Céréales

La lutte raisonnée de vos parcelles passe obligatoirement par une bonne reconnaissance des maladies en présence. Afin de vous donner toutes les clés nécessaires pour les identifier, nous vous proposons un petit rappel des principales maladies foliaires du froment. Si vous souhaitez des informations sur les maladies du pied en céréales, veuillez-vous référer à l'avertissement disponible en ligne : https://centrespilotes.be/publi/Avertissements/1226 qui détaille la biologie des agents pathogènes comme le piétin verse, le piétin échaudage, la fusariose de la tige et le rhizoctone.
1/ La septoriose, due à Zymoseptoria tritici, provoque des taches nécrotiques de couleur brun clair caractérisées par la présence de points noirs (pycnides) à l'intérieur de ces nécroses (Photos 1 et 2). La maladie se propage par les éclaboussures de pluie ainsi que par dissémination aérienne des spores. Elle est souvent présente dans le bas de la culture dès l'automne ou l'hiver mais n'est préjudiciable que lorsqu'elle atteint les trois derniers étages foliaires. Les conditions climatiques pendant la montaison sont donc déterminantes du moment d'infection de ces étages, de l'impact potentiel de la maladie et donc de la protection à envisager.

2/ La rouille jaune est causée par Puccinia striiformis f. sp. tritici et apparaît dans les champs sous forme de foyers ou plages de plantes jaunes (Photo 3). Les feuilles atteintes présentent des pustules jaunes alignées le long des nervures (Photos 4 et 5). Cette distribution des taches en stries la distingue de la rouille brune. La résistance variétale constitue le moyen de lutte le plus efficace. Des nouvelles races contournant les résistances variétales pouvant occasionnellement apparaître, l'observation de toutes les parcelles au printemps à partir du stade 1er nœud (BBCH 31) est donc recommandée. La rouille jaune peut apparaître précocement, dès le tallage, en cas d'hiver doux. Comme la résistance variétale ne s'exprime parfois qu'à partir de la montaison, aucune intervention n'est recommandée avant ce stade. De plus, un traitement ne sera justifié sur variétés très sensibles (cote de sensibilité <6) au stade 1er nœud (BBCH 31) qu'en cas d'apparition très précoce et significative de la maladie.
3/ La rouille brune, causée par Puccinia triticina, s'exprime sous forme de pustules mais de couleur orange à brune, dispersées sur toute la feuille (Photo 7). Les plantes infectées se répartissent de manière homogène dans le champ. Les épidémies de rouille brune ne débutent généralement pas avant le stade dernière feuille déployée (BBCH 39) car le champignon responsable nécessite des températures plus élevées que celles favorisant la rouille jaune. Le choix variétal est également primordial puisqu'il conditionne l'intensité de l'attaque. L'observation du niveau de cette maladie en saison est recommandée à partir du stade 2ème nœud (BBCH 32).

4/ L'oïdium, causé par Blumeria graminis, se distingue par la présence d'un duvet blanc cotonneux qui apparaît principalement sur la face supérieure des feuilles. Au fil du temps, le feutrage peut prendre une teinte brune ou grise et des petites ponctuations noires peuvent apparaître. Après une pluie, les traces de l'attaque restent visibles sous forme de taches chlorotiques. Cette maladie est moins fréquente ces dernières années et peu dommageable notamment si la fumure et la densité de culture sont raisonnées. Cette maladie n'est préoccupante que si elle atteint les feuilles supérieures, il ne convient donc pas de traiter si elle reste dans les étages inférieurs.
Si vous souhaitez des compléments d'informations sur d'autres maladies non-invoquées comme la fusariose des épis, des informations sont disponibles sur les sites :
- https://appi.be/fr/fiches-maladies-ravageurs
- http://www.livre-blanc-cereales.be/thematiques/maladies/
- https://fiches.arvalis-infos.fr/liste_fiches.php?fiche=acc&type=AC
Groupe « maladies » A. Nysten