CePiCOP - 25.04.2023 - Situation des cultures

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Escourgeon

Stades : La majorité des parcelles est au stade dernière feuille pointante (BBCH 37), d'autres ont déjà dépassé ce stade et ont atteint le stade dernière feuille étalée (BBCH 39).

Maladies : La rouille naine est toujours présente en forte pression dans les variétés sensibles non traitées. La rhynchosporiose et l'helminthosporiose montrent une légère progression cette semaine.  Pour les parcelles au stade BBCH 37, il est recommandé d'attendre avant d'envisager une pulvérisation de fongicide. Pour les parcelles ayant déjà leur dernière feuille ENTIEREMENT dégagée (BBCH 39), il est possible de réaliser un traitement fongicide complet dès ce jeudi (températures plus chaudes attendues).

Fertilisation : la dernière fraction peut être appliquée sur les parcelles ayant atteint le stade dernière feuille étalée. 

Froment

Stades : La majorité des froments du réseau sont partagés entre le stade 1er nœud (BBCH 31) et le stade 2e nœud (BBCH 32). 

 Maladies : La septoriose et la rouille jaune sont présentes dans les variétés sensibles. Pour les parcelles qui ont atteint le stade 2e nœud (BBCH 32) et qui n'ont pas encore été traitées, une application de fongicide est conseillée, tout particulièrement sur les variétés sensibles à la septoriose.

Epeautre

Stades : Le premier nœud est désormais bien visible et le stade 2 nœuds (BBCH 32) sera généralement atteint fin de semaine par les variétés les plus précoces.

Maladies : Les conditions humides actuelles sont favorables au développement et à la propagation de la septoriose. La rouille jaune est également présente mais avec une pression inférieure à celle des dernières saisons. Un traitement T1 est recommandé pour les variétés sensibles à ces maladies. Ce traitement peut être couplé à l'application du régulateur.

Fertilisation : Dans les schémas à deux fractions azotées, il est désormais temps d'apporter la seconde fraction. Pour les schémas à trois fractions, la deuxième a généralement été apportée.

Régulateur : Le stade actuel et les conditions météo que nous devrions retrouver après la fraicheur du début de semaine, permettront l'application du second régulateur bien utile cette année pour faire face au risque de verse.     

Triticale

Stades : 1 à 2 nœuds (BBCH 31 à 32) pour la majorité des parcelles.

Maladies : la rhynchosporiose est toujours très présente dans les parcelles non traitées. Sur les variétés sensibles fortement atteintes, un traitement à base de triazole doit être envisagé. 

Céréales de printemps

Stades : stades très différents (d'une feuille au stade tallage) selon la date des semis qui se sont étalés de mi-février à mi-avril. 

Fertilisation : à apporter en fonction de la culture emblavée et du stade atteint.  

Colza

Stades :  La floraison continue lentement et attend de meilleures températures pour assurer une bonne pollinisation. Les variétés tardives entrent en floraison.

Insectes : Actuellement, très peu d'activité des insectes ravageurs et pollinisateurs, à cause de la météo.

Maladies : La culture doit être bien protégée contre le sclérotinia pendant la floraison ; le traitement fongicide sera réalisé en dehors des heures de butinage des abeilles.

Les escourgeons sont pour la plupart au stade dernière feuille pointante (BBCH 37) ou ont dépassé ce stade (stade dernière feuille étalée ; BBCH 39). Seule une parcelle du réseau d'observation est encore au stade 2ème nœud (BBCH 32).  La rouille naine est déjà observée sur les F2 des variétés les plus sensibles qui n'ont pas été traitées. La rhynchosporiose et surtout l'helminthosporiose ont progressée depuis la semaine dernière. L'helminthosporiose est observée sur les F2 des variétés sensibles non encore traitées mais à une très faible sévérité. L'oïdium a disparu ou reste cantonné dans le bas des plantes.   

