Les parcelles de froment du réseau d'observation CePiCOP sont partagées entre le stade dernière feuille pointante (BBCH 37 ; 13 parcelles sur 26) et le stade dernière feuille étalée (BBCH 39 ; 11 parcelles). Deux d'entre elles ont déjà atteint le stade début épiaison (BBCH 51). 

Des repiquages de rouille jaune s'observent sur la dernière et l'avant dernière feuille des variétés très sensibles (cote < 6) comme Celebrity ou Campesino. 

À la faveur des pluies, la septoriose continue inexorablement sa progression dans la plupart des parcelles observées et tout particulièrement dans les variétés sensibles du réseau. La pression de cette maladie reste variable d'un site à l'autre mais ne doit cependant pas être négligée. 

Réseau des parcelles froment du CePiCOP (26 parcelles):

Recommandations :

L'avancée des stades est assez lente et la moitié des parcelles n'ont pas encore atteint le stade dernière feuille étalée (BBCH 39). La pression en maladie est cependant bien présente avec une septoriose très agressive, une rouille brune qui est déjà bien installée dans les variétés les plus sensibles et une rouille jaune qui se réveille et qui devient dangereuse dans les variétés sensibles. 

Cas des variétés très sensibles à la rouille jaune (cote <6) :

Il est fortement recommandé d'aller visiter vos parcelles ! Si vous observez des ronds de rouille jaune sporulante, il est nécessaire d'intervenir avec un traitement à base de triazole sur vos parcelles. Ce traitement devra être réalisé dans les prochains jours et pourra être combiné avec le relais du T1 (voir point suivant). 

Cas des variétés sensibles à la septoriose (cote < 6.5) :

Si vous avez traité vos froments au stade 2^e nœud (BBCH 32), il est conseillé attendre 3 (à maximum 4) semaines avant le traitement suivant. Cette année, et suite aux conditions favorables à la maladie, deux cas de figure peuvent se présenter :

• Pour les froments qui ont été traités de manière précoce au stade 2e nœud durant la semaine du 24 avril, la période de 4 semaines est bientôt écoulée et la culture est encore loin du stade épiaison (BBCH 51-55). Il est cependant conseillé de réaliser le traitement relais dès que le délai recommandé est écoulé et lorsque la culture aura bien atteint (ou dépassé) le stade dernière feuille étalée (BBCH 39). Le traitement appliqué devra alors être suffisamment complet, en fonction de la sensibilité variétale, pour contrôler les maladies du feuillage. La nécessité d'un traitement visant à protéger l'épi sera évaluée lors des prochains avertissements.
• Pour les froments dont le traitement 2e nœud a été réalisé durant la semaine du 1e mai ou au-delà, il est encore conseillé d'attendre au moins une semaine.   La culture devrait alors avoir atteint le stade épiaison et il sera temps de revenir avec un second traitement afin de protéger les nouvelles feuilles sorties et l'épi.

Si vous n'avez pas traité au stade 2^e nœud (BBCH 32), il fortement conseillé d'envisager un traitement fongicide complet au stade dernière feuille entièrement déployée (BBCH 39) en vue de protéger votre culture contre les maladies foliaires (septoriose et rouilles). Il est important d'attendre le déploiement entier de la dernière feuille.

Seuil indicatif de risque septoriose selon les Bulletins de Santé du Végétal 

Au stade « dernière feuille pointante » (BBCH 37) et au-delà :

- pour les variétés sensibles : 20% des F3 déployées du moment touchées,

- pour les variétés peu sensibles : 50% des F3 déployées du moment touchées.

our rappel et afin d'éviter l'apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l'application de produits de protection des plantes, il est conseillé :

• d'alterner les triazoles utilisés entre les applications ;
• de n'appliquer une strobilurine qu'une seule fois par saison ; 
• de n'appliquer un QiI qu'une seule fois par saison ; 
• de n'appliquer un SDHI qu'une seule fois par saison. 

Traitement au stade dernière feuille (BBCH 39) :

Ce traitement devra reposer sur une solution à base de SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad, benzovindiflupyr ou isopyrazam), de triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole) et/ou de fenpicoxamid. L'ajout d'une strobilurine n'est utile que si vous avez une variété sensible à la rouille brune. Au vu du potentiel observé actuellement dans les parcelles, il est fortement conseillé de prendre cette maladie en compte également. A noter que les produits à base de benzovindiflupyr (SDHI) n'ont pas besoin d'être renforcés avec une strobilurine pour lutter contre la rouille brune car cette substance active est déjà suffisamment efficace contre cette maladie. Elle est cependant un peu plus faible sur septoriose que d'autres références du marché. Le choix dépendra donc fortement de la sensibilité de votre variété. Enfin, l'ajout d'un produit multi-sites, à base de folpet ou de soufre (liquide de préférence) est toujours recommandé si aucun autre traitement fongicide n'a été effectué auparavant. 

N'hésitez pas à consulter les outils FONGIBLE et SPRAYVISION mis à votre disposition sur la plateforme Agromet afin de vous guider dans les décisions à prendre sur vos parcelles de froment (https://agromet.be/fr/oad/pheno01/fongible/v1/).

Groupe « maladies » C. Bataille 

Pucerons : Actuellement, les pucerons sont bien présents sur les feuilles des céréales. C'est lorsqu'ils sont observés sur les épis qu'ils peuvent provoquer des dégâts. Inutile donc de traiter avant ce stade. Les observations de ce lundi 15/05 montrent que d'un champ à l'autre, les populations varient très fortement. Il est donc utile de parcourir votre champ dans quelques jours (lors de l'épiaison de votre froment) pour évaluer le risque ou non. Si vous envisagez un traitement fongicide au stade épiaison (BBCH55) ; parcourez votre parcelle afin d'évaluer la nécessité d'ajouter un insecticide en même temps. Comme mentionné par Arvalis, il faut observer 5 fois au hasard dans la parcelle 4 épis successifs (20 épis en tout). Un traitement insecticide est recommandé lorsqu'un épi sur deux est colonisé par au moins un puceron entre l'épiaison et le stade « grain pâteux ».

