Les escourgeons sont pour la plupart au stade dernière feuille entièrement dégagée (BBCH 39), d'autres sont encore un peu à la traine et n'affichaient vendredi dernier qu'un stade dernière feuille pointante (BBCH 37).  La rouille naine continue son ascension des étages foliaires (F2 définitives infectées) dans les parcelles qui n'ont pas été traitées. La rhynchosporiose et l'helminthosporiose ne montrent aucune progression depuis la semaine dernière et les sévérités observées restent très faibles. L'oïdium est toujours présent mais de manière anecdotique.   

Réseau des parcelles escourgeon du CePiCOP (20 parcelles) :

Symptômes :	Observations :
	Des pustules de rouille naine sont visibles dans toutes les parcelles observées.  Le seuil d'intervention indicatif du Bulletin de Santé du Végétal (repris plus bas) est dépassé dans toutes les parcelles observées. 50%, 35%, 20%, 20%, 10% et 4% des F2 sont respectivement infectés à Vieux-Sart, Ath, Mainvault, Petit-Leez, Acosse et Waremme. Les sévérités observées (% de la feuille colonisée par la maladie) restent cependant faibles sur cet étage foliaire.
	L'helminthosporiose a légèrement progressé dans les parcelles du réseau emblavées avec une variété sensible. Le seuil est dépassé dans huit des 20 parcelles observées : la variété LG Zeta à Petit-Leez, Acosse, Ath et Mainvault (30% des F3 infectées pour la 1ère localité et 15% pour les autres), la variété Jakubus à Acosse (10% des F3 symptomatiques) et la variété KWS Orbit à Mainvault et Ath (20 et 15% respectivement des F3 touchées) et la variété KWS Wallace à Mainvault (30% des F3 infectées). Les sévérités restent cependant très faibles.
	La rhynchosporiose n'a pas bougé depuis la semaine passée. Le seuil d'intervention est dépassé dans deux parcelles du réseau : sur la variété Avantasia à Petit-Leez (10% des F3 infectées) et sur la variété LG Zelda à Petit-Leez (25% des F3 infectées). Les sévérités observées restent cependant faibles.
	L'oïdium est toujours observé dans certaines parcelles du réseau mais cela reste négligeable.

Recommandations :

La rouille naine continue d'étendre son infection dans toutes les parcelles du réseau (non traitées). L'helminthosporiose et la rhynchosporiose n'ont pas progressé depuis la semaine passée. Une protection fongicide complète doit être envisagée dans les parcelles d'escourgeon ayant atteint le stade dernière feuille déployée (BBCH 39) en ce début de semaine, avant le retour des pluies. 

Le traitement fongicide de dernière feuille étalée (BBCH 39) se doit d'être complet afin de la protéger jusqu'à la fin de la saison culturale. Les trois maladies présentes actuellement sont la rouille naine, l'helminthosporiose et la rhynchosporiose. En 2022, la ramulariose était observée mais à faible pression. Son retour en 2023 est par conséquent envisageable mais il n'est actuellement pas possible de prévoir ni son intensité ni son moment d'infection.

Pour rappel et afin d'éviter l'apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l'application de produits de protection des plantes, il est conseillé :

• de ne pas appliquer deux fois le même triazole par saison ;
• de n'appliquer une strobilurine qu'une seule fois / saison ; 
• de n'appliquer un SDHI qu'une seule fois / saison. 

Une fois ces règles bien en tête, il est maintenant possible de déterminer quel type de produits de protection pourrait être utilisé pour ce traitement à la dernière feuille (T2). La solution se basera principalement sur un produit contenant un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole, metconazole). En effet, les triazoles seront capables de calmer l'infection en rouille naine (et en rhynchosporiose). Le prothioconazole est le triazole de référence contre les maladies de l'escourgeon. C'est également le seul triazole encore efficace contre l'helminthosporiose. Attention cependant, si un produit à base de prothioconazole a été utilisé pour le T1, il faudra choisir une solution ne contenant pas cette substance active pour le T2. En plus du triazole, il est également grandement recommandé d'utiliser un SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad et benzovindiflupyr) afin de profiter de sa rémanence d'action. Enfin, l'ajout d'une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine) permet de renforcer l'efficacité à la fois contre la rouille naine et l'helminthosporiose. Cependant, si cette famille de substance active a déjà été utilisée en T1 elle ne pourra plus être appliqué en T2. Les strobilurines ne sont à utiliser que sur les variétés très sensibles à la rouille naine et/ou à l'helminthosporiose[1].

