CePiCOP - 20.05.2019 - Réseau « maladie en froment »

Céréales
CePiCOP

Résumé

La dernière feuille est visible dans pratiquement toutes les parcelles. Certaines parcelles sont au stade gonflement de l’épi voire même déjà à l’épiaison. Dans certaines localités et sur variétés sensibles uniquement, la septoriose est visible sur les étages foliaires supérieurs dans des parcelles non traitées. Des foyers de rouille jaune sont observés et la rouille brune apparaît doucement.

 

Avancement des cultures

Pression en maladies

La septoriose est toujours présente dans le fond de la végétation de la plupart des parcelles mais dans certains cas, elle est visible sur les étages supérieurs de parcelles non traitées (tableau 2). Dans la région du Hainaut, elle a été observée sur 5% des F1 sur variétés sensibles et 15% des F2 sur variétés tolérantes mais la sévérité (pourcentage de surface foliaire atteinte) est très faible.

Selon le modèle de prévision épidémiologique PROCULTURE, la septoriose n’a pas évolué de la même manière dans les différentes régions de Wallonie notamment en raison de l’hétérogénéité de la distribution des pluies. Dans les parcelles encore non traitées, cette maladie est en incubation sur les derniers étages foliaires des variétés très sensibles principalement dans des parcelles du Hainaut et également dans la région de Gembloux (parcelle d’observation de Lonzée) et de Pailhe. Dans les autres régions, elle reste à des étages inférieurs et atteint maximum la F2 sur variétés sensibles.

L’oïdium est présent dans 13 parcelles du réseau. Dans certaines parcelles, il atteint la F2 mais à des fréquences et sévérités très faibles.

La rouille jaune est observée dans 13 parcelles du réseau. Des foyers importants sont observés depuis ces trois dernières semaines vu les conditions météorologiques idéales pour le développement de cette maladie. Des foyers de différentes tailles sont donc visibles sur les variétés sensibles et très sensibles comme par exemple REFLECTION ou NEMO. Dans les autres parcelles où elle est observée, la rouille jaune n’est présente que sous forme de quelques pustules.

La rouille brune : quelques pustules ont été observées sur la F3 dans une parcelle à Mortroux en région Liégeoise.

 

Recommandations :

Cette semaine, nos recommandations sont les suivantes selon le stade phénologique des parcelles : 

  • Pour les parcelles au stade 37 et qui n’ont pas été traitées, un traitement peut être réalisé en cas de présence significative de rouille jaune (foyer actif) ou de septoriose (plus de 20% des F3), sur variétés sensibles à l’une ou l’autre de ces maladies. Pour ces parcelles, un second traitement englobant l’ensemble des maladies sera réalisé 3 à 4 semaines après ce premier traitement. Si aucune maladie n’est observée sur la parcelle pour l’instant, la protection peut être reportée avec vigilance au stade 39.
  • Pour les parcelles ayant atteint le stade 39, dernière feuille complètement étalée, et qui n’ont pas encore été traitées, le traitement complet contre les maladies du feuillage peut être réalisé. Le produit ou le mélange sera choisi en fonction des sensibilités propres à la variété.
  • Pour les parcelles ayant atteint le stade 39 et qui ont déjà été traitées avant ce stade, un second traitement englobant l’ensemble des maladies est à réaliser 3 à 4 semaines après le premier traitement. Des précipitations étant attendues cette semaine, dans le cas où le deuxième traitement est réalisé dans les prochains jours, il convient de prendre en compte le risque d’infection par la fusariose des épis sur variétés sensibles à cette maladie. Les situations à risque sont les cultures de froment (les épeautres sont généralement moins sensibles) de variétés sensibles dans lesquelles le travail du sol a été réduit et les froments (variété sensible) après froment ou maïs, particulièrement lorsque les cannes sont encore apparentes dans la parcelle. Le temps humide (orage, …) favorise le développement de la maladie. C’est au stade floraison (au plus tard entre le début et la mi-floraison, stade 61 à 65) que l’on peut intervenir si nécessaire contre la fusariose de l’épi. L’utilisation de prothioconazole est le plus indiqué pour lutter contre les deux « types » de pathogènes de la fusariose mais s’il est utilisé en 39, d’autres molécules doivent être privilégier pour ce traitement. Le tébuconazole et le metconazole sont, quant à eux, utiles uniquement contre les Fusarium spp.

Substances actives à préconiser dans un programme fongicide en froment

Pour rappel, les molécules SDHI ne doivent être utilisées qu’une fois par saison et l’alternance des substances actives est importante pour conserver leur efficacité. Ex : Si utilisation du prothioconazole au stade 39, ne plus l’utiliser dans un traitement à l’épiaison et privilégier alors le tebuconazole ou metconazole pour protéger l’épi.

Coordination scientifique : Groupe « maladies » A. Legrève, A. Nysten, Ch. Bataille

Le prochain avis est prévu pour le 28 mai.


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