CePiCOP - 20.05.2025 - Suivi des maladies en froment - Blé dur: protection et fertilisation - Orge de printemps: maladies - Ravageurs de printemps

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Froment

 Stades : Les stades s'étalent du début gonflement de la gaine (BBCH 41) pour les parcelles les plus tardives à la floraison (BBCH 61) pour les plus avancées.

Maladies : Un traitement a été réalisé dans une grande majorité des parcelles et seules les parcelles avec des rouilles sont à surveiller dans les prochaines semaines.

Ravageurs de printemps : Les populations restent faibles.

Blé dur

 Stade : en fonction de la variété et de la date de semis, les parcelles de blé dur sont maintenant entre l'épiaison (BBCH 55) et la floraison (BBCH 65).

Fertilisation azotée : si cela se justifie, une dernière fraction de 40 kg N/ha peut être appliquée sur les parcelles de blé dur. L'objectif de cet apport est surtout d'augmenter la teneur en protéines du grain.

Fongicide : la pluie fait son grand retour dans les prochains jours. Même si le risque semble à priori limité, il est important de protéger préventivement le feuillage (F1 et F2) et surtout l'épi pour limiter tout risque de contamination par des fusarium spp.  Si vous avez déjà réalisé un premier traitement au stade deuxième nœud (BBCH 32) il est recommandé de réaliser votre traitement relais (T2) à l'épiaison (BBCH 55). Si vous avez effectué un premier traitement au stade dernière feuille étalée (BBCH 39), il est également recommandé de traiter vos parcelles mais lorsque celles-ci auront atteint la floraison (BBCH 65) dans les prochains jours.

Orge de printemps

 Stades : Les semis les plus précoces sont actuellement au stade épiaison (BBCH 55), tandis que les semis les plus tardifs se trouvent au stade de la dernière feuille étalée (BBCH 39).

Maladies : Un traitement fongicide est recommandé au stade de la dernière feuille étalée (BBCH 39).

Les observations du réseau wallon, réalisées ce lundi 19 mai, indiquent des stades : du début gonflement de l'épi (BBCH 41) au stade de la floraison (BBCH 61).  Nous croisons les doigts pour un beau remplissage des épis ! Les conditions restent globalement sèches, mais quelques précipitations sont annoncées fin de semaine. Reste à voir quelles quantités tomberont réellement.

Rouille jaune : les stries sont observées sur des variétés sensibles (Campesino, KWS Smart, ...) sur tous les étages foliaires dans les parcelles non-traitées mais également sur des variétés habituellement peu à moyennement sensibles (Chevignon, KWS Extase, Winner, SU Ecusson, Champion, Debian, Celebrity, Pondor, …). Une surveillance rigoureuse des parcelles est vivement recommandée pour éviter toute surprise.

Rouille brune : progression avec quelques pustules sur tous les derniers étages foliaires a été constatée dans certaines parcelles (notamment sur Champion, Debian, Celebrity, KWS Sverre, Positiv, LG Skyscraper, SY Revolution ...).

Septoriose : présente, mais en très faible proportion sur les feuilles : cette maladie ne devrait pas poser de problème majeur cette année.

Si aucun traitement n'a encore été effectué, le conseil est un traitement complet pour permettre de protéger la culture durant plusieurs semaines en incluant plusieurs familles chimiques.

Si un premier traitement a déjà été appliqué mi-avril (au stade BBCH 32, par exemple), une seconde intervention est nécessaire 3 à 4 semaines plus tard et il est donc temps de protéger les nouvelles feuilles sorties et l'épi.

Conseils pour le choix d'un traitement fongicide :

Pour rappel et afin d'éviter l'apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes, il est conseillé :

  • d'alterner les triazoles utilisés entre les applications ;
  • de n'appliquer une strobilurine qu'une seule fois par saison ;
  • de n'appliquer un QiI (fenpicoxamid) qu'une seule fois par saison ;
  • de n'appliquer un SDHI qu'une seule fois par saison.

