La fin de l'hiver approche, il est donc nécessaire de prévoir les premières applications d'engrais en froment d'hiver.  

Fumures de référence pour le printemps 2024 - Variétés Q2, Q3 et Q4

Les froments implantés aux alentours de la mi-octobre sont actuellement en plein tallage. La plupart des parcelles semées dans de bonnes conditions à cette période présentent un peuplement régulier et bien développé. Pour ces parcelles, il est recommandé de réaliser les premières applications d'azote dès que les terres seront à nouveau accessibles (sol correctement ressuyé et portant). Les températures annoncées et le ralentissement du rythme des précipitations permettent de justifier la reprise de végétation et le prélèvement des apports azotés qui seront réalisés.

Pour ces parcelles, il est possible d'opter pour un schéma d'application en trois fractions avec  

• Une première fraction au tallage de 60 kg N/ha
• Une deuxième fraction au redressement de 60 kg N/ha 
• Une troisième fraction à la dernière feuille de 65 kg N/ha

Il est également possible de suivre un schéma en deux fractions. Ce type de fractionnement est uniquement destiné aux situations les plus favorables (semis précoce, bon développement végétatif, reliquats importants, restitutions de matière organique fréquentes). Les recommandations pour ce type de schéma sont les suivantes :

• Une première fraction fin tallage - début redressement de 95 kg N/ha        
• Une seconde fraction à la dernière feuille de 75 kg N/ha  

Ces fumures de référence doivent toujours être adaptée au contexte de la parcelle et à l'état de la culture. Avant chaque apport, il est impératif d'ajuster les doses préconisées par la fumure de référence en tenant compte des différents facteurs correctifs repris dans le Livre Blanc.

Il est également important de rappeler que ces fumures de référence en deux et trois fractions sont recommandées pour la conduite des variétés de froment panifiable belge supérieur (Q2), des variétés de froment à autres usages non fourrager (Q3) et pour les variétés de froment basique belge (Q4) destinées à l'alimentation animale. Vous retrouverez le tableau avec la liste des variétés reprises dans chaque catégorie ci-dessous.

Engrais azotés, quelle forme utiliser ?

Cette première application peut être réalisée aussi bien sous forme solide ou liquide. Si vous travaillez sous forme liquide, il est généralement recommandé, dans la mesure du possible, de réaliser ces apports lorsque les températures ne sont pas trop élevées, en absence de vent et juste avant une pluie.  Un passage réalisé dans de bonnes conditions permet de réduire considérablement les pertes d'azote par volatilisation et de maximiser la valorisation de ces apports par la culture. A cette période de l'année, le thermomètre risque encore de balancer entre froid et douceur, il est donc important de rappeler que l'utilisation d'azote liquide est à proscrire si les températures sont négatives ou trop élevées et en cas de journées fortement ensoleillées.

Enfin, si vous travaillez en solide, il est également conseillé d'appliquer l'engrais avant une période de précipitations afin de maximiser l'efficacité de cet apport. Les pluies faciliteront ainsi la mise à disposition de l'azote pour la culture. Néanmoins, l'humidité présente au niveau du sol cette année permettra, sans nul doute, de solubiliser rapidement l'azote contenu dans ce type de formulation. 

Fumures de référence pour le printemps 2024 - Variétés Q1

Pour les parcelles emblavées avec une variété de froment panifiable belge premium (Q1) qui ont pour principal débouché la valorisation en meunerie et en boulangerie, il est recommandé de suivre un schéma de fractionnement avec des doses d'azote plus importantes en fin de cycle. L'objectif de ce type de fumure est d'atteindre un compromis entre rendement, teneur et qualité des protéines.

Il est possible de suivre un schéma d'application en trois fractions avec

• Une première fraction au tallage de 40 kg N/ha
• Une deuxième fraction au redressement de 60 kg N/ha 
• Une troisième fraction à la dernière feuille de 85 kg N/ha

Cette fumure de référence peut également être appliquée selon un schéma en 4 fractions. Plutôt que d'apporter 85 kg N/ha à la dernière feuille, il est possible de scinder cette dernière fraction en deux en réalisant un premier passage avec 40 kg N/ha au deuxième nœud et un second avec 45 kg N/ha au stade dernière feuille étalée. Ce type de schéma colle davantage aux besoins de la plante et permet de mieux répartir le risque en cas de mauvaise valorisation.  Ce schéma d'application comprend donc les quatre fractions suivantes : 

• Une première fraction au tallage de 40 kg N/ha
• Une deuxième fraction au redressement de 60 kg N/ha 
• Une troisième fraction au deuxième nœud de 40 kg N/ha 
• Une quatrième fraction à la dernière feuille de 45 kg N/ha  

Pour ce type de variété, il est recommandé dans la mesure du possible, de ne travailler que sous forme solide. De par sa composition et un prélèvement en deux temps par la plante, l'ammonitrate est la formulation la plus efficace pour obtenir une teneur en protéines élevée. 

