CePiCOP - 23.04.2024 - Suivi des maladies en escourgeon et en froment - Fertilisation et régulateur en escourgeon - Etats des lieux des cultures d’épeautre et de colza - Deux communications

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Escourgeon

Stades : Les escourgeons du réseau d'observation sont partagés entre le stade dernière feuille pointante (BBCH 37) et le stade dernière feuille étalée (BBCH 39). Il n'est cependant pas rare d'observer dans les champs des barbes pointantes un peu partout en Wallonie (BBCH 49).

Maladies : Les pressions en rouille naine et, dans une moindre mesure, en rhynchosporiose observées dans le réseau ont légèrement augmenté depuis la semaine passée. La progression de l'helminthosporiose a été bloquée par le froid. Lorsque votre culture aura atteint ou dépassé le stade dernière feuille étalée (BBCH 39), il est conseillé de réaliser un traitement fongicide complet.

Fertilisation : La dernière fraction azotée pour les escourgeons peut être appliquée au stade dernière feuille étalée (BBCH39), de préférence sous forme solide afin d'éviter les brulures sur les dernières feuilles.

Régulateur : Attendre les bonnes conditions d'application (temps poussant, >12°C) pour appliquer le traitement régulateur au stade dernière feuille étalée (BBCH 39). Si nécessaire, le régulateur pourra être mélangé avec le fongicide appliqué à ce stade.

Froment

Stades : La majorité des froments est au stade 2e nœud (BBCH 32). Certaines parcelles, semées tardivement sont encore au stade 1er nœud (BBCH 31), tandis que d'autres, emblavées avec des variétés précoces sont déjà au stade dernière feuille pointante (BBCH 37).

Maladies : Comme annoncée la semaine passée, les rouilles ont été lessivées par les pluies et le développement de la septoriose est ralenti par les températures froides.  Le retour des beaux jours rimera avec la recrudescence de ces trois maladies sur les variétés sensibles.  Si vous avez implanté des variétés sensibles à la septoriose, à la rouille brune et/ou à la rouille jaune, il est recommandé de traiter vos parcelles de froment lorsque celles-ci auront atteint le stade 2ème nœud (BBCH 32). Pour toutes les autres parcelles, dont les seuils d'intervention ne sont pas dépassés, il est possible d'attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39).

Epeautre

Stades : Le froid a ralenti la croissance des épeautres qui n'ont que peu progressé depuis la semaine dernière. Les épeautres d'octobre sont toujours au stade premier nœud (BBCH 31) alors que les semis tardifs ont juste dépassé le stade épi 1cm. (BBCH 30).

Fertilisation : La deuxième fraction pour les semis de novembre et décembre peut être appliquée.

Raccourcisseurs : La période froide devrait prendre fin ce samedi et les conditions prévues pour la semaine prochaine devrait permettre l'application d'un raccourcisseur pour les cultures qui n'ont pas encore été régulées. Pour celles qui n'ont pu l'être, au vu de la décade de froid qui a accompagné une grande partie de la montaison, un second traitement ne devrait pas être nécessaire.

Maladies et ravageurs : De la rouille jaune est signalée dans certains champs d'épeautre. La variété Cosmos est reconnue sensible à la maladie et nécessitera peut-être un traitement au stade 2e nœud (BBCH 32) si la pression de la maladie s'avère importante. La septoriose est présente en sous étage mais n'est, actuellement, pas inquiétante pour l'épeautre.

Colza

Ravageurs : Peu de charançons des siliques suite aux conditions fraîches.  A surveiller avec la hausse annoncée des températures.

Maladie : La floraison est la période à risque pour le sclérotinia.  Seule une protection préventive compte.

Les stades des escourgeons du réseau d'observation du CePiCOP sont actuellement partagés entre la dernière feuille pointante (BBCH 37 ; 9 parcelles sur 20) et la dernière feuille étalée (BBCH 39 ; 11 parcelles sur 20). Il n'est cependant pas rare d'observer des parcelles plus avancées avec déjà des barbes pointantes (BBCH 49) en parcourant la Wallonie.  La rouille naine est toujours active dans les parcelles non traitées même si le froid a quelque peu ralenti sa progression. À la faveur des températures plus fraîches, la rhynchosporiose a progressé à Acosse, Dorinne et Mainvault.  En subissant ces températures, l'helminthosporiose a plutôt stagné mais reste présente (pression faible) à Ath, Mainvault et Acosse. La balance entre la rhynchosporiose et l'helminthosporiose devrait cependant s'inverser à partir de ce week-end, avec le retour de journées plus chaudes.