Ce traitement devra reposer sur une solution à base de triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole), de SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad, benzovindiflupyr) et/ou d'un QiI (fenpicoxamid). L'ajout d'une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, …) est recommandée pour renforcer la protection contre les rouilles, qui risquent d'être prédominantes dans les prochaines semaines.

Le risque fusariose actuel est faible, notamment pour les parcelles déjà au stade de floraison. Les précipitations annoncées restent limitées, et tant que le cumul ne dépasse pas 10 mm sur les ± 7 jours autour de la floraison, le risque demeure restreint selon Arvalis. Si vous devez encore effectuer votre traitement, il est conseillé d'utiliser du prothioconazole, efficace sur la fusariose si les pluies venaient à être plus conséquentes pendant la floraison.

Des programmes et résultats d'essais sont présentés dans le Livre Blanc Céréales et disponibles sur ce lien : https://livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2025/04/II.4.-Maladies.pdf

Groupe « maladies » A. Nysten

La montaison est maintenant terminée pour le blé dur. En effet, les épis sont désormais sortis et bien visibles dans la plupart des parcelles. Certaines variétés précoces ont même déjà dépassé ce stade et débutent actuellement la floraison (BBCH 65).  Des étamines peuvent ainsi être observées sur les épis de variétés comme Anvergur, Danube, Platone, RGT Kapsur ou encore Rocaillou.

Même si elle ne dure que quelques jours, la floraison est une période sensible durant laquelle les nouveaux épis peuvent être attaqués par différentes espèces de fusarium. La contamination par ces champignons est surtout problématique sur le plan sanitaire car ils produisent de nombreuses mycotoxines qui peuvent rendre le grain produit impropre à la consommation.  Néanmoins ce processus est fortement dépendant des conditions météorologiques durant la floraison. En effet, une humidité persistante pendant plusieurs jours et des précipitations importantes sont nécessaires pour que ces agents pathogènes puissent infester la céréale. D'autres facteurs comme le précédent ou l'absence de travail du sol peuvent également favoriser la présence de ces champignons. 

Or, les prévisions météorologiques actuelles semblent annoncer le retour de la pluie dans les prochains jours.  Même si de l'incertitude persiste sur la localisation et l'importance de ces précipitations, il est primordial pour une céréale destinée à l'alimentation humaine, comme le blé dur d'adapter son programme fongicide afin de prévenir tout risque d'infestation de l'épi par des fusarium. 

Par ailleurs, la pression exercée par la rouille jaune semble s'être accentuée ces derniers jours. Si durant la montaison, des pustules de rouille jaune ont pu être signalées à de rares reprises dans des parcelles de blé dur, des symptômes plus importants ont été observés récemment sur le feuillage de certaines variétés comme Platone, RGT Kapsur, Wintergold et Wintersonne.

Au niveau de la protection, plusieurs possibilités s'offrent à vous pour lutter contre ces différentes maladies fongiques. Si vous avez réalisé un premier traitement (T1) au stade deuxième nœud (BBCH 32), il vous est recommandé, si ce n'est pas encore fait, d'effectuer maintenant le second traitement prévu à l'épiaison (BBCH 55).

Si vous avez appliqué un premier traitement au stade dernière feuille étalée (BBCH 39), il est vous est recommandé de compléter votre schéma de protection avec un second traitement positionné à la floraison (BBCH 65). Cette application pourra également être réalisée dans les prochains jours. Pour rappel, avant d'opter pour un produit, une vérification sur Phytoweb est nécessaire. Vous pouvez également retrouver cette information dans les pages jaunes du Livre Blanc Céréales.  

