Au moment des semis, il est bon de rappeler que certains leviers agronomiques s'avèrent très utiles pour lutter contre les graminées en céréales d'hiver.

• La rotation, grâce à l'alternance des cultures d'hiver et de printemps, perturbe fortement le développement des populations de graminées adventices.  L'efficacité d'un labour rotationnel n'est pas à négliger, surtout s'il est positionné après un désherbage raté.  Reporter la date de semis d'une quinzaine de jours permet de réduire la production grainière du vulpin d'environ 60%. Une fois les céréales semées, il n'est plus possible de lutter contre les adventices autrement que chimiquement ou mécaniquement.
• Le passage d'un outil mécanique comme la herse étrille peut, en cas de conditions pédoclimatiques favorables, être tenté dès l'automne.  Si vous envisagez ce type de solution, il convient d'anticiper en semant un peu plus dense et un peu plus profond.

En orge d'hiver, la gestion chimique des adventices a lieu préférentiellement durant l'automne.  En effet, c'est à ce moment que la majorité des mauvaises herbes va germer et croître.  Jeunes et peu développées, ces dernières sont facilement et économiquement éliminées.  Pour ce faire, le traitement envisagé devrait inclure du flufenacet.  Cette substance active, principalement efficace contre les graminées, peut être complétée par un partenaire afin de renforcer l'activité contre graminées ou étendre le spectre d'action aux dicotylées.  Afin d'en optimiser l'efficacité, le traitement doit être réalisé en préémergence ou en postémergence précoce (1 voire 2 feuilles de l'orge), sur un sol humide et non motteux.  Une humidité excessive et un semis mal soigné (semences non couvertes) peuvent engendrer des problèmes de phytotoxicité. 

Consultez les produits autorisés sur Phytoweb ou dans les listes (mises à jour faites par CRPhyto) : https://www.centrespilotes.be/cp/cepicop/cereales/produits-autorises/

Groupe « Désherbage céréales », F. Henriet

Dans les 23 champs d'escourgeon du réseau, la situation est variable lors de notre tournée du 7/10/24 : certains champs ne sont pas encore semés, tandis que d'autres ont été implantés récemment (ces derniers jours). Seuls les semis précoces, réalisés autour du 20-25 septembre, sont déjà levés et atteignent parfois le stade de deux feuilles (5 champs sur 23).

Dans ces parcelles, quelques pucerons ont été détectés (maximum 4% de plantes colonisées par au moins un puceron), ainsi que des dégâts causés par les limaces, reconnaissables aux feuilles lacérées (photo). Les résultats de la tour à aspiration surveillée par le CRA-W à Gembloux confirment une tendance similaire ces dernières semaines, avec très peu de vols de pucerons observés.

Les observations se poursuivront dans les semaines à venir. Les infestations de limaces, souvent localisées, nécessitent une surveillance attentive. Les limaces sont actives par temps humide et se nourrissent principalement la nuit, rendant les dégâts parfois difficiles à détecter rapidement.

Groupe « ravageurs », A. Nysten

Le contraste de développement entre champs de colza d'hiver est important.  Les températures douces favorisent la croissance du colza.

Plusieurs champs présentent des plantes bien développées et une bonne régularité depuis la levée.  D'autres champs sont hétérogènes suite à des levées irrégulières, influencées notamment par la (forte) pluviométrie après le semis et les attaques plus ou moins importantes de limaces très présentes dans les sols qui sont cette année très humides.

Les plantes les plus développées ont atteint le stade 6 feuilles.  Les semis les plus tardifs présentent des colzas de petite taille (de cotylédons à 2-3 feuilles).

Dans le cadre du réseau d'observations avec 20 champs de colza d'hiver suivis, la moitié dépasse le stade critique (4 feuilles) pour les dégâts de limaces.  Les autres champs ou zones de champs avec de plus petites plantes restent à surveiller de près avec un éventuel traitement molluscicide.

Côté insectes, la présence d'altises a été repérée dans 10 bassins.  Dans la majorité des cas, le nombre de captures varie entre 1 et 6 altises adultes ; 1 seul piège comptabilise 33 altises.  Aucune capture en une semaine dans 10 champs.  De rares altises étaient visibles sur les plantes ce lundi nuageux.  On constate un nombre limité de nouvelles morsures d'altises sur les feuilles. 

Avec les températures douces, les premiers pucerons ont été observés dans 3 champs, dans les pièges et sur les plantes de colza d'hiver.  Les prévisions météo annoncent des conditions peu favorables au vol d'insectes dans les prochains jours.  La surveillance continue.

Groupe « Colza », C. Cartrysse