CePiCOP - 25.03.2025 - Reconnaitre les principales maladies de l’orge afin d’ajuster sa protection !
Céréales

Les escourgeons se situent désormais au stade redressement/ épi 1 cm (BBCH30) et il est doucement temps d'observer vos parcelles. Une intervention au bon moment est la clé d'une lutte raisonnée ! Deux stades phares (BBCH) sont à surveiller en escourgeon : le stade premier nœud (31) et le stade dernière feuille (39). À ces moments stratégiques, une observation attentive des parcelles permet d'identifier les maladies présentes et d'évaluer la nécessité d'une intervention ou non, en s'appuyant sur les recommandations du CePiCOP.
1/ La rhynchosporiose (Rhynchosporium secalis)
Cette maladie fongique se manifeste par des lésions foliaires irrégulières, sèches en leur centre (aspect blanchâtre) et bordées d'une marge brune bien délimitée (Figure 1). Parfois, la base du limbe est atteinte, avec un dessèchement entouré d'un liseré brun visible au niveau des oreillettes et de la ligule. La contamination débute à la base des plantes et progresse vers les étages supérieurs sous l'effet des pluies (effet "splash"). Il est essentiel d'écarter le feuillage pour détecter sa présence (Figure 2). La maladie peut s'installer dès l'automne sur les jeunes plantules et se développe activement au début du printemps. Le risque épidémique est maximal à cette période, tandis qu'à partir de l'épiaison, les températures supérieures à 20°C freinent sa progression.


2/ L'helminthosporiose (Pyrenophora teres)
Les symptômes apparaissent sous forme de nécroses brun foncé entourées d'un halo jaune, visibles sur les deux faces des feuilles. Ces lésions, souvent longitudinales, s'alignent le long des nervures et présentent un réseau sombre en "échelle" (Figure 3). L'infection se propage uniformément dans la parcelle et progresse de la base vers le sommet de la plante. Elle peut infecter les plantules avant l'hiver, se réactiver à la reprise de croissance, et provoquer des attaques sévères après le déploiement de la dernière feuille jusqu'à la fin de la floraison.

3/ La rouille naine (Puccinia hordei)
Les symptômes sont des pustules orange à brune isolées et disposées aléatoirement sur le limbe foliaire (Figure 4). Ces pustules contiennent une poudre brun-orangé composée de spores facilement dispersées par le vent. Cette maladie ne forme pas de foyers au niveau de la parcelle et se retrouve partout dans le champ infecté. En sortie d'hiver, des pustules de rouille naine peuvent être visibles sur les plantes mais la maladie ne devient vraiment problématique qu'après le déploiement de la dernière feuille. Sa propagation ralentit lorsque les températures excèdent 25°C, mais elle peut persister jusqu'à la fin du cycle de culture.

4/ La ramulariose (Ramularia collo-cygni)
Les symptômes de la maladie sont de petits spots rectangulaires dont les côtés les plus longs suivent les nervures des feuilles. Les côtés les plus courts sont plus irréguliers. Ses tâches nécrotiques sont de couleur brun foncé. Le tout est entouré d'un halo jaune bien marqué (Figure 5). Les symptômes peuvent être vus sur les deux faces de la feuille infectée. La ramulariose ne se déclare réellement que lorsque la plante a enclenché sa croissance reproductive. C'est donc souvent à la fin de l'épiaison qu'une épidémie de ramulariose peut démarrer. Les symptômes apparaissent très rapidement et l'état de la culture peut changer du tout au tout en une semaine si la protection fongicide n'a pas été suffisante.

A ne pas confondre avec :
- Les symptômes physiologiques dûs à un stress lumineux : provoque de petits spots brun foncé limités à la surface exposée à la lumière, sans trace sur l'autre face (Figure 6).
- Les taches léopard : certaines variétés peuvent produire des taches brunes plus ou moins grandes, présentant parfois un léger halo jaune, mais beaucoup moins prononcé que la ramulariose (Figure 7).
- Les brûlures polliniques : lors de la floraison durant une période humide, le pollen peut coller aux feuilles d'orge, les brûler et favoriser la croissance de champignons saprophytes, de bactéries et de levures induisant de petits points bruns sur la surface de la feuille. Ils sont plus petits que les spots de ramulariose (taille d'un trou d'aiguille).
- Les réactions à l'oïdium : la plupart des variétés d'orge actuelles résistent bien à l'oïdium. Certaines cependant génèrent des taches en se défendant contre la maladie (oxydative burst). Ce sont des spots bruns au sein desquels un mycélium blanc (début d'infection de l'oïdium) est visible (Figure 8).



Des compléments d'informations sont disponibles sur les sites :
- http://www.livre-blanc-cereales.be/thematiques/maladies/
- http://www.fiches.arvalis-infos.fr/liste_fiches.php?fiche=acc&type=
Groupe « maladies » A. Nysten