Réseau des parcelles escourgeon du CePiCOP (21 parcelles) :

Site Date de semis Variété(s) observée(s)
Petit Leez 07/10/2022 Jakubus, KWS Wallace, LG Zeta, SY Dakoota, LG Zebra, Avantasia
Dorinne 07/10/2022 LG Zeta
Acosse 06/10/2022 Jakubus, LG Zeta, 
Vieux-Sart 29/09/2022 Jakubus, KWS Wallace 
Waremme 05/10/2022 KWS Orbit, LG Zeta, LG Zelda, SY Dakoota
Ath 04/10/2022 KWS Orbit, KWS Wallace, LG Zeta
Mainvault 06/10/2022 KWS Orbit, KWS Wallace, LG Zeta
Symptômes : Observations :

Des pustules de rouille naine sont visibles dans toutes les parcelles observées. 

Le seuil d'intervention indicatif du Bulletin de Santé du Végétal (repris plus bas) est dépassé dans toutes les parcelles observées. 45%, 25%, 17%, 10%, 5% des F2 sont respectivement infectées à Ath, Vieux-Sart, Mainvault, Petit-Leez et Acosse. 53% des F3 sont touchées à Waremme et 5% des F-2 à Dorinne sont symptomatiques. 

L'helminthosporiose a progressée dans la plupart des parcelles du réseau emblavée avec une variété sensible. Le seuil est dépassé dans cinq des 21 parcelles observées : la variété LG Zeta à Acosse et à Petit-Leez (25% des F3 infectées), la variété Avantasia à Petit-Leez (10% des F3 touchées), la variété Jakubus à Petit-Leez (10% des F3 symptomatiques) et la variété KWS Orbit à Ath (15% des F3 touchées). Les sévérités observées (% de la feuille colonisée par la maladie) restent cependant très faibles.
La rhynchosporiose a grimpé d'un étage foliaire depuis la semaine passée. Le seuil d'intervention est dépassé dans cinq parcelles du réseau : sur la variété KWS Orbit à Mainvault et à Waremme (respectivement 15% et 10% des F3 infectées), sur la variété LG Zeta à Mainvault (15% des F3 touchées), sur la variété KWS Wallace à Mainvault (10% des F2 symptomatiques) et sur la variété LG Zelda à Petit-Leez (15% des F3 infectées). Les sévérités observées restent cependant faibles. 
La présence de l'oïdium semble progressivement disparaitre. Seule la variété KWS Wallace à Vieux-Sart (5% des F2 et 70% F3 infectées) présente un dépassement de seuil. Les sévérités associées sont cependant très basses. 

 

Stades phénologiques des céréales. En vert, les feuilles visibles ; en gris, les feuilles à venir.

Recommandations :

La pression en rouille naine reste toujours non négligeable dans les variétés sensibles. L'helminthosporiose et la rhynchosporiose ont progressé depuis la semaine passée. Les escourgeons qui sont actuellement au stade dernière feuille pointante (BBCH 37) ne doivent pas être pulvérisés avant la semaine prochaine. En effet, pour optimiser le traitement fongicide, il est impératif d'attendre que la dernière feuille soit entièrement déployée. Vu les prévisions météorologiques actuelles, une protection fongicide complète pourra être envisagée dès ce jeudi dans les parcelles d'escourgeon ayant déjà atteint le stade dernière feuille ENTIEREMENT déployée (BBCH 39).  

Seuils d'intervention indicatifs pour les maladies de l'escourgeon selon les Bulletins de Santé du Végétal (*) :

A partir du stade 1er nœud (BBCH 31), sur les 3 dernières feuilles :

  • Pour la rouille naine : Variétés sensibles : plus de 10% des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes. Variétés sensibles : plus de 10% des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.
  • Variétés sensibles : plus de 10% des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.
  • Variétés sensibles : plus de 10% des feuilles atteintes.
  • Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.
  • Pour le cortège maladies rhynchosporiose et helminthosporiose : Variétés sensibles : plus de 10 % des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 25 % des feuilles atteintes. Variétés sensibles : plus de 10 % des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 25 % des feuilles atteintes.
  • Variétés sensibles : plus de 10 % des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 25 % des feuilles atteintes.
  • Variétés sensibles : plus de 10 % des feuilles atteintes.
  • Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 25 % des feuilles atteintes.
  • Pour l'oïdium : Variétés sensibles : plus de 20% des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes Variétés sensibles : plus de 20% des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes
  • Variétés sensibles : plus de 20% des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes
  • Variétés sensibles : plus de 20% des feuilles atteintes.
  • Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes

(*) https://draaf.hauts-de-france.agriculture.gouv.fr/2022,523 

Tableau des sensibilités variétales du Livre Blanc de septembre 2023: 

https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2023/03/2023-02-2.4.-Lutte-contre-les-maladies.pdf; page 131.