Pour la fertilisation azotée, une dernière fraction de 40 kg N/ha peut également être appliquée sur les parcelles de blés dur qui ont maintenant atteint le stade épiaison (BBCH 55).  Cet azote apporté tardivement aura surtout un effet sur la teneur en protéines et n'aura que peu d'influence sur le rendement.  Pour rappel, une teneur élevée en protéines est primordiale pour mieux valoriser les lots de blé dur et est également importante pour limiter le risque de mitadinage.  Il est recommandé de positionner ce passage avant les précipitations prévues dans les prochains jours afin de favoriser la mise à disposition de l'azote pour la plante.  Il est également conseillé de réaliser cet apport sous forme solide afin de ne pas endommager les épis.

Si vous souhaitez avoir plus de renseignements, vous pouvez contacter Rodrigo Meza du CRA-W à l'adresse suivante : wr.meza@cra.wallonie.be ou par téléphone au 0471/49.07.27

R. Meza

Les orges de printemps se trouvent actuellement entre le stade épiaison (BBCH 55) pour les variétés les plus précoces et le stade de la dernière feuille étalée (BBCH 39) pour les semis les plus tardifs.

À ce jour, la pression des maladies reste faible. Quelques tâches d'oïdium ainsi qu'une légère présence de rouille naine sont observées dans le fond des parcelles. En raison de la rapidité de la montaison et de la faible pression en maladies cette année, un seul traitement fongicide semble suffisant pour les orges de printemps. Le moment le plus adapté pour l'application de ce traitement est au stade de la dernière feuille étalée (BBCH 39).

L'emploi d'un régulateur de croissance n'est pas systématiquement nécessaire pour les céréales de printemps. Il reste toutefois justifié dans certaines situations à risque et peut être appliqué en même temps que le fongicide au stade de la dernière feuille étalée (BBCH 39). Attention, il est déconseillé d'appliquer un régulateur si les épis sont déjà visibles. Une parcelle est considérée à risque lorsqu'elle présente un peuplement dense, des tiges fines, une forte disponibilité en azote et une variété sensible à la verse. Attention, certains produits ne sont pas autorisés au stade BBCH 39, et la dose autorisée pour les céréales de printemps est, selon le produit utilisé, souvent plus faible qu'en escourgeon (par exemple pour les produits à base d'éthéphon). Les listes des produits fongicides et des régulateurs mises à jour sont disponibles sur le site : https://centrespilotes.be/cp/cepicop/cereales/produits-autorises/

Groupe orge de printemps, G. Wain

Pucerons : Les observations réalisées ce lundi sur 15 parcelles montrent que les populations de pucerons restent faibles.  Il s'agit principalement de puceron aptère de l'espèce Sitobion avenae qui peut affecter les épis. Lorsqu'ils sont présents, ils se trouvent sur les feuilles, et non sur les épis.  Or, ce sont les pucerons installés sur les épis qui peuvent causer des dégâts significatifs lorsque leur nombre excède 5 pucerons par épi. Il est donc inutile de traiter avant le stade épiaison. Actuellement, les froments se situent entre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) et le début de la floraison (BBCH 61).

Il reste néanmoins utile de surveiller vos parcelles à l'approche de l'épiaison afin d'évaluer le risque car on sait que les infestations peuvent être très locales. Si un traitement fongicide est prévu prochainement au stade épiaison (BBCH 55), profitez-en pour parcourir la parcelle avant et vérifier si un traitement insecticide complémentaire est nécessaire.

Comme le recommande Arvalis, il convient d'observer 5 zones réparties aléatoirement dans la parcelle, en inspectant à chaque fois 4 épis successifs (soit 20 épis au total). Un traitement insecticide est justifié uniquement si au moins un épi sur deux est colonisé par un puceron entre l'épiaison et le stade « grain pâteux ».  Ce n'est pas le cas actuellement dans les parcelles que nous avons observées et il serait préjudiciable d'intervenir inutilement et de détruire les auxiliaires qui, eux dans ce cas, mettront bien plus longtemps à revenir sur le champ que les pucerons.