Réseau des parcelles escourgeon du CePiCOP (20 parcelles) :

Les maladies dans le réseau :

Dans l'ensemble du réseau d'observation escourgeon, plus de 76% des F-2 observées sont infectées par la rouille naine.   La sévérité observée ne dépasse cependant pas en moyenne les 4% sur ces feuilles infectées. 53%, 40%, 27% et 24% des actuelles F-1 des variétés observées respectivement à Ath, Mainvault, Lonzée et Acosse sont infectées par cette maladie avec une sévérité ne dépassant jamais les 1%. Enfin, quelques pustules de rouille naine sont déjà observables sur 7% des dernière feuilles des trois variétés implantées à Ath. Pour l'ensemble des variétés non traitées du réseau CePiCOP, le seuil de traitement est dépassé pour la rouille naine.

Le seuil d'intervention pour la rhynchosporiose est dépassé dans 5 situations sur 20. Il s'agit des variétés : LG Zelda à Lonzée, Mainvault et Dorinne, KWS Orbit à Mainvault et Visuel à Dorinne. L'helminthosporiose est présente à Ath, Mainvault et Acosse mais aucun seuil d'intervention n'est actuellement dépassé.

Recommandations :

Pour les parcelles ayant atteint ou dépassé le stade dernière feuille étalée (BBCH 39), il est maintenant temps de penser à réaliser une protection complète du feuillage. La météo de ce weekend et de la semaine prochaine s'annonce propice pour ce type d'opération. Il est cependant important d'insister sur le fait que la dernière feuille doit être bien étalée afin de protéger toutes les feuilles le plus longtemps possible et de réaliser vos traitements dans les meilleures conditions possibles pour optimiser leur efficacité.

Seuils d'intervention indicatifs pour les maladies de l'escourgeon selon les Bulletins de Santé du Végétal (*) :

A partir du stade 1er nœud (BBCH 31), sur les 3 dernières feuilles :

  • Pour la rouille naine : Variétés sensibles (**) : plus de 10% des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.
  • Variétés sensibles (**) : plus de 10% des feuilles atteintes.
  • Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.
  • Pour le cortège maladies rhynchosporiose et helminthosporiose : Variétés sensibles : plus de 10 % des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 25 % des feuilles atteintes.
  • Variétés sensibles : plus de 10 % des feuilles atteintes.
  • Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 25 % des feuilles atteintes.
  • Pour l'oïdium : Variétés sensibles : plus de 20% des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.
  • Variétés sensibles : plus de 20% des feuilles atteintes.
  • Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.

(*) https://draaf.hauts-de-france.agriculture.gouv.fr/2024-r673.html

(**) https://livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2023/10/2023-09-VI-Tableaux-de-synthese.pdf

Conseils pour le choix du traitement fongicide :

Pour rappel, et afin d'éviter l'apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l'application de produits de protection des plantes, il est conseillé de :

  • ne pas appliquer deux fois le même triazole par saison ;
  • n'appliquer une strobilurine qu'une seule fois par saison ;
  • n'appliquer un SDHI qu'une seule fois par saison.

Une fois ces règles bien en tête, il est maintenant possible de déterminer quel type de produits de protection pourrait être utilisé pour ce traitement à la dernière feuille (T2). La solution se basera principalement sur un produit contenant un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole). En effet, les triazoles seront capables de calmer l'infection en rouille naine (et en rhynchosporiose). Le prothioconazole est le triazole de référence contre les maladies de l'escourgeon. C'est également le seul triazole encore efficace contre l'helminthosporiose. Attention cependant, si un produit à base de prothioconazole a été utilisé pour le T1, il faudra choisir une solution ne contenant pas cette substance active pour le T2. En plus du triazole, il est également grandement recommandé d'utiliser un SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad ou benzovindiflupyr) afin de profiter de sa rémanence d'action. Enfin, l'ajout d'une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine) permet de renforcer l'efficacité à la fois contre la rouille naine et l'helminthosporiose. Cependant, si cette famille de substance active a déjà été utilisée en T1 elle ne pourra plus être appliqué en T2. Les strobilurines ne sont à utiliser que sur les variétés très sensibles à la rouille naine et/ou à l'helminthosporiose.

La modulation de dose n'est dans ce cas-ci pas recommandée afin de ne pas diminuer la rémanence d'action de la solution utilisée.

