Stades de la culture : Boutons floraux écartés à début floraison des variétés les plus précoces.
Insectes ravageurs : Faible pression actuelle des méligèthes. Continuer à surveiller les variétés pas encore en fleurs.
Escourgeon
Stades de la culture : La majorité des parcelles a atteint le stade premier nœud (BBCH 31) et les plus avancées sont au stade deuxième nœud (BBCH 32).
Maladies : Aucun traitement n'est recommandé pour l'instant. Il est préférable d'attendre le stade dernière feuille déployée (BBCH 39) afin de réaliser un traitement complet sur vos escourgeons.
Froment
Stades de la culture : En fonction de la date de semis, les parcelles se situent majoritairement entre le stade épi 1cm (BBCH 30) et le stade premier nœud (BBCH 31).
Maladies : Aucun traitement n'est recommandé actuellement. Surveillez les parcelles emblavées avec des variétés sensibles dans les prochaines semaines.
Blé dur
Stades de la culture : Entre la fin tallage (BBCH 29) et le redressement (BBCH 30).
Régulateur : L'application du régulateur peut être réalisée à partir du redressement (BBCH 30) jusqu'au stade 2ème nœud (BBCH 32).
Fertilisation azotée : La deuxième fraction peut être apportée sur les parcelles qui ont atteint le stade « épi 1 cm » (BBCH30).
Maladies : Pour le moment, la situation est saine. La rouille jaune, l'oïdium et la septoriose ne sont pas observées dans les parcelles de blé dur.
Epeautre
Stades de la culture : Pour les épeautres d'octobre, les cultures sont au stade redressement (BBCH 30). Le stade premier nœud (BBCH 31) ne sera généralement pas atteint avant la semaine prochaine.
Fertilisation azotée : Application de la deuxième fraction sous forme solide. Une autre possibilité est de patienter quelques jours et d'appliquer la fraction en liquide à la faveur du retour des températures et qui sait, de la pluie…
Raccourcisseur : Application possible des raccourcisseurs d'ici quelques jours. Le risque de l'année étant faible, les produits les plus « mordants » sont déconseillés.
Coin « culture » : Le vallus ou la moissonneuse des Gaulois.
Orge de printemps
Stades de la culture : En fonction de la date de semis, les orges de printemps vont du stade « 2 feuilles »» au stade « tallage ».
Fertilisation azotée : L'apport de 90 kg N/ha à la levée est le schéma classique recommandé. À ajuster en fonction du précédent.
Désherbage: Adaptez votre programme en fonction d'un éventuel problème de graminées.
La culture de colza d'hiver poursuit son développement avec une bonne croissance et un démarrage de la floraison pour les variétés les plus précoces. Ces derniers jours, le colza a connu une grande amplitude thermique, avec des températures ayant dépassé 20°C la journée et de faibles températures la nuit avec aussi des gelées nocturnes récentes.
Les relevés hebdomadaires des bassins jaunes indiquent une faible présence d'insectes traduisant peu de vols d'insectes probablement perturbés par la présence de vent d'Est ou du Nord-Est, malgré l'ensoleillement généreux. Très peu de charançons de la tige : de 1 à 3 individus de charançons de la tige du colza dans 3 champs du réseau, et de 1 à 13 charançons de la tige du chou dans 12 bassins sur 18. Les méligèthes étaient capturés dans chaque bassin, à des niveaux très faibles : de 3 à moins de 40 méligèthes en une semaine, dans la majorité des champs, de 52 à 161 méligèthes dans 5 champs sur 18.
Au niveau des plantes de colza d'hiver, les observations de ce lundi confirment également une faible pression des méligèthes puisqu'ils sont peu présents. De 1 à 2 charançons de la tige du chou pour 40 plantes, dans 3 champs d'observation. De 0 à 30 méligèthes pour 40 plantes dans la majorité des champs ; le comptage le plus élevé est de 88 méligèthes pour 40 plantes.
