Au sein du réseau d’observation, les parcelles d’épeautre verdissent lentement. L’effet des premières applications d’azote se marquent positivement mais les nuits, encore froides, et le temps sec voire desséchant de ces deniers jours, ralentissent le développement des plantes.
Les épeautres atteignent doucement la fin de la période de tallage et un nombre de 5 à 7 talles. C’est du moins le cas pour les champs des régions plus chaudes (Hainaut et Hesbaye) tandis qu’au sud du sillon Sambre-et-Meuse, le tallage n’est généralement pas terminé.
La pluie du mardi 15 mars n’a pas apporté plus de 3 litres/m² mais cela a suffi à laver les feuilles des pustules de rouille jaune qui s’y étaient développées. De plus, le temps lumineux qui a suivi, n’a pas permis à la maladie de poursuivre son développement car les spores de la rouille jaune sont particulièrement sensibles aux UV. Elles sont dites « photolabiles ». Actuellement, les spores ne sont donc plus visibles sur les anciennes feuilles et les nouvelles feuilles sont indemnes de maladies.
La sécheresse s’installe et l’on peut craindre qu’elle se poursuive en avril car ce dernier est généralement le mois le plus sec de l’année. Cela s’est d’ailleurs produit à 5 reprises au cours des 15 dernières années. La réduction des précipitations printanières est un des paramètres les plus interpellant du « Dérèglement climatique ». A la station météo de Gembloux, entre 1995 et 2019, par moyenne sur cinq années, on observe les moyennes mensuelles suivantes pour les mois d’avril : 1995-1999 = 61 L/m², 2000-2004 = 48 L/m², 2005-2009 = 44 L/m², 2010-2014 = 35 L/m², 2015-2019 = 35 L/m². Ajoutons à cela les chiffres des 2 dernières années : 2020 et 2021 soit respectivement 20 et 34 L/m². Le constat est sans appel : nous devons nous préparer à vivre encore de nombreux printemps secs voire très secs. Dans ces conditions, nous recommandons de rouler les terres qui ne l’ont pas encore été.
Désherbage et application de la première fraction azotée sont, dans la grande majorité des cas, déjà effectués. Si ce n’est le cas, il est temps plus que temps d’y songer.