Le traitement fongicide de dernière feuille se doit d'être complet afin de protéger cette dernière jusqu'à la fin de la saison culturale. Les trois maladies présentes actuellement sont la rouille naine, l'helminthosporiose et la rhynchosporiose. En 2022, la ramulariose était observée mais à faible pression. Son retour en 2023 est par conséquent envisageable mais il n'est actuellement pas possible de prévoir ni son intensité ni son moment d'infection.

Pour rappel et afin d'éviter l'apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l'application de produits de protection des plantes, il est conseillé :

  • de ne pas appliquer deux fois le même triazole par saison  
  • de n'appliquer une strobilurine qu'une seule fois / saison 
  • de n'appliquer un SDHI qu'une seule fois / saison 

Une fois ces règles bien en tête, il est maintenant possible de déterminer quel type de produits de protection pourrait être utilisé pour ce traitement à la dernière feuille (T2). La solution se basera principalement sur un produit contenant un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole, metconazole). En effet, les triazoles seront capables de calmer l'infection en rouille naine (et en rhynchosporiose). Le prothioconazole est le triazole de référence contre les maladies de l'escourgeon. C'est également le seul triazole encore efficace contre l'helminthosporiose. Attention cependant, si un produit à base de prothioconazole a été utilisé pour le T1, il faudra choisir une solution ne contenant pas cette substance active pour le T2. En plus du triazole, il est également grandement recommandé d'utiliser un SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad et benzovindiflupyr) afin de profiter de sa rémanence d'action. Enfin, l'ajout d'une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine) permet de renforcer l'efficacité à la fois contre la rouille naine et l'helminthosporiose. Cependant, si cette famille de substance active a déjà été utilisée en T1 elle ne pourra plus être appliqué en T2. Les strobilurines ne sont à utiliser que sur les variétés très sensibles à la rouille naine et/ou à l'helminthosporiose.

La modulation de dose n'est dans ce cas-ci pas recommandée afin de ne pas diminuer la rémanence d'action de la solution utilisée. Des exemples de schémas de protection fongicide se trouvent dans votre Livre Blanc de février 2023, dans la rubrique « Lutte intégrée contre les maladies - protection de l'escourgeon »

(https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2023/03/2023-02-2.4.-Lutte-contre-les-maladies.pdf ).

Groupe « maladies » C. Bataille

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Escourgeon. Source CePiCOP

Pour rappel, la dernière fraction pour les escourgeons doit être appliquée au stade dernière feuille étalée (BBCH39), de préférence sous forme solide afin d'éviter les brulures sur les dernières feuilles. Certaines parcelles atteignent désormais ce stade (comme les variétés précoces tel que LG ZELDA,… ou pour les semis précoces).  Dans les autres conditions, il faudrait attendre quelques jours afin que les plantes puissent déployer leur dernière feuille.

Dans le cas d'un apport en trois fractions, le conseil « Livre Blanc » est d'appliquer 50kgN/ha pour les variétés lignées et 75kgN/ha pour les variétés hybrides. Pour rappel, les schémas de fertilisation conseillés dans le Livre Blanc 2023 sont développés à la p.67 https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2023/03/2023-02-2.2.-La-fertilisation-azotee.pdf

Comme mentionné précédemment, les conditions de l'année augmentent le risque de verse. Les produits à base d'ethephon (SL : 480 g/L ethephon) appliqués au stade dernière feuille étalée (BBCH 39) à la dose maximale de 1,25 L/ha sont largement suffisants. Le TERPAL (SL : 305 g/L chlorure de mepiquat + 155 g/L ethephon), applicable du stade dernière feuille au stade premières barbes visibles (BBCH 39-49), à une dose maximale de 3 L/ha, constitue une autre possibilité. Si nécessaire, le régulateur pourra être mélangé avec le fongicide appliqué à ce stade.

