En sortie d’hiver, il est important de suivre la présence des insectes ravageurs dans la culture de colza d’hiver. Au printemps, les pièges jaunes remontés sur un support sont très utiles pour repérer leur arrivée car il s’agit souvent de vols d’insectes. Le réseau d’observations de ces insectes en colza se remet en place pour ce printemps 2022, avec différents partenaires du CePiCOP. Au total, une trentaine de champs de colza d’hiver seront régulièrement suivis par les observateurs et un avis sera diffusé chaque semaine pour indiquer l’évolution en fonction du développement de la culture. Les agriculteurs peuvent également placer un bassin dans leurs champs pour les suivre de près. Des pièges sont disponibles sur demande au CePiCOP.
Après l’hiver doux et les tempêtes en février, le retour du temps généreusement ensoleillé en ce début mars a permis la sortie des premiers insectes ravageurs, malgré le gel nocturne. Les premiers charançons de la tige et les premiers méligèthes ont été capturés dans les pièges depuis quelques jours. Les charançons de la tige ont été observés dans 29 bassins sur 34 relevés, en nombre très variable selon l’endroit. Les méligèthes ont été observés dans 19 bassins sur 34, également en nombre très variable.
La situation est à surveiller de près dans les prochains jours lorsque le vent qui est à l’est actuellement tournera vers le sud. Les captures de charançons de la tige les plus importantes ont été observées jusqu’ici à Denée (56), Golzinne (55), Morialmé (54), Achet (38), Conneux (35), Suarlée (33), Falaën (31), Bois-de-Villers (23) et Sovet (20). Dans la majorité des lieux suivis, le nombre de charançons de la tige est resté inférieur à 7.
Le colza qui redémarre, voit sa tige s’allonger avec des boutons floraux encore bien cachés par les feuilles. Ce stade est très sensible aux dégâts que pourraient occasionner les charançons de la tige lors de la ponte des femelles, généralement une semaine après leur arrivée dans le colza.
L’année 2019 avait connu d’importants dégâts dus aux charançons de la tige (éclatement des tiges et présence abondante de larves dans les tiges empêchant une floraison normale du colza et ayant entraîné un retournement de la culture).
Il est très difficile d’observer des charançons de la tige dans les plantes. Les pièges doivent être rapidement placés au champ et être surveillés régulièrement pour éventuellement intervenir avec un insecticide. S’il fallait intervenir contre les charançons de la tige, quelques produits sont autorisés en Belgique. Il reste des produits à base de deltaméthrine (DECIS 15 EW, PATRIOT PROTECH, SPLIT) et de cyperméthrine (CYTHRIN MAX, CYPELCO, CYPERB, INSECTINE), de la famille des pyréthrinoïdes. Il faut réserver le phosmet (BORAVI) pour les méligèthes lorsque le colza d’hiver sera plus développé que maintenant, avec des boutons floraux bien visibles et alors très sensibles aux attaques de méligèthes.
La lutte contre les insectes ravageurs se complexifie car le nombre d’insecticides autorisés en Europe se réduit drastiquement (aussi en Belgique), alors que la pression des insectes ravageurs s’accentue chez nous, ces dernières années, avec le changement climatique ! 2022 sera la dernière année d’utilisation du phosmet.