Résumé
Cette semaine, toutes les parcelles ont dépassé le stade dernière feuille étalée (BBCH39, à ce stade, toutes les feuilles sont déployées et donc visibles). La septoriose a peu progressé cette semaine. La rouille jaune et la rouille brune sont à surveiller particulièrement sur les variétés sensibles.
Avancement des cultures
Pression en maladies
La septoriose est visible sur 32 des 36 parcelles du réseau d’observation. Rappelons que ces parcelles n’ont pas été traitées. Dans la région du Hainaut, elle a été observée sur 7% des F1 sur variétés sensibles et seulement 10% des F2 des variétés tolérantes. Dans les autres régions, les symptômes ne sont visibles que sur les F2 des variétés sensibles ou à peine sur les F3 des variétés tolérantes (tableau 2). Il est à noter également que les semis tardifs (fin novembre-décembre) présentent moins de symptômes que ceux réalisés en octobre.
Selon le modèle de prévision épidémiologique PROCULTURE, cette maladie est en incubation sur les derniers étages foliaires des variétés sensibles principalement dans des parcelles du Hainaut et également dans la région de Gembloux (parcelle d’observation de Lonzée) et de Pailhe. Dans les autres régions, elle reste à des étages inférieurs et atteint maximum la F2 sur variétés sensibles.
L’oïdium est présent dans 14 parcelles du réseau. Dans certaines parcelles, il est visible sur la F1 ou F2 des plantes (RGT SACRAMENTO, NEMO, GEDSER) mais les fréquences et sévérités sont très faibles.
La rouille jaune La rouille jaune est observée dans 24 parcelles (non-traitées!) du réseau. Des foyers importants sont visibles sur les variétés très sensibles comme par exemple REFLECTION ou NEMO mais la rouille jaune a également été signalée sur SAHARA, GLEAM, KWS SMART, WPB DURAN, BENNINGTON, GEDSER, GRAHAM, RAGNAR, RGT SACRAMENTO, BENCHMARK, KWS TALENT.
Les variétés comme ANAPOLIS, ALCIDES, ALBERT, CHEVIGNON, EDGAR, SAFARI, SKYSCRAPER ou LIMABEL ont jusqu’à présent été épargnées dans les essais.
La rouille brune a été observée sur 7 parcelles (non-traitées) du réseau. A Mortroux, sur les parcelles les plus touchées, elle est visible sur 35% des F2 et dans les autres cas sur 5% des F3. A Lonzée, quelques pustules sont visibles sur différents étages foliaires.
L’helminthosporiose est signalée à Lonzée sur KWS SMART, GLEAM ou MENTOR. Cette maladie foliaire est reconnaissable par les taches plus foncées que celles induites par la septoriose (voir fig.1).
Figure 1 : Taches foliaires de septoriose (à gauche), d’helminthosporiose (à droite)
Recommandations :
Cette semaine, nos recommandations sont les suivantes selon le stade phénologique des parcelles :
Pour les parcelles ayant atteint le stade 39, dernière feuille complètement étalée, et qui n’ont pas encore été traitées, le traitement complet contre les maladies du feuillage peut être réalisé. Le produit ou le mélange sera choisi en fonction des sensibilités propres à la variété.
Pour les parcelles ayant atteint le stade 39 et qui ont déjà été traitées avant ce stade, un second traitement englobant l’ensemble des maladies est à réaliser 3 à 4 semaines après le premier traitement.
Dans le cas où le deuxième traitement est réalisé dans les prochains jours, il convient de prendre en compte le risque d’infection par la fusariose des épis sur variétés sensibles à cette maladie et par la rouille brune sur variétés sensibles à cette dernière. En ce qui concerne la fusariose, les situations à risque sont les cultures de froment (les épeautres sont généralement moins sensibles) de variétés sensibles dans lesquelles le travail du sol a été réduit et les froments (variété sensible) après froment ou maïs, particulièrement lorsque les cannes sont encore apparentes dans la parcelle. Le temps humide (orage, …) favorise le développement de cette maladie. C’est au stade floraison (au plus tard entre le début et la mi-floraison, stade 61 à 65) que l’on peut intervenir si nécessaire contre la fusariose de l’épi. L’utilisation de prothioconazole est le plus indiqué pour lutter contre les deux « types » de pathogènes de la fusariose (Fusarium spp. et Microdochium spp.) mais s’il est utilisé en 39, d’autres molécules doivent être privilégiées pour ce traitement. Le tébuconazole et le metconazole sont, quant à eux, utiles uniquement contre les Fusarium spp.
Coordination scientifique : Groupe « maladies » A. Legrève, A. Nysten, Ch. Bataille
Le prochain avis est prévu pour le 04 juin.