Comment adapter ma fertilisation si ma parcelle présente un défaut de levée ?  

Les froments implantés à la fin du mois de novembre et durant le mois de décembre débutent leur phase de tallage. Il est peut-être judicieux d'attendre encore un peu avant de réaliser vos premiers apports sur ces parcelles car à ce stade le froment n'absorbe encore que très peu d'azote.  

La situation est également plus contrastée pour ces parcelles semées plus tardivement. Ces semis ont généralement été effectuées dans la précipitation entre les gouttes sur des sols peu portants après des arrachages de betteraves ou de pommes de terre difficiles. Il n'est donc pas rare d'observer dans ces parcelles des défauts de levée liés à une mauvaise implantation ou à la formation d'une croûte de battance au niveau du sol.

Pour ces parcelles clairsemées, il est faux de croire qu'un apport équivalent ou supérieur à 60 kg N/ha en première fraction permettra de corriger cette situation. Au contraire, ces quantités importantes d'azote ne seront pas correctement valorisées par le froment. Une partie de cet azote sera alors perdue. Par conséquent, si le peuplement de votre parcelle est clairsemé (80 à 100 pants/m²), il est recommandé cette année de diminuer votre première fraction de 30 kg N/ha. 

Soufre, il faut peut-être y penser ! 

Plusieurs questions nous reviennent cette année sur l'utilisation du soufre. De manière générale, les apports en soufre ne sont pas systématiques en céréales. Néanmoins, après un automne et hiver particulièrement pluvieux, l'utilisation de soufre peut se justifier notamment sur les parcelles sur lesquelles les restitutions en matières organiques sont peu fréquentes. Pour être correctement valorisés par le froment, les apports en soufre doivent être positionnés au tallage. Vous trouverez plus d'information à ce sujet dans cet article d'Arvalis.  

Situation au 5 mars 2024

La situation en culture de colza d'hiver est contrastée car on observe, d'une part, des champs très réguliers avec un développement très rapide des plantes, et d'autre part, des champs plus hétérogènes avec des plantes moins développées et souffrant parfois de l'excès en eau des sols, suite aux abondantes pluies.

Quelques parcelles sont concernées par des dégâts de pigeons ramiers qui se nourrissent du feuillage du colza, en laissant les nervures.

Les conditions météo exceptionnellement humides de ces derniers mois, retardent l'accès aux terres.  L'application de la fumure azotée et soufrée reste une opération importante au printemps pour assurer la nutrition du colza d'hiver.  Cette année, il est important de ne pas négliger l'apport de soufre au printemps (75 u SO3/ha), avant la floraison du colza d'hiver, car le soufre qui aurait été apporté à l'automne risque d'avoir été lessivé par toutes les pluies reçues.

Côté insectes, le retour du soleil avec des températures supérieures à 10°C, ce lundi 4 mars, a favorisé la sortie des insectes.  Le relevé des pièges indique la présence de charançons de la tige du colza, de charançons de la tige du chou et de méligèthes, en nombre variable.

Aucune capture de charançons n'a été observée dans un tiers des champs suivis.  Le nombre de charançons de la tige du colza capturés dans un bassin varie entre 2 et 86.  3 champs situés à Jamiolle, Denée et Achet ont présenté les captures les plus importantes.  Le nombre de charançons de la tige du chou varie entre 1 et 10 individus, jusqu'à 27 dans un champ.  Aucune capture de méligèthes n'a été observée dans 5 champs.  Dans les autres champs, le nombre de méligèthes varie entre 2 et 152 individus.  C'est à Saint-Servais, Evrehailles et Denée que les captures ont été les plus importantes ce lundi.

Le bassin jaune monté sur une tige et relevé régulièrement en fonction de la croissance du colza d'hiver, est très utile pour repérer l'arrivée de ces insectes.

Les prévisions météo des prochains jours annoncent des journées ensoleillées avec de bonnes températures.  Il sera donc très important de surveiller l'arrivée des insectes ravageurs dans le colza d'hiver et d'intervenir si nécessaire.