Des exemples de schémas de protection fongicide se trouvent dans votre Livre Blanc de février 2024, dans la rubrique « Lutte intégrée contre les maladies - Protection de l'escourgeon ».

Groupe « maladies » C. Bataille

Les stades de croissance des froments du réseau d'observation CePiCOP sont principalement concentrés autour du stade 2e nœud (BBCH 32 ; 14 parcelles sur 27). Certaines sont encore au stade 1er nœud (BBCH 31 ; 10 parcelles sur 27) tandis que d'autres, emblavées avec la variété Campesino, ont déjà atteint le stade dernière feuille pointante (BBCH 37 ; 3 parcelles sur 27). La grande disparité entre les stades s'explique principalement par l'étendue des dates de semis mais aussi par les différences de climats entre régions et par la précocité des variétés emblavées.

Réseau des parcelles froment du CePiCOP (27 parcelles) :

Les maladies dans le réseau :

La rouille jaune est actuellement observée dans la variété Campesino à Acosse, Ath, Hodeige et Pailhe et dans la variété LG Skyscraper à Ath et Hodeige. Complètement lessivée par les pluies incessantes de la semaine qui vient de s'écouler, les pressions observées sont inférieures à celles observées la semaine dernière. La maladie semble cependant se répandre en Wallonie et la visite des parcelles emblavées avec une variété très sensible est conseillée durant ce week-end.

La septoriose est présente dans toutes les parcelles du réseau à différents niveaux d'infection. La pression est particulièrement élevée dans le Hainaut avec 11% et 25% des F-1 infectées respectivement à Chièvres et à Ath. 78% et 81% des F-2 de ces mêmes parcelles sont infectées. A part ces deux sites d'observation, seuls la variété LG Skyscraper à Sart-Risbart et à Pailhe et la variété Gleam à Pailhe et Lonzée ont dépassé le seuil d'intervention pour cette maladie.  De nouveau, la visite de vos parcelles est conseillée afin d'évaluer la pression en maladie en vue d'une possible intervention lorsque le stade clé (2e nœud, BBCH 32) sera atteint. 

Il y a actuellement une fréquence en rouille brune non négligeable dans la plupart des parcelles du réseau excepté à Lonzée et à Mettet. La sévérité observée est cependant faible mais il sera important de prendre en compte cette maladie dans la détermination du programme de traitement durant cette saison 2024.

Recommandations :

Globalement, le retour de températures plus douces sera aussi synonyme de reprise des infections en rouille jaune, septoriose et rouille brune dans les variétés sensibles.

  • Rouille jaune :

Il vous est conseillé de surveiller vos parcelles et d'envisager un traitement fongicide uniquement :

  • si vous n'avez pas encore traité et si vous observez des ronds de rouille jaune actifs dans vos parcelles ;
  • ou si vous avez déjà traité il y a plus de deux semaines et si des pustules de rouille jaune actives font de nouveau leur apparition dans vos parcelles.
  • Septoriose :

La pression en septoriose est relativement élevée, surtout dans les parcelles emblavées avec une variété sensible.  Nous vous recommandons fortement de visiter vos parcelles. Tout indique qu'un premier traitement fongicide sera nécessaire pour les variétés sensibles à la septoriose lorsque celles-ci auront atteint le stade clé du 2e nœud (BBCH 32).

Lorsque votre culture aura atteint le stade 2e nœud (BBCH 32) et si l'un des seuils indiqués ci-dessous est dépassé, une première application de fongicide (T1) peut être envisagée. Si ce n'est pas le cas, il est possible d'attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) pour réaliser une protection complète des froments.

Seuil indicatif de risque septoriose selon les Bulletins de Santé du Végétal (*):

Au stade « 2e nœud »:

Þ pour les variétés sensibles(**) (cote < 6.5): 20% des F-2 déployées du moment touchées,

Þ pour les variétés peu sensibles: 50% des F-2 déployées du moment touchées.

(*) https://draaf.hauts-de-france.agriculture.gouv.fr/2024-r673.html

(**)https://livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2023/10/2023-09-VI-Tableaux-de-synthese.pdf

  • Rouille brune :

Si un traitement est envisagé contre la septoriose et/ou la rouille jaune, celui permettra de juguler également l'infection en rouille brune (si celle-ci est présente).

