Figure 1: Stades phénologiques des céréales. En vert, les feuilles visibles ; en gris, les feuilles à venir.
Pression des principales maladies foliaires sur l’escourgeon (sur les derniers étages foliaires visibles pour le moment). Les observations sont réalisées sur des étages foliaires supérieurs et exprimées en F-1, F-2, F-3 (F-1 étant la première feuille déployée en partant de l’apex).
Symptômes et stades clefs de traitement Détails et plus d’infos[1] |
Constats dans le réseau de parcelles CePiCOP (Variétés observées le 29 mars 2021 : LG Zebra, Coccinel, KWS Tonic, Tektoo KWS Dorset, KWS Orbit, SY Kingston) Date de semis : 29/09/20 au 16/10/20 |
L’oïdium est observé dans 9 des 15 parcelles du réseau. Du côté du Hainaut, la maladie atteint jusqu’à 95% des F-3 et 35% des F-2. A Ragnies, elle a été observée sur 15% des F-3. À Lonzée, 2 des 4 parcelles présentent de légers symptômes sur la F-2 et F-3 du moment. Cette maladie n’est donc pas préoccupante pour le moment. |
|
Des pustules de rouille naine sont visibles dans toutes les parcelles. Dans le Hainaut, quelques pustules sont visibles sur 95% à 100% des F-3 et sur 35% à 90% des F-2 et 3 parcelles montrent de légers dégâts de rouille naine sur la F-1. Dans la région de Liège, elle a été observée sur 20% des F-2. À Lonzée, elle est présente jusqu’à 45% sur la F-2. Cette maladie est à surveiller sur les variétés sensibles. |
|
L’helminthosporiose est observée sur 6 des 15 parcelles du réseau. Là où elle est observée, elle est visible sur maximum 15% de la F-2 et le pourcentage de surface foliaire touché reste faible. À Lonzée, 5% des F-1 montrent des légers dégâts d’helminthosporiose. |
|
La rhynchosporiose est présente dans 13 des 15 parcelles observées cette semaine. Dans ces parcelles, elle est visible sur maximum 10% de la F-2 et le pourcentage de surface foliaire touché reste faible. |
Recommandations
L’état sanitaire des parcelles du réseau d’observation est en général bon. On observe quelques symptômes de maladies courantes en escourgeon (rouille naine, rhynchosporiose, helminthosporiose) mais les parcelles ne sont qu’au stade BBCH 29-30 pour la majorité. Seulesquelques-unes atteignent le stade BBCH 31 (1er nœud).
Seules les parcelles les plus précoces qui ont atteint le stade « 1er nœud » (BBCH31) et sur lesquelles on observe une pression significative (symptômes sur des étages foliaires supérieurs), pourraient nécessiter un traitement. Il ne faut pas systématiquement effectuer un traitement de montaison et il est nécessaire d’aller observer l’état sanitaire de la culture à ce stade avant tout traitement. Il est conseillé de privilégier un fongicide à base de triazole voire une strobilurine en mélange avec un triazole pour le traitement de montaison. En présence faible de maladies et/ou de marché défavorable, on pourrait se contenter d’une dose réduite de fongicide à ce stade. Une surveillance pour les prochains jours (surtout avec la météo de ce début de semaine) est donc recommandée pour les variétés sensibles qui nécessiteraient un traitement de montaison. Pour lutter contre les maladies fongiques de l’escourgeon, un traitement unique au stade dernière feuille étalée (BBCH 39) est la solution généralement la plus adaptée.
Comme mentionné dans l’édition de février 2021 (page 5/84), le choix du schéma de traitement fongicide appliqué doit être réfléchi en fonction de la variété emblavée. L’efficacité des SDHI n’est plus assurée face aux populations d’helminthosporiose résistantes. Parmi les produits à base de SDHI, les produits qui contiennent une strobilurine donnent les meilleurs résultats. Face à ce problème, un produit composé d’un triazole et d’une strobilurine semble rejoindre le niveau des produits à base de SDHI. Il est efficace contre la rouille naine mais son efficacité reste médiocre dans la lutte contre la ramulariose (maladie plus tardive en saison). Contre la rouille et la rhynchosporiose, l’efficacité des SDHI n’est pas remise en question. En présence de ramulariose, le mancozèbe pourrait encore être une alternative très temporaire (retrait du marché de l’Union européenne prévu pour 2021) au chlorothalonil, que ce soit en association aux SDHI, triazoles ou strobilurines. Il faudra ensuite se pencher vers d’autres solutions d’avenir telles que le mefentrifluconazole (voir point 2.4.2. Page 76 du Livre Blanc des Céréales).
Coordination scientifique : Groupe « maladies » A. Legrève, A. Nysten, H. Wera
[1] La page « maladies » des escourgeons du Livre Blanc des Céréales https://www.livre-blanc-cereales.be/thematiques/maladies/maladies-escourgeon/