Les seuils d'intervention varient en fonction du nombre moyen de méligèthes par plante, du stade de développement du colza mais également de la vigueur des plantes de colza :
Le danger lié à la présence des méligèthes disparaît lorsque les fleurs apparaissent. Les variétés à floraison précoce, DK EXBURY, DK EXDEKA, DK EXPECTATION, KWS DINGOS, LG ATLAS, en plus des variétés « pièges à méligèthes », ES ALICIA, (DK) EXAVANCE, ATRAKT et (LID) TRETO, démarrent leur floraison. Les variétés plus tardives à la floraison continueront à être surveillées cette semaine encore bien ensoleillée et venteuse, avant le retour espéré de pluies.
Précocité à la floraison du colza d’hiver (variété précoce à droite, variété tardive au centre) Photo CC 07/04/25
Les escourgeons ont maintenant atteint le stade 1er nœud (BBCH 31) dans la majorité des parcelles du réseau d'observation du CePiCOP (14/20 parcelles) et les plus avancées sont au stade 2e nœud (BBCH 32).
Des pustules de rouille naine sont visibles sur les dernières feuilles du moment, notamment sur les F-2 et F-3 actuelles. Ces feuilles correspondent respectivement à la deuxième et à la troisième en partant du sommet de la plante, la feuille pointante étant désignée comme F-0. Au stade deuxième nœud (BBCH 32), une feuille supplémentaire est encore à l'intérieur de la gaine, en plus de la feuille pointante. Ainsi, les F-2 et F-3 actuelles deviendront les futures F4 et F5 définitives (voir Figure 1). La pression en rouille naine varie selon les sites et la sensibilité des variétés, mais elle reste globalement faible.
L'oïdium est également présent dans certaines parcelles, mais il n'affecte pas les feuilles au-delà des F4 ou F5 définitives et la pression reste faible.
Cette année, l'helminthosporiose et la rhynchosporiose restent discrètes. Quelques symptômes d'helminthosporiose ont été observés sur la feuille F3 (définitive) du côté de Faimes et d'Acosse (Liège), ainsi qu'à Ormeignies (près de Ath), mais les pressions restent très faibles. Quant à la rhynchosporiose, elle n'affecte que la feuille F5 définitive.
Les escourgeons ont atteint le stade requis pour envisager un premier traitement (entre les stades 1er et 2e nœud, BBCH 31-32) si la pression en maladies est importante. Ce n'est pas le cas dans la majorité des parcelles du réseau. Localement, dans les parcelles semées densément, avec une fertilisation importante et des variétés sensibles, la pression des maladies pourrait être plus marquée, et un traitement pourrait alors être envisagé en même temps que le traitement régulateur par exemple.
La météo ensoleillée et sèche des dernières semaines n'a pas favorisé le développement des maladies fongiques. Vous disposez donc de temps pour inspecter vos parcelles, évaluer leur stade de développement et caractériser la pression en maladies. Un peu de pluie est attendue la semaine prochaine, ce qui permettra, dans les parcelles les plus avancées, d'observer l'apparition de la dernière feuille. Dans ce cas, il est conseillé d'attendre qu'elle soit entièrement déployée avant d'envisager un traitement complet, idéalement dans la dernière décade d'avril.
Si l'un des seuils indiqués ci-dessous est dépassé, une première application de fongicide (T1) pourrait être envisagée.
Si ce n'est pas le cas, il est fortement recommandé d'attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) pour envisager une protection complète de vos escourgeons.
Seuils d'intervention indicatifs pour les maladies de l'escourgeon selon les Bulletins de Santé du Végétal (*)
A partir du stade 1er nœud (BBCH 31), sur les 3 dernières feuilles :
Pour la rouille naine :
Variétés sensibles : plus de 10% des feuilles atteintes.
Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.
Pour le cortège maladies rhynchosporiose et helminthosporiose :
Variétés sensibles : plus de 10% des feuilles atteintes.
Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 25% des feuilles atteintes.
Pour l'oïdium :
Variétés sensibles : plus de 20% des feuilles atteintes.
Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.
Des exemples de schémas de protection fongicide se trouvent dans votre Livre Blanc de février 2025, dans la rubrique « Lutte intégrée contre les maladies - protection de l'escourgeon ». Veillez à alterner les modes d'actions et les molécules afin de préserver l'efficacité des matières actives et éviter l'apparition de résistance.