La modulation de dose n'est dans ce cas-ci pas recommandée afin de ne pas diminuer la rémanence d'action de la solution utilisée. 

Des exemples de schémas de protection fongicide se trouvent dans votre Livre Blanc de février 2023, dans la rubrique « Lutte intégrée contre les maladies - protection de l'escourgeon »

(https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2023/03/2023-02-2.4.-Lutte-contre-les-maladies.pdf ).

Groupe « maladies » C. Bataille

Les froments du réseau d'observation CePiCOP sont majoritairement au stade 2^e nœud (BBCH 32 ; 18 parcelles sur 26), quatre d'entre elles sont au stade 1^er nœud (BBCH 31 ; 11 parcelles sur 25).   Deux parcelles sont encore au stade épi à 1 cm (BBCH 30). Enfin une parcelle précoce a déjà atteint le stade dernière feuille pointante (BBCH 37). 

La rouille jaune n'est plus observée que dans deux parcelles du réseau CePiCOP. La visite de vos parcelles reste cependant conseillée surtout si vous avez implanté une variété sensible. 

La météo de ce printemps plait à la septoriose qui continue sa progression dans la plupart des parcelles observées et tout particulièrement dans les variétés sensibles du réseau telles que LG Skyscraper ou Gleam. Tout comme la semaine passée, la pression est variable d'un site à l'autre et d'une variété à l'autre mais elle reste non négligeable dans une majorité de cas. 

Réseau des parcelles froment du CePiCOP (26 parcelles):

Symptômes :	Observations :
	La rouille jaune est très peu présente dans le réseau d'observation. Seules deux parcelles du réseau sont infectées : il s'agit de la variété Celebrity à Ellignies-saint-Anne (25% des F3 infectées) et de la variété Campesino à Nivelles (10% des F3 touchées). Les sévérités observées (% de la feuille colonisée par la maladie) sont cependant <1%.
	La septoriose est observable dans toutes les parcelles du réseau CePiCOP a des niveaux très divers. Le seuil d'intervention indicatif du Bulletin de Santé du Végétal (repris plus bas) est dépassé dans 13 parcelles sur les 26 observées : 85%, 75%, 55%, 50%, 45% et 40% des F-2 de la variété Gleam sont infectés respectivement à Sart-Risbart, Ellignies-St-Anne, Pailhe,     Lonzée, Ath et Lamine ; 85%, 85%, 70%, 60%, 30%, 30% des F-2 de la variété LG Skyscraper sont touchée respectivement à Ellignies-Saint-Anne, Lonzée, Sart-Risbart, Ath, Lonzée et Lamine ; enfin, 100% et 70% des F-2 du Campesino de Lonzée et Flavion sont infectés et 50% des F-2 de LG Character à Lonzée sont également symptomatiques.
	La rouille brune est déjà repérée dans la variété KWS Donovan d'Ellignies-Saint-Anne, de Lamine et de Pailhe. Les sévérités observées sont cependant encore faible mais le potentiel est présent.

Recommandations :

Rouille jaune : 

La pression observée actuellement dans les parcelles du réseau ne justifie pas de traitement spécifique à cette maladie. Il est cependant conseillé de vérifier l'état de vos parcelles surtout si elles sont emblavées avec une variété très sensible (cote Livre Blanc <6[1]). Si vous observez la présence de rouille jaune, vous pouvez combiner la protection de votre parcelle avec le traitement fongicide conseillé au stade 2^e nœud (BBCH 32) contre la septoriose.  