Plus d'informations sur les conditions d'application p.81 https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2023/03/2023-02-2.3.-Lutte-contre-la-verse.pdf

Groupe « phytotechnie » A. Nysten

Les froments du réseau d'observation CePiCOP sont partagés entre le stade 2ème nœud (BBCH 32 ; 12 parcelles sur 25) et le stade 1er nœud (BBCH 31 ; 11 parcelles sur 25).  Deux parcelles sont encore au stade épis à 1 cm (BBCH 30). Cette disparité de stade est fonction des localités mais aussi des variétés emblavées. 

La rouille jaune est observée dans 7 parcelles du réseau CePiCOP mais toujours avec une très faible pression. La visite de vos parcelles reste donc conseillée surtout si vous avez implanté une variété sensible. 

Au vu de la météo humide, la septoriose est bien présente dans la plupart des parcelles observées. Tout comme la semaine passée, la pression est variable d'un site à l'autre et d'une variété à l'autre mais elle reste non négligeable dans une majorité de cas. 

Réseau des parcelles froment du CePiCOP (25 parcelles):

Site Date de semis Variété(s) observée(s)
Lonzée 19/10/2022 Gleam, LG Skyscraper, Campesino, LG Character
Lamine 18/10/2022 Gleam, KWS Donovan, LG Skyscraper, Campesino
Dorinne 19/10/2022 Gleam
Ellignies-St-Anne 28/10/2022 Gleam, KWS Donovan, LG Skyscraper, Celebrity
Ath 19/10/2022 Gleam, KWS Donovan, LG Skyscraper, Celebrity
Nivelles 22-16/10/2022 Gleam, Campesino
Pailhe 31/10/2022 Gleam, KWS Donovan, LG Skyscraper, Campesino
Sart-Risbart 19/10/2022 Gleam, LG Skyscraper
Symptômes : Observations :
La rouille jaune est observable dans 7 des 25 parcelles du réseau CePiCOP. Les pluies ne lui sont pas favorables et les sévérités observées actuellement dans le réseau sont faibles. 
La septoriose est observable dans toutes les parcelles du réseau d'observation. Elle est présente en moyenne sur 19% et 9% des F-1 respectivement à Ath et Ellignies-St-Anne et sur 46%, 44%, 30%, 10% des F-2 respectivement à Sart-Risbart, Lonzée, Dorinne et Nivelles. Les autres parcelles présentent des niveaux d'infection plus faibles. La sévérité moyenne des sites infectés ne dépasse pas les 3% excepté à Dorinne (28% sur F-2).

Recommandations :

Rouille jaune : Les essais réalisés antérieurement et durant plusieurs années ont prouvé que les traitements appliqués avant le stade 1er nœud (BBCH 31) étaient inutiles, même en cas de forte attaque de rouille jaune. De plus, peu de produits sont agréés avant ce stade. Il vous est donc conseillé de surveiller vos parcelles et d'envisager un traitement fongicide uniquement si vous observez, à ce stade, des foyers de rouille jaune actifs. La pression observée actuellement dans les parcelles du réseau ne justifie pas de traitement au stade 1er nœud (BBCH 31).  Il est donc conseillé d'attendre le stade 2e nœud (BBCH 32) afin de pouvoir appliquer une protection complète contre la rouille jaune et la septoriose

Septoriose : La pression en septoriose est relativement élevée dans la plupart des parcelles observées et nous vous recommandons fortement de visiter vos parcelles. Tout indique qu'un premier traitement fongicide sera nécessaire pour les variétés sensibles à la septoriose lorsque celles-ci auront atteint le stade clé du 2e nœud (BBCH 32).

Lorsque votre culture aura atteint le stade 2e nœud (BBCH 32) et si l'un des seuils indiqués ci-dessous est dépassé, une première application de fongicide (T1) peut être envisagée. Si ce n'est pas le cas, il est possible d'attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) pour réaliser une protection complète des froments.

Seuil indicatif de risque septoriose selon les Bulletins de Santé du Végétal (*)

Au stade « 2ème nœud »: 

Þ pour les variétés sensibles(**) (cote < 6.5): 20% des F-2 déployées du moment touchées, 

Þ pour les variétés peu sensibles: 50% des F-2 déployées du moment touchées.