Les blés durs sont entre la fin tallage (BBCH 29) et le stade « épi 1 cm » (BBCH 30). L'ensemble des parcelles semées à la mi-octobre ont maintenant atteint le stade « épi 1 cm ». Pour les semis plus tardifs, les variétés sont un peu moins avancées. Néanmoins certaines variétés plus précoces ont déjà commencé à se redresser. Comme pour le froment, la deuxième fraction d'azote minéral peut être appliquée sur la culture à partir du stade « épi 1 cm ».
De manière générale, le blé dur est plus précoce que le froment d'hiver. Les variétés les plus hâtives sont : Platone, Rocaillou, Anvergur, Danube et Sanodur. Ces variétés sont suivies de : RGT Kapsur, Sambadur, Plamsadur et Berndur. Et le dernier groupe est composé de : Duraverde, Wintersonne, Wintergold et Winterstern. Ces dernières, correspondent à des blés durs de type hiver qui ont un développement similaire à celui du froment que nous avons l'habitude de cultiver dans nos campagnes.
Comme pour le froment d'hiver, un traitement régulateur de croissance appliqué au stade redressement (BBCH 30) est idéal pour réduire les risques de verse. Le blé dur peut compter aujourd'hui sur une série de produits avec différentes formulations pouvant être utilisés à différents stades de la culture. Avant d'opter pour un produit, une vérification sur Phytoweb est nécessaire. Vous pouvez également retrouver cette information dans les pages jaunes du Livre Blanc Céréales.
Concernant les maladies, la situation est très saine, probablement grâce aux conditions sèches et lumineuses de ces derniers jours. Pour le moment, aucune des variétés citées ne présentent de symptômes de maladies. Toutefois si la pression exercée par la rouille jaune et la fusariose des feuilles, maladies souvent observées ces dernières années dans les parcelles de blé dur, devait s'accentuer, de nombreux produits de protections des plantes sont agréés en blé dur pour lutter contre ces pathogènes.
Si vous souhaitez avoir plus de renseignements, vous pouvez contacter Rodrigo Meza du CRA-W à l'adresse suivante : wr.meza@cra.wallonie.be ou par téléphone au 0471/49.07.27
Rodrigo Meza
De la pluie bientôt ?
Lecteurs et auditeurs attentifs des bulletins météo, vous en avez tous entendu parler : le vortex polaire s'est arrêté de tourner. On parle d'une désagrégation précoce. Nombre d'entre nous ne connaissaient pas ce terme ; pourtant ce mécanisme est un des principaux responsables de notre climat tempérée océanique. L'IRM nous apprend que ce vortex polaire est un énorme courant d'air glacial qui tourne en permanence au-dessus des pôles. On peut l'imaginer comme une grande bulle d'air froid enfermée par des vents très puissants. En temps normal, ces vents continuent de tourner jusqu'à la fin du printemps mais cette année sous l'influence d'un réchauffement précoce de la stratosphère (12 à 50 km d'altitude), le vortex s'est déformé et de l'air froid s'en est échappé. Le vortex a alors perdu de sa force et n'entraîne désormais plus les masses d'air à tournoyer d'ouest en est. Celles qui arrivent sur la Belgique ne proviennent plus de l'Atlantique et ne se sont pas chargées en eau. Leur axe de déplacement est désormais un axe Nord-Sud et notre climat cesse pour un temps, d'être « océanique ». Après, selon que le vent provienne du Nord ou du Sud, nous profitons ou subissons les températures véhiculées par ces masses d'air. Comme, vous l'avez sans doute remarqué, ces dernières semaines, les girouettes pivotent chaque weekend. Donc après une semaine de fraicheur, on devrait retrouver de l'air chaud la semaine prochaine.
Pour la pluie, la situation est plus incertaine, on annonce son retour à partir de dimanche mais tant que la circulation des masses d'air ne reprendra pas un axe Ouest-Est, les quantités d'eau resteront faibles.
Les sols devraient donc continuer à sécher voire à s'assécher. Si c'est le cas, ils ne seront plus à même de jouer un rôle tampon lors des journées de fortes températures ce qui nous prédispose à un été chaud voire très chaud, autant le savoir. En fait pour une fois, nous n'avons pas l'impression de vivre une situation inédite : nous sommes pour l'instant dans les traces de ce que nous avons connu en 2022. L'année ne fut pas mauvaise, espérons que 2025 le soit également.