Septoriose :

La pression en septoriose est relativement élevée dans la plupart des parcelles observées et tout indique qu'un premier traitement fongicide soit nécessaire pour les variétés sensibles à la septoriose lorsque celles-ci ont atteint le stade clé du 2^e nœud (BBCH 32). Nous vous recommandons donc de visiter vos parcelles et d'intervenir si l'un des seuils indiqués ci-dessous est dépassé.

Pour rappel et afin d'éviter l'apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l'application de produits de protection des plantes, il est conseillé :

• d'alterner les triazoles utilisés entre les applications ;
• de n'appliquer une strobilurine qu'une seule fois par saison ; 
• de n'appliquer un QiI qu'une seule fois par saison ; 
• de n'appliquer un SDHI qu'une seule fois par saison. 

Une fois les seuils et les règles ci-dessus bien en tête, il est maintenant possible pour vous de déterminer si votre culture a besoin ou non d'un premier traitement contre la septoriose (T1). Ce traitement devra reposer sur une solution à base de triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole) et ou d'un QiI (fenpicoxamid). Si par la suite, vous souhaitez protéger vos épis contre la fusariose, il est conseillé de garder les produits à base de prothioconazole pour plus tard et de se diriger vers d'autres produits, ne contenant pas cette substance active. L'ajout d'une strobilurine est possible si vous observez également une forte pression en rouille jaune et si votre culture est bien au stade 2^e nœud (BBCH 32). Enfin, l'ajout d'un produit multi-sites, à base de folpet ou de soufre (liquide de préférence) est fortement recommandé. Veillez à garder les produits à base de SDHI pour une application à la dernière feuille ou à l'épiaison afin de profiter pleinement de leur forte efficacité et longue rémanence. 

Dans les prochaines semaines, les avis du CePiCOP continueront à vous guider quant à l'évolution de l'infection des maladies et aux interventions potentielles à envisager. N'hésitez pas à consulter les outils FONGIBLE et SPRAYVISION mis à votre disposition sur la plateforme Agromet afin de vous guider dans les décisions à prendre sur vos parcelles de froment (https://agromet.be/fr/oad/pheno01/fongible/v1/). 

Groupe « maladies » C. Bataille

Les triticales sont pour la plupart au stade 2^e nœud (BBCH 32) dans le réseau d'observation. Les plus précoces arriveront au stade dernière feuille pointante à la fin de cette semaine (BBCH 37) et les variétés le plus tardives sont encore au stade 1^er nœud (BBCH 31). Le stade 2^e nœud indique que la feuille pointante est la deuxième vraie feuille (F2) de la plante et qu'une feuille reste encore à sortir.

En ce qui concerne les maladies, dans les parcelles non protégées, la rouille jaune (Figure 1) fait son apparition sur les variétés sensibles et la rhynchosporiose continue à progresser. Elle est présente dans le bas de la végétation pour les variétés plus tolérantes. Par contre, pour les variétés les plus sensibles, des symptômes sont observés dans le haut de la végétation (Figure 2). À la page 97 du Livre Blanc Céréales de septembre 2022, la sensibilité aux maladies des variétés des triticales évaluées de 2019 à 2022 est présentée (https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2023/04/2022-09-LivreBlanc.pdf ).

Dans les parcelles qui sont au stade 2^e nœud (BBCH 32), avec une forte pression de rhynchosporiose et qui n'ont pas encore été protégées, un traitement à base de triazole est recommandé pour stopper la maladie ; un traitement relais au stade mi-épiaison (BBCH 55) devrait également être envisagé par la suite. Dans le cas contraire, faible pression maladies, réévaluer la pression des maladies la semaine prochaine ou attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) pour réaliser le traitement fongicide unique. Pour plus de précisions, les recommandations de la rubrique froment sont également d'application pour le triticale.

Les parcelles qui ont été protégées au stade 1^er nœud (BBCH 31) peuvent attendre 2-3 semaines avant de recevoir un traitement fongicide relais, celui-ci dépendra de la pression des maladies en cours.