(*) https://draaf.hauts-de-france.agriculture.gouv.fr/2023-r553.html 

(**)https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2021/09/8.-TBL-froment.pdf

Pour rappel et afin d'éviter l'apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l'application de produits de protection des plantes, il est conseillé :

  • d'alterner les triazoles utiliser entre les applications ;
  • de n'appliquer une strobilurine qu'une seule fois par saison ; 
  • de n'appliquer un QiI qu'une seule fois par saison ; 
  • de n'appliquer un SDHI qu'une seule fois par saison. 

Une fois les seuils et les règles ci-dessus bien en tête, il est maintenant possible pour vous de déterminer si votre culture a besoin ou non d'un premier traitement contre la septoriose (T1). Ce traitement devra reposer sur une solution à base de triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole) et ou d'un QiI (fenpicoxamid). Si par la suite, vous souhaitez protéger vos épis contre la fusariose, il est conseillé de garder les produits à base de prothioconazole pour plus tard et de se diriger vers d'autres produits, ne contenant pas cette substance active. L'ajout d'une strobilurine est possible si vous observez également une forte pression en rouille jaune et si votre culture est bien au stade 2e nœud (BBCH 32). Enfin, l'ajout d'un produit multi-sites, à base de folpet ou de soufre (liquide de préférence) est fortement recommandé. Veillez à garder les produits à base de SDHI pour une application à la dernière feuille ou à l'épiaison afin de profiter pleinement de leur forte efficacité et longue rémanence. 

Dans les prochaines semaines, les avis du CePiCOP continueront à vous guider quant à l'évolution de l'infection des maladies et aux interventions potentielles à envisager. N'hésitez pas à consulter les outils FONGIBLE et SPRAYVISION mis à votre disposition sur la plateforme Agromet afin de vous guider dans les décisions à prendre sur vos parcelles de froment (https://agromet.be/fr/oad/pheno01/fongible/v1/). 

L'exercice a été réalisé avec l'OAD FONGIBLE pour toutes les localités reprises dans le réseau d'observation CePiCOP avec à chaque fois une variété sensible et une variété résistante. Pour chaque situation, l'outil conseille un traitement au stade 2e nœud (BBCH 32) suivit d'un second au stade épiaison (BBCH 55). Avec ces indications supplémentaires, il devient aisé de choisir son schéma de protection fongicide. 

Groupe « maladies » C. Bataille

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Levée des orges de printemps. Source CePiCOP

Les semis se sont étalés entre la mi-février à la mi-avril ! Les dernières parcelles ont seulement pu être emblavées la semaine dernière. Les stades sont donc fort différents d'une parcelle à l'autre.

Orge de printemps

Les semis, réalisés mi-février, sont déjà en plein tallage alors que ceux d'avril n'ont encore qu'une feuille (figure 2). 

Dans les conditions de référence, et si les reliquats azotés moyens en sortie d'hiver sont de l'ordre 60 kg N/ha sur 90 cm, la fumure conseillée est de 90 kg N/ha à la levée voir au début du tallage dans les meilleures conditions possibles (avant les pluies) et de préférence en solide. Ce premier apport pourra être renforcé par 20 à 40 kg N/ha au stade redressement si la culture paraît carencée. Attention, cette fumure est valable si la parcelle ne présente pas des reliquats trop élevés et si elle n'est pas trop riche en humus. Dans le cas de reliquats élevés, il est conseillé de diminuer la première fraction à 60 kg N/ha. Pour adapter la fumure à sa parcelle en fonction de l'expérience passée, il est important de savoir que les teneurs en protéines varient de 0.5 % quand la fumure azotée varie de 25 uN.

Plus d'infos sur les orges brassicoles, leur conduite (semis, fumure, désherbage, régulateur,…) dans les pages du Livre Blanc des céréales https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2023/03/2023-02-3.-Cereales-de-printemps.pdf

Désherbage : un produit autorisé en escourgeon (orge d'hiver) ne l'est pas forcément en orge de printemps mais plusieurs produits sont autorisés : https://centrespilotes.be/media/filer_public/28/3e/283eaff7-2416-4b12-b801-59960a325b12/2023_01_27_herbicides.pdf En général, les céréales de printemps sont concurrentielles avec les adventices et des problèmes se posent uniquement avec les dicotylées. Utiliser un anti-graminée est donc dans la plupart des situations peu utile.