Stade de développement
La très grande majorité des épeautres d'octobre ont maintenant atteint le stade épi 1cm (BBCH30), l'épi poursuit sa course entraînant derrière lui, les nœuds qui apparaissent distinctement lors de la dissection. Le premier de ceux-ci est désormais bien séparé du plateau de tallage (1-3 cm) mais le second ne lui étant pas encore distant d'au moins 1 cm, le stade premier nœud (BBCH 31) n'est pas atteint. Le nombre de talles est encore en augmentation par rapport à la semaine dernière. Il se situe entre 15 et 25 pour les plantes isolées. La régression dont nous parlions la semaine dernière n'a pas encore débuté.
Plan anti-sécheresse
Pour les parcelles semées tardivement dont les plantes n'ont pas encore atteint le stade BBCH 30 et pour lesquelles les épis sont encore bien protégés à proximité du plateau de tallage, il est encore temps de rouler la terre avec un rouleau (type Cambridge). Cela aura pour effet de perturber les flux de capillarité et ainsi de conserver plus d'eau dans le sol. Un autre effet positif dans les situations où le couvert des plantes n'est pas encore optimal, sera de renforcer les plantes et le tallage. C'est parfois nécessaire pour les semis tardifs qui ont subi quelques dégâts suite aux précipitations hivernales.
Fertilisation
Il est désormais temps d'apporter la deuxième fraction azotée lorsqu'un total de trois sont prévues. Actuellement, les températures sont trop froides pour le faire sous forme liquide sans risque de brûler les feuilles. Cette semaine, seule l'option de la forme solide est conseillée. Les légères pluies annoncées pour la semaine prochaine devraient permettre de dissoudre le N27. Une autre option est d'attendre quelques jours que les températures remontent pour appliquer de l'azote liquide ou du sulfazote. Généralement pour l'épeautre, nous conseillons de ne pas dépasser 100 unités d'azote sur la somme des deux premières fractions. Cependant cette année, au vu des pertes engendrées par la météo et le risque moindre de verse, je pense que la limite peut être augmentée d'une dizaine d'unités.
Régulateur de croissance
L'épeautre est plus sensible à la verse que la majorité des céréales. Pour rappel, bien que la verse survienne généralement lors des orages de juin et de juillet, la sensibilité de la culture est principalement définie lorsque les premiers entre-nœuds des tiges s'allongent c'est-à-dire durant les prochaines semaines. Cet allongement lorsqu'il est trop rapide, se produit au détriment de l'épaisseur de la tige et de sa solidité. D'une manière générale, tout ce qui accélère l'élongation augmente le risque de verse, tout ce qui la ralentit renforce la culture.
Les densités de semis et les fertilisations, lorsqu'elles sont excessives, sont responsables de nombreux accidents de verse. Le temps couvert et les températures poussantes provoquent l'étiolement, alors qu'un temps lumineux et frais permet aux tiges de se renforcer. On le sait moins, mais le vent lors de la montaison peut aussi contribuer à la solidité des tiges. Ce printemps 2025 tous les éléments météorologiques sont réunis pour que le risque de verse soit limité.
On ne le sait pas assez mais nous payons deux fois l'application des traitements régulateurs. La première fois à l'achat, la seconde à la récolte de par le nombre de quintaux perdus. Ces produits bien qu'utiles certaines années, ne sont pas innocents et ils sont à utiliser avec réflexion. Sur les 3 dernières années, François Henriet et son équipe ont réalisé des essais comparatifs des différents régulateurs en épeautre (voir Livre Blanc Céréales). Sur les 3 ans, 2023 était une année à verse et cela se savait dès le mois d'avril. Cette année-là, le conseil stipulait de ne pas hésiter et d'employer deux traitements. En 2024, un traitement a été conseillé au stade BBCH 30-31 mais pas le second car du 15 au 27 avril il a fait froid et que cela a tenu lieu de raccourcisseur. Aucune verse n'a été à déplorer. En 2022, les conditions étaient très similaires à celles d'aujourd'hui, là non plus il n'y a pas eu de verse mais l'incidences des différents produits quant à leur phytotoxicité a pu être notées. Sans surprise, tous les produits à base de trinexapac-éthyl se sont avérés bien plus agressifs que les autres. Les pertes de rendements pour l'utilisation de ces produits pouvaient s'élever à 9 quintaux/ha.
