CePiCOP - 21.05.2024 - Suivi des maladies en froment - Comment observer les ravageurs et point sur les populations - Fumure et protection du Blé dur - Protection du pois protéagineux - Agenda des visites
Stades : La grande majorité des froments a dépassé le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) et se dirige vers le stade épiaison (BBCH 51-59). Les variétés plus hâtives comme Campesino ou RGT Perkussio sont déjà à la fin de l'épiaison (BBCH 57-59) voire au début de la floraison (BBCH 61).
Maladies : Les pressions en rouille jaune, septoriose et rouille brune sont toujours élevées. Les conseils énoncés la semaine passée restent d'actualité.
Si vous avez traité il y a plus de deux semaines et que vous observez des foyers actifs de rouille jaune, il est recommandé de traiter à nouveau vos parcelles.
Si vous avez traité il y a 4 semaines contre la septoriose et que votre froment a atteint ou dépassé le stade dernière feuille étalée (BBCH 39), il est recommandé de réaliser un traitement complet qui protégera le froment pour le reste de la saison.
Si vous avez traité il y a moins de trois semaines et que vous n'observez pas de foyers actifs de rouille jaune, il est recommandé d'attendre une semaine de plus pour réaliser le traitement complet.
Ravageurs :Pas d'alerte, la surveillance continue.
Protéagineux
Stades : Floraison du pois protéagineux d'hiver et de la féverole d'hiver.
Maladies : La protection des cultures pendant la floraison se fait préventivement, par l'utilisation de fongicides. Les conditions humides sont favorables au développement d'anthracnose et de botrytis.
Désherbage des protéagineux de printemps : Restrictions d'utilisation de la bentazone en 2024.
Les froments du réseau d'observation CePiCOP sont maintenant ou ont dépassé le stade dernière feuille étalée (BBCH 39). Ainsi, les stades du réseau s'échelonnent entre la dernière feuille étalée (BBCH 39 ; 5 parcelles sur 27), gaine gonflée (BBCH 41-47 ; 14 parcelles sur 27), épiaison (BBCH 51-59 ; 6 parcelles sur 27) et floraison (BBCH 61 ; 1 parcelle sur 27). Les observations du réseau CePiCOP ont été réalisées le 17 mai, ce qui signifie que les stades sont certainement plus avancés aujourd'hui.
Réseau des parcelles froment du CePiCOP (27 parcelles) :
Les maladies dans le réseau :
La rouille jaune est bien active dans les variétés sensibles. Les symptômes sont bien visibles sur les trois derniers étages foliaires (F1, F2 et F3). Campesino, la variété sensible dans notre réseau, montrent des symptômes dans toutes les régions et tout particulièrement à Acosse, Ath et Pailhe sur les parcelles non-traitées. D'autres variétés, moins sensibles, comme LG Skyscraper ou Gleam, présentent également quelques pustules.
La septoriose poursuit son infection sur les trois dernières feuilles des variétés sensibles (non traitées) du réseau. Elleest particulièrement active à Ath et Pailhe avec respectivement 10% et 30% des F1 infectées sur la variété LG Skyscraper (variété indicatrice du réseau en termes de pression en septoriose). Sur cette même variété, 35%, 20%, 10% et 10% des F2 respectivement à Lonzée, Chièvres, Sart-Risbart et Mettet sont infectées.
La pression en rouille brune a atteint les F1 de toutes les variétés non traitées d'Acosse, Sart-Risbart, Ath, Chièvres et Pailhe. Le seuil de traitement pour cette maladie est dépassé pour l'ensemble des parcelles observées dans le réseau.