Les pucerons sont déjà présents et les variétés de printemps n'ont pas de résistance contre la JNO. Toutefois, l'éco-régime « Cultures favorables à l'environnement » ne permet pas l'utilisation d'insecticide !

Avoine de printemps

Les besoins de la culture d'avoine sont de l'ordre de 80 à 100kg N/ha (120kg N/ha en région froide). Il est conseillé d'appliquer au moins 1/3 de l'azote au tallage. Le reste sera appliqué au stade redressement.

Groupe « phytotechnie » A. Nysten

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Symptômes de rhynchosporiose sur variété sensible de triticale. Source CRAW

Les parcelles de triticales observées cette semaine dans différentes régions de Wallonie sont maintenant au stade 1er nœud (BBCH 31) ou 2 nœuds (BBCH 32) selon la date de semis, la région de culture et la variété cultivée.

 L'unique maladie observée jusqu'à présent dans le réseau est la rhynchosporiose (figure 2). La météo relativement fraiche et humide qui persiste en cette fin du mois d'avril est favorable à celle-ci. Les pluies dispersent les spores sur les étages supérieurs des plantes et permettent la progression de la maladie au sein de la végétation. En absence d'une longue période sèche, la situation reste à risque. Selon nos observations, la pression est la plus importante en Ardenne (région froide).

La résistance variétale est le premier frein pour limiter l'extension et la nuisibilité de la rhynchosporiose (1). Sur variétés résistantes, dans des situations à faible pression, le traitement fongicide ne se justifie pas à ce stade de la culture. Sur variété sensible et si la maladie s'observe régulièrement sur les étages foliaires supérieurs, un traitement fongicide à base de triazole doit être envisagé. Les seuils de traitement définis en escourgeon sont applicables en triticale. Comme toujours, seul une observation de vos parcelles vous permettra de définir si un traitement fongicide à ce stade de la culture est nécessaire ou non.

Groupe « Triticale », D. Eylenbosch et R. Meza

  1. Source : Arvalis, rhynchosporiose du triticale : http://www.fiches.arvalis-infos.fr/fiche_accident/fiches_accidents.php?type_cul=1&id_acc=499
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Pression en septoriose en épeautre à Gembloux. Source CRA-W

Après une semaine consacrée au semis des cultures de printemps, il est déjà temps de revenir aux céréales. Les tiges se sont allongées et de nouvelles feuilles sont apparues. Le premier nœud est désormais facilement identifiable et le deuxième est en passe de l'être. Nous nous situons donc entre le stade 31 et le stade 32.

La plupart des premiers régulateurs ont été appliqués il y a 10-15 jours et il est désormais possible d'en appliquer un second. Personnellement, je me contente généralement d'un seul raccourcisseur mais cette année, comme expliqué dans les précédents avis, nous allons en appliquer deux, tant le risque de verse est important.

Vu ce risque, et par opposition aux années sèches durant lesquelles on tend à anticiper les apports d'azote, nous avons jusqu'à présent freiné les apports en incitant aux fractionnements et aux reports. Pour les schéma à deux fractions, nous atteignons maintenant la période adéquate pour la seconde application. Quant à nous, nous privilégions, un schéma en trois fractions, la deuxième ayant été apportée la semaine dernière et la troisième étant prévue pour le stade gonflement-épiaison soit d'ici deux semaines.

La pression de septoriose se révèle très élevée et nécessitera, cette année, un programme à deux traitements dans de nombreuses situations. Photo prise le 25 avril sur la variété Zollernperle à Gembloux. Source : CRA-W.

Le retour d'un printemps pluvieux et frais permet le développement et la propagation de la septoriose après quelques années de quasi-absence. La rouille jaune est également présente sur quelques variétés sensibles tels que Cosmos et Badensonne. Cependant, si la rouille jaune est plus facilement observable car rapidement présente sur les nouvelles feuilles, la septoriose se développant dans la végétation, est, en année humide, de loin la maladie la plus dommageable. Dans nos études, lorsqu'elle est présente, c'est toujours la maladie dont l'influence sur les pertes de rendement est la plus importante. En outre, ce n'est pas non plus une maladie facile à gérer et les traitements ne sont pas totalement efficaces.