  • Conseils pour le choix du traitement fongicide :

Pour rappel et afin d'éviter l'apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l'application de produits de protection des plantes, il est conseillé :

  • d'alterner les triazoles utilisés entre les applications ;
  • de n'appliquer une strobilurine qu'une seule fois par saison ;
  • de n'appliquer un QiI (fenpicoxamid) qu'une seule fois par saison ;
  • de n'appliquer un SDHI qu'une seule fois par saison.

Une fois les seuils et les règles ci-dessus bien en tête, il est maintenant possible pour vous de déterminer si votre culture a besoin ou non d'un premier traitement contre la septoriose (T1). Ce traitement devra reposer sur une solution à base de triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole) et/ou d'un QiI (fenpicoxamid). Si par la suite, vous souhaitez protéger vos épis contre la fusariose, il est conseillé de garder les produits à base de prothioconazole pour plus tard et de se diriger vers d'autres produits, ne contenant pas cette substance active. L'ajout d'une strobilurine est possible si vous observez également une forte pression en rouille jaune et si votre culture est bien au stade 2e nœud (BBCH 32). Enfin, l'ajout d'un produit multi-sites, à base de folpet ou de soufre (liquide de préférence) est fortement recommandé. Veillez à garder les produits à base de SDHI pour une application à la dernière feuille ou à l'épiaison afin de profiter pleinement de leur forte efficacité et de leur longue rémanence.

Dans les prochaines semaines, les avis du CePiCOP continueront à vous guider quant à l'évolution de l'infection des maladies et aux interventions potentielles à envisager. N'hésitez pas à consulter les outils FONGIBLE et SPRAYVISION mis à votre disposition sur la plateforme Agromet afin de vous guider dans les décisions à prendre sur vos parcelles de froment (https://agromet.be/fr/oad/pheno01/fongible/v1/).

L'exercice a été réalisé avec l'OAD FONGIBLE pour toutes les localités reprises dans le réseau d'observation CePiCOP avec à chaque fois une variété sensible et une variété résistante. Pour chaque situation, un risque de développement de septoriose et de rouille brune s'affiche et l'outil conseille un traitement au stade 2e nœud (BBCH 32) suivi d'un second au stade épiaison (BBCH 55). Avec ces indications supplémentaires, il devient aisé de choisir son schéma de protection fongicide.

Groupe « maladies » C. Bataille

La dernière fraction azotée pour les escourgeons doit être appliquée au stade dernière feuille étalée (BBCH39), de préférence sous forme solide afin d'éviter les brulures sur les dernières feuilles. Certaines parcelles atteignent désormais ce stade. Dans les autres conditions, il faudra attendre encore quelques jours afin que les plantes puissent déployer leur dernière feuille. Dans le cas d'un apport en trois fractions, le conseil « Livre Blanc » est d'appliquer (en tenant compte des correctifs pour votre parcelle) 50kgN/ha pour les variétés lignées et 75kgN/ha pour les variétés hybrides. Pour rappel, les schémas de fertilisation conseillés dans le Livre Blanc 2024 sont développés à la p.82 et disponible en ligne : https://livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2024/03/2.2.-La-fertilisation-azotee.pdf

Les conditions de l'année augmentent le risque de verse. Les produits à base d'ethephon (SL : 480 g/L ethephon) appliqués au stade dernière feuille étalée (BBCH 39) à la dose maximale de 1,25 L/ha sont largement suffisants. Le TERPAL (SL : 305 g/L chlorure de mepiquat + 155 g/L ethephon), applicable du stade dernière feuille au stade premières barbes visibles (BBCH 39-49), à une dose maximale de 3 L/ha, constitue une autre possibilité. Si nécessaire, le régulateur pourra être mélangé avec le fongicide appliqué à ce stade.

Pour assurer à la fois une bonne efficacité et une parfaite sélectivité d'un traitement régulateur de croissance, les conditions climatiques doivent être favorables à la croissance de la culture, tant au moment du traitement que dans les jours qui suivent. La température doit se situer entre 12°C et 20°C, et l'hygrométrie de l'air être supérieure à 50-60 %. Il faut éviter de traiter pendant les coups de chaleur. L'amplitude thermique entre le jour et la nuit ne devrait pas dépasser 15°C. L'efficacité du traitement diminue en condition de déficit hydrique au moment du traitement.

