Céréales
Les champs d'épeautre verdissent à vue d'œil. En présence d'eau et de chaleur, les plantes valorisent pleinement les premières fractions azotées. S'il pleut encore, les quantités de précipitations sont désormais réduites, le vent soutenu et les températures permettent un ressuyage progressif des terres.
Développement des cultures
L'avancée des cultures est si rapide que désormais les semis d'octobre comptent près de deux semaines d'avance par rapport à une année normale. Au 25 mars de cette année, les plantes ont déjà accumulé 250 degrés-jours (en base 0°C) de plus qu'à la même date sur la moyenne des 30 dernières années. Cela correspond, par exemple, à la somme de température nécessaire pour passer de l'épi 1 cm (BBCH 30) au stade deux nœuds (BBCH 32). Cette semaine encore, les températures nocturnes sont 4 à 5°C supérieures à la normale (7-8°C à la place de 3°C). Si c'est une chance pour les semis tardifs qui rattrapent leur retard, on ne sait si on doit s'inquiéter de ce développement tellement précoce des épeautres semés en octobre.
Fertilisation
Rares sont les situations où les premières fractions azotées n'ont pas encore été appliquées. Les engrais azotés sont actuellement prélevés par les plantes pour compléter leur tallage et développer de nouvelles feuilles qui semblent plus larges qu'à l'accoutumée.
Désherbage
La semaine dernière a été propice à l'application des herbicides mais également aux passages de herses étrilles dans les terres les moins humides. Dans les semis tardifs, il y a généralement très peu de graminées, les vulpins ne germant pratiquement plus après le 15 novembre. Dans ces situations, si les dicotylées sont également absentes ou peu développées, rien ne s'oppose à attendre le stade 1er ou 2ème nœud (BBCH 31 et 32) pour refaire un tour des parcelles et prendre une décision.
Raccourcisseurs
Dans les situations les plus avancées, les plantes atteindront le stade épi 1cm (BBCH 30) au cours de la semaine prochaine. A partir de ce stade, les régulateurs contenant du chlorméquat chlorure ou de la prohexadione (+ trinexapac-éthyl) sont autorisés. La saison dernière, la densité des cultures et les conditions nuageuses lors du redressement avaient entrainé un risque accru de verse. Cette saison, la luminosité annoncée devrait être supérieure et dans de nombreuses situations, le nombre de plantes par mètre carré est assez faible. Ces deux paramètres réduisent le risque verse et nous amène à distinguer les situations en fonction des variétés et de la fumure appliquée. Outre la verse, la saison dernière nous a rappelé qu'en épeautre les bris, qu'ils soient de tiges ou d'épis, sont également à prendre en compte. Suite aux récoltes difficiles de 2023, les tolérances à ces 3 faiblesses ont pu être caractérisées avec précision. Lorsque la fumure azotée totale dépasse 100 unités, les schémas de renforcement des tiges se répartissent en un ou deux traitements.
Les variétés assez tolérantes comme Sérénité, Albertino et Cosmos pourront se satisfaire d'un traitement, tandis que des variétés plus sensibles telles que Convoitise et Alboretto en nécessiteront souvent deux. Pour d'autres comme Badensonne ou Zollernperle, le nombre de traitements dépendra de la fumure. Ces propositions se basent sur de la logique et sur des observations récurrentes mais pas encore sur des séries d'essais suffisamment répétées. Vos expériences et la connaissance de vos terres restent bien évidemment prépondérantes pour vos choix de protection anti-verse. Le tableau ci-dessous peut juste vous aider dans vos décisions. C'est un peu un « Outil d'Aide à la Décision » gratuit et à utilisation directe.
Maladies et ravageurs
Rien de préoccupant, la situation est calme.
Groupe « Epeautre », Guillaume Jacquemin