Cécidomyies oranges : Comme expliqué la semaine dernière, le risque « cécidomyie » parait faible à très faible cette saison. Il est probable que nombre d'entre elles n'aient pas survécu à un enfouissement profond ou aux passages des différents outils de travail du sol lors des semis tardifs des betteraves et des maïs cette année. Toutefois, la majorité des individus va sortir cette semaine (autour du 18 mai) et aura des conditions idéales pour voler et pondre (pas de vent, pas de pluie battante, températures douces). Cette phase d'émergence intervient à un stade sensible, dès lors que les premiers épis apparaissent dans les parcelles de froments. C'est donc cette semaine qu'il faut rester attentifs à vos champs !

L'observation de la cécidomyie est impossible en pleine journée. Il faut se rendre dans vos parcelles de froments au crépuscule et passer une baguette tenue horizontalement à hauteur des épis. Cette opération dérange les femelles occupées à pondre, et il est ainsi possible d'en estimer le nombre. Si plus d'une vingtaine d'insectes s'envolent / m², un traitement insecticide est recommandé.

Groupe « Ravageurs », A. Nysten

Dans le réseau d'observation, les triticales ont bien avancé depuis la semaine passée. Les variétés sont au minimum au stade dernière feuille étalée (BBCH 39) (Figure 1) et les plus précoces au stade mi-épiaison (BBCH 55) (Figure 2).

En ce qui concerne les maladies, dans les parcelles non protégées du réseau d'observation, l'oïdium est présent dans le bas des plantes et la rouille jaune est peu observée, même dans les variétés sensibles. La rhynchosporiose reste la maladie prédominante mais à des niveaux de pressions différentes, dépendant surtout de la sensibilité variétale. Des symptômes de rhynchosporiose peuvent s'observer dans le haut de la végétation dans les variétés sensibles et non encore protégées par un fongicide.

Les parcelles qui n'ont pas encore reçu de protection peuvent être protégées par un traitement fongicide complet qui permettra de protéger la culture jusqu'à la fin de son cycle. Les parcelles qui ont été protégées tôt dans la saison, vers le stade 1^er nœud (BBCH 31), devraient recevoir le traitement relais maintenant, au stade dernière feuille étalée (BBCH 39). Ce deuxième traitement est à réaliser 3-4 semaines maximum après le premier traitement.

Les parcelles qui ont été protégées au stade 2^e nœud (BBCH 32) devront également recevoir un traitement relais, celui-ci est à envisager au plus tard au stade mi-épiaison (BBCH 55) de la culture.

Cette semaine, la météo s'annonce enfin sèche mais venteuse. Afin de vous aider à trouver la meilleure fenêtre de pulvérisation, l'outil d'aide à la décision « Spray Vision » est à votre disposition.

Le dernier apport d'azote est à réaliser en privilégiant une application sous forme solide afin de ne pas brûler la dernière feuille.

Cet avertissement triticale sera le dernier dans le cadre des avertissements diffusés par le CePiCOP. Cependant les observations sur le terrain continuent et toute information importante vous sera communiquée le cas échéant.  Nous remercions les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation des avertissements en triticale pour la saison 2023.

Groupe « Triticale », D. Eylenbosch et R. Meza

La culture du colza d'hiver présente cette année une grande taille, favorisée par les nombreuses précipitations reçues au printemps, contrairement aux années précédentes caractérisées par des printemps très secs.

La floraison va se terminer dans les champs les plus avancés ; les variétés les plus tardives sont encore en pleine floraison.  Après fécondation des fleurs, les siliques sont en plein développement sur les différentes hampes.

Très peu d'avortements de boutons ou de siliques, liés aux insectes ou aux gelées tardives, sont visibles sur les plantes de colza d'hiver.

Côté insectes ravageurs, les charançons des siliques sont actuellement peu présents en colza d'hiver.  Les larves de méligèthes sont présentes dans les fleurs et ne représentent pas de danger pour le colza.

La fin de la floraison du colza d'hiver connaîtra une remontée prochaine des températures et un meilleur ensoleillement qui profitera encore à la culture.

Avec ce printemps très humide et son enracinement, le colza d'hiver est cette année bien alimenté en eau et va pouvoir exprimer son potentiel de rendement, grâce aux progrès de la sélection génétique.

Cet avis colza constitue le dernier de ce printemps 2023 froid et humide, en remerciant les différents observateurs du réseau mis en place en colza d'hiver pendant plusieurs semaines.

Groupe « Colza », Christine Cartrysse

Les cultures de pois protéagineux d'hiver et de féverole d'hiver ont démarré leur floraison.  Il s'agit d'un stade sensible aux attaques de maladies, telles que l'anthracnose et le botrytis.

Il n'existe pas de résistance variétale vis-à-vis de ces maladies favorisées par l'humidité et les bonnes températures. La lutte préventive se fera avec l'application d'un fongicide pendant la floraison.

Vous pouvez retrouver les listes des fongicides en suivant ces liens:

POIS PROTEAGINEUX LISTE FONGICIDES BELGIQUE 2023.pdf

FEVEROLE LISTE FONGICIDES BELGIQUE 2023.pdf

 « protéagineux », Christine Cartrysse