CePiCOP - 22.03.2022 - Maladies foliaires froment- Stades et fertilisation des céréales - Observations épeautre et triticale

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Escourgeon

Stades : Les escourgeons semés fin septembre sont au stade phénologique « épi 1cm » (BBCH30) et les semis d’octobre sont encore au stade de fin tallage (BBCH29). 

Maladies : L’état sanitaire des parcelles du réseau d’observation est en général bon et les parcelles ne sont qu’au stade 29-30. Des pustules de rouilles naines sont visibles dans les parcelles mais aucun traitement n’est encore recommandé. 

Fertilisation : Dans le schéma en trois fractions, la deuxième fraction est à apporter au redressement et les parcelles les plus avancées atteignent déjà ce stade.

Froment

Stades : Les parcelles de froments sont en plein tallage pour les semis de mi-octobre et de mi-novembre. Les semis de mi-décembre sont au stade début tallage.

Maladies : Quelques pustules de rouille jaune et de la septoriose sont parfois visibles dans les étages foliaires inférieurs mais il est encore bien trop tôt pour envisager un traitement.

Fertilisation : La première application a été ou est à réaliser pour un fractionnement en trois fractions.

Désherbage : Prévoir un désherbage avec des produits à pénétration foliaire pour les champs les plus sales, tant contre les graminées que contre les dicotylées (plus d’infos dans l’avertissement du 15 mars).

Epeautre

Stades : Les épeautres de Hesbaye et du Hainaut sont actuellement en fin de tallage. Ceux du Condroz, de Famenne et d’Ardenne doivent, dans la plupart des cas, encore développer quelques talles.

Maladies : Les pustules de rouille jaune, visibles la semaine dernière, ont été lavées par la pluie de mardi dernier et le feuillage paraît désormais sain.

Fertilisation : La première fraction azotée a été appliquée. Si ce n’est le cas, il est temps.

Désherbage : La période est propice aux désherbages qu’ils soient mécaniques ou chimiques.

Triticale

Stades : Le triticale observé est entre le stade trois talles et plein tallage.

Maladies : Rien d’inquiétant pour le moment.

Fertilisation : La première fraction azotée a été appliquée. Si ce n’est le cas, il est temps.

Désherbage : Si le désherbage n’a pas encore été réalisé, il est temps de le faire

Cet article est issu du travail de la Clinique des Plantes (CORDER asbl) réalisé en 2019. 

Les maladies du pied en céréales peuvent induire, en cas de forte attaque, l’échaudage ou la verse de la culture et compliquer ainsi la récolte. Savoir les reconnaitre en début de saison permet de mieux appréhender le comportement de sa culture mais aussi, dans le cas de piétin verse, de pouvoir intervenir pour limiter l’infection.

Les quatre photos ci-dessous reprennent les maladies principales observées sur les pieds (photos prises durant la saison 2019, après avoir soulevé successivement les gaines). Les semis précoces, les hivers doux et humides et les précédents « céréales à pailles » sont des facteurs favorables pour la survie et l’attaque de ces différents champignons.