J'aimerais pouvoir vous conseiller une variété d'épeautre inversable mais ce n'est pas encore le cas et en attendant, se passer totalement de régulateur lorsque la fertilisation se situe entre 120 et 170 unités d'azote reste un risque. C'est pourquoi, cette saison, nous appliquerons sur nos essais traités, un traitement régulateur mais il sera unique et n'utilisera pas de Trinexapac-ethyl. Nous lui préfèrerons des alternatives contenant du Chlormequat chlorure (Cycocel®) ou de la Prohexadione-Ca (Ex : Fabulis®) accompagné ou pas de Chlorure de Mepiquat (Ex : Medax Top®).
Une des raisons de ce traitement, bien que nous ne craignions pas la verse, est l'effet positif de ces traitements sur les bris de tiges et bris d'épis qui peuvent constituer un véritable problème en épeautre. Des essais sont en place pour acquérir un recul suffisant sur cette problématique.
Le coin « Culture »
A la suite de cet avis agronomique, pour ceux qui souhaitent en lire davantage, je vous propose cette fois, une réflexion archéologique sur la méthode de récolte de l'épeautre par les Celtes. La semaine dernière, l'avis se clôturait sur la période gauloise et leurs techniques agricoles. Outre, l'invention du tonneau, du soc de l'araire, de la herse ferrée, de la faux ou de la roue cerclée de fer, on doit également aux Celtes, l'invention de la première « moissonneuse ». Ces engins agricoles appelés « Vallus » ont été essentiellement retrouvées sur le territoire de la Gaule Belgique (qui s'étendait jusque Trèves à l'est et jusque Reims au sud). Il s'agit d'un char à deux roues muni d'un bac récolteur qui portait, sur le bord avant, un rang de lames dentelées à la façon d'un peigne (photo 2). Le char était poussé par des bœufs ou des ânes.
Photo 2: Bas-relief du IIe siècle retrouvé à Montauban-sous-Buzenol (Belgique) représentant un Vallus. Celui-ci fait partie de la collection du musée gaumais à Virton.
Evidemment, il s'agit plus d'une récolteuse d'épis que d'une moissonneuse au sens actuel du terme car elle ne coupe en rien les chaumes. A l'avant pas de lames, pas de dents coupantes juste un long peigne immobile. A première vue, on a du mal à imaginer comment en déplaçant une « brouette » dans un champ, on puisse en ressortir avec un bac rempli d'épis. Les archéologues se sont d'abord cassé les dents sur cette question et la reconstitution d'un vallus n'a pas, dans un premier temps, apporté de réponse satisfaisante. La machine écrasait les cultures et n'apportait pas grand-chose de plus qu'un simple bac mobile dans lequel les agriculteurs déposaient les épis coupés à l'aide de leur serpe ou de leur faux. Pour comprendre toute l'ingéniosité de nos Gaulois, il fallait se rappeler que ces derniers ne cultivaient pas de froment mais de l'épeautre. De plus, les races d'épeautre anciennes ont toutes comme caractéristiques d'avoir des rachis et des cols d'épis (dernier entre-nœud sous l'épi) cassant à maturité. En intervenant, au bon moment, dans leur champ d'épeautre, les agriculteurs gaulois pouvaient ainsi récolter de manière rapide et efficace.
Figure 3 : Représentation des moissons il y a 2000 ans
En ne semant que des épillets récoltés à l'aide d'un vallus, les agriculteurs gaulois pratiquaient déjà une forme de sélection favorisant les épis cassants. L'utilisation du vallus s'est transmise jusqu'au début du moyen-âge. Dès lors, pendant plus de 1000 ans, les épeautres ont été sélectionnés dans ce sens. Pas étonnant donc que ce caractère cassant des cols et des rachis soit encore présent chez certaines variétés modernes (voir photo 4).
