Cet article est issu du travail de la Clinique des Plantes (CORDER asbl) en 2019.
Afin de mieux lutter contre les maladies fongiques en escourgeon, il est important de différencier les agents pathogènes et de viser juste. Vous trouverez ci-dessous la description des différents agents fongiques qu’on retrouve sur cette culture afin de mieux les reconnaitre.
La rhynchosporiose, due au champignon Rhynchosporium secalis, est caractérisée par des taches sur les limbes, de forme irrégulière, avec un centre plus clair et un contour brun à violacé bien délimité (photo.1). La maladie débute souvent, après un hiver froid et humide, à l’aisselle des feuilles (photo.2) et se propage par éclaboussures de pluie ainsi que par dissémination aérienne des spores. Il est donc important d’écarter le feuillage pour vérifier sa présence et l’abondance à la base des plantes.
L’helminthosporiose de l’orge, due à Dechslera teres, se caractérise par de longues stries brunes (photo.3) habituellement entourées d’un halo jaune ou clair et parallèles aux nervures des feuilles (photo.4). Les taches sont visibles de façon symétrique sur les deux faces des feuilles. La maladie est souvent répartie de façon homogène dans la parcelle et l’infection monte du bas vers le haut des plantes. Les attaques sévères commencent réellement après le déploiement de la dernière feuille et jusqu’à la fin de la floraison lorsque le climat est favorable.
La rouille naine de l’orge, causée par Puccinia hordei, est caractérisée par la présence de pustules orangées isolées et entourées d'un contour chlorotique à la face supérieure du feuillage (photo.5). Ces pustules contiennent des spores qui se dispersent par le vent. Cette maladie ne forme pas de foyer au niveau de la parcelle et se répartie partout dans le champ infecté. La maladie est très présente ces dernières années mais ne devient vraiment impactante qu’après le déploiement de la dernière feuille.
La ramulariose, Ramulario collo-cygni, provoque des petites lésions rectangulaires de couleur brun foncé, souvent entourées d'un halo jaune (photos 6 et 7). Cette maladie n’apparaît que tard dans la saison et elle peut être souvent confondue avec des symptômes de troubles physiologiques (stress lumineux, taches léopard ou des brulures polliniques) ou encore avec des traces d’oïdium. Ce sont les structures en forme de « col de cygne » retrouvées sur la face inférieure des feuilles qui permettent de confirmer le diagnostic.