Les températures élevées et records pour la saison (réchauffement climatique) bénéficient au développement de la culture de colza d'hiver ainsi qu'à l'activité des insectes.

Les stades du colza d'hiver sont très variables d'un champ à l'autre.  Actuellement, on trouve des plantes allant de 3 à 9 feuilles, avec une majorité entre 4 et 6 feuilles.  La situation est également très contrastée au niveau du recouvrement du sol.  Les colzas plus développés recouvrent bien le sol et sont généralement réguliers tandis que les moins développés ne couvrent pas encore le sol.  Ceux-ci ont subi des freins liés aux orages après le semis, et aux attaques de limaces et d'altises sur jeunes plantes.

L'hétérogénéité entre champs de colza d'hiver et au sein de ceux-ci, est bien visible.

Au cours de la semaine écoulée, les grosses altises ont été capturées dans tous les pièges du réseau, en nombre variable, mais en forte croissance par rapport à la semaine précédente qui avait été maussade.  La météo chaude et sèche est favorable à leur activité (morsures et pontes).

Sur les plantes de colza d'hiver, les altises adultes ont été observées aux heures ensoleillées et chaudes.  Il faut distinguer les morsures anciennes et nouvelles sur les feuilles.

Même s'il y a déjà eu un traitement insecticide, il faut continuer à surveiller les plus petits colzas car ils restent vulnérables.

A cause de la douceur des températures, des pucerons verts et noirs, aptères et ailés, sont observés à la face inférieure des feuilles de colza, en nombre limité jusqu'à présent.  Les variétés TuYV permettent de lutter contre le virus de la jaunisse du navet transmis par le puceron vert.  De nombreuses variétés de colza d'hiver, disponibles en Belgique lors des semis en 2023, sont tolérantes au virus TuYV : AMBASSADOR, BESSITO, DK EXBURY, DK EXCITED, DK EXPECTATION, DK EXPOSE, DK PLACID, FELICIANO KWS, GENEROSO, HANISSA, HOSTINE, KWS ARIANOS, KWS DINGOS, LG ACADEMIC, LG ARMADA, LG ATLAS, LG AUCKLAND, LG AUSTIN, LG AVIRON, LID INVICTO.

Après un passage pluvieux, la météo annoncée pour les prochains jours connaîtra encore des températures élevées, propices à l'activité des insectes qui continueront à être surveillés.

Groupe « Colza », C. Cartrysse

Au moment des semis d'escourgeon, il est bon de rappeler que certains leviers agronomiques s'avèrent très utiles pour lutter contre les graminées en céréales d'hiver. 

La rotation, grâce à l'alternance des cultures d'hiver et de printemps, perturbe fortement le développement des populations de graminées adventices.  L'efficacité d'un labour rotationnel n'est pas à négliger, surtout s'il est positionné après un désherbage raté.  Reporter la date de semis d'une quinzaine de jours permet de réduire la production grainière du vulpin d'environ 60%.  Ce chiffre augmente encore si le report de la date de semis est couplé à la mise en œuvre d'un faux-semis.  Une fois les céréales semées, il n'est plus possible de lutter contre les adventices autrement que chimiquement ou mécaniquement.

Le passage d'un outil mécanique comme la herse étrille peut, en cas de conditions pédoclimatiques favorables, être tenté dès l'automne.  Si vous envisagez ce type de solution, il convient d'anticiper en semant un peu plus dense et un peu plus profond.

En orge d'hiver, la gestion chimique des adventices a lieu préférentiellement durant l'automne.  En effet, c'est à ce moment que la majorité des mauvaises herbes va germer et croître.  Jeunes et peu développées, ces dernières sont facilement et économiquement éliminées.  Pour ce faire, le traitement envisagé devrait inclure du flufenacet.  Cette substance active, principalement efficace contre les graminées, peut être complétée par un partenaire afin de renforcer l'activité contre graminées ou étendre le spectre d'action aux dicotylées.  Afin d'en optimiser l'efficacité, le traitement doit être réalisé en préémergence ou en postémergence précoce (1 voire 2 feuilles de l'orge), sur un sol humide et non motteux.  Une humidité excessive et un semis mal soigné (semences non couvertes) peuvent engendrer des problèmes de phytotoxicité.  

Groupe « Désherbage céréales », F. Henriet

Les catégories de qualité technologique des variétés d'épeautre cultivées en Wallonie présentées ci-dessous ont été établies en se basant principalement sur la valeur de la qualité technologique à la panification des protéines sur plusieurs années, le W/P (W : Force boulangère à l'alvéographe Chopin ; P : Protéines) ; tout en prenant en compte des valeurs critiques du temps de chute de Hagberg, de la teneur en protéines, du Z/P (Z : Zélény ; P : Protéines), des autres paramètres de l'alvéographe Chopin, du Mixolab Chopin +, de la sensibilité à la verse et de la fusariose des épis. Les échantillons sont issus d'un mélange des lieux wallons des essais variétaux traitées des dernières années.

Ces catégories sont évaluées pour l'aptitude à la panification standard en mono-variété pur et sans additifs.

• Qe1 (Epeautre panifiable en pur) est une catégorie de qualité d'épeautre apte à être panifiée de manière standard en pur.
• Qe2 (Epeautre panifiable avec 30-50% de froment de qualité panifiable Q1) est une catégorie de qualité d'épeautre dont la panification classique nécessite soit en ajoutant au moins 30 à 50% d'un froment de qualité panifiable Q1, soit une panification artisanale en pur.
• Qe3 (Epeautre panifiable avec 50-70% de froment de qualité panifiable Q1) est une catégorie de qualité d'épeautre dont la panification classique nécessite soit en ajoutant au moins 50 à 70% d'un froment de qualité panifiable Q1, soit une panification très artisanale en pur.
• Qe4 (Epeautre panifiable avec 70-90% de froment de qualité panifiable Q1).  Il est possible de panifier cette catégorie classiquement soit en ajoutant au moins 70 à 90% d'un froment de qualité panifiable Q1, soit une panification extrêmement artisanale en pur.

Des classements distincts sont réalisés entre agriculture conventionnelle et biologique car la qualité du gluten est parfois différente entre ces deux modes de culture pour une même variété.

Cela vient du fait qu'il y a une interaction entre la fumure azotée et la variété. Certaines variétés n'arrivent pas à maintenir leur niveau de production de protéines technologiques panifiables lorsqu'une fumure azotée moins favorable est appliquée.

Groupe « qualité en céréale », B. Godin