Situation au 24 mars 2020
Les premières sorties de méligèthes et de charançons de la tige ont été enregistrées la semaine dernière dans la culture de colza d’hiver. Les journées printanières douces et ensoleillées du début de semaine ont favorisé leurs vols. Leur présence, vérifiée dans les bassins et sur les plantes, était toutefois très variable d’une parcelle à l’autre. Quelques traitements insecticides ont été réalisés.
Malgré les mesures récentes de confinement, les observations continuent dans le réseau colza pour accompagner au mieux les producteurs de colza. 22 champs continuent à être suivis de près dans le réseau installé en RW ; il n’y a pas de risque à aller observer seul, dans les champs de colza.
L’arrivée du vent d’est contrarie actuellement les vols d’insectes malgré les journées très ensoleillées. Les températures nettement plus fraîches et le gel nocturne ralentissent l’activité des insectes.
Même s’il n’y a pas de nouveaux arrivages (nouveaux vols) d’insectes, il faut continuer à contrôler la présence des méligèthes et des charançons de la tige car le colza en forte croissance y est sensible.
Les méligèthes se cachent dans les boutons floraux de la hampe principale et des hampes secondaires où les boutons sont plus petits. Lorsque les boutons floraux grossissent et se rapprochent de la floraison, le danger lié aux méligèthes qui perforent les boutons floraux à la recherche de pollen pour se nourrir, diminue.
Les captures de méligèthes en une semaine ont été très variables : de faibles à très élevées dans les bassins (de 1 à 2.000 exemplaires !). Les méligèthes étaient peu présents sur plante ce lundi 23 mars (généralement moins d’1 méligèthe en moyenne par plante, comptages faits sur 40 plantes dans chaque champ), sauf à Pailhe (6 méligèthes par plante), à Soye et Wépion (3,5 méligèthes par plante).
Si un traitement insecticide a été réalisé la semaine dernière, la réussite est évaluée par l’absence ou la forte réduction d’insectes vivants.
Les charançons de la tige sont encore piégés dans les bassins jaunes, en nombre variable : généralement moins de 10 exemplaires sauf à Post (124), Isnes (50), Pailhe (42), Jamiolle (34), Denée (21) et Dinant (17). Les charançons de la tige du colza sont moins nombreux. Ces insectes sont très difficiles à voir sur les plantes (de 0 à 1 observé sur plante, ce lundi 23 mars).
A la base des plantes, on commence à observer quelques éclatements de tige (fentes longitudinales superficielles) ; il s’agit d’un dégât (non grave) de gel nocturne sur des plantes à forte croissance, à ne pas confondre avec un éclatement du milieu de la tige, plus grave, quand il est provoqué par le charançon de la tige du colza.
Le colza d’hiver continuera à se développer au ralenti car il est freiné par les températures qui resteront faibles dans les prochains jours. La taille du colza varie en fonction de la variété et d’un champ à l’autre. Le colza ne tardera pas à démarrer la floraison lors du retour de meilleures températures, en l’absence de vent. Il sera alors hors de danger vis-à-vis des méligèthes.
Les données d’observation sont issues d’un réseau de piégeage du colza rassemblant des observateurs du CePiCOP/APPO, du CARAH, du CPL-Végémar, du CRA-W, de la DGARNE-Développement, de l’OPA de Ciney et du Parc Naturel de la Vallée de l’Attert, et couvrant les différentes régions de production du colza.
Christine Cartrysse, APPO, Centre Pilote CePiCOP
Michel De Proft, Expert scientifique CRA-W