Plus d'informations sur les conditions d'application p.91 https://livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2024/03/2.3.-Lutte-integree-contre-la-verse.pdf

Groupe « phytotechnie » A. Nysten

La période de froid touche à son terme et les prévisions météorologiques annoncent un retour aux normales saisonnières à partir de ce vendredi. Pour la culture de l'épeautre, la principale crainte est écartée : le stade de la méiose ne sera pas atteint avant la fin des gelées. En conclure que tous les épis sortiront indemnes de ces dix jours de froid est cependant optimiste. Le plus vraisemblable est qu'il manquera souvent quelques étages de grains à la base des épis mais au moins la production de pollen n'a pas été affectée.

Figure 1 Le dérèglement climatique est symbolisé ce mardi matin par ce muguet pétrifié de givre. L’hiver et le printemps se croisent et se recroisent. Chacun d’eux semble avoir perdu ses repères et, par la force des choses, le rythme des saisons s’en trouve profondément perturbé.

Développement des cultures

Les épeautres n'ont que peu progressé depuis la semaine dernière. Les épeautres d'octobre sont toujours au stade premier nœud (BBCH 31) alors que les semis tardifs ont juste dépassé le stade épi 1cm. (BBCH 30). Les blessures occasionnées par les grêles et les brulures d'azote ont également contribué à ralentir le développement de la culture.

Fertilisation

Le redoux devrait permettre l'application de la deuxième fraction dès la fin de la semaine. Ceci concerne les semis de novembre et décembre ; ceux d'octobre ayant bien souvent déjà été fertilisés.

Raccourcisseurs

Le froid a ralenti l'élongation des tiges et a réduit le risque de verse. Les cultures qui ont été régulées avant les froids devraient ainsi pouvoir se passer d'un second traitement. Pour les autres qui n'ont pas encore été raccourcies, le manque de luminosité et la sensibilité des épeautres rendent souvent utile l'application d'un traitement si la fertilisation dépasse 100uN.

Maladies et ravageurs

Les pluies ont lessivé les feuilles et les pustules de rouille sont difficiles à observer. La rouille jaune est présente mais pas inquiétante. Même en présence de symptômes, il est recommandé d'attendre le stade 2e nœud (BBCH 32) avant d'opter pour un traitement fongicide. Celui-ci pourrait s'avérer utile si la variété est réputée sensible (Cosmos) ou si la septoriose prend de l'ampleur. Plus de précisions seront apportées la semaine prochaine qui devrait coïncider avec le stade 2e nœud (BBCH 32).

Groupe « Epeautre », G. Jacquemin

Comme annoncé, la semaine écoulée a connu l'arrivée d'air polaire entraînant des températures plus fraîches que la normale, des giboulées, de fréquentes averses et du vent parfois violent.  Avec les deux nuits de gel nocturne de ce début de semaine, l'heure n'est pas encore au printemps. 

Le colza d'hiver est actuellement toujours en fleurs.  Les parcelles les plus avancées défleurissent suite aux pluies abondantes.  Les autres champs poursuivent leur floraison, surtout au niveau des hampes secondaires.  Les zones les plus tardives dans les champs hétérogènes sont au début de la floraison.

La formation des siliques se poursuit avec une bonne fécondation jusqu'à maintenant.

On peut observer de légers impacts des petits grêlons (giboulées d'avril) sur les feuilles, les tiges et les siliques formées.

Figure 3 Gel nocturne et colza en fleurs sur la photo de gauche (photo du 23 avril 2024) et impact de petits grêlons sur feuilles et tiges de colza (photo du 22 avril 2024)

Côté insectes ravageurs, les méligèthes et les charançons des siliques sont les insectes observés actuellement.  Les pièges jaunes, moins attractifs pendant la floraison du colza, révèlent leur présence en faible nombre durant la semaine précédente, avec des conditions climatiques peu favorables aux vols.

Les comptages de ce lundi dans les 28 champs de colza d'hiver suivis dans le cadre du réseau indiquent une présence des méligèthes dans les fleurs dans 17 champs et une présence des charançons des siliques dans 7 champs, à raison de 4 à 17 adultes pour 40 plantes, soit en dessous du seuil d'intervention d'1 charançon sur 2 plantes.

Les premières larves de méligèthes ont été aperçues dans les fleurs ainsi que quelques insectes auxiliaires, Tersilochus, pouvant parasiter les larves d'insectes ravageurs.

Les insectes pollinisateurs profitent de quelques rayons de soleil pour sortir.

La fin de semaine est annoncée plus douce avec le retour du soleil et de meilleures températures.  Les charançons des siliques seront à surveiller.

Groupe « Colza », C. Cartrysse

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