Depuis plusieurs années, nous n'appliquons qu'un seul traitement fongicide sur nos épeautres mais cette saison, nous en utiliserons deux dont le premier sera appliqué cette semaine. Nous utiliserons une triazole accompagnée d'un multisite. Pour ce dernier, le choix est très réduit, avec le retrait du Chlorotalonil et l'absence d'agréation du Folpet sur épeautre, il ne reste que des produits à base de souffre. Il en existe plusieurs mais seuls deux sont agréés sous forme liquide (Vertipin et Flosul). Sous cette forme, ils peuvent ainsi aisément être associés au régulateur ce qui permettra d'épargner un passage.

Le risque phytosanitaire de chaque situation est à nuancer. Les semis tardifs sont actuellement moins affectés mais les conditions climatiques humides étant sensiblement les mêmes pour toute la Belgique, la maladie devrait trouver un terrain favorable dans chaque situation. 

L'aspect variétal a bien évidemment son importance mais contrairement à la rouille jaune, aucune variété n'est totalement indemne face à la septoriose. De par leur sélection dans des climats plus continentaux où la septoriose est plus discrète, les variétés allemandes (Zollernspelz, -perle, -fit) sont généralement plus sensibles que les belges (Cosmos et Sérénité) ou les françaises (Convoitise). La variété allemande Badensonne vient faire mentir cette tendance globale car elle s'avère également assez tolérante. De même, les variétés Suisses (Gletscher, Copper) issus d'un climat de montagne à hiver froid et printemps humide sont elles aussi moins sensibles. Cependant, nous n'avons que peu d'expérience de situation comparable pour une telle pression de septoriose et certainement pas assez pour pouvoir affirmer qu'un schéma de protection constitué d'un traitement unique serait suffisant…  

                Groupe « Epeautre », G. Jacquemin

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Colza en fleur. Source: CePiCOP

Le temps nuageux, pluvieux et venteux, avec des températures sous les normales de saison et un faible ensoleillement jusqu'à présent, a été peu favorable à l'activité des insectes ravageurs et pollinisateurs. 

La culture de colza d'hiver présente actuellement une coloration jaune bien marquée dans les champs qui avaient déjà commencé à fleurir la semaine précédente, et moins marquée pour les variétés tardives qui démarrent la floraison.  Dans les variétés les plus précoces à la floraison, les premières siliques sont déjà formées.  Quelques siliques jaunes traduisent le froid connu au cours des derniers jours, entravant la fécondation.

Colza en fleurs avec quelques siliques jaunes. Source: CePiCOP

Au cours de la semaine écoulée, les captures d'insectes dans les pièges ont été faibles : les méligèthes sont piégés partout, entre 2 et 73 individus dans les différents bassins du réseau, avec une moyenne de 22 adultes par piège.  Un seul charançon de la tige du colza a été piégé, dans un seul champ du réseau composé d'une trentaine de champs de colza d'hiver.  Le bassin jaune devient moins attractif lorsque le colza est en fleurs.

En végétation, très peu d'insectes ont également été dénombrés ce lundi, avec une moyenne de 26 méligèthes pour 40 plantes (de 0 à 82).  Aucun charançon n'a été observé sur les plantes de colza d'hiver.  On voit cependant bien les dégâts qui ont été provoqués par les charançons de la tige du colza : tiges de colza courbées et aplaties dont quelques-unes sont éclatées.

Tige de colza éclatée et courbée (dégât de charançon de la tige). Source CePiCOP

Après cette période humide et fraîche avec une prochaine gelée nocturne, les prévisions météo indiquent une remontée des températures en fin de semaine, ce qui va accélérer la floraison et sera aussi bénéfique à la sortie des insectes pollinisateurs facilitant la fécondation du colza en floraison.

La culture de colza d'hiver sera protégée avec un fongicide contre la principale maladie, le sclérotinia, en veillant à traiter en dehors des heures de butinage des abeilles.

Groupe « Colza », C. Cartrysse

Le CTA vous invite ce jeudi 27 avril à venir à la rencontre de différents organismes qui conseillent dans le milieu de l'agriculture notamment le CePiCOP. C'est l'occasion de découvrir ce qui se fait et de partager avec différents acteurs du terrain !


Réalisé grâce au concours et au soutien de nos partenaires
CARAH CORDER CPL Végémar CRA-W CePiCOP OPA Ciney REQUASUD SPW ULg-GxABT Wallonie