Voici revenues, des conditions printanières après une semaine froide et désagréable mais qui nous a cependant apporté quelques litres d’eau bien utiles, tant pour le démarrage des cultures de printemps que pour la solubilisation des engrais et leur mise à disposition des plantes.
Malgré le froid, les cultures ont poursuivi leur développement. A Gembloux, la variété Cosmos est en plein redressement. L’épi en devenir est désormais à 4-6 millimètres du plateau de tallage. Au vu des températures annoncées, on devrait atteindre le stade repère « épi 1cm » durant la deuxième partie de la semaine. Les variétés allemandes dont le nom débutent par « Zollern » sont toutes les 3 plus précoces de quelques jours tandis que les autres variétés belges et françaises Sérénité, Vif et Convoitise suivent Cosmos de quelques jours. L’écart entre les variétés les plus précoces et les plus tardives ne dépasse pas une semaine.
La période idéale pour l’apport de la deuxième fraction azotée a débuté la semaine dernière. Dans la plupart des cas, les pluies ont permis de dissoudre les engrais solides et de nettoyer les feuilles de l’engrais liquide. Mardi et mercredi dernier convenaient parfaitement. Jeudi, la pluie était trop abondante et les tracteurs sont restés au hangar. Vendredi matin s’annonçait une belle journée avec 3 millimètres de pluie prévus dans l’après-midi et 3 autres le lendemain. Cependant par endroit, ces prévisions ne se sont pas confirmées. L’azote liquide est resté sur les feuilles et, aux températures fraiches du petit matin, a brulé les feuilles déployées (photo). Le coup d’œil ne fait pas plaisir à l’agriculteur mais les jeunes feuilles étant indemnes et les conditions favorables à la croissance, les terres retrouveront vite leur belle couleur verte. Quelques conseils permettent de réduire le risque de brûlure : il s’agit notamment de ne traiter que lorsque les feuilles sont sèches ou alors carrément sous la pluie. Le deuxième conseil est d’utiliser des jets pinceaux. Par temps sec, ceux-ci ont l’inconvénient de « zébrer » les terres (par manque de diffusion de l’azote) mais les grosses gouttes ont l’avantage de ne pas rester sur les feuilles. Cette semaine, une faible pluie de 2 litres/m² est actuellement annoncée pour mercredi. Si cela se confirme, il faudra profiter de cette pluie et appliquer les apports qui doivent encore l’être juste avant celle-ci.
En deuxième partie de semaine, nous serons dans les conditions pour l’application d’un premier régulateur. Classiquement, lorsque les plantes atteignent le stade « épi 1 cm » (stade BBCH 30), c’est le cycocel ( chlorure de chlormequat) qui est appliqué sur les épeautres à raison d’1 Litre/ha. On peut estimer grossièrement ce stade lorsque la hauteur des plantes se situe aux alentours de 20 à 25 cm. Pour l’application des régulateurs, les conditions doivent être « poussantes » : des températures minimales supérieures à 1°C, et des températures moyennes supérieures à 8-10°C durant les 3 jours qui suivront le traitement. La fin de cette semaine devrait convenir. Contrairement aux engrais, la pénétration du raccourcisseur s’effectue par les feuilles, il ne faut donc pas traiter juste avant ou durant une pluie.
Les conditions « portantes » des terres et suffisamment sèches s’annonçant pour les prochains jours, un passage à la herse étrille sera de nouveau possible pour les terres qui le nécessitent. En plus de son objectif de désherbage, un tel passage permet de renforcer les tiges et lutte ainsi contre la verse.
Coté maladies, rien d’inquiétant actuellement, la septoriose et l’oïdium sont difficiles à trouver. Les seules observations concernent la rouille jaune. Comme après chaque période de pluie, des pustules réapparaissent ponctuellement. Cependant les conditions lumineuses annoncées pour les prochains jours ne devraient pas permettre un développement trop important de la maladie.
D’ici une dizaine de jours, et certainement pour l’avis du 26 avril, un point complet sera réalisé sur la rouille jaune ainsi que sur le développement des tiges, afin de statuer sur la pertinence ou non de réaliser un traitement fongicide ainsi qu’un deuxième régulateur pour les cultures d’épeautre.