Recommandations :
Rouille jaune :
Il est fortement recommandé de parcourir vos parcelles, même si celles-ci sont emblavées avec des variétés moins sensibles à la rouille jaune. Si vous avez traité il y a plus de deux semaines, alors que votre froment n'avait pas encore atteint le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) et si vous observez des foyers actifs dans vos parcelles, il est recommandé de traiter celles-ci. Il vous est recommandé de réaliser un traitement complet à base de SDHI, triazole et/ou fenpicoxamid (+ strobilurine) afin de pouvoir tenir le reste de la saison et de ne pas devoir revenir sur vos parcelles (sauf en cas de fusariose ou de grosse pression rouille brune).
Septoriose et rouille brune :
La pression en septoriose et/ou en rouille brune est élevée, surtout dans les parcelles emblavées avec une variété sensible. Lorsque vos froments auront atteint le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) :
Si vous n'avez pas encore traité vos parcelles ou si vous les avez traitées il y a 4 semaines ou plus, nous vous recommandons de réaliser un traitement complet qui permettra de lutter contre ces deux maladies.
Si vous avez traité vos parcelles il y a moins de trois semaines et que vous n'observez pas de foyer actif de rouille jaune, nous vous recommandons d'attendre avant de réaliser un second traitement.
Conseils pour le choix du traitement fongicide :
Pour rappel et afin d'éviter l'apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l'application de produits de protection des plantes, il est conseillé :
d'alterner les triazoles utilisés entre les applications ;
de n'appliquer une strobilurine qu'une seule fois par saison ;
de n'appliquer un QiI (fenpicoxamid) qu'une seule fois par saison ;
de n'appliquer un SDHI qu'une seule fois par saison.
Une fois les règles ci-dessus bien en tête, il est maintenant possible pour vous de déterminer la composition du traitement au stade dernière feuille (BBCH 39) ou épiaison (BBCH 51-59). Ce traitement devra reposer sur une solution à base de SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad, benzovindiflupyr ou isopyrazam), de triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole) et/ou de fenpicoxamid. L'ajout d'une strobilurine n'est utile que si vous avez une variété sensible à la rouille brune. Au vu du potentiel observé actuellement dans les parcelles, il est fortement conseillé de prendre cette maladie en compte également. Le choix dépendra donc fortement de la sensibilité de votre variété. Enfin, l'ajout d'un produit multi-sites, à base de folpet ou de soufre (liquide de préférence) est toujours recommandé si aucun autre traitement fongicide n'a été effectué auparavant.
Dans les prochaines semaines, les avis du CePiCOP continueront à vous guider quant à l'évolution de l'infection des maladies et aux interventions potentielles à envisager. N'hésitez pas à consulter les outils FONGIBLE et SPRAYVISION mis à votre disposition sur la plateforme Agromet afin de vous guider dans les décisions à prendre sur vos parcelles de froment (https://agromet.be/fr/oad/pheno01/fongible/v1/).
Groupe « maladies » C. Bataille
En céréales, les ravageurs de printemps sont principalement les pucerons de l'épi, les cécidomyies oranges et les criocères (lémas).
Les pucerons : En piquant l'épi en formation, les pucerons impactent négativement le poids et le nombre de grains. Cependant, pour observer des dégâts très significatifs, les populations de pucerons doivent être très importantes, de l'ordre d'une dizaine de pucerons par talle. Les principales espèces observées en céréales sont Sitobion avenae (épi et feuilles), Metopolophium dirhodum (principalement sur feuilles) et Rhopalosiphum padi (principalement su épi).
Comme mentionné par Arvalis, il faut observer 5 fois au hasard dans la parcelle 4 épis successifs (20 épis en tout). Un traitement insecticide est recommandé lorsqu'un épi sur deux est colonisé par au moins un puceron entre l'épiaison et le stade « grain pâteux ». Les pucerons de l'épi et du feuillage en céréales sont très régulièrement contrôlés par leurs ennemis naturels (syrphes, coccinelles, chrysopes, hyménoptères parasites) et ce contrôle naturel est parfois fortement réduit par un traitement insecticide, surtout si des produits non-sélectifs sont utilisés, ce qui peut conduire à de fortes pullulations de pucerons par la suite. Il convient donc de réfléchir à l'opportunité de chaque traitement et de n'intervenir que si nécessaire.
