CePiCOP - 17.10.2023 - Situation des cultures

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Les conditions estivales sont terminées et ont laissé la place à l'automne avec le retour de températures plus faibles et l'apparition des premières gelées à certains endroits.  Les pluies récentes ont contribué au développement des plantes de colza d'hiver.

gel sur feuilles de colza d'hiver au 16 octobre 2023

 Les colzas les plus développés présentent 8 à 9 grandes feuilles tandis que les plus tardifs sont à 4-5 feuilles moins développées et rattrapent leur retard de croissance.  Les hétérogénéités sont toujours visibles, les limaces et les altises étant les principaux ravageurs responsables de cet automne 2023.

Les grosses altises sont toujours capturées dans les bassins du réseau et indiquent leur présence depuis plusieurs semaines dans la culture de colza d'hiver. Elles sont actuellement très peu visibles en végétation, suite au net rafraîchissement des températures.  Peu de nouvelles morsures ont été observées sur feuilles.

Les pucerons sont encore observés mais en diminution par rapport à la semaine précédente.  Plusieurs pucerons sont parasités et ne représentent plus de danger pour la culture.

Les prochaines conditions météo seront moins favorables à de nouveaux vols d'insectes.  Les bassins resteront toutefois de bons indicateurs de la présence des insectes ravageurs tels que les altises adultes.  A la fin de l'automne, on pourra évaluer la pression liée à la présence ou à l'absence de larves d'altises.

Groupe « Colza », C. Cartrysse

Dans nos régions, le froment d'hiver peut être semé de la première semaine d'octobre jusqu'à la fin décembre, voire jusqu'en février.  Néanmoins, les semis effectués entre le 15 octobre et le début du mois de novembre constituent le meilleur compromis entre le potentiel de rendement et les risques culturaux. 

 La densité de semis adéquate doit être déterminée en tenant compte de plusieurs facteurs :

  •  La date de semis : dans nos régions, pour un semis réalisé en bonnes conditions de sol, les densités de semis recommandées selon l'époque de semis sont reprises dans le tableau ci-dessous ;
Densité de semis (grains/m²) recommandée en fonction de la date de semis. Source : Livre Blanc Céréales
  • De la préparation du sol et des conditions climatiques qui suivent le semis : pour des semis réalisés dans des conditions « limites » (temps peu sûr, longue période pluvieuse avant le semis, ...), les densités peuvent être majorées de 10 %.  Au contraire, lorsque les conditions de sol et de climat sont idéales, elles peuvent être réduites de 10 à 20 % ;
  • Du type de sol : dans des terres plus froides, plus humides, plus argileuses, voire très difficiles (Polders, Condroz), ces densités doivent être majorées de 20 à 50 grains/m².

L'objectif est d'obtenir une population d'environ 150 à 200 plantes par m² à la sortie de l'hiver pour les semis précoces et normaux et 200 à 250 plantes par m² pour les semis tardifs.

Au-delà de 250 plantes, quelles que soient les itinéraires de culture mis en œuvre, les rende­ments ne s'accroissent plus et peuvent même fléchir. Ils sont en tout cas plus coûteux à obte­nir.

En deçà de 150 plantes, les rendements peuvent encore régulièrement se situer très près de l'optimum. Dans les semis précoces, ou à date normale, la population peut même descendre à près de 100 plantes par m² sans pertes significatives de rendement pour autant qu'elle soit régulière.

Pour rappel, la densité de semis se mesure en grains/m² et se calcule en kg/ha

En effet, en fonction de l'année et de la variété, le poids des grains peut varier assez sensiblement. Ce poids des grains appelé poids de 1.000 grains (PMG) a alors un impact sur la densité de semis en kg/ha. Par exemple, semer à 115 kg/ha équivaut, suivant le cas, à semer de 225 grains/m² à 250 grains/m² ainsi que l'illustre le tableau ci-dessous.

Quantités de semences en kg/ha nécessaires pour une densité donnée en fonction du poids de 1.000 grains (PMG) exprimé en grammes. Source : Livre Blanc Céréales

Un outil de calcul est disponible sur le site du Livre Blanc pour vous aider à déterminer la densité optimale pour vos prochains semis.

Groupe “Phytotechnie céréales”, B. Van Der Verren

En fonction de la date de semis, les escourgeons vont du stade 1 feuille au stade début tallage.  Les désherbages ont déjà été réalisés ou sont en cours de réalisation.  La question se pose d'ajouter, ou non, un insecticide lors de ce passage. Les variétés tolérantes JNO ne nécessitent pas de protection insecticide contre la JNO. Il convient de se poser la question pour les champs emblavés avec des variétés sensibles.

Les parcelles ont été soumises à une pression et des vols de pucerons importants suite aux conditions climatiques estivales du mois de septembre et du début d'octobre. Cette pression a cependant diminué ces derniers jours, ce qui conduit à des situations très contrastées d'un champ à l'autre selon la concordance des dates de levées et l'intensité des vols, sans compter la présence ou non de champs de maïs venant d'être récoltés dans le périmètre de la parcelle qui peut influencer très localement les populations de pucerons dans les escourgeons.

Les observations de terrain réalisées dans 21 champs d'escourgeon ce lundi 16 octobre montrent des seuils de pucerons allant de 0% à 22%. Pour rappel, le seuil d'intervention conseillé de 10% de plantes portant au moins un puceron. Il est donc plus que jamais vivement conseillé de réaliser un comptage pour prendre la bonne décision. Le comptage se réalise sur 10 séries de 10 plantes (=100 plantes) et doit idéalement s'exécuter par beau temps et dans les heures les plus chaudes (et donc celles où les pucerons sont les plus actifs et visibles) entre 10 et 15h. Réaliser les observations face au soleil permet de repérer les pucerons par transparence de la feuille. Lorsqu'il fait froid et humide (le matin par exemple) ou lorsqu'il y a du vent, les pucerons se cachent dans le collet de la plantule, ce qui rend l'observation difficile et peut faire prendre une mauvaise décision.

Les produits insecticides utilisés à l'automne sont principalement des produits de contact et il est utile de les positionner correctement pour éviter qu'ils « ne servent à rien » et qu'ils ne touchent aucun puceron lors de votre passage. Penser à vérifier quelques jours après le traitement si celui-ci a été efficace. Si, dans les semaines qui viennent, les conditions météorologiques restent favorables aux pucerons, il sera peut-être nécessaire de réaliser un deuxième traitement.

Toutes les listes des produits phytopharmaceutiques autorisés en céréales sont en ligne ici.

Liste de variétés 2023 tolérantes à virus de la JNO (suivies dans le Livre Blanc Céréales)

Les variétés tolérantes à la jaunisse nanisante de l'orge sont Sensation, KWS Joyau, LG Zeta, LG Zoro, KWS Exquis et KWS Feeris, LG Zelda, Fascination, Integral et Idilic, SY Lavandel, SY Harrier, LG Zebulon et KWS Delis. Dès lors, même si des pucerons y étaient observés en grand nombre, ces variétés ne justifieraient aucun traitement insecticide.


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