  1. Piétin verse(Oculimacula yallundaeou O. acuformis) provoque une seule tache brunâtre, localisée généralement sous le 1er nœud. La forme de la tache ocellée et les plusieurs points noirs observés permettent de ne pas la confondre avec les autres champignons. Des nombreuses variétés sont désormais résistantes et permettent d’éviter les traitements. Dans les cas extrêmes où des niveaux supérieurs à 30 % de plantes touchées au stade épi à 1cm sont observés, un traitement spécifique peut être envisagé. Celui devra être appliqué avant le stade 2e nœud pour espérer atteindre des niveaux d’efficacité de l’ordre de 50%. La matière active de référence contre cette maladie est la metrafenone (Livre Blanc – février 2017 p6/9 à 6/10). Dans une autre mesure, l’utilisation du prothioconazole ou du boscalid peut également être envisagé. Cependant ni le prothioconazole ni un SDHI ne pourra être utilisé dans le schéma de protection fongicide qui suivra (en suivant le respect des règles anti-résistance).
  2. Piétin échaudage (Gaeumannomyces graminis tritici)est causé par un champignon du sol et est dispersé par le travail du sol. Cette maladie est favorisée par des emblavements à répétition de froment sur froment. Un manchon noir est visible sur le bas de la tige et peut mesurer plusieurs centimètres et remonter au-dessus du plateau de tallage.
  3. Fusariose de la tige et des nœuds (Fusarium spp. ou Microdochium spp.) provoque des taches brunessous forme de « traits de plume ». Du mycélium rosâtre peut se développer sur les nœuds qui sont touchés. Les faibles précipitations au printemps et les variétés sensibles sont les facteurs favorables aux attaques.
  4. Rhizoctone (Rhizoctonia cerealis) forme des tachesblanchesbien délimitées par un contour brun sur le bas des tiges. Elles peuvent parfois atteindre le 3ième nœud. Les attaques sont généralement en superficie de la tige et induisent donc peu de dégâts. 

ESCOURGEON 

Les escourgeons semés fin septembre sont majoritairement au stade phénologique « épi 1cm » (BBCH30) et les semis d’octobre sont encore au stade « fin tallage » (BBCH29).

Pour rappel, la réponse des variétés lignées et hybrides diffère, le fractionnement doit se raisonner en fonction du type de variété implantée.

Les fumures de référence 2022 du Livre Blanc céréales sont les suivantes :

ESCOURGEON variétés lignées

ESCOURGEON variétés hybrides

55 kg N/ha au tallage

25 kg N/ha au tallage

55 kg N/ha au redressement

75 kg N/ha au redressement

50 kg N/ha à la dernière feuille

75 kg N/ha à la dernière feuille

Actuellement, 3 situations sont possibles :

  1. La fraction tallage a été appliquée avant le 7 mars, dans ce cas il est conseillé d’appliquer la fraction redressement lorsque les conditions le permettront (mais pas avant que la culture n’ait atteint le stade redressement, càd le stade « épi 1 cm »).
  2. La fraction tallage a été appliquée ces derniers jours, dans cette situation, il n’est pas recommandé d’appliquer la fraction redressement cette semaine mais d’attendre encore un peu (minimum 1 à 2 semaines pour les hybrides, et minimum 2 à 3 semaines pour les lignées, selon les situations).
  3. La fraction tallage n’a pas encore pu être appliquée, dans ce cas, vu l’avancement actuel dans certaines parcelles, il est possible de regrouper les fractions tallage et redressement en une seule fraction de 80 kg N/ha.

FROMENT  

Le retour de températures plus douces est bénéfique pour la croissance du froment d’hiver. Actuellement, les froments sont au stade :

  • Plein tallage pour un semis de mi-octobre et de mi-novembre
  • Début tallage pour un semis de mi-décembre

La première application d’engrais peut être ou a été effectuée pour les semis d’octobre et de novembre. Elle peut être envisagée pour les parcelles de froment implantées au mois de décembre. Pour rappel, les fumures de référence recommandées en 2022 par le Livre Blanc céréales sont reprises ci-dessous (à adapter au contexte de la parcelle).

Fumure de référence en 3 fractions

Fumure de référence en 2 fractions

Fraction du tallage : 60 kg N/ha

Fraction intermédiaire

« tallage-redressement » : 95 kg N/ha

Fraction du redressement : 60 kg N/ha

Fraction de la dernière feuille : 65 kg N/ha

Fraction de la dernière feuille : 75 kg N/ha

CULTURE ASSOCIÉE FROMENT-POIS 

La fumure conseillée pour cette culture associée est une fumure en deux fractions. Une première fraction de 40 kg N/ha devra être apportée au stade intermédiaire « tallage-redressement » du froment.  Ensuite, un apport de 60 kg N/ha sera réalisé lors du stade dernière feuille étalée du froment d’hiver (BBCH39). Une fumure totale de 100 kg N/ha est donc recommandée. 