Il est inutile de traiter avant l'épiaison sur les pucerons sur feuilles. Les produits insecticides sont des produits de contact (il n'est pas toujours facile de toucher correctement l'épi). Traiter dans de bonnes conditions (très tôt le matin, HR, volume minimum de 150 l/ha).
Les criocères (lémas) : Ces insectes font généralement des dégâts visuels (rongent le parenchyme des feuilles entre les nervures) mais ont peu d'impact sur le rendement (sauf en cas d'infestation massive). Les céréales de printemps y sont plus sensibles que les céréales d'hiver. Dans ces conditions, ce sont surtout les dernières feuilles qui doivent être protégées. Les pontes de criocères sont assez étalées dans le temps (plusieurs semaines) et intervenir tôt, c'est-à-dire avant le stade dernière feuille étalée, ne protègera pas des nouvelles pontes qui pourraient survenir sur le haut des plantes. Un traitement sera recommandé (selon Arvalis) si la pression est supérieure à 2,5 larves par tige à l'épiaison.
Reconnaitre les auxiliaires : Microhyménoptères parasites, coccinelles, syrphes et chrysopes ... sont des alliés précieux et permettent de limiter les populations des ravageurs (voir photos ci-dessous). Leurs larves (très voraces) peuvent ainsi réaliser une régulation naturelle très efficace. Il est donc préférable d'éviter les interventions trop précoces afin de préserver les auxiliaires si le seuil n'est pas atteint. Les araignées, les carabes ou encore les anthocorides peuvent également participer à cette régulation.
Les cécidomyies oranges : Des quatre cécidomyies des céréales, la cécidomyie orange du blé, Sitodiplosis mosellana, est la plus nuisible. Ces minuscules diptères ont l'aspect de petits moustiques de 0,5 à 3 mm de couleur orange vif. La surveillance des vols dans notre réseau se réalise à l'aide de pièges à phéromones et grâce modèle OAD Céci'blé (CRA-W). Plus d'infos sur ce ravageur dans cette brochure du CRA-W : https://www.cra.wallonie.be/fr/la-cecidomyie-orange-du-ble-et-autres-cecidomyies-des-cereales ou sur le site OAD https://www.agromet.be/fr/oad/froment/cecible/v2/
Sans piège, l'observation de la cécidomyie est impossible en pleine journée. Il faut se rendre dans vos parcelles de froments au crépuscule et passer une baguette tenue horizontalement à hauteur des épis. Cette opération dérange les éventuelles femelles occupées à pondre, et il est ainsi possible d'en estimer le nombre. Si plus d'une vingtaine d'insectes s'envolent/m², un traitement insecticide est alors recommandé.
Groupe « Ravageurs », A. Nysten
Pucerons : Les observations du réseau montrent des populations de pucerons peu nombreuses et des auxiliaires déjà présents. La surveillance continue dans les prochaines semaines.
Cécidomyies oranges : Une partie des cécidomyies oranges est sortie ces derniers jours comme le montre le relevé des pièges (à phéromones) du réseau. Les individus piégés restent toutefois peu nombreux. Aucune alerte générale de traitement n'est donnée pour ces insectes.
Autres : Des adultes, des larves et des œufs de criocères (lémas) sont observés dans les parcelles. La surveillance continue.
Groupe « Ravageurs », A. Nysten
Dans les parcelles suivies, les blés durs sont entre le stade début épiaison (BBCH 51) et le stade début floraison (BBCH 61) pour les variétés les plus avancées. Entre ces deux stades de la culture, il est intéressant d'appliquer une fraction supplémentaire, par rapport au blé tendre, de minimum 30 unités d'azote. L'objectif de cet apport complémentaire n'est pas d'augmenter le rendement mais d'améliorer la teneur en protéines du grain. En effet, en blé dur l'objectif premier est d'avoir une teneur en protéines supérieure à 13,5%. Ce taux élevé de protéines permet d'avoir une bonne qualité technologique du grain ainsi que de diminuer le risque de formation du mitadinage. Le mitadinage est le processus par lequel le grain devient farineux au lieu d'être vitreux. Ce phénomène se produit lorsque la saison des récoltes est pluvieuse principalement à J-10. Un grain de blé dur doit être vitreux afin de maximiser la production de semoule lors de son broyage.