Pour ce qui est de la fertilisation azotée, celle-ci est à envisager à partir du stade dernière feuille pointante (BBCH 37) lorsqu'on utilise de l'azote liquide afin de ne pas brûler la dernière feuille (source principale du rendement de la plante). Pour les parcelles qui sont au stade dernière feuille étalée (BBCH39) la dernière fraction azotée doit être appliquée.

Au niveau de la protection contre la verse, le stade 2^e nœud (BBCH 32) est idéal pour réaliser un deuxième traitement de régulateur de croissance. Ce double traitement est bien nécessaire dans les parcelles qui sont à risque cette année et surtout pour les parcelles qui sont très denses. Le traitement régulateur de croissance peut être effectué au même temps que le traitement fongicide.

Groupe « Triticale », D. Eylenbosch et R. Meza

La saison se poursuit entre les averses et les éclaircies. L'air se réchauffe mais sans donner de signes annonciateurs d'un temps plus sec. Dans les situations les plus précoces, le stade 2^ème nœud (BBCH 32) est déjà atteint mais dans la majorité des cas il le sera en cours de la semaine.

En azote, seule l'application visant le stade dernière feuille selon un schéma en 3 fractions reste à apporter. Dans la situation d'humidité constante que nous connaissons depuis deux mois, il n'est pas utile d'anticiper et le mieux est d'attendre les stades BBCH 37 ou 39 (dernière feuille enroulé ou étalé) qui seront atteints fin de la semaine prochaine.

Depuis l'automne (chaud), les maladies sont présentes dans la végétation, l'hiver (doux) n'a rien arrangé et le printemps (humide) offre les conditions idéales aux champignons pour se développer. Ceci s'observe de façon spectaculaire dans les semis d'octobre. Les semis plus tardifs sont actuellement encore préservés mais la plus grande prudence est nécessaire. Deux applications de fongicides et deux raccourcisseurs sont recommandés. Il est temps d'appliquer le premier fongicide (T1) qui peut accompagner le second régulateur. Cette saison restera c'est désormais certain, une année à maladies dont on se souviendra...

Groupe « Epeautre », G. Jacquemin

Après un mois d'avril frais avec les dernières gelées nocturnes, humide et sombre, les températures s'améliorent et permettent au colza d'hiver de fleurir sous de meilleures conditions. 

Les abeilles sortent et assurent la pollinisation des fleurs.  Le colza est un gisement de pollen et de nectar, appréciés par les abeilles.

Toutes les variétés de colza d'hiver sont maintenant au stade de la floraison.  Les différences de précocité à la floraison restent bien visibles.  C'est aussi via les pétales que le sclérotinia, principale maladie du colza, peut se transmettre à la plante de colza.  Il est important de bien protéger la culture durant la floraison, avec un fongicide qui a une action préventive.  On ne peut, en colza, attendre de voir des symptômes de sclérotinia, avant d'agir.  Avec la rosée ou la pluie, les pétales infectés, en tombant, restent collés aux feuilles et sont des éléments indispensables à la transmission de la maladie.  La liste des fongicides autorisés en colza en Belgique se trouve ici.  Le traitement fongicide, même seul, sera réalisé en dehors des heures de butinage des abeilles.

Pendant la floraison du colza, le principal insecte ravageur qui sera surveillé est le charançon des siliques.  Celui-ci peut pondre quelques œufs dans les jeunes siliques et, de ce fait, crée des ouvertures pour les cécidomyies des siliques.  Celles-ci vont profiter des trous formés par le charançon des siliques, pour pondre, à leur tour, de nombreux œufs évoluant par la suite en larves qui feront éclater les siliques avant maturité.

Le seuil d'intervention du charançon des siliques est d'1 adulte sur 2 plantes de colza.  Il faut vérifier sa présence avant l'emploi d'un insecticide.  Il n'y a pas d'action préventive avec un insecticide, contrairement au fongicide.

Groupe « Colza », C. Cartrysse