Réseau de surveillance JNO : observations réalisées le 7 novembre sur 28 parcelles d'escourgeon, froment ou épeautre réparties sur l'ensemble de la Wallonie.
Les conditions « printannières » rencontrées ces dernières semaines semblent doucement toucher à leur fin. Le vent et les conditions plus fraiches sont de retour et vont permettre de ralentir la propagation des pucerons. Ils ont toutefois eu le temps de se développer et dans un tiers des parcelles surveillées, leur nombre dépasse largement le seuil de nuisibilité. Une parcelle du réseau située en Région sablo-limoneuse (Chaumont-Gistoux) affiche même un niveau de colonisation très important où 40% des plantes sont porteuses de pucerons.
Bien que certains champs soient presque indemnes de pucerons et que les analyses virologiques n'aient détecté aucun puceron porteur de la JNO, la vigilance est recommandée et nous vous conseillons :
- de visiter chaque parcelle afin d'estimer le pourcentage de plantes porteuses de pucerons. Pour ce faire, prélever au transplantoir une centaine de plantules, examiner toutes les feuilles et surtout le collet (bien dégager la terre au bas des plantes) ;
- de traiter les emblavures ayant atteint ou dépassé le stade trois feuilles, si 10 % des plantes ou plus sont porteuses de pucerons ;
- Dans les situations où les populations de pucerons restent faibles, le mieux est de surveiller les prévisions météorologiques et de traiter le plus tard possible, mais avant d'en être empêché par une longue période de pluie ou l'installation de l'hiver.
Liste de variétés 2022 tolérantes à virus de la JNO (suivies dans le Livre Blanc Céréales)
Les variétés tolérantes à la jaunisse nanisante de l'orge sont Sensation, KWS Joyau, LG Zeta, LG Zoro, KWS Exquis et KWS Feeris, LG Zelda, Fascination, Integral et Idilic. Dès lors, même si des pucerons y étaient observés en grand nombre, ces variétés ne justifieraient aucun traitement insecticide.
Des dégâts de taupins (surnommés « les larves fil de fer ») sont relevés dans certains champs. On reconnait ce ravageur en observant de jeunes plantules qui jaunissent et finissent par disparaitre (voir figure 3 et 4). Lorsqu'on retire les plantules touchées, on peut observer des morsures sur le bas de la tige et même parfois observer les larves.
Figure 2: Larve de taupins. Crédit: Fourrages Mieux.
Les larves restent plusieurs années dans le sol mais leur activité est très variable et fonction de la température du sol (particulièrement élevée durant ce mois d'octobre).
Aucun traitement insecticide ne permet malheureusement de diminuer les populations larvaires de taupins pendant le cycle de la culture. Quelques mesures préventives permettent toutefois de limiter les dégâts ou la population pour les prochaines années : déchaumage après la récolte, retourner les prairies en été pour dessécher la terre, réaliser un lit de semence soigné pour obtenir la levée la plus rapide possible et obtenir des plantules vigoureuses, augmenter la densité de semis dans les parcelles très infestées, allonger la rotation avec des cultures moins sensibles comme le pois, ..
Figure 3: dégât de taupins sur une jeune plante. La partie aérienne jaunit suite à l'attaque des larves et finira par disparaître.
Si vous avez des parcelles touchées par des attaques de taupins, n'hésitez pas à contacter Fanny Ruhland, doctorante à la Faculté de Gembloux Agro-Bio Tech, qui recherche des sites pour effectuer des prélèvements de larves et d'échantillons de sol. Contact : fanny.ruhland@uliege.be