Pour les semis de froment-pois, les stades de développement pour l’application de la première fumure (40 kg N/ha) ne sont pas encore atteints actuellement.

Au sein du réseau d’observation, les parcelles d’épeautre verdissent lentement. L’effet des premières applications d’azote se marquent positivement mais les nuits, encore froides, et le temps sec voire desséchant de ces deniers jours, ralentissent le développement des plantes. 

Les épeautres atteignent doucement la fin de la période de tallage et un nombre de 5 à 7 talles. C’est du moins le cas pour les champs des régions plus chaudes (Hainaut et Hesbaye) tandis qu’au sud du sillon Sambre-et-Meuse, le tallage n’est généralement pas terminé. 

La pluie du mardi 15 mars n’a pas apporté plus de 3 litres/m² mais cela a suffi à laver les feuilles des pustules de rouille jaune qui s’y étaient développées. De plus, le temps lumineux qui a suivi, n’a pas permis à la maladie de poursuivre son développement car les spores de la rouille jaune sont particulièrement sensibles aux UV. Elles sont dites « photolabiles ». Actuellement, les spores ne sont donc plus visibles sur les anciennes feuilles et les nouvelles feuilles sont indemnes de maladies. 

La sécheresse s’installe et l’on peut craindre qu’elle se poursuive en avril car ce dernier est généralement le mois le plus sec de l’année. Cela s’est d’ailleurs produit à 5 reprises au cours des 15 dernières années. La réduction des précipitations printanières est un des paramètres les plus interpellant du « Dérèglement climatique ». A la station météo de Gembloux, entre 1995 et 2019, par moyenne sur cinq années, on observe les moyennes mensuelles suivantes pour les mois d’avril : 1995-1999 = 61 L/m², 2000-2004 = 48 L/m², 2005-2009 = 44 L/m², 2010-2014 = 35 L/m², 2015-2019 = 35 L/m². Ajoutons à cela les chiffres des 2 dernières années : 2020 et 2021 soit respectivement 20 et 34 L/m². Le constat est sans appel : nous devons nous préparer à vivre encore de nombreux printemps secs voire très secs. Dans ces conditions, nous recommandons de rouler les terres qui ne l’ont pas encore été.

Désherbage et application de la première fraction azotée sont, dans la grande majorité des cas, déjà effectués. Si ce n’est le cas, il est temps plus que temps d’y songer.

Cette année, un réseau d’observation a été mis en place par les équipes du CRA-W. Ce réseau sera basé sur des observations réalisées à Gembloux, Warempage et Sommethonne. Ces observations permettront de réaliser quelques avertissements tout au long du printemps.

Les parcelles de triticale observées dans le réseau vont du stade trois talles au stade plein tallage (BBCH 22-28). Dans ces parcelles la culture n’a pas encore atteint le prochain stade clé, le stade redressement (BBCH 30). L’épi de la plante n’est au maximum qu’à 0,5 cm du plateau de tallage.

Pour les parcelles qui n’ont pas encore reçu la première fraction azotée, il est grand temps de l’appliquer à l’image du désherbage. Pour le moment, l’état sanitaire des parcelles est très bon. Les pustules de rouille jaune visibles la semaine passée ont été lessivées par les pluies et pour l’heure aucun traitement phytosanitaire n’est à envisager.

Si pendant la saison, vous avez des questions ou si vous souhaitez nous faire parvenir vos remarques sur la culture du triticale, nous sommes disponibles aux adresses suivantes : d.eylenbosch@cra.wallonie.be ou wr.meza@cra.wallonie.be

 

 

Pour rappel, vous trouverez EN LIGNE les listes des produits autorisés en céréales. La mise à jour a été réalisée par CORDER asbl à partir des données du Phytoweb. Cliquez ici : https://centrespilotes.be/cp/cepicop/cereales/produits-autorises/

Pour toutes questions, n’hésitez pas à contacter le CePiCOP

Mail : rb.cepicop@centrespilotes.be 

Tél : 0499/639900

Site : https://centrespilotes.be


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