Les escourgeons ont actuellement atteint le stade 1er nœud (BBCH 31 ; Figure 2) dans majorité des parcelles du réseau d’observation du CePiCOP (12/19 parcelles). Comme annoncé la semaine passée, la météo de ces derniers jours a mis un grand coup de frein au développement de l’helminthosporiose au profit de la rhynchosporiose (surtout dans les régions plus froides). La rouille naine a également légèrement progressé dans la plupart des parcelles observées. Si la pression en maladies le justifie, c’est entre les stades 1e et 2e nœud (BBCH 31-32) qu’un 1er traitement fongicide pourrait être envisagé. Au vu de la météo annoncée dans les prochains jours (vent et de pluie), aucune intervention ne sera possible avant la toute fin de cette semaine. Vous avez donc le temps d’aller observer vos parcelles et d’y déterminer l’utilité d’une première intervention ou non.
Réseau des parcelles escourgeon du CePiCOP (19 parcelles) :
Site |
Date de semis |
Variété(s) observée(s) |
Lonzée |
10/10/2021 |
LG Zoro, LG Zebra, SY Dakoota, KWS Wallace |
Mainvault |
10/10/2021 |
KWS Orbit, KWS Wallace, SY Galileoo |
Ath |
10/10/2021 |
KWS Orbit, KWS Wallace, SY Galileoo |
Vierset |
28/09/2021 |
KWS Orbit, LG Zebra, SY Dakoota, Dementiel |
Ciney |
30/09/2021 |
KWS Orbit |
Acosse |
10/10/2021 |
KWS Orbit, KWS Wallace, SY Dakoota, LG Zeta |
Symptômes : |
Observations : |
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Des pustules de rouille naine sont visibles dans toutes les parcelles observées. En moyenne, 51% des F-2 présentent des pustules à Lonzée, 16% des F-2 sont infectées dans le Hainaut, 32% des F-3 dans la région liégeoise, 25% des F-2 à Ciney et 32% des F-2 à Acosse. Dix pourcents des F-1 de KWS Wallace sont déjà touchées par la rouille naine dans la région de Gembloux. La sévérité reste cependant faible sur les feuilles infectées. Maximums observés : 70% des F-2 de KWS Wallace à Lonzée, 55% des |
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L’helminthosporiose est observée dans 4 des 19 parcelles du réseau. Elle est présente en moyenne sur 8% des F-3 à Lonzée, 5% des F-2 du coté de Ciney et absente des autres sites. La sévérité de la maladie sur les plantes infectées dans les parcelles touchées ne dépasse pas les 1%. Maximum observé : 15% des F-3 de LG Zebra à Lonzée. |
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La rhynchosporiose est observée dans 14 des 19 parcelles. Elle est pour l’instant toujours dans le bas des plantes (F-3) dans les sites de Ath, Mainvault et Vierset et a atteint la F-2 à Lonzée, Ciney et Acosse. La sévérité observée reste très faible dans tous les sites. Maximum observé : 15% des F-2 de KWS Orbit à Acosse. |
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L’oïdium est observé dans 11 des 19 parcelles du réseau. Cette maladie infecte 65% des F-2 de LG Zoro à Lonzée, 12% des F-2 dans le Hainaut et 9% des F-2 à Acosse. La sévérité d’infection reste cependant très faible. Maximums observés : 65% des F-2 de LG Zoro à Lonzée, 60% F-2 de KWS Orbit à Ath et 20% des F-2 de KWS Orbit à Acosse. |
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Recommandations :
La plupart des escourgeons ont atteint le stade requis pour envisager un premier traitement. Deux parcelles du réseau d’observation emblavées avec la variété KWS Wallace montrent des fréquences d’infections élevées en rouille naine sur leurs F-1, F-2 et F-3 et justifie une application de fongicide. Cependant la météo actuelle ne permet pas ce type de travaux dans les champs. Pas de panique, les températures actuelles ont grandement ralenti le développement des pathogènes. Le retour des pulvérisateurs dans les champs ne pouvant être envisagé avant la toute fin de cette semaine. Vous avez le temps de passer voir vos parcelles, de déterminer à quel stade se trouvent vos escourgeons et de caractériser la pression en maladie.
Si l’un des seuils indiqués ci-dessous est dépassé, une première application de fongicide (T1) pourrait être envisagée. Si ce n’est pas le cas, il est possible d’attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) pour envisager une protection complète des escourgeons.
Seuils d’intervention indicatifs pour les maladies de l’escourgeon(*) selon les Bulletins de Santé du Végétal (**) : A partir du stade 1er nœud (BBCH 31), sur les 3 dernières feuilles :
(*) https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2021/10/3.-Choix-varietal.pdf Tableau 3.40 de la pg 67 (**) https://draaf.hauts-de-france.agriculture.gouv.fr/2022,523 |
Pour rappel et afin d’éviter l’apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l’application de produits de protection des plantes, il est conseillé de :
- n’appliquer du prothioconazole qu’une seule fois / saison
- n’appliquer une strobilurine qu’une seule fois / saison
- n’appliquer un SDHI qu’une seule fois / saison
Une fois ces règles bien en tête, il est maintenant possible de déterminer quel type de produits de protection pourrait être utilisé en T1. La solution se basera principalement sur un produit contenant un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole, metconazole ou cyproconazole[1]). En effet, les triazoles seront capables de calmer l’infection en rouille naine et/ou en rhynchosporiose. Ils ne sont cependant plus très efficaces contre l’helminthosporiose, excepté le prothioconazole. Attention cependant, si un produit à base de prothioconazole est choisi pour le T1, il faudra revenir avec une autre solution en T2 ne contenant pas cette substance active. Il est également grandement recommandé de garder les produits à base de SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad, benzovindiflupyr et isopyrazam) pour le traitement placé à la dernière feuille (BBCH 39) afin de profiter de leur rémanence d’action. Enfin, l’ajout d’une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine) en T1 permet de renforcer l’efficacité à la fois contre la rouille naine et l’helminthosporiose. Cependant, si cette famille de substance active est appliquée en T1 elle ne pourra plus être appliqué en T2. Cette solution n’est à utiliser que sur les variétés très sensibles à la rouille naine et/ou à l’helminthosporiose.
Des exemples de schémas de protection fongicide se trouvent dans votre Livre Blanc de février 2022, dans la rubrique « Lutte intégrée contre les maladies », au niveau du paragraphe consacré à la protection de l’escourgeon.
[1] Dernière année d’utilisation du cyproconazole (expiration le 31/11/2022).