Les criocères (lémas) : Ces insectes sont présents en plus grande quantité que les pucerons, mais la population générale reste faible.  Les premiers dégâts causés par les larves sur les feuilles sont bien visibles, notamment lorsqu'elles rongent le parenchyme des feuilles entre les nervures. Cependant, il n'y a pas de situation alarmante à ce stade.

Le seuil d'intervention, établi par Arvalis, est fixé à 2,5 larves par tige à l'épiaison.  Bien que ces insectes aient peu d'impact sur le rendement, à moins d'une infestation massive, il est à noter que les céréales de printemps y sont plus sensibles que les céréales d'hiver.

Cécidomyies : Une partie des cécidomyies orange est bien sortie ces derniers jours comme l'ont montré les relevés des pièges (à phéromones) du réseau. Les individus piégés restent toutefois peu nombreux.

Aucune alerte de traitement n'est donnée pour ces insectes. 

Groupe ravageurs de printemps, G. Wain

Comme chaque année, l'ensemble des expérimentateurs wallons vous invite à découvrir leurs plateformes d'essais en céréales et oléo-protéagineux durant le mois de juin. Ces visites de terrain sont l'occasion d'observer directement le comportement des différentes variétés face aux maladies et leur développement dans le contexte spécifique de cette campagne.

Les expérimentateurs partageront avec vous les premiers résultats observés au cours de la saison ainsi que leur analyse technique de l'année en cours. Ces échanges sont précieux pour mieux comprendre les dynamiques en place et anticiper les décisions à venir.

Le choix variétal reste aujourd'hui l'un des leviers agronomiques majeurs pour adapter la gestion des intrants sur nos parcelles. Même si les semis pour la campagne 2026 ne sont pas encore à l'ordre du jour, ces visites offrent une excellente opportunité pour préparer dès à présent vos choix futurs en observant les variétés en conditions réelles.

Vous trouverez ci-dessous les premières dates de visites d'essais. Des mises à jour seront publiées dans les prochains avis.

👉 Plus d'infos et calendrier complet des visites en cliquant ici.

Vous êtes agriculteur et vous cherchez à diversifier vos cultures ? Vous êtes meunier, fabricant de pâtes ou actif dans le secteur agro-alimentaire et vous souhaitez vous fournir en matière première de qualité produite localement ?

Alors bloquez dans vos agendas le mercredi 4 juin 2025 et rejoignez-nous à Gembloux pour une après-midi consacrée au blé dur, une céréale alimentaire innovante. 

Cet événement organisé par le CRA-W dans le cadre du projet « Soutenir le développement d'une nouvelle filière basée sur la production agricole du blé dur » en collaboration avec le Collège des Producteurs permettra de faire un tour d'horizon des recherches qui sont actuellement menées autour de cette culture en Wallonie et ainsi découvrir le potentiel de cette céréale.

Le programme de cette après-midi est le suivant : 

Etat des lieux de la culture du blé dur en Wallonie 

  • Le blé dur une céréale innovante en Wallonie  
  • Choisir la bonne variété pour atteindre ses objectifs
  • Qualité et valorisation du blé dur
  • Fertilisation : comment atteindre un bon compromis entre rendement et qualité

Perspectives autour de la culture du blé dur en Wallonie

  • La relocalisation du blé dur bio en Wallonie : focus sur nos avancées prometteuses !
  • Stratégies de protection : maladies, régulateurs et biostimulants
  • Sélection en blé dur menée au CRA-W 
  • Phénotypage à l'aide du trieur infrarouge

Cet événement se clôtura par un moment d'échanges entre agriculteurs, chercheurs, conseillers, négociants et transformateurs autour de la culture du blé dur dans notre région.

Intéressé(e)? Rendez-vous le mercredi 4 juin 2025 à 13h00 à Gembloux. Inscription souhaitée via le formulaire disponible en cliquant ici !  

Pour plus de renseignements - Rodrigo Meza - wr.meza@cra.wallonie.be - 0471/49.07.27

R. Meza


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