CePiCOP - 19.04.2022 - 4. Suivi de l’épeautre

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La priorité des agriculteurs cette semaine n’est certes pas aux céréales.  Les travaux d’implantations des maïs, pommes de terre et désormais tournesols requièrent toute l’attention.  La météo prévoit une belle semaine sèche et ensoleillée qui devrait se terminer par des précipitations cumulant une dizaine de litres par m² entre samedi et lundi. 

Les épeautres poursuivent leur redressement.  La majorité ont atteint le stade BBCH 30 « épi 1cm ».  A ce stade et à la faveur des conditions de croissance très favorables, l’application d’un régulateur est recommandée pour toutes les situations présentant un risque de verse (fertilisation > 120 Unités, forte densité, terre riche et lourde).  Les conditions très ensoleillées de ce printemps sont assez favorables à un renforcement des tiges réduisant ainsi le risque de voir verser les céréales.  Cependant l’épeautre reste une céréale sensible à la verse est dans de nombreux cas, une seconde application de régulateur reste justifiée 10 à 15 jours après le premier traitement cycocel (chlorure de chlorméquat).

Pour les fertilisations en trois passages, nous nous situons généralement entre la deuxième et la troisième application.  Pour les situations tardives ou qui totaliseront seulement deux passages, la deuxième fraction n’a parfois pas encore été appliquée.  Dans ce cas, il vaut sans doute mieux attendre encore quelques jours pour valoriser au mieux les pluies annoncées pour la fin de semaine.

Deux plantes attaquées par une larve de taupin (à droite) en comparaison avec leurs voisines saines (à gauche). Photo G. Jacquemin

En Ardenne, nous avons observé la semaine dernière quelques plantes qui jaunissent, rougissent et vont jusqu’à dépérir.  Il s’agit d’attaques de larves de taupins (à droite sur la photo).  Les taupins sont présents sur toute la Belgique mais les adultes pondant préférentiellement leurs œufs dans les prairies, les rotations habituellement pratiquées en Ardenne leur conviennent parfaitement.  Pour la plupart des espèces, les larves se développent durant 3-4 ans dans le sol.  Même si leur nombre décroît avec les années, leur voracité augmente avec leur taille.  Les dégâts les plus importants s’observent donc la 2e et 3e année qui suivent la prairie temporaire.  Ces larves communément appelées « ver fil de fer » rongent les plantes à hauteur du collet.  Ces larves strictement souterraines ne s’attaquent pas aux feuilles mais passent de plante en plante.  C’est pourquoi les dégâts s’observent généralement par groupes de 3 à 10 plantes.  Leur impact est rarement préjudiciable au rendement. 

Côté maladies, la rouille jaune est visible dans de nombreux champs.  A ce stade de la culture, les résistances variétales se mettent en place.  C’est pourquoi, la pression de la rouille régresse pour certaines variétés tolérantes et par contre s’intensifie sur les variétés sensibles.  Si cela s’avère nécessaire, un fongicide pourra être appliqué dans une semaine ou 10 jours lorsque le stade premier nœud (stade BBCH 31) sera atteint.  Il pourra alors être combiné à l’application du second régulateur.  Ce point sera traité dans le prochain avertissement hebdomadaire.

 


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