CePiCOP - 13.04.2022 - 2.1 Pression des maladies en escourgeon

None
None

Les escourgeons ont atteint le stade 1er nœud (BBCH31) et certaines parcelles atteignent le deuxième nœud (BBCH32) dans les parcelles du réseau d’observation du CePiCOP.

La rouille naine est toujours présente et n’a pas été arrêtée par le froid de ces derniers jours. Si la pression (en cette maladie) le justifie, c’est entre les stades 1e et 2e nœud (BBCH 31-32) qu’un 1er traitement fongicide peut être envisagé. Cette semaine s’annonce d’ailleurs idéale pour envisager une intervention mais ce n’est que grâce à vos observations dans vos parcelles que vous pourrez justifier ou non une application fongicide en fonction du dépassement des seuils indiqués ci-après.

Réseau des parcelles escourgeon du CePiCOP (19 parcelles):

Site

Date de semis

Variété(s) observée(s)

Lonzée

10/10/2021

LG Zoro, LG Zebra, SY Dakoota, KWS Wallace

Mainvault

11/10/2021

KWS Orbit, KWS Wallace, SY Galileoo

Ath

10/10/2021

KWS Orbit, KWS Wallace, SY Galileoo

Vierset

28/09/2021

KWS Orbit, LG Zebra, SY Dakoota, Dementiel

Ciney

30/09/2021

KWS Orbit

Acosse

8/10/2021

KWS Orbit, KWS Wallace, SY Dakoota, LG Zeta

Symptômes :

Observations :

 

Des pustules de rouille naine sont visibles dans toutes les parcelles observées. 

En moyenne, 56% des F-2 présentent des pustules à Lonzée, 34% des F-2 sont infectées dans le Hainaut, 23% des F-2 dans la région liégeoise, et 55% des F-2 à Acosse avec même quelques rares pustules sur la F-1. La sévérité reste cependant faible sur les feuilles infectées.

Maximum observé : 5% des F-1 de KWS Wallace à Acosse. 

L’helminthosporiose est observée dans 8 des 19 parcelles du réseau. Elle est présente en moyenne sur 7% des F-2 à Lonzée, 10% des F-3 du coté de Ciney et également visible à Acosse mais absente des autres sites. La sévérité de la maladie sur les plantes infectées dans les parcelles touchées ne dépasse pas les 3%.

Maximum observé : 20% des F-2 de LG Zoro à Lonzée.

La rhynchosporiose est observée dans 9 des 19 parcelles. Elle atteint en moyenne 5% des F-2 sur les sites d’Acosse et de Vierset. La sévérité observée reste très faible dans tous les sites.

Maximum observé : 15% des F-2 de SY Dakoota à Vierset. 

L’oïdium est observé dans 11 des 19 parcelles du réseau. Cette maladie infecte 20% des F-2 de LG Zoro à Lonzée, 30% des F-2 dans le Hainaut et 10% des F-2 à Acosse. La sévérité d’infection reste cependant très faible.

Maximum observé : 53% des F-2 sur KWS Orbit à Ath.

Recommandations :

Les escourgeons ont atteint le stade requis pour envisager un premier traitement. Certaines parcelles montrent des fréquences d’infection élevées en rouille naine sur leurs F-1, F-2 et F-3, ce qui justifie une application de fongicide. La météo annoncée cette semaine, une fois que le vent sera tombé, sera idéale pour envisager ce type de travaux dans les champs.

Si l’un des seuils indiqués ci-dessous est dépassé, une première application de fongicide (T1) peut être envisagée. Si ce n’est pas le cas, il est possible d’attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH39) pour planifier une protection complète des escourgeons. 

Seuils d’intervention indicatifs pour les maladies de l’escourgeon selon les Bulletins de Santé du Végétal (*) :

A partir du stade 1er nœud (BBCH 31), sur les 3 dernières feuilles :

  • Pour la rouille naine :

  1. Variétés sensibles (**) : plus de 10% des feuilles atteintes.
  2. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes.
  • Pour le complexe maladies rhynchosporiose et helminthosporiose :

  1. Variétés sensibles : plus de 10 % des feuilles atteintes.
  2. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 25 % des feuilles atteintes.
  • Pour l’oïdium :

  1. Variétés sensibles : plus de 20% des feuilles atteintes.
  2. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50% des feuilles atteintes

(*) https://draaf.hauts-de-france.agriculture.gouv.fr/2022,523

(**) https://www.livre-blanc-cereales.be/wp-content/uploads/2021/10/3.-Choix-varietal.pdf Tableau 3.40 de la page 67

Pour rappel et afin d’éviter l’apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l’application de produits de protection des plantes, il est conseillé de :

  • n’appliquer du prothioconazole qu’une seule fois par saison
  • n’appliquer une strobilurine qu’une seule fois par saison
  • n’appliquer un SDHI qu’une seule fois par saison

Une fois ces règles bien en tête, il est maintenant possible de déterminer quel type de produits de protection pourrait être utilisé en T1. La solution se basera principalement sur un produit contenant un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole, metconazole ou cyproconazole[1]). En effet, les triazoles seront capables de calmer l’infection de rouille naine et/ou de rhynchosporiose. Ils ne sont cependant plus très efficaces contre l’helminthosporiose, excepté le prothioconazole. Attention cependant, si un produit à base de prothioconazole est choisi pour le T1, il faudra revenir avec une autre solution en T2 ne contenant pas cette substance active. L’helminthosporiose n’étant que faiblement présente, il est donc préférable actuellement d’opter pour une triazole autre que le prothioconazole. Il est également grandement recommandé de garder les produits à base de SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad, benzovindiflupyr et isopyrazam) pour le traitement placé à la dernière feuille (BBCH39) afin de profiter de leur rémanence d’action. Enfin, l’ajout d’une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine) en T1 permet de renforcer l’efficacité à la fois contre la rouille naine et l’helminthosporiose. Cependant, si cette famille de substance active est appliquée en T1 elle ne pourra plus être appliqué en T2. Cette solution n’est à utiliser que sur les variétés très sensibles à la rouille naine et/ou à l’helminthosporiose. 

Des exemples de schémas de protection fongicide se trouvent dans le Livre Blanc de février 2022, dans la rubrique « Lutte intégrée contre les maladies », au niveau du paragraphe consacré à la protection de l’escourgeon.

[1] Dernière année d’utilisation du cyproconazole (expiration le 31/11/2022).


Réalisé grâce au concours et au soutien de nos partenaires
CARAH CORDER CPL Végémar CRA-W OPA Ciney REQUASUD SPW ULg-GxABT Wallonie
©  Cet avis ne peut être diffusé sans l’accord du  CePiCOP