Le pois protéagineux d'hiver et la féverole d'hiver sont des légumineuses et peuvent être cultivés en pur ou en mélange avec des céréales d'hiver.  Semées à partir du 25 octobre pour éviter d'être trop développées avant l'hiver et d'être trop sensibles au gel hivernal, ces cultures permettent de couvrir le sol et d'activer l'éco-régime « Couverture longue du sol » permettant d'obtenir 15 €/ha, 30 €/ha ou 45 €/ha pour la surface totale admissible de l'exploitation, selon le taux de couverture de 70 %, 80 % ou 90 %, dans le cadre de la nouvelle PAC 2023-2027.  Plusieurs variétés de pois protéagineux d'hiver seront disponibles en Belgique pour les semis de cet automne 2023, avec ou désinfection fongicide de semences : ESCRIME, FLOKON, FRESNEL et des nouveautés comme JUMPER, UPPERCUT…  En féverole d'hiver, les variétés AUGUSTA, AXEL, GL ALICE, TUNDRA et la nouvelle NAIROBI seront commercialisées, avec ou sans traitement de semences et conviendront aussi bien en agriculture conventionnelle que biologique.

Groupe « Protéagineux », C.  Cartrysse

Les conditions estivales continuent en ce début d'automne, avec des températures largement supérieures aux normales de saison.

La situation dans les champs de colza d'hiver est très contrastée.  A côté de champs réguliers, bien développés et avec une bonne couverture de sol, on trouve d'autres champs montrant des hétérogénéités au niveau du peuplement, du développement des plantes et de la couverture du sol.  Ces champs ont souvent été freinés dès le démarrage de la culture (pression des altises, limaces, dégâts dus aux herbicides…).

Les stades du colza d'hiver évoluent et se situent actuellement entre 3 et 9 feuilles, avec une majorité entre 4 et 6 feuilles.

Les insectes tels que les grosses altises restent bien présents comme en témoignent les relevés hebdomadaires des pièges installés dans les champs du réseau d'observations en colza d'hiver.

Les altises adultes sont toujours visibles sur les plantes de colza lors des heures ensoleillées et continuent notamment à s'alimenter (morsures sur les feuilles) sans causer de dégâts sur les plantes les plus développées.  Il y a fort à penser que les pontes sont d'actualité avec ces conditions météo exceptionnelles.

La présence de pucerons noirs ailés et verts aptères sur les feuilles de colza d'hiver, est en progression cette semaine.  Ils ont été observés dans 18 champs en proportion très variable, allant de 2 plantes à 32 plantes sur 40.  Certains pucerons sont déjà parasités. 

Les variétés TuYV permettent de lutter contre le virus de la jaunisse du navet transmis par le puceron vert.  De nombreuses variétés de colza d'hiver, disponibles en Belgique lors des semis en 2023, sont tolérantes au virus TuYV : AMBASSADOR, BESSITO, DK EXBURY, DK EXCITED, DK EXPECTATION, DK EXPOSE, DK PLACID, FELICIANO KWS, GENEROSO, HANISSA, HOSTINE, KWS ARIANOS, KWS DINGOS, LG ACADEMIC, LG ARMADA, LG ATLAS, LG AUCKLAND, LG AUSTIN, LG AVIRON, LID INVICTO.

Dans quelques jours, les températures vont devenir plus normales pour la saison automnale.  Les précipitations annoncées profiteront aux plantes de colza d'hiver les moins avancées.

Groupe « Colza », C.  Cartrysse

Deux espèces de mouches, d'espèces et de biologie différentes, peuvent faire des dégâts aux céréales implantées après betterave. Il s'agit de la mouche grise des céréales (Delia coarctata) et de la mouche des semis (Delia platura) aussi appelée mouche grise des semis, d'où la confusion possible. 

Pour la mouche grise des céréales, qui pond dans des terres de betteraves au mois d'août, veuillez-vous référer au conseil donné le 12 septembre. Pour rappel, les pontes dans nos échantillons étaient très faibles et le risque considéré comme négligeable. Les pontes étant terminées, cet avis est toujours d'actualité, quelles que soient les conditions météo présentes et à venir.

