L'helminthosporiose, la maladie la plus importante sur orge
Jeunes symptômes d'helminthosporiose photographiés le 09/04/2018 alors que l'escourgeon n'était encore qu'au stade BBCH 31. Source : CRA-W. |
Les symptômes de la maladie se présentent sous forme de nécroses brun foncé, entourées d’un halo jaune et visibles sur les deux faces de la feuille. Les nécroses sont bien souvent de forme longitudinale et disposées le long des nervures. Un réseau brun foncé en forme d’échelle se distingue au sein de ces lésions. La maladie se répartit de façon homogène dans la parcelle atteinte. L’infection monte du bas vers le haut de la plante. Des confusions sont possibles avec des taches d’origine physiologique (stress climatique), localisées en haut de plantes principalement. Des températures relativement chaudes (15-20°C) permettent une bonne implantation de la maladie. La pluie et le vent permettent la dissémination des spores et la progression de la maladie dans les étages foliaires.
La rhynchosporiose, une maladie assez facile à reconnaître
Symptômes de Rhynchosporiose. Photo prise le 25/05/2016. Source : CRA-W. |
Les symptômes foliaires sont irréguliers, desséchés au centre (blanchâtre) et entourés d’une marge brune très marquée et bien délimitée. C’est parfois la base du limbe qui est touchée. Dans ce cas, un dessèchement bordé d’un liseré brun est observé au niveau des oreillettes et de la ligule. La rhynchosporiose contamine d’abord la base des plantes et remonte ensuite les étages foliaires à la faveur des pluies. Il est donc important d’écarter le feuillage pour vérifier sa présence dans une parcelle.
La rouille naine de l'orge, une cousine de la rouille brune sur blé
Symptômes de rouille naine sur l'avant dernière feuille (F2). Photo prise le 25/05/2016. Source: CRA-W |
Les symptômes de rouille naine sont des pustules orange à brune disposées aléatoirement sur le limbe foliaire. Ces pustules contiennent une poudre brun-orangé composée de spores facilement dispersées par le vent. Cette maladie ne forme pas de spot au niveau de la parcelle et se retrouve partout dans le champ infecté. La rouille naine est capable de causer des pertes de rendement ponctuellement conséquentes, pouvant aller jusqu’à 30 %. Elle se disperse principalement par le vent même sur de longues distances mais aussi parfois par la pluie (splashing). Son développement est influencé par la température (min 5°C) et l’humidité relative ainsi que la présence d’eau libre sur les feuilles.
La ramulariose, une maladie apparue récemment
Les symptômes de la maladie sont de petits spots rectangulaires dont les côtés les plus longs suivent les nervures des feuilles. Les côtés les plus courts sont plus irréguliers. Ses tâches nécrotiques sont de couleur brun foncé. Le tout est entouré d’un halo jaune bien marqué. Les symptômes peuvent être vus sur les deux faces de la feuille infectée.
Symptômes de ramulariose sur l'avant dernière feuille (F2). Photos prises le 16/06/2016. Source: CRA-W |
A ne pas confondre avec :
- Les symptômes physiologiques dus à un stress lumineux : ces derniers se présentent comme de petits spots brun très foncé et parfois entourés d’un halo jaune. Ils sont cependant uniquement limités à la surface de la feuille exposée à la lumière et ne se retrouvent pas sur l’autre face.
- Les taches léopard : certaines variétés peuvent produire des taches brunes plus ou moins grandes, présentant parfois un léger halo jaune, mais beaucoup moins prononcé que la ramulariose.
- Les brûlures polliniques : lors de la floraison durant une période humide, le pollen peut coller aux feuilles d’orge et favoriser la croissance de champignons saprophytes, de bactéries et de levures induisant de petits points bruns sur la surface de la feuille. Ils sont plus petits que les spots de ramulariose (taille d’un trou d’aiguille).
- Les taches en réaction à l’oïdium : la plupart des variétés d’orge actuelles résistent bien à l’oïdium. Certaines cependant génèrent des taches en se défendant contre la maladie (oxydative burst). Ce sont des spots bruns au sein desquels un mycélium blanc (début d’infection de l’oïdium) est visible.
Coordination scientifique : Groupe « maladies » A. Legrève, H. Wera