La météo pluvieuse que nous rencontrons actuellement incite à la plus grande prudence concernant la protection fongique de la culture. Un traitement fongicide à l'épiaison voire à la floraison est recommandé afin de diminuer au maximum les risques de fusarioses de l'épi et de formation des mycotoxines DON dans le grain récolté. La liste des produits agréés pour la culture du blé dur est disponible dans les pages jaunes du Livre Blanc Céréales ou sur Phytoweb.
Une bonne qualité du grain du blé dur est indispensable pour une bonne valorisation de la récolte.
Groupe « Blé dur », W. Meza
La floraison des protéagineux d'hiver (pois protéagineux d'hiver et féverole d'hiver) représente une période de sensibilité vis-à-vis des maladies telles que l'anthracnose et le botrytis (taches chocolat en féverole) lorsque les conditions sont humides. La lutte est essentiellement préventive, en protégeant la culture par l'utilisation d'un fongicide. Plusieurs listes de produits de protection autorisés en Belgique sur ces cultures ont été mises à jour par culture et se trouvent sur le site du CePiCOP, sous l'onglet Protéagineux.
Le désherbage en post-levée des protéagineux de printemps sera réalisé en tenant compte des restrictions appliquées en 2024 pour l'utilisation de la bentazone en pois protéagineux (CORUM et BASAGRAN) et en féverole (CORUM uniquement).
Groupe « Protéagineux», C. Cartrysse
Les expérimentateurs wallons présenteront leurs plateformes de céréales et d'oléo-protéagineux tout au long du mois de juin. Lors de ces visites d'essais, vous pourrez observer directement sur le terrain le comportement des différentes variétés face aux maladies, les nouvelles espèces testées ainsi que leur évolution au cours de l'année. Pendant ces visites, des résultats provisoires seront présentés, et nous pourrons échanger sur les impressions de l'année.
En suivant le lien ci-dessous, les premières dates pour les visites des essais sont communiquées. Des mises à jour seront fournies dans les prochains avis.
L'ASBL Greenotec et les Services Publiques de Wallonie, avec le soutien de nombreux partenaires dont le CRA-W, organise en 2024 la quatrième édition du Festival de l'Agroécologie et de l'Agriculture de Conservation (FA²C2024).
Ce festival a lieu une année sur deux, la prochaine édition se déroulera à la ferme de Freloux à Fexhe-le-haut-clocher près de Liège. La précédente édition a rassemblé près de 2000 participants !
Le Festival de l'Agroécologie vise à sensibiliser les agriculteurs aux enjeux liés à l'agroécologie et à l'agriculture de conservation des sols. Cet événement est devenu un rendez-vous incontournable pour les agriculteurs, les professionnels de l'agrofournitures, les chercheurs, les étudiants et les citoyens intéressés par les enjeux de l'agriculture de demain.
Le festival a pour objectif de couvrir le plus largement possible les thématiques en lien avec l'agroécologie et l'agriculture de conservation au niveau :
de la recherche agronomique : plantes compagnes, couverts végétaux, semis direct, TCS, strip-till, compaction des sols, agroforesterie, pâturage, du désherbage mécanique…
du conseil agricole
de l'agrofourniture spécialisée (semences, fertilisants, bio-intrants, pneumatiques,…)
du machinisme spécialisé (semoirs, travail de sol, destruction de couverts,…)
Nouveauté cette année : une zone spécifique dédiée à l'agriculture biologique et une autre à la robotique seront également présentes sur le site du Festival.