Photo 4 : Epis d’épeautre brisés au niveau des cols lors d’une récolte tardive
Après avoir été longtemps une qualité, c'est devenu un défaut. La sélection actuelle travaille à contre-courant de ce qui a été fait par le passé. De nombreuses variétés modernes sont désormais plus résistantes à ces bris. Pour les variétés disposant encore de ce caractère ancestral (Zollernfit, Lucky, Convoitise,…), un seul conseil, ne pas attendre la sur-maturité et récolter ces variétés en priorité lors des années difficiles comme le fut 2023.
Je vous souhaite une agréable semaine fraichement ensoleillée,
Guillaume Jacquemin
Cette année, la majorité des semis d'orges de printemps ont pu se faire dans de bonnes conditions. Les températures douces et même parfois élevées ont permis des levées homogènes. Les orges semées fin février sont maintenant au stade 3 feuilles-début tallage et celles semées fin mars sont au stade 2-3 feuilles.
Fumure :
La prudence doit être le maître-mot pour la gestion de la fertilisation azotée en orge brassicole qui est un facteur qui va influencer la teneur en protéines. L'objectif étant d'atteindre un compromis entre rendement et protéines. Attention donc à ne pas sur-fertiliser, notamment, dans le cas de précédents comme des pommes de terre ou des épinards, ou dans des sols riches en humus, où les reliquats sont dès lors souvent importants.
Le conseil en fumure pour les orges de printemps est d'appliquer la fumure en maximum deux applications (levée- redressement). Cela permet de mieux maitriser la fumure et de l'adapter en fonction du développement de la culture.
Etant donné que la première fraction est apportée à la levée, un engrais solide sous forme d'ammonitrate 27 % est souvent préféré à une forme liquide pour éviter les dégâts (brûlures) sur les plantes peu développées. La modalité de fumure de 90 kg N/ha à la levée est généralement recommandée pour une parcelle avec des reliquats azotés moyens et une teneur en humus dans la moyenne. Dans le cas de reliquats moyens à élevés, il est conseillé de diminuer la première fraction à 60 kg N/ha. Cette première fraction peut éventuellement être suivie d'une fraction de correction de 30 kg N/ha au redressement si la culture paraît carencée. Dans cette situation, apporter 90 unités d'azote à la levée risque de conduire à un dépassement de la teneur en protéines et d'avoir une production importante de talles qui engendrerait la production de tardillons avant la récolte, ce qui poserait des problèmes de qualité.
Si les reliquats sont bas, il est possible d'apporter encore 30 kg N/ha au redressement pour un total de 120 kg N/ha. Attention quand même à ne pas dépasser la teneur en protéines !
Gestion des adventices : Considérant la date de semis, les graminées en général et le vulpin en particulier posent rarement des problèmes en orge de printemps. L'emploi de produits antigraminées s'avère donc souvent peu intéressant. Dans les parcelles à problèmes, l'AVADEX FACTOR et le TRINITY peuvent toutefois être pulvérisés en préémergence. Si nécessaire, l'AXIAL et le FOXTROT, deux antigraminées systémiques à pénétration foliaire, sont autorisés en orge de printemps.
Cette formation aura lieu le jeudi 24 avril, de 13h à 15h20, au Centre des Technologies Agronomiques (CTA) de Strée. Vous trouverez toutes les informations pratiques ci-dessous. Le CePiCOP sera présent... et vous ? Rejoignez-nous pour en apprendre davantage sur le sujet et échanger autour des bonnes pratiques !
Dans le cadre du projet Interreg AgRoboConnect, le CRA-w réalise une enquête destinée principalement aux agriculteurs, structures d'encadrement, conseils ou filières agricoles.
Le but de cette enquête est de mieux appréhender votre avis vis-à-vis des solutions robotisées disponibles aujourd'hui sur le marché mais aussi de mieux identifier comment les solutions robotisées pourraient vous apporter un bénéfice dans la conduite de votre exploitation ?
Les questions sont organisées sous trois parties : Votre situation, votre expérience vis-à-vis des solutions robotisées disponibles et une dernière partie plutôt "futuriste" sur vos attentes vis-à-vis des solutions robotisées (en gros, votre robot idéal).