Pour la mouche des semis, les populations peuvent être extrêmement variables d'une parcelle à l'autre, même voisines. Les dégâts sont rares mais peuvent être localement importants. Ces mouches sont attirées par des terres comportant en surface une quantité importante de déchets organiques en décomposition, comme par exemple les feuilles de betteraves ou de chicorées broyées après arrachage et non enfouies. Les œufs sont pondus en dessous de ces résidus, les larves se développent en mangeant ce broyat de feuilles puis, si elles n'ont pas atteint le stade pupal, peuvent attaquer les jeunes plantules de céréales qui sont semées par après. Il n'y a pas de produits agréés en céréales contre ces mouches et les techniques de lutte sont avant tout basées sur la prévention et, si cela n'a pas été possible, sur l'évitement. Il faut également préciser que ni la pomme de terre ni le colza ne constituent un précédent à risque pour cette mouche. 

Prévention : il est conseillé d'enfouir les résidus de cultures le plus rapidement possible après arrachage des betteraves. Moins longtemps ces résidus restent en surface, moins longtemps la terre est attractive pour les femelles voulant pondre et moins importantes seront les populations de larves.

Evitement : si les broyats de feuilles n'ont pas pu être enfouis rapidement après l'arrachage des betteraves, il faut le faire dès que possible, ce qui arrêtera les pontes, et attendre que les larves présentes terminent leur développement jusqu'au stade pupal, où elles ne font plus de dégâts. Semer les céréales une trentaine de jours après l'enfouissement des résidus de culture est en général considéré comme suffisant sous nos latitudes.  

Les conditions météo de ce mois de septembre et de début octobre sont anormalement chaudes et sèches et si cela a un impact favorable pour les pucerons, nous n'avons pas de recul suffisant ni de données historiques pour affirmer ou non que le risque lié à la mouche des semis est plus important que les années précédentes. Il est possible qu'on ait l'impression qu'il y ait plus de mouches que les années précédentes mais il s'agit peut-être d'espèces n'attaquant pas les céréales (les mouches du semis sont petites et en général plutôt discrètes). Il est aussi possible que les mouches soient plus actives qu'en temps plus froid et humide mais qu'en terme de quantité, il n'y en ait pas plus que la normale. Vu les dégâts, pour rappel très localisés mais potentiellement très importants et liés à la parcelle et au devenir du broyat de feuilles de betterave après récolte, nous vous invitons à être prudents, à enfouir rapidement ces résidus de culture et, si nécessaire, à postposer les dates de semis.

Les observations dans les premières parcelles d'escourgeon ayant levé indiquent que beaucoup de ces champs sont déjà colonisés par des pucerons vecteurs de la jaunisse nanisante.

Certaines dépassent le seuil d'intervention de 10% de plantes portant au moins un puceron.  On le sait depuis longtemps, plus une céréale d'hiver lève tôt, plus elle est exposée à l'infestation par les pucerons vecteurs de jaunisse nanisante.

Les analyses virologiques réalisées avant-saison sur des pucerons prélevés en maïs montrent que le virus est également présent dans une partie de la population des insectes.  Nous conseillons dès lors de réaliser un traitement de protection des escourgeons des variétés sensibles à la JNO de ces premiers champs (semis précoces) dès que possible. 

Pour les terres déjà semées mais non encore levées, l'intensité des vols de pucerons potentiellement vecteurs déterminée à l'aide du piège à aspiration de Gembloux a fortement diminué ces derniers jours.  Les prévisions météos pour les prochains jours (temps venteux et pluvieux et ensuite diminution des températures) étant moins favorables à la colonisation des nouvelles parcelles par les pucerons, il est conseillé d'attendre la levée complète et de décider sur base des résultats des nouvelles observations du réseau qui seront disponibles à ce moment-là.   

Toutes les listes des produits phytopharmaceutiques autorisés en céréales sont en ligne ici