leur activité est davantage nocturne.  Les récentes morsures sur plantes indiquent cette présence : de très peu de plantes touchées à pratiquement chaque plante touchée par ces morsures.  Dans 5 champs situés à Fosses-la-Ville, Boignée, Velaine et Isnes, plus de 8 plantes sur 10 présentent des dégâts de morsures d'altises.  Pour protéger les colzas peu développés, un traitement insecticide est recommandé.

Après les dégâts de morsure, le danger vient des larves d'altises qui seront issues de ponte d'œufs déposés à la base des plantes de colza, par les altises adultes.

La surveillance des insectes ravageurs et des limaces continue en colza en octobre.


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